vendredi 22 décembre 2017

La ligne de front

La ligne de front
Un voyage en Afrique australe
Jean Rolin
Petite bibliothèque Payot/Voyageurs, 1992


En commentant Les passagers du Roissy Express, Athalie m'a signalé La clôture de Jean Rolin, présent dans ma bibliothèque; mais y figurait cette ligne de front, qu'il était trop tentant de découvrir juste avant mon propre voyage (presque) dans ces coins là...

A la fin de l'année 1987, sans que l'on sache trop comment ou pourquoi, Jean Rolin se trouve en Tanzanie, bien décidé à mettre les pieds dans les six "états de la ligne de front", à savoir Tanzanie, Mozambique, Zambie, Zimbabwe, Angola, Botswana, "rassemblés sous ce label afin d'affirmer leur commune volonté de lutter contre le régime sud africain". Où sévissait encore l'apartheid. Même si certains de ces pays n'était pas si stricts que cela quant à l'absence de contacts officiels avec le voisin du sud.

Son voyage se terminera doublement symboliquement le 1er janvier 1988 au cap de bonne Espérance. Entre les deux, Jean Rolin aura instruit son lecteur, il l'aura surtout amusé d'histoires bourrées d'autodérision et de nonchalance, parfois tragiques cependant, parcourues de personnages hauts en couleur. Le temps est passé, certains pays ont changé, vers le meilleur ou vers le pire, mais la lecture de cette ligne de front demeure délectable.

"A Upington, une petite ville sur laquelle mon choix s'est porté en raison de sa situation sur le fleuve Orange, et de l’attrayante réputation de nullité dont elle jouit en Afrique du sud même, vous êtes aussitôt dans le bain." Le seul taxi entre l'aéroport et la ville est un taxi for White. "le drame serait que le chauffeur de ce taxi à l'usage exclusif des Blancs fût sympathique. Or il ne l'est pas. Tout va bien."

Pas d'anecdotes de ce genre à Upington pour moi, juste une balade aux chutes d'Augrabies
Le fleuve Orange, plutôt à sec
Un avis chez lecture/écriture,

mercredi 20 décembre 2017

Un funambule sur le sable

Un funambule sur le sable
Gilles Marchand
Aux forges de vulcain, 2017


Le héros, vite rebaptisé Stradi (tant qu'à faire, autant choisir le meilleur), est né avec un violon dans la tête (de plus, il sait parler aux oiseaux). Autant dire que cette différence pas immédiatement visible ne va pas lui faciliter la vie. Une famille aimante (le père est un poil particulier tout de même), un ami, Max et une amoureuse, Lélie, lui serviront de ponts d'appui, sa ténacité et son optimisme feront le reste pour supporter étonnement, incompréhension, moqueries, ostracisme.

Comme avec Une bouche sans personne, je suis entrée sans problèmes dans l'univers fantaisiste, décalé, teinté d'humour, de Gilles Marchand. Moi qui aime les essais (scientifiques si possible) mais tout publics, je suis loin de mes terres, mais tout se passe bien.

J'aime les détails récurrents, Max et ses métiers choisis selon des titres de chansons, par exemple, et même l’apparition du héros d'Une bouche sans personne (page 296), cet homme à l'écharpe remontée, le chien tournant autour du réverbère... Tout cela pour la densité d'une histoire sinon romantique seulement mais ainsi transfigurée. On ne peut s'empêcher de penser à tous les gens 'différents', que cela se voie ou non.

Une véritable gageure de maintenir l'intérêt avec un point de départ aussi improbable et c'est réussi.

"Ma mère était une grande lectrice (...). Quand on lui demandait si elle avait lu tous les livres de sa bibliothèque, elle répondait que non mais qu’elle avait lu des livres qui ne s'y trouvaient pas." Excellent, non?

L'époustouflant billet de Géraldine, si les MRL ne le remarquent pas et ne le priment pas, c'est à n'y rien comprendre. Bravo Géraldine!(édit : oui, elle a gagné!)

lundi 18 décembre 2017

Ascension

Ascension
Vincent Delecroix
Gallimard, 2017


Comme ce roman est extrêmement rare sur les blogs semble-t-il, j'ai une petite idée de qui en a parlé sur facebook et m'a donné envie, mais ma mémoire est-elle sûre? Bref, j'ai embarqué dans une navette spatiale de la NASA, pour une mission pas comme les autres, puisque "C'est la dernière". Expression peut-être malheureuse, souligne l'un des passagers, Chaïm Rosenzweig, écrivain de seconde zone auteur entre autres de La chaussure sur le toit, sous le pseudonyme goy de Vincent Delecroix, et narrateur de cette histoire légèrement foutraque tout de même.

Les futurs passagers de la navette, sous la houlette du commandant Harold Pointdexter, s’exprimant parfois en langage hollywoodien "Houston on a un problème", et il aura hélas l'occasion de sortir cette réplique, ressemblent à ceux d'une histoire drôle : Chaïm, donc, juif, écrivain, travaillant dans un pressing parisien, Beth, américaine dont on ne saura pas grand chose, Antonio, mexicain, Sergueï, russe amateur d'icônes. Mais tous, sauf Chaïm, blindés de diplômes d'astrophysique.
Andrei Roublev : l'Ascension du christ
(J'ajouterais bien pour Fanja que parfois une hyène hilare se mêle à la lecture.)

Chaïm, on se demande pourquoi il est là, et ses compagnons aussi. Compagnons parfois bien givrés, et là il dépare un peu moins. Son idée était de "partir", en quoi il est le digne descendant de Meir Heschel ben Josef, ancêtre ayant vécu du 17ème au 20ème siècle (oui, oui), dont il conte longuement l'histoire chaque fois qu'il peut profiter de la faiblesse de ses compagnons.

La navette part rejoindre la station spatiale, et là, découverte d'un passager clandestin.

Plus de 600 pages, très denses dans la première moitié, aérées ensuite grâce aux dialogues. Des passages époustouflants, qui ne font pas forcément avancer l'intrigue (vous êtes prévenus), par exemple les vêtements dans le pressing, la description de ce Paris aux alentours désertiques et à l'immense file d'attente près du pressing, et bien sûr l'histoire de l'aïeul. Beaucoup de références philosophico-religieuses, et l'on termine plutôt sonné, et, pour ma part, pas déprimée mais presque, en lisant ce portrait de notre monde, sans guère d'espoir, où même le personnage inattendu a baissé les bras. On connaîtra le sort de Meir, on réalisera que le commandant Pointdexter n'est pas qu'un militaire, et ça flanque encore plus le moral dans les chaussettes. Sergueï est fan de Dostoeïvsky, ce qui n'arrange rien, on va dire.

Heureusement l'auteur durant la plus grande partie du récit s'amuse, quitte à nous suggérer de sauter des passages et se rendre à telle page (ce que je n'ai pas fait). Quelques mises en abyme, de l'autodérision, ça me va.

Comme je sens que j'ai plombé l'atmosphère dans l'avant dernier paragraphe (alors que j'ai pas mal rigolé pendant 90% de ma lecture), voici quelques passages :
"Il s'est éjecté.
MOI : Dans l'espace?
ANTONIO : Evidemment, dans l'espace. Où veux-tu qu'il s'éjecte, depuis une station spatiale?"

"C'est un peu pour ça qu'on a monté la mission: pour ne pas laisser la Station spatiale complètement vide pendant trop longtemps.
MOI: Pourquoi, vous craignez les cambriolages?"

Les avis de Valérie,

vendredi 15 décembre 2017

Les passeurs de livres de Daraya

Les passeurs de livres de Daraya
Une bibliothèque secrète en Syrie
Delphine Minoui
Seuil, 2017


Au départ je savais juste qu'il s'agissait d'une bibliothèque cachée, à Daraya. Puis j'ai appris que Daraya est un gros quartier situé près de Damas, régulièrement attaqué au baril d'explosifs, voire au gaz, au napalm, affamé, encerclé, durant des années. Avec des habitants survivant dans ces conditions relatées aussi par ce document.

Vous trouvez aisément des photos des immeubles détruits, des décombres, des habitants...

Delphine Minoui vit à Istambul et n'a pas mis les pieds à Daraya. En 2015, elle apprend l'existence d'une bibliothèque dans une cave, bibliothèque regroupant tous les livres récupérés de ci de là dans la ville. Par skype, WhatsApp, elle entre en contact avec Ahmad, l'un des responsables, puis d'autres 'usagers'. Elle raconte la vie quotidienne de ces Syriens ayant espéré plus de démocratie dans leur pays, de ces lecteurs avides de connaissances et de discussions. Elle rappelle leur vie depuis 2012, puis ensuite quasiment de jour en jour.

Nous apprenons quelles sont les lectures préférées, des classiques, du développement personnel, des ouvrages sur le siège de Sarajevo... Les livres circulent jusqu'au front, les hommes les apportent à leurs épouses. Chaque recueil est numéroté, le nom du propriétaire y est inscrit. Pour qu'il puissent les récupérer éventuellement 'après'.

"Le symbole d'une ville insoumise, où l'on bâtit quelque chose quand tout s'effondre" "Notre révolution s'est faite pour construire, pas pour détruire." (Ahmad)

Une histoire vraie, une histoire forte, une histoire à lire.

Les avis de myriam, leiloona,

L'auteur dans une video

mercredi 13 décembre 2017

Aurais-je été résistant ou bourreau?

Aurais-je été résistant ou bourreau?
Pierre Bayard
Les Editions de Minuit, 2013


Pierre Bayard a le chic pour proposer des titres tels Qui a tué Roger Ackroyd?, Comment améliorer les oeuvres ratées?, Comment parler des livres que l'on n'a pas lus?, Comment parler des lieux où l'on n'a pas été?, qui à première vue ne font pas très sérieux, on sent la plaisanterie voire le canular et les lecteurs raisonnables vont filer.
Si l'on se penche sur les quatrièmes de couverture (où l'on apprend que l'auteur est professeur de littérature française à l'Université Paris 8 et psychanalyste), l'on découvre des sujets sérieux, approfondis et peu attirants, et, pareil, le lecteur raisonnable prend peur.

Quel dommage!

En effet, Pierre Bayard n'est pas un plaisantin, ses livres sont bourrés d'intelligence et de réflexion ET ils se lisent avec une aisance inattendue et un plaisir étonnant.

En exergue de cet opus, une citation de Primo Levi
"Il nous arrive souvent, à nous qui sommes revenus et qui racontons notre histoire, que l'interlocuteur nous dise : 'Moi, à ta place, je n'aurais pas résisté un seul jours." Cette affirmation n'a pas de sens rigoureux : on n'est jamais à la place d'un autre. Chaque individu est un sujet tellement complexe qu'il est vain d'en prévoir le comportement, davantage encore dans des situations d'exception, et il n'est même pas possible de prévoir son propre comportement."

L'auteur va, à chaque fin de chapitre, essayer d'appliquer sa réflexion à son cas personnel, en toute honnêteté, et en imaginant qu'il soit né comme son père, en 1922. A partir de là, quelle aurait été son attitude?

Mais chaque chapitre est abondamment illustré par des exemples (connus ou moins). Lacombe Lucien, dont la personnalité potentielle aurait peut-être pu le faire basculer d'un autre côté que la collaboration; les conflits éthiques, l'expérience de Milgram (où l'on envoie des décharges électriques à des êtres humains). Alors que les sujets de cette expérience n'avaient pas 'officiellement' le choix (on les sommait de continuer), autre fut le cas des hommes du 101è bataillon de réserve de la police allemande, qui se sont vus (au début) accorder le droit de refuser de participer à des massacres de civils.(Relaté dans Des hommes ordinaires, de Christopher Browning). Pierre Bayard parle de bifurcation.
"Chaque vie est ainsi une succession de bifurcations, plus ou moins nettement visibles, qui dessinent devant nous une multitude d'itinéraires virtuels conduisant à des existences parallèles que nous ne connaôtrons pas, où nous aurions vécu d'autres expériences, fait d'autres rencontres, aimé ou haï d'autres gens. Et où se seraient révélées peut-être d'autres personnalités potentielles que nous portons en nous et qui nous demeurent à jamais dissimulées."

Après Cordier (secrétaire de Jean Moulin), Gary, Pierre Bayard s'intéresse aux Justes (en particulier ceux du Chambon sur Lignon)

N'oublions pas aussi l'existence de la peur, pas forcément physique, mais aussi celle de perdre une situation confortable. Parfois aussi il est nécessaire de sortir de son cadre de pensée, de faire appel à la créativité. Exemples de Sousa Mendes (incroyable, ce type!) et Milena Jesenska à Ravensück)
Terminant avec les conflits plus récents au Cambodge, en Bosnie et au Rwanda, il ajoute, 'à la force puisée en soi-même et à celle puisée dans le regard des autres', celle 'puisée dans leur croyance en dieu' (même si peu orthodoxe)

Quel aurait été le choix de Pierre Bayard? Le vôtre? Je m'interroge parfois sur le choix d'un oncle engagé dans les années 40 (et mort en 1944) qui au départ avait exactement le même arrière plan que ses frères...

Idée de lecture trouvée chez Marque pages

Je participe au Challenge Lire sous la contrainte chez Philippe ou ici


lundi 11 décembre 2017

La fonte des glaces

La fonte des glaces
Joël Baqué
P.O.L, 2017



Quatrième de couverture (chez POL, on n'en sait jamais beaucoup de toute façon)
"Un homme traverse une brocante.
Il se laisse tenter.
On emballe son achat dans de vieux journaux.
Les choses s'enchaînent.
Il devient une icône de la cause écologique."

On aurait pu choisir:
Louis, retraité de la charcuterie, veuf sans enfants, légèrement dépressif, n'attend plus rien de la vie, jusqu'à tomber face à face avec un animal empaillé. Sa vie va changer.

De toute façon, les premières pages se déroulant sur la banquise, avec un Inuit en Antarctique (mais ça s'explique) on peut parler plus librement.

Drôle de roman, drôle d'histoire (qui démarre lentement, il faut attendre la venue d'Alice pour que les événements s'accélèrent un peu) qui se lit cependant plaisamment, surtout grâce à l'écriture de l'auteur: humour discret mais omniprésent, tournures frôlant souvent le jeu de mots, légers décalages, métaphores (l'adolescence et les aliens par exemple), mises au service d'une belle imagination.

"Déporté en Australie, le manchot empereur  regarderait passer les boomerangs, pas plus troublé que ça, on connaît sa stabilité émotionnelle.  Cohabiter avec le paisible koala lui conviendrait, mais où trouver du poisson  en attendant d'aimer les feuilles d'eucalyptus? Où trouver un courant d'air frais?"

"Il se levait, le soleil, mais sans enthousiasme, étouffé par un brouillard réticent à valider les prévisions météo."

Dossier sur l'auteur dans Le matricule des anges de septembre 2017

Les avis de Sandrine,

vendredi 8 décembre 2017

Ceci n'est pas une ville

Ceci n'est pas une ville
Laure Murat
Flammarion, 2016


Laure Murat n'est pas une petite nouvelle sur ce blog, j'avais repéré le titre, et voilà le challenge Lire sous la contrainte qui me rappelle de le lire!
chez Philippe ou ici

Depuis 10 ans, l'auteur habite à Los Angeles, où elle enseigne. Parfois elle repart en France, mais l'essentiel de sa vie se déroule là-bas. Alors je dois avouer qu'elle m'a vraiment fait changer d'avis sur Los Angeles qui n'est pas ma ville préférée aux Etats Unis. D'abord elle est tombée amoureuse de la ville, et elle sait en parler!

"On emploie souvent le terme postmoderne pour désigner une ville qui s'affranchit des structures urbaines traditionnelles (centre, monuments, hiérarchie, etc.), brouille les catégories binaire (culture élitaire/culture populaire, distinction/vulgarité, etc.) au profit de l'hétéroclite et de l'éclectique. Et à ce terme est souvent attaché celui de déconstruction. Or Los Angeles est la ville de la déconstruction par excellence. Y marcher (ou y rouler, le plus souvent), c'est parcourir un texte qui n'a pas d'explication définitive, univoque et transcendantale, c'est explorer une longue chaîne de signifiants dont le sens n'en finit pas de proliférer. Je vois dans la définition de cette ville un des secrets de son charme bizarre."

Un texte court (moins de 200 pages), qui se dévore, où Laure Murat se révèle convaincante et informative. Ajoutons que cela se lit avec beaucoup de plaisir et qu'à la fin on a l'impression d'avoir vécu dans la ville.

Des portions de son journal sont aussi reproduites. Là j'ai détecté à deux reprises cette fameuse écriture qui fait couler beaucoup d'encre semble-t-il.
p 130 "comme à trois autres historien-ne-s, ..." ou p 164 "faute de candidat-e-s." Alors que p 165 on lit "les étudiants en littérature." Pourquoi là et pas ici? Heureusement je n'ai trouvé que ces deux occurrences.

mercredi 6 décembre 2017

Au pied!

Au pied!
Carole Mijeon
Daphnis et Chloé, 2017


Etudiante en géographie, Mathilde, quoique se nourrissant à bas coût et se logeant dans un sous-sol humide, ne peut vivre de sa bourse et cherche des 'petits boulots'. Elle est engagée (sans contrat!) par Geneviève Arcand, belle, élégante, ayant hérité une grande demeure de son riche mari. Elle découvre avec naïveté un monde différent du sien. Au départ elle doit promener le chien, utiliser l'ordinateur, bref des tâches que sa patronne blessée à la main ne peut accomplir. Petit à petit, ses missions évoluent, jusqu'à carrément seconder Myriam, la femme de ménage officielle.

Mathide se révèle tout de même un peu nunuche et incapable de se rebeller, face aux desiderata de Geneviève qui la fait tourner en bourrique. Ladite Geneviève tourne pas mal au champagne, d'ailleurs...

Léa, la colocataire de Mathilde, est bien différente, elle sort beaucoup, poursuit ses études de psycho en pointillés. Mathilde, elle, ne sort pas, bosse ses cours, se prive de tout ou presque. Les deux jeunes filles, issues de milieux peu argentés, sont en parfait contrepoint de Geneviève Arcand, souvent odieuse.

Cela peut sembler assez caricatural, mais on finit par s'attacher aux deux étudiantes et à leur évolution. Léa par exemple devient de plus en plus 'aimable', et Mathilde de moins en moins 'bien brave', même si sa nature est celle d'une bosseuse honnête et gentille. Je ne vais rien révéler, surtout que la fin peut donner lieu à diverses interprétations, à mon avis.

Des avis chez babélio,

lundi 4 décembre 2017

Une heure de ténèbres

Une heure de ténèbres
Une enquête de Percy Jonas
Hour of Darkness
Michèle Rowe
Albin Michel, 2017 (ce serait sympa que je puisse prendre l'image de la couverture sur le site, non?)
Traduit par Esther Ménévis


Éteindre ses lumières pendant une heure, dans le cadre de "Une heure pour la planète", d'accord, mais dans une résidence ultra sécurisée du Cap, avec gardiens, caméras, serrures, barbelés électrifiés,  mieux vaut ne pas oublier de fermer une porte ou d'enclencher l'alarme. Ce soir là, Annette Petroussis et son bébé Calloum, 8 mois, sont enlevés.
L'inspectrice Persy Jonas est chargée de l'enquête.
Dès le début l'affaire promet de multiples ramifications, parmi les hommes politiques, les affairistes, les petits voyous et les hommes de main du Cap.

Après beaucoup de temps sans lire de polar, j'ai retrouvé avec plaisir le genre. Pas de détails difficiles, pas de faux suspenses. Les informations sont données au fil du récit, qui ne s'endort jamais. Au travers de multiples personnages, liés ou pas, se dévoile l'ambiance de la ville et de l'Afrique du sud, en tout cas c'est ce que j'ai ressenti. Différentes classes sociales, différentes ethnies,différents quartiers. Persy est métisse, son passé la rejoint parfois, on sent que l'on en apprendra plus au fil des tomes (c'est le deuxième) et elle "était souvent confrontée à la dérision ou à la rancœur de collègues qui pensaient qu’elle n'était rien d'autre que la bénéficiaire des quotas de race ou de genre."

Je retrouverais avec plaisir cette enquêtrice! Les enfants du Cap est le premier, le deuxième peut se lire indépendamment.

Note : j'ai bien aimé l'incursion des crapauds et de l'hippopotame dans l'histoire.

vendredi 1 décembre 2017

Afrique australe 5 : oui, c'est la fin!

Jamais je n'aurais pensé à avoir matière avec tant de billets, mais là c'est décidé, j'arrête. Pourtant il ne s'agit pas de rogatons, mais de temps très très forts du voyage, à savoir les dunes de Namibie (le Pilat n'a qu'à se rhabiller, la plus haute fait dans les 350 mètres) et les chutes Victoria.

Les dunes, donc. Une grande première pour moi.
Au coucher du soleil

Au lever du soleil, la dune 45
Puis une balade de 5 km


Traces d'oryx

Hop, on descend!
Le voyage s'est terminé au Zimbabwe, avec les chutes Victoria (sur le fleuve Zambèze). Comme c'est la fin de la saison sèche il n'y a pas beaucoup d'eau (j'ai vu les photos prises par ceux les ayant survolées en hélicoptère), mais quand on se promène le long des chutes c'est franchement impressionnant!
On ne peut voir ces chutes d'en bas (pas comme celles du Niagara), l'eau du fleuve se jetant dans une faille. On longe donc les chutes d'en haut et en face sur environ 1,7 km, la profondeur pouvant dépasser 100 mètres. De multiples points de vue sont offerts, différents et toujours impressionnants.




Normalement il devrait y avoir de l'eau tombant partout, mais c'est encore plus impressionnant de voir ce corridor.
Statue de Livingstone, le premier européen à observer les chutes, en 1855
Vues du ciel (merci wikipedia)

J'ajouterai que la nuit, de notre camping situé à deux trois km, on les entendait très bien. 

Voilà, fin du voyage, que je recommande aux amateurs de grands espaces et de nature.