Le boulevard
périphérique
Henri Bauchau
Actes Sud,2008
Prix du Livre Inter 2008
L'illustration de couverture est un détail d'un pastel de l'auteur, Sortant de la mer
Henri Bauchau
Actes Sud,2008
Prix du Livre Inter 2008
L'illustration de couverture est un détail d'un pastel de l'auteur, Sortant de la mer
Paris, 1980. Le narrateur, écrivain, psychanalyste, né en 1913 en
Belgique (le double de l'auteur ?) se rend chaque jour à l'hôpital au
chevet de sa belle-fille Paule , qui se meurt d'un
cancer.
Au cours de ces journées lui revient le souvenir de son ami Stéphane, qui l'a initié à l'escalade à partir de 1940, est entré dans la résistance et est mort en 1944 après sa capture par les nazis commandés par le colonel Shadow. Celui-ci, russe blanc ayant passé son enfance et sa jeunesse en Belgique, a fait le choix du nazisme. Il mourra en 1945, mais pas sans avoir ordonné des rencontres avec le narrateur à la prison où il est enfermé. Celui-ci en apprendra un peu plus sur les circonstances de la mort de Stéphane, mais il devra reconstituer seul une partie des événements.
Les rapports entre les personnages sont subtilement rendus .
Pour le narrateur et Stéphane, pendant une escalade :
"Il s'élève, je l'assure et je ressens une grande joie de le faire. Je sens dans tous ses gestes une liberté et une sobriétés sévères. Rien de trop et c'est ce qui fait cette suite de mouvements parfaits, cette danse au -dessus du vide dont je suis la sécurité. Il est arrivé à un surplob où il va m'attendre. C'est lui maintenant qui est mon point fixe, qui fait glisser la corde entre ses doigts et je n'ai plus qu'à tenter de m'élever à l'aide de mes propres moyens,d'une façon aissi juste que lui, sans efforts inutiles. Un jeu pour soi-même, ou plus exactement pour nous deux. sa maîtrise de l'ascension me remplit d'un plaisir que j'appelais autrefois géométrique mais qui était plus que cela.Ce que je revois (...) c'est une sorte d'approche amoureuse du même formidable objet par deux corps, deux esprits qui, en s'astreignant à l'effort et à la règle, se lient, s'éprouvent, se confient l'un à l'autre."
ou : "C'est sur l'échiquier de Shadow qu'en face du roi noir Stéphane est devenu le roi blanc."
Après avoir eu un peu de mal à rentrer dans le récit ( "mais ces histoires d'escalade racontées en détail sont vraiment casse-pieds pour qui ne s'y intéresse pas !"), j'ai réalisé l'importance de ces moments en montagne pour l'évolution des deux protagonistes, suis passée par delà les invraisemblances de l'histoire et me suis laissée emporter par les passages "forts" : la grande rafle pour le STO et les femmes se plaçant entre les hommes et les soldats, les rencontres entre le narrateur et Shadow, la tentative d'évasion de Stéphane.
La partie contemporaine est traitée sobrement et efficacement. Déplacements dans Paris. Visites à l'hôpital. Nouveau traitement et espoirs de la malade et de ses proches. Rechutes.
"Aujourd'hui, j'arrive à l'hôpital un peu en avance, j'ai pris le métro, puis l'autobus.(...) Je passe sous la porte de gauche de l'arc de misère à l'entrée."
"Mais ce mois-ci ma fonction n'est pas de penser, ni d'écrire, c'est d'aller jusqu'aux origines de l'odyssée de Paule, de Stéphane, de Shadow telles qu'elles se déroulent sur cette terre incertaine, souvent fangeuse, sous ce ciel des saisons changeantes, dans cette nuit des mutations qui sont ma terre, mon ciel, ma nuit."
L'avis de Cathe , de Sylvie et du Blog des livres
Au cours de ces journées lui revient le souvenir de son ami Stéphane, qui l'a initié à l'escalade à partir de 1940, est entré dans la résistance et est mort en 1944 après sa capture par les nazis commandés par le colonel Shadow. Celui-ci, russe blanc ayant passé son enfance et sa jeunesse en Belgique, a fait le choix du nazisme. Il mourra en 1945, mais pas sans avoir ordonné des rencontres avec le narrateur à la prison où il est enfermé. Celui-ci en apprendra un peu plus sur les circonstances de la mort de Stéphane, mais il devra reconstituer seul une partie des événements.
Les rapports entre les personnages sont subtilement rendus .
Pour le narrateur et Stéphane, pendant une escalade :
"Il s'élève, je l'assure et je ressens une grande joie de le faire. Je sens dans tous ses gestes une liberté et une sobriétés sévères. Rien de trop et c'est ce qui fait cette suite de mouvements parfaits, cette danse au -dessus du vide dont je suis la sécurité. Il est arrivé à un surplob où il va m'attendre. C'est lui maintenant qui est mon point fixe, qui fait glisser la corde entre ses doigts et je n'ai plus qu'à tenter de m'élever à l'aide de mes propres moyens,d'une façon aissi juste que lui, sans efforts inutiles. Un jeu pour soi-même, ou plus exactement pour nous deux. sa maîtrise de l'ascension me remplit d'un plaisir que j'appelais autrefois géométrique mais qui était plus que cela.Ce que je revois (...) c'est une sorte d'approche amoureuse du même formidable objet par deux corps, deux esprits qui, en s'astreignant à l'effort et à la règle, se lient, s'éprouvent, se confient l'un à l'autre."
ou : "C'est sur l'échiquier de Shadow qu'en face du roi noir Stéphane est devenu le roi blanc."
Après avoir eu un peu de mal à rentrer dans le récit ( "mais ces histoires d'escalade racontées en détail sont vraiment casse-pieds pour qui ne s'y intéresse pas !"), j'ai réalisé l'importance de ces moments en montagne pour l'évolution des deux protagonistes, suis passée par delà les invraisemblances de l'histoire et me suis laissée emporter par les passages "forts" : la grande rafle pour le STO et les femmes se plaçant entre les hommes et les soldats, les rencontres entre le narrateur et Shadow, la tentative d'évasion de Stéphane.
La partie contemporaine est traitée sobrement et efficacement. Déplacements dans Paris. Visites à l'hôpital. Nouveau traitement et espoirs de la malade et de ses proches. Rechutes.
"Aujourd'hui, j'arrive à l'hôpital un peu en avance, j'ai pris le métro, puis l'autobus.(...) Je passe sous la porte de gauche de l'arc de misère à l'entrée."
"Mais ce mois-ci ma fonction n'est pas de penser, ni d'écrire, c'est d'aller jusqu'aux origines de l'odyssée de Paule, de Stéphane, de Shadow telles qu'elles se déroulent sur cette terre incertaine, souvent fangeuse, sous ce ciel des saisons changeantes, dans cette nuit des mutations qui sont ma terre, mon ciel, ma nuit."
L'avis de Cathe , de Sylvie et du Blog des livres
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