Le blues du boxeur
Michael Enggaard
Gaïa, 2018
Traduit par Susanne Juul et Bernard Saint Bonnet
Un p'tit roman sympa, à ce que la quatrième de couverture laissait présager, pas LE roman du siècle, mais l'occasion de se faire du bien avec une histoire?
Dès le départ, l'humour plutôt fin m'a attirée, et vogue la galère!
Frank et Ellen ont la quarantaine mais ne se connaissent pas (encore). Ancien boxeur ayant raccroché en dépit d'un début prometteur, Frank s'occupe avec un ami d'un atelier de carrosserie.
"En amour, c'est comme dans la boxe. Si tu ne te décides pas, tu te mets à douter. Alors, tu penses à d'autres femmes, et en boxe tu commences à avoir peur qu'on te fasse mal. Tout part en vrille."
Ellen est infirmière à domicile, le père de Frank a besoin de soins suite à une accident de travail, on devine la suite!
"Ellen s'efforçait de voir l'humain et non pas sa seule enveloppe corporelle. Pour cette raison elle se savait bonne infirmière."
Frank, son père et Ellen ont des problèmes cachés ou oubliés, au fil du temps on les découvre, ces problèmes ont des conséquences sur le présent, il va falloir un jour nettoyer les plaies, non?
Beaucoup aimé. Personnages sympathiques, bon rythme. Comme bien souvent, c'est le style qui fait qu'on s'attache à l'histoire.
L'avis très positif de cunéipage.
jeudi 28 février 2019
lundi 25 février 2019
Comment on devient bon en maths
Comment on devient bon en maths
Une aventure de Kropst le rusé
Emmanuel Arnaud
Métailié, 2019
Le mot mathématiques vous donne des boutons? Un prof sadique vous a dégoûté? Les choses se sont gâtées avec Pythagore ou les x, y, z à trop haute dose? Ne craignez rien, ce roman n'a pas pour objectif de vous faire changer d'avis, mais de vous prouver que même les balèzes en maths ont des faiblesses.
Tenez, Laurent Kropst, celui qui dans Le théorème de Kropst a passé le cap de maths sup à Louis Le Grand, le voici en maths spé. Objectif : passer les concours de fin d'année et intégrer de prestigieuses écoles. Mais la concurrence est rude, les redoublants assez primates, les professeurs parfois spéciaux, et les mathématiques demeurent les mathématiques, même à ce niveau.
Après quelques résultats ressentis comme minables, il s'interroge et revoit son passé de 'bon en maths'; mais rétif aux tables de multiplication, à l'école, si vous voulez tout savoir. Alors, a-t-il un talent, un don? Et qu'est-ce? Va-t-il se vautrer douloureusement toute l'année?
En plus de belles explorations dans un cerveau qui fait des maths, ce roman se termine avec des allures de thriller, avec Kropst passant les concours de l'X et de l'ENS. Sera-t-il reçu?
Avec Cédric Villani en guest star.
Je précise qu'il n'y a pas besoin de comprendre les maths de classes prépa pour lire ce roman, drôle et bien écrit.
"Les mathématiques sont objectives, tout en n'étant jamais complètement des recettes de cuisine, à quelque niveau qu'on les étudie. Sans compter qu'elles sont universelles, ce qui donne un certain ensemble de concurrents à qui se comparer."
Lecture hautement recommandable, même si (et surtout si) vous avez toujours été une brêle en maths. Recommandée aussi par Cunéipage.
Merci à l'éditeur et Amrita S. pour ce roman jouissif. (OK, j'avoue, j'adore les maths)(même si j'ai commencé à pas mal ramer en maîtrise et me suis prudemment arrêtée)
Tiens, ça pourrait aller dans le challenge de Philippe!
Une aventure de Kropst le rusé
Emmanuel Arnaud
Métailié, 2019
Le mot mathématiques vous donne des boutons? Un prof sadique vous a dégoûté? Les choses se sont gâtées avec Pythagore ou les x, y, z à trop haute dose? Ne craignez rien, ce roman n'a pas pour objectif de vous faire changer d'avis, mais de vous prouver que même les balèzes en maths ont des faiblesses.
Tenez, Laurent Kropst, celui qui dans Le théorème de Kropst a passé le cap de maths sup à Louis Le Grand, le voici en maths spé. Objectif : passer les concours de fin d'année et intégrer de prestigieuses écoles. Mais la concurrence est rude, les redoublants assez primates, les professeurs parfois spéciaux, et les mathématiques demeurent les mathématiques, même à ce niveau.
Après quelques résultats ressentis comme minables, il s'interroge et revoit son passé de 'bon en maths'; mais rétif aux tables de multiplication, à l'école, si vous voulez tout savoir. Alors, a-t-il un talent, un don? Et qu'est-ce? Va-t-il se vautrer douloureusement toute l'année?
En plus de belles explorations dans un cerveau qui fait des maths, ce roman se termine avec des allures de thriller, avec Kropst passant les concours de l'X et de l'ENS. Sera-t-il reçu?
Avec Cédric Villani en guest star.
Je précise qu'il n'y a pas besoin de comprendre les maths de classes prépa pour lire ce roman, drôle et bien écrit.
"Les mathématiques sont objectives, tout en n'étant jamais complètement des recettes de cuisine, à quelque niveau qu'on les étudie. Sans compter qu'elles sont universelles, ce qui donne un certain ensemble de concurrents à qui se comparer."
Lecture hautement recommandable, même si (et surtout si) vous avez toujours été une brêle en maths. Recommandée aussi par Cunéipage.
Merci à l'éditeur et Amrita S. pour ce roman jouissif. (OK, j'avoue, j'adore les maths)(même si j'ai commencé à pas mal ramer en maîtrise et me suis prudemment arrêtée)
Tiens, ça pourrait aller dans le challenge de Philippe!
jeudi 21 février 2019
Tag et Remèdes littéraires
J'ai aperçu pour la première fois ce questionnaire chez electra, ensuite ce tag a été repris par plusieurs, Karine signalant que ce questionnaire vient de Remèdes littéraires, Se soigner par les livres, de Ella Berthoud et Susans Elderkin. Mais c'est Hop sous la couette qui a lancé l'affaire!
Figurez-vous que je possède ce livre, jamais présenté bien sûr, par flemme, et voilà mes réponses, pas bien originales.
Quelles sont donc les Maladies de la lecture?
Figurez-vous que je possède ce livre, jamais présenté bien sûr, par flemme, et voilà mes réponses, pas bien originales.
Lors d'un déménagement de mes bouquins, avec l'aide de Squatty, tout petiot à l'époque |
Refus d'abandonner à la moitié ou, inversement, Tendance à abandonner à la moitié.
Je suis entre les deux.
La vie est trop courte, alors si ça n'accroche pas, j'abandonne, y compris de l'excellent (j'ai abandonné L'idiot page 400 sur 700 alors qu'enfin je connaissais tous les premiers et deuxièmes prénoms, les noms et les titres ou grades des personnages...). J'ai abandonné Ulysse de Joyce (peut-être pondrai-je un billet déçu et ravageur).
Mais pour certains livres plus lents, je sais que je dois persévérer, ils me le rendront bien. Parfois c'est à la deuxième tentative que la rencontre se fait.
Etre un acheteur de livres compulsif
Je le fus, pour le plus grand bonheur des vendeurs de livres; je me contente d'Emmaüs (petits prix) ou des salons (les rencontres, c'est un plus). Sinon : vivent les biblis, on emprunte, on lit -ou pas- on ramène.
Amnésie associée à la lecture
Enfin les blogs existèrent!!! J'ai tenu une liste de mes lectures depuis 2007, donc avant blog, ensuite découvert Goodreads où je note toutes mes lectures.
Etre rebuté par le tapage médiatique
Je pourrais établir une longue liste de romans dont je pourrais parler en détail sans les avoir lus. Ou qui furent tellement encensés qu'ils m'ont forcément déçue. Depuis : prudence, patience! S'ils sont si bons, ils le resteront plus tard. Quand aux bandeaux, ils ont tendance à me faire fuir!
Peur de commencer
Piocher au hasard, pour voir; si ça se passe bien, reprendre au début, et bonne lecture. Cela m'arrive pour les livres 'intimidants'.
Incapacité à se concentrer
J'ai besoin d'un certain calme, sans trop d'obligations extérieures. Savoir qu'on a le temps.
Lecture associée à la culpabilité
Heu non, jamais de culpabilité! Lire est vital.
Comment votre bibliothèque peut se dégarnir si vous prêtez vos livres
Ah le problème des livres prêtés et jamais rendus... Je ne prête plus qu'à des gens sérieux, ou alors, après tout, ça en fait moins sur les étagères, merci de m'aider à en avoir moins à la maison. Niark.
Peur de finir
Le conseil : relire, lire autour, voir le film, etc. Dans ce cas, je cherche à lire les autres livres de l'auteur, mais parfois hélas ce n'est pas possible!
Etre rebuté par un gros volume
Les auteurs proposent carrément de diviser le livre en morceaux, mais physiquement!!! Puis de laisser s'envoler les pages.
Plus sérieusement, j'attaque les pavés sans crainte, parfois il faut gérer la lecture, par exemple Les essais ou A la recherche du temps perdu, on ne va pas se lire tout d'un coup, non? Mais 4321 de Paul Auster, pas de souci, ça avance bien.
Honte associée à la lecture
Le conseil est de passer à la liseuse.
Mais fi! J'avoue avoir dévoré des Harlequin (maintenant ça ne passe plus) et je me moque pas mal des témoins. De toute façon, déjà, lire en public fait de vous un être étrange...
Incertain de l'identité de vos livres
Se baser sur nos favoris pour trouver quoi lire : bonne idée, en cas de panne de lecture!
Envie de paraître lettré
Suivent dix livres pour le paraître, oui, seulement dix. Dont Les liaisons dangereuses, Madame Bovary, La princesse de Clèves, Cyrano de Bergerac, La nuit, le jour et toutes les autres nuits, Uranus, Le feu follet, Jérôme et Les fruits du Congo.
Après, on fait ce qu'on veut.
Tendance à lire plutôt que vivre ou inversement Tendance à vivre plutôt que lire
"Lisez pour vivre, ne vivez pas pour lire"
Mais vivre sans lire, quelle horreur!
Avoir un partenaire qui ne lit pas
Pas facile, mais mettez-vous à sa place! Patience, il faut trouver ce qui peut l'accrocher?
Etre accro à la SF ou, inversement, Peur de la SF
Je rappelle que SF ne signifie pas forcément extraterrestres à tentacules fluo, vaisseaux spatiaux bourrés de technologie (et tombant en panne, c'est plus marrant) et guerres intergalactiques. Cela peut se dérouler sur Terre, avec que des humains, mais un petit décalage ... à découvrir, pour réfléchir! Vous l'aurez compris, j'en lis et j'aime.
Solitude induite par la lecture
Se joindre à un groupe de lecture?
Submergé par le nombre de livres dans le monde
Vous n'avez pas encore compris que vous ne pourrez JAMAIS tout lire?
Hé oui! Ma recette : lire ce qui me plait sur le moment, du bon si possible.
Submergé par le nombre de livres chez soi
Bon, passons sur ce sujet sensible. Apprenez à donner! Ou prêter, parfois ça revient au même...
Tendance à survoler
Soit le livre est mauvais, soit il faut se restreindre à peu de pages à la fois. C'est un peu mon problème...
Etre absorbé par les tâches ménagères
Mouahaha! Lire est plus important!
Incapacité à trouver un de vos livres
Aucun souci pour moi, c'est rangé, par ordre alphabétique ou genre, et j'ai une mémoire visuelle.
Cependant depuis les travaux dans la maison, je m'interroge, que sont devenues les deux poche de Dorothy Johnson et Herman Hesse? Je suis absolument certaine de ne les avoir ni prêtés ni donnés!
Ne pas savoir quels livres emporter en vacances (et pour moi, plus généralement, ne pas savoir lequel prendre même pour un court trajet)
En fait j'opère une pré sélection avant, place les livres dans le sac ou valise ... et juste avant de quitter la maison, ah mais non, ah mais oui, je change!
Trop grande vénération pour les livres
Désolée, mais les livres qui nous appartiennent pas, on ne doit pas les abîmer! Sauf accident bien sûr. Les usagers de bibli qui gribouillent, corrigent les fautes, cornent les pages, laissent des miettes, etc. : non!
Si le livre m'appartient, même si je suis fan de marque-page, je deviens moins stricte. je possède même un livre très très voyageur dont j'adore les cicatrices : il a vécu!
Et voici le livre d'origine
Remèdes littéraires
Se soigner par les livres
The novel cure, An A-Zof luterary remediei
Ella Berthoud et Susan Elderkin
Avec la collaboration d'Alexandre Fillon
JC Lattès, 2015
Traduit par Philippe Babo et Pascal Dupont
Bibliothérapie? Il y a belle lurette que je sais que les livres font du bien, mais je doute que tel titre va guérir tel mal précis. L'important est de lire ce qu'on veut. Mais ce livre présente de façon vivante plein de livres à découvrir ou redécouvrir (gare pour la LAL!) et demeure fort plaisant.
Lecture associée à la culpabilité
Heu non, jamais de culpabilité! Lire est vital.
Comment votre bibliothèque peut se dégarnir si vous prêtez vos livres
Ah le problème des livres prêtés et jamais rendus... Je ne prête plus qu'à des gens sérieux, ou alors, après tout, ça en fait moins sur les étagères, merci de m'aider à en avoir moins à la maison. Niark.
Peur de finir
Le conseil : relire, lire autour, voir le film, etc. Dans ce cas, je cherche à lire les autres livres de l'auteur, mais parfois hélas ce n'est pas possible!
Etre rebuté par un gros volume
Les auteurs proposent carrément de diviser le livre en morceaux, mais physiquement!!! Puis de laisser s'envoler les pages.
Plus sérieusement, j'attaque les pavés sans crainte, parfois il faut gérer la lecture, par exemple Les essais ou A la recherche du temps perdu, on ne va pas se lire tout d'un coup, non? Mais 4321 de Paul Auster, pas de souci, ça avance bien.
Honte associée à la lecture
Le conseil est de passer à la liseuse.
Mais fi! J'avoue avoir dévoré des Harlequin (maintenant ça ne passe plus) et je me moque pas mal des témoins. De toute façon, déjà, lire en public fait de vous un être étrange...
Incertain de l'identité de vos livres
Se baser sur nos favoris pour trouver quoi lire : bonne idée, en cas de panne de lecture!
Envie de paraître lettré
Suivent dix livres pour le paraître, oui, seulement dix. Dont Les liaisons dangereuses, Madame Bovary, La princesse de Clèves, Cyrano de Bergerac, La nuit, le jour et toutes les autres nuits, Uranus, Le feu follet, Jérôme et Les fruits du Congo.
Après, on fait ce qu'on veut.
Tendance à lire plutôt que vivre ou inversement Tendance à vivre plutôt que lire
Mais vivre sans lire, quelle horreur!
Avoir un partenaire qui ne lit pas
Pas facile, mais mettez-vous à sa place! Patience, il faut trouver ce qui peut l'accrocher?
Etre accro à la SF ou, inversement, Peur de la SF
Je rappelle que SF ne signifie pas forcément extraterrestres à tentacules fluo, vaisseaux spatiaux bourrés de technologie (et tombant en panne, c'est plus marrant) et guerres intergalactiques. Cela peut se dérouler sur Terre, avec que des humains, mais un petit décalage ... à découvrir, pour réfléchir! Vous l'aurez compris, j'en lis et j'aime.
Solitude induite par la lecture
Se joindre à un groupe de lecture?
Submergé par le nombre de livres dans le monde
Vous n'avez pas encore compris que vous ne pourrez JAMAIS tout lire?
Hé oui! Ma recette : lire ce qui me plait sur le moment, du bon si possible.
Submergé par le nombre de livres chez soi
Bon, passons sur ce sujet sensible. Apprenez à donner! Ou prêter, parfois ça revient au même...
Tendance à survoler
Soit le livre est mauvais, soit il faut se restreindre à peu de pages à la fois. C'est un peu mon problème...
Etre absorbé par les tâches ménagères
Mouahaha! Lire est plus important!
Incapacité à trouver un de vos livres
Aucun souci pour moi, c'est rangé, par ordre alphabétique ou genre, et j'ai une mémoire visuelle.
Cependant depuis les travaux dans la maison, je m'interroge, que sont devenues les deux poche de Dorothy Johnson et Herman Hesse? Je suis absolument certaine de ne les avoir ni prêtés ni donnés!
Ne pas savoir quels livres emporter en vacances (et pour moi, plus généralement, ne pas savoir lequel prendre même pour un court trajet)
En fait j'opère une pré sélection avant, place les livres dans le sac ou valise ... et juste avant de quitter la maison, ah mais non, ah mais oui, je change!
Trop grande vénération pour les livres
Désolée, mais les livres qui nous appartiennent pas, on ne doit pas les abîmer! Sauf accident bien sûr. Les usagers de bibli qui gribouillent, corrigent les fautes, cornent les pages, laissent des miettes, etc. : non!
Si le livre m'appartient, même si je suis fan de marque-page, je deviens moins stricte. je possède même un livre très très voyageur dont j'adore les cicatrices : il a vécu!
Et voici le livre d'origine
Remèdes littéraires
Se soigner par les livres
The novel cure, An A-Zof luterary remediei
Ella Berthoud et Susan Elderkin
Avec la collaboration d'Alexandre Fillon
JC Lattès, 2015
Traduit par Philippe Babo et Pascal Dupont
Bibliothérapie? Il y a belle lurette que je sais que les livres font du bien, mais je doute que tel titre va guérir tel mal précis. L'important est de lire ce qu'on veut. Mais ce livre présente de façon vivante plein de livres à découvrir ou redécouvrir (gare pour la LAL!) et demeure fort plaisant.
Parler des maladies de la lecture est finalement une façon sympathique de présenter cet ouvrage, dont découvrir les chroniques et les idées lecture s'avère utile. De plus c'est original et bourré d'humour, y compris dans les entrées, telles Avoir la grippe quand on est un homme, Blues de l'anniversaire ou Avoir une tache sur sa cravate.
lundi 18 février 2019
Le pays des petites pluies
Le pays des petites pluies
The land of little rain, 1903
Mary Austin
Le mot et le reste, 2019
poche, 192 pages, 8.90€
Traduit par François Speck
EN-FIN! Grâce à Babelio j'ai mis la main sur ce grand classique du nature writing (le vrai, le pur, le génial), l'un des rares manquant à mon tableau de chasse de lecture. Me reste encore à dégoter Printemps silencieux.
OK, il ne se passe pas grand chose de palpitant, c'est descriptif; contrairement à certains qu’elle égratigne gentiment, Mary Austin ne cherche pas à mettre en scène une belle histoire à partir des faits. Non, elle raconte quand même, par exemple la vie d'une vannière indienne (émotion sobre), d'un chercheur d'or, celle de villes reculées où ça peut castagner, ou d'un village latino modeste, caché, mais heureux.
Mais elle n'hésite pas à capter l'attention avec 'Le pré de mon voisin' , des sentiers, des charognards, l'eau, l'orage.
Comment fait-elle? Je ne sais. C'est précis, non dénué de clins d’œil très légers, et empreint de poésie qui me laissait sur le flan (oui, moi, la rétive!)
"Pour l'essentiel la neige vole silencieusement comme autant d'ailes blanches qui se meuvent en douceur. Elle s'intensifie, est mouillée et collante, et fait de midi une nuit toute de blancheur."
Parfois écolo
"Telle est l'économie de la nature, mais avec tout cela on ne prête pas assez attention à l'oeuvre de l'homme. Il n'y a pas de charognard qui mange les boites de conserve et nulle créature sauvage ne laisse de telles souillures sur le sol de la forêt."
Connaissance (admirative) des Indiens
"Vous pouvez faire confiance aux Indiens pour ne manquer aucune des vertus du monde des plantes! "
L'avis chez Lecture/Ecriture de Dominique (forcément!), nathalie, forcément aussi, tiens!,
The land of little rain, 1903
Mary Austin
Le mot et le reste, 2019
poche, 192 pages, 8.90€
Traduit par François Speck
EN-FIN! Grâce à Babelio j'ai mis la main sur ce grand classique du nature writing (le vrai, le pur, le génial), l'un des rares manquant à mon tableau de chasse de lecture. Me reste encore à dégoter Printemps silencieux.
OK, il ne se passe pas grand chose de palpitant, c'est descriptif; contrairement à certains qu’elle égratigne gentiment, Mary Austin ne cherche pas à mettre en scène une belle histoire à partir des faits. Non, elle raconte quand même, par exemple la vie d'une vannière indienne (émotion sobre), d'un chercheur d'or, celle de villes reculées où ça peut castagner, ou d'un village latino modeste, caché, mais heureux.
Mais elle n'hésite pas à capter l'attention avec 'Le pré de mon voisin' , des sentiers, des charognards, l'eau, l'orage.
Comment fait-elle? Je ne sais. C'est précis, non dénué de clins d’œil très légers, et empreint de poésie qui me laissait sur le flan (oui, moi, la rétive!)
"Pour l'essentiel la neige vole silencieusement comme autant d'ailes blanches qui se meuvent en douceur. Elle s'intensifie, est mouillée et collante, et fait de midi une nuit toute de blancheur."
Parfois écolo
"Telle est l'économie de la nature, mais avec tout cela on ne prête pas assez attention à l'oeuvre de l'homme. Il n'y a pas de charognard qui mange les boites de conserve et nulle créature sauvage ne laisse de telles souillures sur le sol de la forêt."
Connaissance (admirative) des Indiens
"Vous pouvez faire confiance aux Indiens pour ne manquer aucune des vertus du monde des plantes! "
Coup de cœur pour cet incontournable
![]() |
vers 1900, par Charles Lummis |
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jeudi 14 février 2019
Nomadland
Nomadland
Surviving America in the Twenty-First Century
Jessica Bruder
Globe, 2019
Traduit par Nathalie Peronny
"J'ai longtemps cru que les conducteurs de camping-cars étaient de braves retraités sillonnant tranquillement les routes d'Amérique pour faire du tourisme et profiter de leur temsp libre après des décennies de du labeur. (...) Ces joyeux retraités existent toujours, mais ils ont été rejoints par un nouveau genre de nomades."
Aux Etats-Unis plus qu'ailleurs, mieux vaut être riche et en bonne santé que pauvre et malade. La crise immobilière de 2008 a considérablement appauvri ou laissé sur le carreau bien des personnes qui se pensaient à l'abri du besoin. Pour peu qu'on ajoute divorce coûteux, maladie, accident ou chômage, voilà de nombreux plus de cinquante ans ayant dû choisir de ne plus payer de loyer, et d'opter pour une maison sur roues, petite ou grande.
Tout cela pour sillonner les routes, à la recherche d'emplois saisonniers, pénibles et précaires, genre gardien de camping, employé chez Amazon, ou dans la récolte de la betterave.
Jessica Bruder est journaliste et s'est intéressée à ce phénomène américain, suivant particulièrement Linda May, 64 ans, vivant dans sa minuscule caravane jaune pâle. Elle nous permet de rencontrer d'autres personnages hauts en couleur ayant 'choisi' ce mode de vie et se regroupant lors d'immenses rassemblements l'hiver dans le désert. Répétons-le : leur situation est précaire, et sans guère d'avenir. Même si Laura réussit à réaliser un de ses rêves...
On pense aux années 30 et les fermiers évoqués par Steinbeck, mais là ils espéraient que leur vie redeviendrait normale...
Absolument passionnant, parfois sidérant.
Edit suite à la question de cathulu : interviews à un moment, sûrement, mais c'est raconté par l'auteur, qui a 'suivi' Laura au fil de deux années je crois, et a même vécu en caravane pour voir, y compris bossé dans les betteraves et chez amazon! Une journaliste qui s'implique!
Chaque chapitre est complété par une tripotée de liens.
Merci à Anne R de chez Anne et Arnaud
Surviving America in the Twenty-First Century
Jessica Bruder
Globe, 2019
Traduit par Nathalie Peronny
"J'ai longtemps cru que les conducteurs de camping-cars étaient de braves retraités sillonnant tranquillement les routes d'Amérique pour faire du tourisme et profiter de leur temsp libre après des décennies de du labeur. (...) Ces joyeux retraités existent toujours, mais ils ont été rejoints par un nouveau genre de nomades."
Aux Etats-Unis plus qu'ailleurs, mieux vaut être riche et en bonne santé que pauvre et malade. La crise immobilière de 2008 a considérablement appauvri ou laissé sur le carreau bien des personnes qui se pensaient à l'abri du besoin. Pour peu qu'on ajoute divorce coûteux, maladie, accident ou chômage, voilà de nombreux plus de cinquante ans ayant dû choisir de ne plus payer de loyer, et d'opter pour une maison sur roues, petite ou grande.
Tout cela pour sillonner les routes, à la recherche d'emplois saisonniers, pénibles et précaires, genre gardien de camping, employé chez Amazon, ou dans la récolte de la betterave.
Jessica Bruder est journaliste et s'est intéressée à ce phénomène américain, suivant particulièrement Linda May, 64 ans, vivant dans sa minuscule caravane jaune pâle. Elle nous permet de rencontrer d'autres personnages hauts en couleur ayant 'choisi' ce mode de vie et se regroupant lors d'immenses rassemblements l'hiver dans le désert. Répétons-le : leur situation est précaire, et sans guère d'avenir. Même si Laura réussit à réaliser un de ses rêves...
On pense aux années 30 et les fermiers évoqués par Steinbeck, mais là ils espéraient que leur vie redeviendrait normale...
Absolument passionnant, parfois sidérant.
Edit suite à la question de cathulu : interviews à un moment, sûrement, mais c'est raconté par l'auteur, qui a 'suivi' Laura au fil de deux années je crois, et a même vécu en caravane pour voir, y compris bossé dans les betteraves et chez amazon! Une journaliste qui s'implique!
Chaque chapitre est complété par une tripotée de liens.
Merci à Anne R de chez Anne et Arnaud
lundi 11 février 2019
L'homme qui aimait trop les livres
L'homme qui aimait trop les livres
The man who loved books too much:
the true story of a thief, a detective, and a world of literary obsession
Allison Hoover Bartlett
Marchialy, 2018
Traduit par Cyril Gay
Aussitôt vu sur le présentoir de la bibli, aussi emprunté. Comment résister? Une fois commencé, ce livre s'est révélé ne pas être un roman mais une sorte d'enquête menée par une journaliste sur le sujet des collectionneurs de livres anciens, actuellement ou dans le passé, des libraires en vendant, en boutique ou salons, et des indélicats volant ces livres et/ou ne les rendant pas.
Elle s'attache particulièrement à John Gilsey, qu’elle a rencontré à de multiples reprises, y compris dans un parloir de prison, ses méthodes pour se constituer une collection de livres anciens n'étant pas du goût des libraires spoliés. En particulier Ken Sanders, qui se "surnomme 'Book Cop' -le flic du livre-, mais ses amis l'appellent 'biblioflic'." Ceci dans le cadre de son travail à l'ALAA, association des libraires de livres anciens d'Amérique. J'ai noté, entre autres détails dont fourmille ce livre, que Sanders et Abbey étaient amis et ont participé à une action -pacifique- sur un barrage.
Les vols de livres ne sont pas tellement réprimés par la loi, ce qui fait enrager Sanders, "qu'ils se contentent de piquer des enjoliveurs et laissent les livres tranquilles!" Contrairement à ce que je pensais au départ, Gilsey ne volait pas les livres en les glissant sous son blouson, mais par une arnaque qui tombait plus facilement sous le coup de la loi.
Les rapports entre ces personnages sont assez particuliers, la journaliste frôlant parfois la ligne entre l'enquête et la complicité -sans la franchir. Personnellement je suis quand même restée dans une sorte de flou, c'est plaisant à lire mais parfois éparpillé.
Quelques anecdotes:
"Thomas Jefferson Fitzpatrick, un professeur de botanique qui avait amassé tellement de livres dans les années 1930 que leur poids excédait celui indiqué dans les normes de sécurité du bâtiment. Il décéda à l'âge avancé de 83 ans en 1952, et fut retrouvé chez lui allongé sur un lit de camp dans sa cuisine, cerné par 90 tonnes des livres."
Thomas Jefferson, président des Etats Unis, était bibliophile, chez lui rangeait les livres par taille, et avait proposé pour la bibliothèque du Congrès "un système de classement dans lequel les livres seraient classés en trois grandes catégories : mémoire, raison et imagination. Une division poétique que je serais curieuse de voir appliquée dans les librairies aujourd'hui. Cela prendrait peut-être plus de temps de trouver ce que l'on cherche, mais qui sait sur quoi l'on risquerait de tomber."
Pour terminer, l'éditeur donne ce conseil "retenez-vous autant que possible de voler ce livre." et "Ceci est un premier tirage".
The man who loved books too much:
the true story of a thief, a detective, and a world of literary obsession
Allison Hoover Bartlett
Marchialy, 2018
Traduit par Cyril Gay
Aussitôt vu sur le présentoir de la bibli, aussi emprunté. Comment résister? Une fois commencé, ce livre s'est révélé ne pas être un roman mais une sorte d'enquête menée par une journaliste sur le sujet des collectionneurs de livres anciens, actuellement ou dans le passé, des libraires en vendant, en boutique ou salons, et des indélicats volant ces livres et/ou ne les rendant pas.
Elle s'attache particulièrement à John Gilsey, qu’elle a rencontré à de multiples reprises, y compris dans un parloir de prison, ses méthodes pour se constituer une collection de livres anciens n'étant pas du goût des libraires spoliés. En particulier Ken Sanders, qui se "surnomme 'Book Cop' -le flic du livre-, mais ses amis l'appellent 'biblioflic'." Ceci dans le cadre de son travail à l'ALAA, association des libraires de livres anciens d'Amérique. J'ai noté, entre autres détails dont fourmille ce livre, que Sanders et Abbey étaient amis et ont participé à une action -pacifique- sur un barrage.
Les vols de livres ne sont pas tellement réprimés par la loi, ce qui fait enrager Sanders, "qu'ils se contentent de piquer des enjoliveurs et laissent les livres tranquilles!" Contrairement à ce que je pensais au départ, Gilsey ne volait pas les livres en les glissant sous son blouson, mais par une arnaque qui tombait plus facilement sous le coup de la loi.
Les rapports entre ces personnages sont assez particuliers, la journaliste frôlant parfois la ligne entre l'enquête et la complicité -sans la franchir. Personnellement je suis quand même restée dans une sorte de flou, c'est plaisant à lire mais parfois éparpillé.
Quelques anecdotes:
"Thomas Jefferson Fitzpatrick, un professeur de botanique qui avait amassé tellement de livres dans les années 1930 que leur poids excédait celui indiqué dans les normes de sécurité du bâtiment. Il décéda à l'âge avancé de 83 ans en 1952, et fut retrouvé chez lui allongé sur un lit de camp dans sa cuisine, cerné par 90 tonnes des livres."
Thomas Jefferson, président des Etats Unis, était bibliophile, chez lui rangeait les livres par taille, et avait proposé pour la bibliothèque du Congrès "un système de classement dans lequel les livres seraient classés en trois grandes catégories : mémoire, raison et imagination. Une division poétique que je serais curieuse de voir appliquée dans les librairies aujourd'hui. Cela prendrait peut-être plus de temps de trouver ce que l'on cherche, mais qui sait sur quoi l'on risquerait de tomber."
Pour terminer, l'éditeur donne ce conseil "retenez-vous autant que possible de voler ce livre." et "Ceci est un premier tirage".
jeudi 7 février 2019
BD en vrac
Kililana song
Benjamin Flao
Futuropolis, 2016
Ce roman graphique de 250 pages (paru précédemment en deux parties réunies ici) m'a attiré l'oeil à la bibliothèque grâce aux dessins et à la localisation en Afrique. Ensuite, même si l’histoire se suit fort bien, j'ai traîné pour faire durer le plaisir, c'est dire.
On suit Naïm, gosse débrouillard courant pour fuir son grand frère qui veut lui faire suivre l'école coranique, alors que lui préfère acheter du khat pour un vieux bonhomme; son copain décortiquant des crevettes pour gagner quelques sous; des promoteurs, des politiciens, et même des terroristes; des prostituées sympathiques; un type drogué jusqu'au yeux; un trafiquant haut en couleur; un vieux gardien d'ossements sous un grand arbre.
Le tout sur la côte kenyane, avec bateaux traditionnels, îles pas trop paradisiaques et tempête melvilienne!
A découvrir, c'est somptueux ! Gros coup de coeur.
Qui en a parlé? Jérôme et ses complices habituelles, Géraldine, ...
Après avoir calé sur le tome 1, j'ai accroché au tome 4, puis lu le 3, et enfin le 1 et le 2 de L'arabe du futur, complétant cela par une exposition à Pompidou sur Riad Sattouf.
L'arabe du futur
Riad Sattouf
Allary éditions
Tout le monde doit déjà avoir entendu parler de l'histoire de ce gamin (et ses frères) de père syrien et mère française (bretonne) ayant passé son enfance en Libye, Syrie et Bretagne. Le 4 m'a laissée sur une fin vraiment dramatique. Même si l'auteur a toujours de l'humour et de l'autodérision. Evidemment j'attends la suite!
The end
Zep
Rue de Sèvres, 2018
Thriller environnemental, dixit certains, qui fait froid dans le dos. A découvrir, évidemment, même si j'avais déjà pas mal lu sur la façon dont les arbres 'communiquent'.
Je recommande l'excellent film Aftermath qui m'a durablement marquée et a donc contribué à atténuer les 20 dernières pages de l'album, pourtant réussies.
Et je vous épargne The end des Doors.
J'ai aussi lu Lydie, Les vieux fourneaux tome 4 (et j'attends la libération du 5!)
Bref, je lis plein de BD, mais je n'en présente que rarement. Quand tout le monde en parle (et bien!) j'hésite à en rajouter; j'ai ainsi lu L'homme gribouillé, à mon avis génialement dessiné mais parfois incohérent et partant dans trop de pistes. Ainsi que La différence invisible, une superbe réussite!
Benjamin Flao
Futuropolis, 2016
Ce roman graphique de 250 pages (paru précédemment en deux parties réunies ici) m'a attiré l'oeil à la bibliothèque grâce aux dessins et à la localisation en Afrique. Ensuite, même si l’histoire se suit fort bien, j'ai traîné pour faire durer le plaisir, c'est dire.
On suit Naïm, gosse débrouillard courant pour fuir son grand frère qui veut lui faire suivre l'école coranique, alors que lui préfère acheter du khat pour un vieux bonhomme; son copain décortiquant des crevettes pour gagner quelques sous; des promoteurs, des politiciens, et même des terroristes; des prostituées sympathiques; un type drogué jusqu'au yeux; un trafiquant haut en couleur; un vieux gardien d'ossements sous un grand arbre.
Le tout sur la côte kenyane, avec bateaux traditionnels, îles pas trop paradisiaques et tempête melvilienne!
A découvrir, c'est somptueux ! Gros coup de coeur.
Qui en a parlé? Jérôme et ses complices habituelles, Géraldine, ...
Après avoir calé sur le tome 1, j'ai accroché au tome 4, puis lu le 3, et enfin le 1 et le 2 de L'arabe du futur, complétant cela par une exposition à Pompidou sur Riad Sattouf.
L'arabe du futur
Riad Sattouf
Allary éditions
Tout le monde doit déjà avoir entendu parler de l'histoire de ce gamin (et ses frères) de père syrien et mère française (bretonne) ayant passé son enfance en Libye, Syrie et Bretagne. Le 4 m'a laissée sur une fin vraiment dramatique. Même si l'auteur a toujours de l'humour et de l'autodérision. Evidemment j'attends la suite!
Zep
Rue de Sèvres, 2018
Thriller environnemental, dixit certains, qui fait froid dans le dos. A découvrir, évidemment, même si j'avais déjà pas mal lu sur la façon dont les arbres 'communiquent'.
Je recommande l'excellent film Aftermath qui m'a durablement marquée et a donc contribué à atténuer les 20 dernières pages de l'album, pourtant réussies.
Et je vous épargne The end des Doors.
J'ai aussi lu Lydie, Les vieux fourneaux tome 4 (et j'attends la libération du 5!)
Bref, je lis plein de BD, mais je n'en présente que rarement. Quand tout le monde en parle (et bien!) j'hésite à en rajouter; j'ai ainsi lu L'homme gribouillé, à mon avis génialement dessiné mais parfois incohérent et partant dans trop de pistes. Ainsi que La différence invisible, une superbe réussite!
lundi 4 février 2019
A demain l'embarquement
A demain l'embarquement
Laurent Girerd
Le temps qu'il fait, 2018
J'ai trop savouré ma lecture pour ne pas tenter d'écrire un billet ne rendant que faiblement compte du bonheur ressenti à lire ces textes (trop court, 119 pages), narrant les déambulations de l'auteur vers les fleuves et les ports, encadrées par l'histoire d'un docker italien arrivant à Ellis Island. Alors de grue (le matériel) en grue (l'oiseau) on le retrouve après l'Italie du nord en gare du nord vers la Belgique (où il retrouve un pote haut en couleur pour une soirée arrosée), à Saint Petersbourg l'hiver, la Néva étant gelée mais fréquentée.
J'ai hautement apprécié ces phrases ciselées, leurs détours inattendus, ces images, ces couleurs...
"Sous le panneau DEPARTS à la gare du nord où les caténaires sabotés par la tempête menaçaient mon train d'annulation, une femme triste tirait une triste valise. Le choeur de cigales qui montait de ses antiques roulettes me donnait cependant à penser que l'espoir de partir n'était pas encore tout à fait à exclure." (j'ai le scrouitch dans les oreilles, là)
"Devant son chevalet, un homme du dimanche peignait la scène. Sur sa toile, la luzerne oscillait entre le jaune de l'urine au réveil, le jaune Champs-Flammarion et le jaune Verdier." (avouez, vous l'avez, ce jaune!)
Le GPS, texte qui m'a remis en mémoire un récent de Bonheur du jour)
"Je voudrais dire ici ma fierté de ne pas avoir recours à un objet si performant, et ma satisfaction de conduire ma vie comme je l'ai toujours conduite, sans assistance automatisée, en continuant de poser mon regard faillible sur le monde vierge à porté de visage.
Non que j'aie apprécié de tourner dans la ville de saint Antoine pendant quarante-conq minutes sans trouver l'adresse de l'hôtel où j'avais prévu de coucher.(...) Sans compter que, contrairement à l'égarement piétonnier, se perdre en voiture réserve rarement d'agréables surprises. (...)
Je voudrais dire un mot sur le plaisir que me procure le bas-côté où l'on coupe le moteur. C'est là un plaisir méconnu, passablement sous-estimé.(...) Sur le bas-côté j'aime à déplier la trop grande carte de l'IGN."
"Trois cohortes de parasols au garde-à-vous face à l'Adriatique donnent une image balnéaire de ce que fut la discipline romaine." (Quelle économie pour évoquer, quelle image!)
Laurent Girerd
Le temps qu'il fait, 2018
J'ai trop savouré ma lecture pour ne pas tenter d'écrire un billet ne rendant que faiblement compte du bonheur ressenti à lire ces textes (trop court, 119 pages), narrant les déambulations de l'auteur vers les fleuves et les ports, encadrées par l'histoire d'un docker italien arrivant à Ellis Island. Alors de grue (le matériel) en grue (l'oiseau) on le retrouve après l'Italie du nord en gare du nord vers la Belgique (où il retrouve un pote haut en couleur pour une soirée arrosée), à Saint Petersbourg l'hiver, la Néva étant gelée mais fréquentée.
J'ai hautement apprécié ces phrases ciselées, leurs détours inattendus, ces images, ces couleurs...
"Sous le panneau DEPARTS à la gare du nord où les caténaires sabotés par la tempête menaçaient mon train d'annulation, une femme triste tirait une triste valise. Le choeur de cigales qui montait de ses antiques roulettes me donnait cependant à penser que l'espoir de partir n'était pas encore tout à fait à exclure." (j'ai le scrouitch dans les oreilles, là)
"Devant son chevalet, un homme du dimanche peignait la scène. Sur sa toile, la luzerne oscillait entre le jaune de l'urine au réveil, le jaune Champs-Flammarion et le jaune Verdier." (avouez, vous l'avez, ce jaune!)
Le GPS, texte qui m'a remis en mémoire un récent de Bonheur du jour)
"Je voudrais dire ici ma fierté de ne pas avoir recours à un objet si performant, et ma satisfaction de conduire ma vie comme je l'ai toujours conduite, sans assistance automatisée, en continuant de poser mon regard faillible sur le monde vierge à porté de visage.
Non que j'aie apprécié de tourner dans la ville de saint Antoine pendant quarante-conq minutes sans trouver l'adresse de l'hôtel où j'avais prévu de coucher.(...) Sans compter que, contrairement à l'égarement piétonnier, se perdre en voiture réserve rarement d'agréables surprises. (...)
Je voudrais dire un mot sur le plaisir que me procure le bas-côté où l'on coupe le moteur. C'est là un plaisir méconnu, passablement sous-estimé.(...) Sur le bas-côté j'aime à déplier la trop grande carte de l'IGN."
"Trois cohortes de parasols au garde-à-vous face à l'Adriatique donnent une image balnéaire de ce que fut la discipline romaine." (Quelle économie pour évoquer, quelle image!)
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