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Affichage des articles du novembre, 2022

Tenir sa langue

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  Tenir sa langue Polina Panassenko Editions de l'Olivier, 2022 Si vous avez lu les billets de Aifelle ,   Tête de lecture   Alex   Delphine-Olympe   Doudoumatous        (liste copiée chez Aifelle) vous savez en gros de quoi il s'agit et avez découvert des passages frappants. La jeune Polina est arrivée en France toute petite et lorsqu'elle découvre qu'elle s'appelle Pauline et plus Polina, elle va au tribunal. Et découvre que c'est assez compliqué. Pour elle, c'est important, c'est le prénom de sa grand mère, qui avait déjà changé de nom aussi, d'ailleurs. De Russie, la famille s'est installée à Saint Etienne, mais les liens ne sont pas rompus et chaque été ils reviennent dans la datcha familiale retrouver les grands parents.  Entre deux pays, entre deux histoires, entre deux langues, la jeune Polina est bien recrée lors de ses premiers pas en école maternelle, j'ai ressenti le traumatisme que ça a dû être.  J'ai aussi beaucoup aimé l

La pitié dangereuse

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 La pitié dangereuse Stefan Zweig Lu dans La pochothèque,1996 Traduction révisé par Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent Voulant participer au rendez-vous des Feuilles allemandes ainsi qu'à une lecture commune avec Inganmic , Brize , cleanthe , Agnès ,  je suis revenue à Stefan Zweig (une valeur sûre)! La pitié dangereuse, écrit juste avant la seconde guerre mondiale, est finalement un long roman (par rapport aux nouvelles de l'auteur). Après un prologue où classiquement un narrateur rencontre un personnage qui va raconter son histoire, le lecteur se retrouve juste avant la première guerre mondiale, dans une petite ville de garnison des environs de Vienne.  A 25 ans, le lieutenant Hofmiller a passé 15 ans de sa vie dans un milieu militaire, le voilà officier d'un régiment de uhlans. Issu d'une famille modeste, ses moyens sont réduits. Il est d'autant plus étonné et flatté de se rendre chez les Kekesfalva, les hobereaux locaux, où d'emblée il se montre maladroit

Tourisme local

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 Pas très loin de chez moi existent de nombreux châteaux dits 'de la Loire'; j'en profite d'ailleurs pour préciser que Chenonceau est sur le Cher, pas sur la Loire. Mais aujourd'hui, direction Valençay, seul coin de France ayant une appellation vin ET fromage (de chèvre, miam).  Un arrêt à la gare, construite au début du 20ème siècle, dans un style Renaissance, pour aller avec le château. Elle voir passer le fameux Blanc-Argent sur une voie métrique (et unique). Vue de la façade sud du château Sur la droite, quelques champignons tracent le chemin vers une statue Avant de pénétrer sous le porche Quelques rangs de vigne La cour intérieure Je résiste mal aux clavecins Une table de jeu? Quel jeu? Le château est surtout connu pour avoir appartenu à la fa mille de  Talleyrand et abriter la table du congrès de Vienne (ci-dessous). Son tombeau est visible en ville. Un mobilier surtout Empire, je passe... Comme on me parle de cuisines en commentaire, hop, voilà! Visite du

L'art de perdre

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 L'art de perdre Alice Zeniter Flammarion, 2017 Quand j'ai présenté Je suis une fille sans histoire  d'Alice Zeniter, plusieurs m'ont dit en commentaire de lire L'art de perdre. Obéissante, je l'ai emprunté et lu. Alors? Autant dire que Zeniter avait intérêt à capter mon attention, car de moi-même je ne serais pas allée vers cette histoire; une histoire de famille sur trois générations, entre Algérie et France. Ali tombé dans la case harki, ainsi que sa famille, doivent quitter l'Algérie. Dans la génération suivante, élevée ou née dans des camps de transit qui s'éternisent puis des cités HLM, la langue se perd, l'histoire est tue. Puis viennent Naïma et ses sœurs, Naïma effectuant à la fin un voyage -professionnel- en Kabylie. Un narratrice en 'je' intervient parfois, ce serait l'auteure?, dont l'histoire ressemble à celle de Naïma? Ce roman a reçu de nombreux prix, il est bien écrit, présenté en trois parties, bien clair et documenté

Etre un chêne / Et si on écoutait la nature?

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 Allez hop un grand bol d'air! Etre un chêne sous l'écorce de Quercus Laurent Tillon Mondes sauvages pour une nouvelle alliance Actes sud, 2021 Direction la forêt de Rambouillet, avec Laurent Tillon, biologiste et ingénieur forestier à l'Office national des forêts. Spécialisé dans l'écologie des chauves-souris sylvestres, sa deuxième passion après les arbres. (quatrième de couverture). Dans cette forêt se dresse Quercus, beau chêne de 140 ans, lequel, si tout va bien, n'en est qu'au tiers de sa vie. Mais pour découvrir que sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille, il faut lire absolument ce livre passionnant, sachant distiller les informations surprenantes et expliquer si nécessaire le pourquoi du comment. Notre chêne n'est pas un élément de Sylva déconnecté de ses voisins les arbres, bien au contraire à l'insu des humains ça communique, surtout en cas de danger, car pas question de changer de place une fois le gland originel accroché en terre (e

Les aventures de Kvatchi Kvatchantiradzé

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 Les aventures de Kvatchi Kvatchantiradzé Mikheïl Djavakhichvili (1880-1937) Ginkgo, 2022 Traduit par Maïa Varsimashvili-Raphael Relecture de Vincent Matzloff, maître de conférences à l'Université de Partis-Sorbonne Waouh grâce à Ginkgo, mon deuxième roman géorgien! Avec préface de la traductrice et notes détaillées si on veut aller plus loin. J'avoue que souvent le texte lui-même m'a entraînée et que j'ai ignoré les détails géographiques et historiques. Alors, Kvatchi? Né à la fin du 19ème siècle, il va rapidement montrer de grands talents de débrouillardise, et avec un petit groupe d'amis géorgiens (et un turc) amasser des fortunes rapidement dilapidées, usant de méthodes à la limite de la légalité. Charmeur, trompeur, menteur, affairiste, il fait preuve d'une grande imagination pour se tirer de mauvais pas et monter des projets louches et profitables. Auprès des femmes, son attitude lui vaudrait de gros ennuis de nos jours. Alors, peu sympathique? Sans doute.

Le festin

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 Le festin The Feast, 1950 Margaret Kennedy Quai Voltaire, 2022 Traduit par Denise Van Moppès Avant-propos de Cathy Rentzenbrink Un roman anglais des années 50, ça ne se refuse pas. Imaginons un hôtel dans les Cornouailles, au bord de la mer, au pied d'une falaise. Dans cet hôtel, la famille Siddal, qui le gère tant bien que mal, et les hôtes à la semaine. Une semaine va s'écouler, durant laquelle on fera connaissance de tout le monde, on s'attachera à certains, on en détestera d'autres, on aura un aperçu de futurs potentiels, et on se demandera qui va survivre et comment. Car dès le début on le sait : la falaise va s'écrouler, causant la mort de plusieurs personnages. J'avoue avoir eu mes préférences quant au choix des disparus par l'auteur... Cela se déroule en 1947, dans une Angleterre avec tickets de rationnement (des tickets pour les bonbons, vraiment?) En tout cas j'ai beaucoup aimé cette fort plaisante lecture; je n'en dirai pas plus, contrair

Nos tendres cruautés

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 Nos tendres cruautés French Braid Anne Tyler Phébus, 2022 Traduit par Cyrielle Ayakatsikas Cinquante années de famille Garett, voilà le programme! Bien évidemment on se dit que ce n'est pas original ... mais c'est Anne Tyler qui raconte.  Après un début en 2010 on reprend une narration plus chronologique à partir de 1959, avec les premières (et seules?) vacances de la famille, les parents Robin et Mercy, les enfants Alice, Lily et David. De sauts en sauts, les décennies se suivent, les naissances, les décès aussi, chaque chapitre étant vu par l'œil d'un personnage. Anne Tyler ne détaille pas inutilement, le lecteur noue les fils sans encombres. Et puis, quel humour sous-jacent, quelle maîtrise! De rares moments d' émotion , d 'autant plus précieux, je note la disparition brutale d'un des personnages les plus fantasques, des noces d'or, un autre découvrant tard la délicatesse des autres membres de la famille, un couple recevant son petit-fils. Rien de b

Ma liste de blogs (en cours d'amaigrissement)