samedi 30 août 2008

Qui comme Ulysse



Qui comme Ulysse
Nouvelles en partance
Georges Flipo



Anne Carrière, 2008



... zone de turbulences.
Une première depuis l'ouverture de ce blog : un recueil de nouvelles. Elles parlent de voyages.  Et certaines secouent bien :
Nocturne, où le destin d'un odieux touriste pourrait se révéler fort cruel.
Un éléphant de Pattaya, troublant récit de tourisme sexuel. Bruno refuse de parler au caissier mais accepte d'écrire. Il aurait dû savoir que "Scripta manent, verba volent."
Et à l'heure de notre mort, avec le prêtre Guillermo qui aimait tellement les toros.
La marche dans le désert, où Raoul, président d'entreprise, décide d'emmener son équipe dans une marche nocturne qui ne se passera bien sûr pas comme prévu.
Le voyage vers le frère : Michel Pelluaz va à l'enterrement de son demi-frère Michel Pelluaz (non, pas d'erreur), dont il vient d'apprendre l'existence.
L'île de Sainte-Absence, où Louise se rêve une île disparue.
"Non, elle n'est pas à moi, c'est mon île mais ce mon n'est pas possessif, c'est juste de l'affection. Pourquoi les grammairiens n'ont-ils pas inventé l'adjectif affectif?"
Dans ces cinq dernières nouvelles, superbes moments où le récit bascule sans retour en arrière possible : le sort final est accepté.

Passons de ces destins plus ou moins tragiques à d'autres nouvelles plus souriantes :
Dans Qui comme Ulysse , Ulises Caballo, pour retrouver l'inspiration, prépare des empanadas et écrit des nouvelles dans lesquelles le personnage principal prépare des empanadas. (Vous suivez, là ?)
Dans Rapace , un autre auteur attend de ses dicussions avec Elena des idées pour ses nouvelles.
"- Alors, et ton roman?
Elena me pose la question comme si elle me demandait des  nouvelles d'un cancer. J'esquisse un sourire de métastase, je lui réponds que ..."
Délicieux décalage entre la réalité et l'imagination débordante de l'écrivain.
La route de la soie ou comment tenir un blog de voyage sans bouger de chez soi !
Une incartade, c'est celle d'une quarantenaire aux sports d'hiver avec six copines. L'ambiance "entre filles" est très bien rendue ...
La partie des petits saints, où l'on découvre comment des saints méconnus peuvent vous faire gagner aux échecs.
"Le roi, c'est un roi canonisé. Il n'en manque pas. Pour ette partie j'ai invité saint Gondlée, roi des Dimétiens, mort vers 500. la reine, c'est pareil, ce sera sainte Pulchérie, impératrice de Byzance, morte en 453. Pour les fous, je prens un évêque côté roi, une sainte abbesse côté reine : aujourd'hui, saint Hariulf, évêque de Langres, et sainte Lioba, abbesse en Germanie. Tous deux morts vers 800.Pour les tours, il faut des saints ermites ou des saintes recluses, j'ai demandé à saint Pharmuthe et sainte Richilde, ils s'entendent bien."
Pour celles -ci, lecture jubilatoire, page après page ...

Voilà, le menu est varié et copieux, et disons-le, savoureux. Style musclé, sans graisse inutile. J'aurais bien aimé un peu de "rab" de nouvelles que j'ai qualifiées de souriantes.

Pour terminer, allez voir sur le site de l'auteur deux articles fort éclairants :  ici et .
Commentaires chez Cuné et Laure et Fashion (avec interview de l'auteur !), Amanda, Kathel , Cathulu, Papillon
Kiki, LVE, Martine, Biblioblog, Katell et j'en oublie sans doute !


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J'en connais un qui sera fort content !
sylvie Il y a 5 ans
que de critiques sur ce titre! je vais finir par avoir vraiment envie de le lire. moi, c'est la diablada que j'ai lu cet été, et ce recueil m'a bien plu aussi ;)
Laëtitia Il y a 5 ans
Je découvre à mon tour votre blog ! Et je ne lis décidément que de bonnes choses sur ce recueil ;-)
Schlabaya Il y a 4 ans
Super recueil de nouvelles, j'ai beaucoup aimé, je l'ai offert à deux personnes pour 2 occasions différentes. C'est vrai, comme tu as dit, l'ambiance "entre filles" d'un certain milieu est très bien restituée dans "une incartade". Il y a trop de nouvelles brillantes pour s'étendre sur chacune, la seule que je n'ai pas beaucoup aimée est la dernière, "le rapace". Sinon, j'ai emprunté et dévoré "le vertige des auteurs", acheté "le film va faire un malheur" mais pas encore lu.
keisha Il y a 4 ans


Ah super, tu as aimé ! J'attends de lire Le film va faire un malheur, mais la PAL est haute!
Tu as trouvé le vertige des auteurs en bibli ?
J'ai bien aimé Rapace ; mais ce qu'il y a de bien avec ce recueil, c'est qu'on aime des nouvelles différentes!



Schlabaya Il y a 4 ans
oui, j'ai trouvé "le vertige" à la bibliothèque des champs-libres (tu es rennaise, je crois?) C'est marrant, tout le monde adore le recueil "qui comme ulysse", mais pas pour les mêmes nouvelles !
keisha Il y a 4 ans


Ah vous avez d'excellentes bibliothèques à Rennes. Non, je ne suis pas rennaise (c'est Géraldine ça je le sais). Mais Rennes a l'air de bouger côté livres et
rencontres.

jeudi 28 août 2008

Le boulevard périphérique



Le boulevard périphérique
Henri Bauchau



Actes Sud,2008
Prix du Livre Inter 2008

L'illustration de couverture est un détail d'un pastel de l'auteur, Sortant de la mer



Paris, 1980. Le narrateur, écrivain, psychanalyste, né en 1913 en Belgique (le double de l'auteur ?) se rend chaque jour à l'hôpital au chevet de sa belle-fille Paule , qui se meurt d'un cancer.
Au cours de ces journées lui revient le souvenir de son ami Stéphane, qui l'a initié à l'escalade à partir de 1940, est entré dans la résistance et est mort en 1944 après sa capture par les nazis commandés par le colonel Shadow. Celui-ci, russe blanc ayant passé son enfance et sa jeunesse en Belgique, a fait le choix du nazisme. Il mourra en 1945, mais pas sans avoir ordonné des rencontres avec le narrateur à la prison où il est enfermé. Celui-ci en apprendra un peu plus sur les circonstances de la mort de Stéphane, mais il devra reconstituer seul une partie des événements.

Les rapports entre les personnages sont subtilement  rendus .
Pour le narrateur et Stéphane, pendant une escalade :
"Il s'élève, je l'assure et je ressens une grande joie de le faire. Je sens dans tous ses gestes une liberté et une sobriétés sévères. Rien de trop et c'est ce qui fait cette suite de mouvements parfaits, cette danse au -dessus du vide dont je suis la sécurité. Il est arrivé à un surplob où il va m'attendre. C'est lui maintenant qui est mon point fixe, qui fait glisser la corde entre ses doigts et je n'ai plus qu'à tenter de m'élever à l'aide de mes propres moyens,d'une façon aissi juste que lui, sans efforts inutiles. Un jeu pour soi-même, ou plus exactement pour nous deux. sa maîtrise de l'ascension me remplit d'un plaisir que j'appelais autrefois géométrique mais qui était plus que cela.Ce que je revois (...) c'est une sorte d'approche amoureuse du même formidable objet par deux corps, deux esprits qui, en s'astreignant à l'effort et à la règle, se lient, s'éprouvent, se confient l'un à l'autre."
ou : "C'est sur l'échiquier de Shadow qu'en face du roi noir Stéphane est devenu le roi blanc."

Après avoir eu un peu de mal à rentrer dans le récit ( "mais ces histoires d'escalade racontées en détail sont vraiment casse-pieds pour qui ne s'y intéresse pas !"), j'ai réalisé l'importance de ces moments en montagne pour l'évolution des deux protagonistes, suis passée par delà les invraisemblances de l'histoire et me suis laissée emporter par les passages "forts" : la grande rafle pour le STO et les femmes se plaçant entre les hommes et les soldats, les rencontres entre le narrateur et Shadow, la tentative d'évasion de Stéphane.

La partie contemporaine est traitée sobrement et efficacement. Déplacements dans Paris. Visites à l'hôpital. Nouveau traitement et espoirs de la malade et de ses proches. Rechutes.
"Aujourd'hui, j'arrive à l'hôpital un peu en avance, j'ai pris le métro, puis l'autobus.(...) Je passe sous la porte de gauche de l'arc de misère à l'entrée."

"Mais ce mois-ci ma fonction n'est pas de penser, ni d'écrire, c'est d'aller jusqu'aux origines de l'odyssée de Paule, de Stéphane, de Shadow telles qu'elles se déroulent sur cette terre incertaine, souvent fangeuse, sous ce ciel des saisons changeantes, dans cette nuit des mutations qui sont ma terre, mon ciel, ma nuit."

L'avis de  Cathe , de Sylvie et du Blog des livres

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Manu Il y a 5 ans
J'ai un tel mauvais souvenir de son "Antigone" que je n'arrive pas à passer outre et à lire autre chose de cet écrivain !
keisha Il y a 5 ans


Je ne connaissais pas ce livre, seulement l'enfant bleu. Mais c'est sûr que Boulevard périphérique est assez sombre. J'ai quand même trouvé intéressant de découvrir ce livre qui a obtenu le prix du livre inter, qui est décerné par un
jury de lecteurs changeant chaque année.



Karine Il y a 5 ans
L'auteur m'intéresse mais je ne sais pas si ce thème est pour moi (légèrement hypocondriaque, la fille...). J'ai "Antigone" dans ma pile... mais le commentaire de Manu me fait un peu peur!!
keisha Il y a 5 ans


Et quand je pense que j'ai un article à venir prochainement sur un livre parlant de la vieillesse et la mort !!! Bon, je pense qu'Henri Bauchau est tout de même un
auteur à découvrir pour ses qualités littéraires, mais à éviter si on a un proche se mourant à l'hôpital ... (un ou deux ans après, oui)



Dominique Il y a 5 ans
J'ai toujours hésité à le lire, quoique je m'intéresse à la psychanalyse. Ces romans paraissent fort déprimants. Pourtant, on sent bien à te lire, que ce sont des récits denses et forts.
keisha Il y a 5 ans


Il est seulement signalé que la narrateur a un cabinet, mais il n'y a pas de développements psychanalytiques à proprement parler dans ce livre . La maladie et la
mort sont traités plutôt sobrement mais sans édulcorer, et je préfère ! Quant à l'histoire de Stéphane, Shadow et du narrateur, c'est beau comme une tragédie grecque, mais il faut accepter de se
laisser entrainer par l'auteur, car ce n'est pas toujours très réaliste. De très beaux passages cependant !



Cathe Il y a 5 ans
Moi j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre. j'ai trouvé l'écriture superbe et quelques scènes sont inoubliables ! J'avais aussi beaucoup aimé "L'enfant bleu" du même auteur :-)
keisha Il y a 5 ans


Tout à fait d'accord . J'ignore si ce sont les mêmes scènes, mais je tournais les pages , complètement captivée !
Finalement, je devrais sans doute lire "l'enfant bleu". Depuis le temps que j'hésite.



Yv Il y a 4 ans
Moi qui n'ai pas réussi à lire son Antigone, j'avoue être très tenté par celui-ci.
keisha Il y a 4 ans


C'est le premier que je lis, je suis entrée dedans sans emballement, mais assez vite je suis tombée sur la scène où les femmes s'interposent entre les hommes et les
occupants et là je n'ai pas lâché. Il y a d'autres moments très forts aussi. Donc : ne pas rester sur l'expérience Antigone. Pour ma part, je vais continuer avec l'enfant bleu (oui, un
jour).



Orchidée Il y a 4 ans
je viens d'en entendre du bien par une amie ... ce livre m'intigue ...
keisha Il y a 4 ans


Et ton amie a raison ! Ce n'est pas un livre "léger" mais il se lit bien et est merveilleusement bien écrit. Des passages très forts.



sylvie Il y a 4 ans
J'ai aussi beaucoup aimé ce livre. Je découvre ton billet, que je mets en lien sur le mien :)
keisha Il y a 4 ans


J'ai lu ton article et suis heureuse de voir que tu as découvert ce livre magnifique. J'ajoute le lien aussi.

mardi 26 août 2008

Bienvenue à Boboland



Bienvenue à Boboland
Le comportement humain en milieu urbain
Dupuy et Berberian


Un livre sérieux de Fluide Glacial, 2008



Chose promise chose due ! Je n'avais pas trop aimé la dernière copie des jeunes Dupuy et Berberian (ici), mais je désirais leur donner une autre chance en les convoquant pour un article de rattrapage. Dont acte.

Autant faire sérieux, comme l'indiquent les auteurs : "Une enquête sérieuse", "une étude sérieuse", "du côté de chez Dupuy Berberian", dans "un livre sérieux." Nous voilà prévenus, le sujet ne doit pas être traité à la légère.

Lestons nous d'abord avec un article paru dans arte magazine n° 18 du 28|4|07 au 4|5|07 annonçant une émission sur les bobos. Pour ceux qui l'ignoreraient encore , aucun rapport avec les bobos de "Allo maman bobo".

[ Bienvenue à Boboland ! Au coeur des villes occidentales, les “bourgeois bohèmes” conquièrent les quartiers populaires. À Paris, Londres et Berlin, rencontre avec une “classe émergente de la mondialisation”. Belleville, à Paris, quartier populaire et multiethnique par excellence. À l’écart des rues bruyantes et animées, protégée par une porte cochère équipée d’un digicode, une jolie cour pavée apparaît comme un havre de tranquillité. Au cours de ces
vingt dernières années, les appartements qui l’entourent ont vu leur population changer. Les nouveaux propriétaires sont graphistes, peintres, journalistes, photographes, architectes ou designers, ils ont rénové leur habitat et goûtent un certain art de vivre. Aujourd’hui, profitant d’une demande en hausse, les agences immobilières n’hésitent pas à proposer dans le même quartier un grenier de 50 m2 au prix de 220 000 euros… À Londres, c’est une ancienne usine située au coeur d’un quartier pauvre qui fait l’objet d’une réhabilitation. Lofts,
baies vitrées, entrées surveillées : les clients se bousculent pour accéder à cet îlot protégé, malgré les réactions hostiles du voisinage… À Berlin, ville la moins chère d’Europe, la “gentrification” (ainsi nomme-t-on le phénomène de “boboïsation”) est en marche dans l’est de la capitale… Bo comme bourgeois, bo comme bohème. La réalisatrice va à la rencontre de cette tribu très codifiée que l’on appelle en France les “bobos” mais qui existe aussi bien à Londres qu’à Berlin. Ce terme désigne une catégorie socioprofessionnelle urbaine, aisée, progressiste, qui délaisse les quartiers bourgeois pour s’installer dans les quartiers populaires, faisant ainsi grimper les prix du foncier et empêchant les habitants plus modestes d’y rester. Malgré leur désir de “se sentir peuple”, les bobos ont souvent tendance à vivre entre eux. Un documentaire drôle et saisissant sur la réalité sociologique de ces nouveaux bourgeois aux allures vaguement bohèmes de nos centres-ville européens, que le sociologue Jacques Donzelot qualifie de “classe émergente de la mondialisation”.]

De courtes séquences de 2-3 pages présentent sans compromis une bonne dizaine de personnages : couple à la recherche d'un appartement,  SDF, acheteuses , présentateurs vedettes de la télévision incapables de retenir le prénom de leurs invités, écrivains , stagiaire sans salaire, serveuse "chez Quetsche" ... et même des pingouins !
Dupuy et Berberian tirent à tout va et n'épargnent rien ni personne :  au hasard, le book crossing  (le livre abandonné est mis à la poubelle), la vie littéraire (les couvertures de deux livres sont échangées ) et même un chanteur bien connu (vraiment c'est embêtant, ta ta tan). Ne pas oublier les deux mots essentiels : bio et équitable !
Caustique et cruel, un vrai régal ! Cette fois-ci l'album est réussi (ouf !) et je déclare Dupuy et Berberian reçus avec les félicitations du jury !

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Mo' la fée Il y a 2 ans


j'ai lu ça cet été, je ne suis pas parvenue à finir l'album. Je n'ai même pas publié d'avis ne ressentant pas le besoin de parler de ce truc ^^



keisha Il y a 2 ans


@ Mo' la fée


Hélas! Et encore, celui ci m'a moins déçue que le précédent lu...

samedi 23 août 2008

L'espèce fabulatrice



L'espèce fabulatrice
Nancy Huston



Actes Sud, Un endroit où aller, 2008



LA QUESTION
Soudain la détenue qui s'était tue jusque-là relève la tête, me regarde droit dans les yeux et dit : "A quoi ça sert d'inventer des histoires, alors que la réalité est déjà tellement incroyable ?"
Cette femme est prostrée, elle a tué quelqu'un, moi non, tous mes meurtres sont dans mes romans.
Je suis à la prison de Fleury-Mérogis. Les autres membres du club de lecture de la maison d'arrêt des femmes me regardent. Toutes attendent ma réponse. le silence se prolonge et je sens un gouffre s'ouvrir entre elles et moi car il n'y a pas de doute, leur réalité est plus incroyable que la mienne.
(...)Que dire ?
(...) Alors je cherche.


Alors Nancy Huston a brillamment relevé le défi ! Petit à petit elle explore les spécificités de l'espèce humaine, l'espèce fabulatrice, comparée aux espèces animales. Elle n'hésite pas à parler d'elle-même ou d'un John Smith fictif pour illustrer ses réflexions. Lesquelles nous entraînent jusqu'aux dernières pages très fortes sur "pourquoi le roman".
Un livre foisonnant, passionnant, chaleureux. Ce n'est pas un roman, mais un magnifique plaidoyer pour les romans. Je le recommande !!!
Les avis de Leiloona et de Cachou 

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Manu Il y a 5 ans
Il doit être passionnant cet essai ! En plus écrit par Nancy Huston, ça ne peut être que de qualité. Je note.
keisha Il y a 5 ans


Comme Nancy Huston est (à juste titre) appréciée, je n'ai pas trop allongé l'article, mais ce livre est passionnant et bourré de sujets de réflexion ...



Liyah Il y a 5 ans
Je suis entrain de lire Lignes de faille de Nancy Huston et j'accroche beaucoup ! C'est le premier roman que je lis d'elle, mais j'ajoute le titre dont tu parles sur ma LAL sans hésiter !
keisha Il y a 5 ans


Ce n'est pas un roman, mais c'est à lire si on aime les romans ! Les oeuvres de Nancy Huston sont à découvrir de toute façon. Bonne lecture !



kathel Il y a 5 ans
Il faut vraiment que je (re)découvre Nancy Huston... Je crois avoir commencé un de ses plus anciens romans et pas accroché.
keisha Il y a 5 ans


Oui, cela vaudrait la peine d'essayer un autre (elle a beaucoup écrit). Je me souviens d'avoir aimé "Une adoration".



sybilline Il y a 5 ans
Chouette un nouveau Nancy Huston, et un excellent à te lire! Je le mets illico dans ma LAL
keisha Il y a 5 ans


Disons qu'avec Nancy Huston je ne suis peut être pas très objective ... ^_^ ; la dame a bien du charme et du talent!



Violette Il y a 3 ans

j'aime beaucoup cet auteur dont j'ai lu Prodige et La Virevolte (que je recommande...), des textes forts et prenants.


keisha Il y a 3 ans


@ Violette
Cet auteur ne m'a jamais déçue jusqu'ici. J'ai lu La virevolte et Lignes de failles et un autre dont j'oublie le titre. Tu me rappelles qu'il faudrait bien que je ne l'oublie pas!



sybilline Il y a 3 ans


Je partage ton émerveillement donc :)


Décidément Huston est aussi bonne dans ses essais que dans ses romans !!



keisha Il y a 3 ans


@ sybilline


J'ai lu plusieurs de ses romans, sans déception, c'est vraiment un bon auteur, et pour cet essai, c'est lisible et intelligent.


Nous sommes d'accord!!!

jeudi 21 août 2008

Platon et son ornithorynque entrent dans un bar



Platon et son ornithorynque entrent dans un bar
La philosophie expliquée par les blagues
[sans blagues ?]

Thomas Cathcart et Daniel Klein


Seuil, 2008





D'accord, je flairais l'arnaque : philosophie et blagues semblent a priori antinomiques.
Puis j'ai baissé la garde : les deux auteurs ont obtenu un diplôme de philosophie à Harvard, et le bouquin était rangé sur les étagères avec ses camarades de la cote 190 (à savoir Philosophie occidentale moderne).
Et au pire, j'aurais appris à écrire le mot ornithorynque ...

L'idée de départ est exposée ainsi :
"La construction et la chute des blagues sont taillées sur le même patron que les concepts philosophiques, et leurs méthodes pour vous turlupiner l'esrit se ressemblent comme deux gouttes d'eau. C'est parce que la philosophie et les blagues coulent de la même source : l'irrésistible envie de confondre nos préjugés, de tournebouler notre univers et de surprendre au gîte où elles se cachent des vérités sur la vie le plus souvent dérangeantes."
Les notions essentielles de la philo sont donc passées en revue et expliquées de façon souvent plaisante, puis illustrées par diverses blagues.

Ce qui donne un petit livre agréable à lire qui fait cependant travailler la cervelle et revoir les standards de la philo. Mais (et je suppose que l'original est ainsi écrit), le texte présente parfois des calembours, jeux de mots ou familiarités sans intérêt à mon avis. C'est mon seul bémol pour ce livre original,qui, rêvons un peu, peut donner goût à la (re)découverte de la philosophie.

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Allie Il y a 5 ans
J'aime beaucoup la philo! Je devrais peut-être tenter, par curiosité!
keisha Il y a 5 ans

Autant prévenir : ce n'est pas un pavé, c'est plutôt léger. Connais-tu "Les consolations de la philosophie" d'Alain de Botton ? Assez sympathique aussi.


Georges F. Il y a 5 ans
C'est bien, vous ne nous poussez pas à la facilité. De là à vous assurer que je vais le lire.. Mais le titre est bien, j'en suis jaloux.
keisha Il y a 5 ans

Le titre original est "Plato and a Platypus walk into a bar ... Understanding philosophy through jokes" . L'allitération n'a pas survécu.


Grominou Il y a 5 ans
Le titre est vraiment rigolo, en tout cas!

Je ne raffole pas de la philo (en fait à l'école je détestais ça) mais j'ai bien aimé le livre Le Monde de Sophie de Jostein Gaarder.
keisha Il y a 5 ans

Comme Le monde de Sophie, ce livre permet d'en savoir plus sans trop souffrir ! Il y a sans doute des philosophes plus accessibles que d'autres, mais mes études sont bien loin...


la librivore Il y a 3 ans

Moi aussi, j'ai trouvé ce livre très rafrapichissant. la philo sort un peu de son côté institutionnel  et poussiéreux.


keisha Il y a 3 ans


@ la livrovore
Un petit saut sur ton blog m'a donné envie de voir côté philo... malheureusement ce sont rarement mes lectures!

mardi 19 août 2008

Jimmy Corrigan





Jimmy Corrigan
Chris Ware


Prix Alph Art du meilleur album - Angoulême 2003
Delcourt, Collection "Contrebande", 2002



Attention : c'est l'une de mes BD "coup de coeur" !








Chicago. Jimmy Corrigan reçoit une lettre au bureau.
"Cher fils,
Je crois qu'il serait temps qu'on fasse connaissance,qu'est-ce que tu en dis ? Je ne suis pas très doué pour écrire, on peut se rencontrer, je pense qu'on aurait beaucoup à se dire! Dis-moi ce que tu en penses. J'espère que tu vas bien... Réfléchis-y!
Ton ami, Papa (sincèrement)"
- Mais je n'ai pas de.
Le téléphone sonne.
- M'man, je croyais t'avoir dit de ne pas m'appeler au.

Jimmy Corrigan décide d'y aller et le livre raconte sa rencontre avec son père; il découvre aussi Amy, sa soeur (adoptée) et son grand père.
Mais ... une autre histoire se déroule : celle du jeune James R. Corrigan qui vit avec son père William à Chicago en 1892 ; sa mère est morte à sa naissance. Son enfance se déroule quasiment sans amour , sans amitié.   "J'avais appris depuis longtemps à ne rien espérer".  Quelques brefs moments où il peut s'ouvrir un peu, comme lorsqu'il rend visite à un de ses camarades de classe et découvre une vraie et chaude ambiance familiale. Ce sera la seule visite.
James est en fait le grand père de Jimmy (vous suivez toujours ?), il raconte son histoire à sa petite fille Amy. Et si l'on fait bien attention aux détails, cette petite fille adoptée serait elle aussi la descendante de William.
Drôle d'anti-héros que ce Jimmy, presque muet, timide, emprunté, qui se laisse aller à son imagination. Il évolue un peu, Amy commençait à percer sa carapace (merveilleux petit dessin de la main de Jimmy qui cherche celle d'Amy) , mais cela n'ira pas plus loin, et pourtant, après le retour à Chicago, l'histoire s'achève peut-être sur une note d'espoir ?

J'ai trouvé cette bande dessinée extraordinaire ! L'histoire est racontée sans beaucoup de dialogues, en vignettes de différentes tailles juxtaposées. Il faut être très vigilant car de touts petits détails ont de l'importance ! Les plans d'ensemble sont aussi superbement rendus. Particulièrement le Chicago de 1892 et les pavillons de l'exposition.
Mais le mieux est que vous découvriez  quelques pages  en exemple.

Voir aussi : Joëlle  

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Karine Il y a 5 ans
Je note cette BD... tu as éveillé ma curiosité, même si je ne lis pas beaucoup de bandes dessinnées!
keisha Il y a 5 ans

C'est une sorte d'OVNI , assez inclassable . Graphiquement, cela a l'air classique (ligne claire), mais c'est bourré d'inventions. Ce livre a obtenu aussi en 2001 le prix du meilleur premier
roman décerné par le Guardian.


A_girl_from_earth Il y a 4 ans
Wouf! Cette BD m'avait donné beaucoup de mal mais c'est vrai qu'elle peut valoir le détour pour son originalité.
keisha Il y a 4 ans


Enfin quelqu'un qui l'a lue ! Très subtile. Va voir aussi mon compte rendu de décembre je crois sur le DVD consacré à Chris Ware et son travail de dingue(emprunté en
bibli ausi).

vendredi 15 août 2008

La princesse et le pêcheur



La princesse et le pêcheur
Minh Tranh Huy




Actes Sud, 2007


"Vivre, c'est se lancer dans un solo tout en apprenant à chanter ; tenir le rôle principal d'une pièce un soir de première sans avoir jamais répété ; rédiger une histoire d'une traite, sans possibilité de retour en arrière."

D'emblée le ton est donné : doux  et mélancolique.
Jeune lycéenne assez lisse et réservée, Lan se réfugie beaucoup dans la lecture ( quelques jolies pages sur Murakami, qu'elle interviewe à la fin) ; lors d'un voyage scolaire en Angleterre elle rencontre Nam, qui, lui, semble à l'aise avec les autres. Une amitié nait pourtant, Lan aimerait qu'elle évolue vers de l'amour, Nam l'appelle sa soeur ou Papillon.
Tous les deux sont d'origine vietnamienne mais alors que Nam est un "boat people", Lan est née en France de parents ayant quitté le Vietnam dans les années 60.
Petit à petit, au cours de conversations ou de voyages au Vietnam, Lan découvre une petite partie de l'histoire de sa famille et parallèlement elle tente de mieux saisir Nam, qui lui échappe ...

C'est le premier roman de Minh Tran Huy, par ailleurs rédactrice en chef adjointe au Magazine Littéraire. Elle est née en France à Clamart et a ensuite publié en 2008 un recueil de contes et légendes  : Le lac né en une nuit et autres légendes du Vietnam (Actes Sud).
Déjà dans la pricesse et le pêcheur elle nous charme avec la découverte de quelques contes vietnamiens, l'un d'eux placé par épisodes en exergue au début de chaque chapitre. Elle nous fait découvrir aussi au travers de ses personnages l'histoire mouvementée du Vietnam au cours du dernier demi-siècle ; comparer les destins de ceux qui sont restés et ceux qui ont réussi à partir est souvent poignant.

"J'observe mes parents et je me rends compte qu'ils ne sont ni vietnamiens, ni français. Ils ont grandi ici mais à présent qu"ils sont revenus ici, rien n'est plus pareil. On parle de double culture, de racines transplantées dans un autre sol, d'héritage à conserver tout en s'intégrant, mais on oublie qu'en réalité, les êtres nés ici et vivant là ne sont de nulle part."
"Il était aussi inutile de renier que de se charger du poids du passé : connaître l'histoire de ma famille et l'assumer pouvait être considéré comme un devoir, en aucun cas comme une raison d'être."

Quelle est la part personnelle de l'auteur dans ces déclarations de la jeune Lan ? Difficile de ne pas évoquer d'autres exils, d'autres émigrations.
Finalement j'ai du mal à saisir mon opinion sur ce roman :  allons, restons sur une impression de délicatesse et de sensibilité.


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Karine Il y a 5 ans
J'aime beaucoup lire sur le thème du déracinement... ça pourrait probablement me plaire. Je connais si peu l'histoire du Viet Nam...
keisha Il y a 5 ans


Je l'ai recommandé à une amie dont le mari est d'origine vietnamienne, son parcours est plutôt celui du père de Lan.



sybilline Il y a 5 ans
Ton opinion très énigmatique sur ce roman m'intrigue... Je suis curieuse de le lire.
keisha Il y a 5 ans


C'est un beau roman, fin et bien écrit ... , des personnages attachants, de belles descriptions aussi, mais je reste sur ma faim quant à l'histoire, qui me laisse un
goût d'inachevé. J'attends un autre roman mais ce n'est pas pour tout de suite car c'est un recueil de contes qui est paru.
[Le groupe de lecture a dans l'ensemble fort apprécié ce livre.]



sybilline Il y a 5 ans
Je viens d'achever sa lecture et je suis assez d'accord avec toi : Il y a beaucoup de charme dans ce conte entouré de contes, mais ce livre ne me laissera pas une impression inoubliable.
keisha Il y a 5 ans


Très prometteur quand même, c'est bien écrit, mais on reste sur sa faim tout de même.



liliba Il y a 4 ans
Tout à fait d'accord avec toi ! j'ai beaucoup aimé ce roman, mais... Je ne sais pas trop ce qu'il y manque ? Une vraie fin ? Un retournement de situation ? J'ai été un peu déçue qu'il ne se passe QUE ça...
keisha Il y a 4 ans


Je suis aussi restée sur un sentiment d'inachevé. On aimerait en savoir plus.

mercredi 13 août 2008

My First Sony



My First Sony
Benny Barbash




Zulma, 2008


De temps en temps j'aime bien emprunter des livres dont je ne connais ni le titre ni l'auteur, et celui-ci est paru chez Zulma sous cette drôle de couverture colorée. Après lecture du résumé, je décide de me laisser tenter . Et c'est finalement une jolie découverte !

Dans la famille Lazare, on trouve Papa et  Maman, leurs noms c'est Assaf et Alma, et leurs trois enfants Shaoul, Yotam et Naama, celui qui raconte c'est Yotam, et Grand-père et Grand-mère, ce sont les parents de Papa, et puis le papa de Maman et la maman de Maman, et encore les frères de Papa, et les soeurs de Maman, leurs enfants ce sont des cousins, et Mikhal la maitresse de Papa, et toute une galerie de personnages qui vont , viennent, se croisent, se disputent, se réconcilient ;  et Papa a offert un Sony à Yotam pour qu'il enregistre dessus tout ce qu'il veut, alors Yotam enregistre les conversations de la famille, parfois en cachette, les disputes chez les voisins et même les conversations d'inconnus comme l'autre jour à la piscine et Papa lui a dit d'arrêter, Yotam a refusé, Papa a cassé le Sony mais après il lui en a offert un autre.

Chronique familiale tour à tour réaliste, tendre, loufoque,  triste, qui part dans tous les sens .
Evocation d'Israël actuel et de l'histoire avant et après 1948.  [Un lexique , Histoire et politique,  et Vie quotidienne et religion,  se trouve à la fin du livre] .
Des passages drôles, comme lorsque deux gaillards de la société de saisie des biens et un policier arrivent dans l'appartement pour enlever le piano, mais je ne peux pas citer dix pages ...
Emouvants, quand le Grand-père revient dans l'est de l'Europe à la fin de la seconde guerre mondiale et retrouve la maison de sa famille occupée par des inconnus.
Aors si vous avez l'occasion de faire connaissance de cette famille, ne refusez pas.


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Karine Il y a 5 ans
J'aime bien la couverture... mais pas certaine que l'histoire me tente!
keisha Il y a 5 ans

Aîe, ce livre est pourtant passionnant. J'ai essayé dans la présentation de donner une idée du style, car l'auteur entraine dans un tourbillon sans laisser respirer (on s'y retrouve pourtant),
c'est vraiment drôle parfois, les disputes de mots qui démarrent pour un rien dans cette famille. Bref, c'était pour moi l'occasion de découvrir un autre style et un autre monde.


Sophie Il y a 5 ans
Ah!!! Enfin un avis sur ce livre! Je l'ai commandé et l'attends parce que cela fait plusieurs mois que je le lorgne: la couverture et l'histoire me plaisiaent. Tu en donnes un avis positif, je suis rassurée.
keisha Il y a 5 ans


J'espère qu'il te plaira ! En plus de l'histoire, le style a été une découverte. Evidemment certaines parties et réflexions ne peuvent avoir été "écrites" par un enfant, mais ce n'est pas
gênant.
J'ai noté ton blog et attends ton prochain article sur cette lecture.

lundi 11 août 2008

Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary



Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary
Philippe Doumenc



Actes Sud, 2007



Yonville - l'Abbaye, Normandie, 24 mars 1846. Emma Bovary, épouse de M. Charles Bovary, officier de santé, décède dans d'affreuses souffrances consécutives à l'absorption d'arsenic.
Le professeur Larivière, appelé à son chevet,  témoigne de ses dernières paroles : "Assassinée, pas suicidée".
Une enquête est donc menée par le commissaire Delévoye et son assistant Rémi. Enquête qui révélera quelques événements surprenants...

Voilà la bonne idée de départ de Philippe Doumenc. Les personnages sont habilement présentés au cours de l'enquête et il n'est donc pas besoin d'avoir lu récemment le roman de Flaubert.  A l'arrivée ? C'est un livre agréable à lire mais sans plus.
Les avis sur ce livre, qui a reçu le prix Biblioblog 2008, sont assez contrastés (  voir Yspaddaden et Biblioblog )

Sans doute ai-je été influencée par le fait que j'avais relu Emma Bovary il y a assez peu de temps, et en ai parcouru quelques pages aujourd'hui (quelle conscience professionnelle !). Finalement, Flaubert, ça tient la route !  Alors un conseil : lire Emma Bovary, la vraie .





Ou bien alors découvrir l'excellente BD de Posy Simmonds, Gemma Bovery ...







Pour terminer dans le même registre : j'ai découvert récemment qu'en 1912  un " honnête journalier de 39 ans", cousin germain de mon arrière grand père, a été assassiné par son épouse, une "ménagère" de 30 ans, éprise d'un autre homme, "garçon farinier au moulin du bourg", âgé de 24 ans. Elle avait demandé à une jeune voisine de lui acheter cinq grammes d'arsenic à la pharmacie de la ville d'à côté, et ensuite elle a préparé à son mari soupe et lapin à l'arsenic !
Il décède le lendemain. Autopsie. Elle avoue. Procès.
Réquisitoire du procureur de la république : "Je viens vous demander la peine des empoisonneuses : la peine capitale" .
L'avocat de la défense évoque un "crime passionnel, si rare dans notre calme et beau pays". En vain. Elle est condamnée à mort, puis grâciée et sa peine commuée en travaux forcés à perpétuité...

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kathel Il y a 5 ans
Je ne lirai donc pas cette Contre-enquête, je resterai sur LA Bovary !
Sympa, ton anecdote sur le lapin à l'arsenic... (enfin, ça dépend pour qui !)
Eric Poindron Il y a 5 ans
Bonsoir,

Si vous souhaitez avoir des nouvelles du Club Français des amis de P.G. Wodehouse, n'hésitez pas à venir faire un tour sur mon cabinet de curiosités. Nous nous amusons comme des petits fous...

Bien à vous.

Eric Poindron

Visitez Le Cabinet de curiosités d'Éric Poindron

http://blog.france3.fr/cabinet-de-curiosites
Karine Il y a 5 ans
Il me tente tout de même, ce livre... juste pour voir de quoi il s'agit!
dominique Il y a 5 ans
Je pense que Philippe Doumenc s'est inspiré de Pierre Bayard, qui se fait une spécialité de relire les classiques en démasquant les " vrais assassins", en démontrant que ce ne sont pas ceux de l'œuvre originale. Par exemple, sa relecture de Roger Acroyd, d'Hamlet, et plus récemment du Chine des Baskerville.D'ici à ce que l'on invente un crime là où il n'y avait qu'un suicide, le pas est vite franchi.
Armande Il y a 5 ans
Cette BD: Gemma Bovary, me suit dans tous mes déménagements et occupe une place d'honneur dans ma bibliothèque. Je ne me lasse pas de la relire comme d'ailleurs, Emma Bovary, qui reste un des rares classiques, dans lesquels j'éprouve du plaisir à me replonger. C'est la première fois que je vois un commentaire sur cette B.D, qui est un vrai petit bijou de culture, d'intelligence et d'humour.
liliba Il y a 4 ans
j'avais bien aimé ce livre, qui m'avait donné envie de relire "l'original", lu il y a au moins 25 ans !!! (et à l'époque pas trop aimé, vu que c'était pour l'école...)
keisha Il y a 4 ans


Nous en sommes hélas tous là avec les classiques obligatoires à l'école. Mais sinon les lirait-on ? Il reste à prendre la décision de les relire et là c'est
complètement différent.



Leiloona Il y a 4 ans
J'ai bien aimé cette histoire. Effectivement le pari était osé. ;)
keisha Il y a 4 ans


Ah! Je viens de découvrir ton article ce matin!
Finalement c'est Philippe Doumenc qui viendra à la bibli dans le cadre de lire en Loir et Cher... J'aurais préféré Claude Pujade -Renaud, mais elle va ailleurs!



rose Il y a 3 ans


Je vois qu'on a le même antidote ! Gemma Bovery est maintenant difficile à trouver en dehors des bibliothèques, je me suis acheté un exemplaire, mais en anglais (je suppose cependant que cela ne
te fait pas peur ! et P. Simmonds gagne aussi à être lue en VO)



keisha Il y a 3 ans


@ rose


Je n'ai pas peur de lire en VO!!! Là encore ce doit être un plus...


J'ai lu son suivant, qui cette fois s'attaque à un roman anglais, donc moins connu des français, et j'ai vu aussi qu'elle en a un troisième, non encore traduit.

samedi 9 août 2008

Le désert de la grâce



Le Désert de la grâce
Claude Pujade-Renaud



Actes Sud, 2007


A la moue de la médiathécaire qui a l'habitude d'entendre les avis des lecteurs, j'ai senti que ce livre participant à Lire en Loir et Cher n'avait pas trop la cote jusqu'ici.

C'est sûr que démarrer par une exhumation en 1712, avec chiens attirés par l'odeur, puis la recherche du réconfort  d'une cruche de vin chaud au cabaret du village sur des tables de marbre qui s'avéreront être des dalles du cimetière récupérées par le tenancier ... Car Port - Royal, vidé des vivants, doit l'être de ses morts, avant que d'être détruit .

Un siècle de l'histoire de Port-Royal est évoqué, par Claude Dodart, médecin à la cour, Françoise de Joncoux, qui a consacré sa vie à recopier les manuscrits du monastère et à les mettre en lieu sûr, Marie-Catherine Racine, fille de Jean, qui aurait voulu prendre le voile à Port-Royal et que sa famille a mariée.
Les voix de ces personnages s'entremêlent à celles des morts, Isaac Le Maistre, Madame de Maintenon, La Champmeslé, ... Certains défendent la cause janséniste, d'autres la haïssent.
Pour l'un Port-Royal est "un lieu, du moins, où la piété, fruit d'une conversion, d'une transformation tout intérieures, ne pouvait être régie par le roi, pas plus que par le pape ou les évêques." Pour l'autre : "Oui, il fallait absolument anéantir ce monastère et ce parti."

"Ecrire, juste. Afin d'instruire et de témoigner. Plus tard, peut-être,d'autres collecteront ces menues pierres, construiront une chronique, une histoire, que sais-je ! Nous devons seulement fournir les matériaux" , fait dire l'auteur à Angélique de Saint-Jean en 1661.
Claude Pujade-Renaud s'est donc chargée d'écrire cette sorte de docu-roman, qu'elle a réussi à rendre passionnant. Malgré la multiplicité des personnages  et des époques, on ne s'y perd pas. Elle varie le style suivant le personnage qui prend la parole. Elle parle d'une "vaste étendue de labours guillochés par le givre" ou d'une "belle voix fluxueuse". Elle raconte comment les pensées de Pascal ont pris leur forme après le décès du philosophe et scientifique. Des personnages plutôts attachants nous guidant vers une meilleure connaissance de cette période agitée, alors j'ai aimé.

Philippe de Champaigne
Ex-Voto

Musée du Louvre



"Dans les tableaux de M. de Champaigne, songea-t-elle, le blanc cassé des vêtements est si beau, dense et doux, une crème épaisse imprégnée de lumière, devenant crème au caramel dans la douceur ombreuse des plis. Sur cette blancheur se détache avec intensité, violence même, la croix de souffrance et de sang, d'un si vif écarlate. "






Pour en savoir plus sur Port-Royal

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Karine Il y a 5 ans
Claude Pujade-Renaud est une auteure que je souhaite découvrir mais je ne sais pas si je commencerai par ce livre. Par contre, je suis allée fouiner sur le lien que tu donnes et c'est bien intéressant!
keisha Il y a 5 ans

Tout à fait d'accord ! En fait j'ai lu ce livre dans le cadre d'un groupe de lecture, et c'est un sujet bien aride ! L'auteur a reçu le Goncourt des lycéens pour Belle mère, il doit donc être
possible de l'aborder avec des thèmes plus actuels.


emiLie Il y a 3 ans


J'ai trouvé que le roman avait du mal à commencer, c'est vrai que commencer par une exhumation et puis les voix des différentes personnages historiques se melent et j'ai eu l'impression d'entrer
et de comprendre l'histoire de Port-Royal.
Claude Pujade Renaud est un auteur qui ne m'a pas encore déçue bien au contraire.



keisha Il y a 3 ans


@ emiLie
Dans mes bras! J'adore cet auteur! J'ai lu La nuit la neige, historique aussi et tellement bien écrit...
Mais j'ai prévu de lire d'autres de ses romans ou nouvelles, plus contemporains.



emiLie Il y a 3 ans

J'ai aussi lu La nuit la neige qui se trouve dans la même lignée que ce roman, une histoire de femmes avant tout et puis j'ai lu Belle mère qui est très différent mais autant agréable à lire!


keisha Il y a 3 ans


@ emiLie
Il me faut lire Belle mère, et puis ceux de ma PAL... depuis un an qu'ils dorment là! J'avais rencontré l'auteur au salon du livre il y a un an...Charmante, modeste...