jeudi 30 août 2012

Petite philosophie du voyage

Vous vous souvenez? Dans cette collection proposée par Transboréal, j'ai déjà présenté Le rythme de l'âne, La joie du voyage en famille et Les sortilèges de l'opéra.

De petits volumes (moins de 100 pages), à glisser dans un sac, solides et de typographie agréable à lire, aux contenus fort variés et toujours de qualité, écrits par des passionnés et connaisseurs.

Minou a lu a eu l'excellente idée de proposer de découvrir mieux cette collection. J'arrive un peu après la bataille mais tant pis. Ses billets et les récapitulatifs, ici.


Voici donc quelques titres qui stagnaient sur mes étagères depuis fin 2008.

La poésie du rail
Petite apologie du train
Baptiste Roux
2008

Michelines inconfortables, TER plus modernes, TGV, petites et grandes lignes, trains de nuit et de banlieue, l'auteur, fasciné depuis l'enfance par les trains, à tout testé, observant, rêvant, découvrant.
Pour avoir pris récemment le train de nuit Mocou-Novgorod, j'ai renoué avec le plaisir quasi oublié en France du tac a tac  des wagons sur les rails...
Deux remarques sur cet opus (2008) : il me semble qu'à l'époque les panneaux d'affichage étaient déjà électroniques (ah le flap flap des lettres mobiles, avant de se fixer sur un nouvelle annonce...), et fort heureusement les conversations au téléphone ont lieu loin des oreilles des autres usagers.

Les avis de Minou, Chinouk,

Le murmure des dunes
Petit éloge du désert et de ceux qui y vivent
Jean-Pierre Valentin
2008

Pour avoir parcouru l'Afrique de l'ouest et partagé la vie des nomades durant des jours, l'auteur connaît le sujet et sait nous faire partager sa fascination et son admiration pour leur mode de vie. Sans oublier l'incontournable dromadaire si bien adapté au désert, et les dangers qui menacent la préservation de ce mode de vie.


Le goût de la politesse
Petit précis des bonnes manières à l'usage du vaste monde
Bertrand Buffon
2008

"Alors quels sont les principes cardinaux de cet art, ceux qui nous donnent l'attitude qui convient à Brest comme à Vladivostock, dans un dîner parisien ou au fond de la jungle de Bornéo? Il me semble qu'ils se réduisent à six : la sociabilité et le désir de plaire, le respect et la discrétion, l'équilibre et la spiritualisation."

La politesse n'est surtout pas un ensemble de règles hypocrites et rigides, mais plutôt un art, dont l'auteur parle élégamment et de façon convaincante...
A lire absolument!

L'ivresse de la marche
Petit manifeste en faveur du voyage à pied
Emeric Fisset
2008

D'Emeric Fisset j'ai lu Par les volcans du Kamtchatka, un été dans l'Extrême-Orient russe et aimerait terminer Dans les pas de l'ours, une traversée solitaire de l'Alaska sauvage.
Avec un tel "pedigree voyageur et marcheur", il est donc parfaitement crédible pour nous parler de marche. Un bon petit livre, qui, non, ne fait pas double emploi avec d'autres, car des points de vue originaux, des détails nouveaux y apparaissent.

Ma bibli possédant un tas d'autres titres, je vais y puiser, et vous invite à me suivre, pour à la fois le côté "voyage" et , n'oublions pas, le côté "philosophie".

lundi 27 août 2012

Gains

Gains
Richard Powers
le cherche midi, lot 49, 2012





Mais où Richard Powers va-t'il entraîner son lecteur cette fois-ci? Comme à son habitude, il propose du copieux.


"Votre vie, c'est de la chimie
 Et la chimie, c'est notre vie."

Une petite entreprise familiale proposant dans les années 1830 bougies et savon va devenir en moins de deux siècles Clare Inc, une gigantesque multinationale cotée en bourse, offrant toniques et baumes, savons, lessives, désinfectants, engrais, etc...

A la fin des années 90, à Lacewood, Illinois, siège des usines Clare, Laura Bodley est à 42 ans une mère de famille dynamique, adorant le jardinage, et réussissant fort bien dans l'immobilier. Jusqu'au jour où elle est opérée d'un cancer des ovaires (pronostic pas très favorable...) et entame le douloureux parcours de la chimiothérapie, radiothérapie, hospitalisation...

Le récit alterne les deux histoires, et petit à petit on saisit le lien entre les deux. 

En deux siècles, le progrès envahit les jeunes Etats Unis, gaz, télégraphe, électricité, chemin de fer changent la vie des habitants, en même temps que les méthodes du "toujours plus de profit", "toujours grandir", "faire consommer de plus en plus" envahissent le paysage par le biais de Clare, étendant ses tentacules partout et survivant aux crises.
"L'entreprise pouvait fabriquer elle-même l'alcali qui servirait de base au savon dont les résidus nourriraient les engrais susceptibles d'améliorer les récoltes qui elles-mêmes produiraient le whisky destiné à abreuver les ouvriers qui faisaient fonctionner l'usine d'alcali."
Entre deux chapitres sont insérés divers documents, dont des publicités, parfois naïves au tout début, mais rapidement Clare comprend  l'utilité d'investir dans ce secteur, pour finir par les merveilles du marketing:
"La télévision créait une demande de masse, laquelle entrainait la mise en place d'usines plus grandes, donc de produits meilleur marché, donc d'une consommation élargie, qui elle-même permettait davantage d'émissions télévisées, donc un coût moins élevé par message."
 "Les publicités réclamaient davantage de savoir-faire, de prises de vues, de technicité et d'ingéniosité que les programmes qu'elle rendaient possibles. Elles arrivaient, en moins d'une minute, à suggérer plus d'histoire et d'aventure que leurs émissions parasites, qui pourtant s'étiraient sur presque une demi-heure."
Le consommateur est complice, allant jusqu'à "mettre en bouteille l'eau salée qui allait entretenir sa soif."

Parfois les détails sont techniques, Powers ne nous épargne pas un produit chimique, mais le sérieux emporte l'adhésion. Les mécanismes sont bien démontés et parfois on a froid dans le dos. Pas de sentiments! "Croître ou mourir!"

Powers est redoutablement efficace dans sa dénonciation, usant souvent comme à son habitude d'images donnant de la chair et parfois un peu de lyrisme feutré à ses propos.

Et Laura dans tout cela? La courageuse, qui lutte contre la maladie malgré son corps qui se délabre et tient bon au milieu des nausées et des douleurs. La mère, qui continue à éduquer du mieux qu'elle peut ses deux enfants. Les médecins semblent craindre les procès s'ils s'engagent trop, les traitements sont chers (heureusement elle a une bonne assurance). Petit à petit elle lâche prise mais n'oublie pas ceux qu'elle aime.
Elle sort le classeur en plastique à trois anneaux dans lequel elle notait dans le temps les dates et les heures des activités extra-scolaires des enfants et l'étiquette bien proprement: 'Enterrement'. Puis elle le remplit de numéros de cantiques, de poèmes qu’elle aime particulièrement, des noms de ses œuvres caritatives préférées."
L'émotion nait de ces faits froidement rapportés : elle prévoit les futures réparations de la maison, le camp de vacances de son fils, etc... Les rapports avec ses enfants vont évoluer, rapportés par petites touches.

Conclusion : Un bon cru Powers. Sérieux, documenté. Pas de pathos ni d'attaques à visage découvert, mais liberté pour le lecteur de réfléchir et tirer ses conclusions. Ce monde là est le nôtre.

Challenge Pavé de l'été chez Brize






Un doute me taraude après lecture du passage page 70 :
"Elle était capable de faire une division et de ne pas sourciller quand son quotient était plus grand que chacun des deux nombres de départ."
Divisons 12 par 0.5, on trouve 24; et le résultat est plus grand que chacun des deux nombres de départ.

Les avis de
Merci à Solène P., qui connaît ma fidélité à Richard Powers, et à l'éditeur!

samedi 25 août 2012

Mes années grizzli

Mes années grizzli
Doug Peacock
Gallmeister, totem, 2012



(J'en connais au moins deux à qui dédier ce billet. Enjoy, les filles!)



Pour tout savoir (ou presque) sur les grizzlis, par un spécialiste qui les a observés de près (de bien trop près parfois). Pour des balades sauvages au coeur des parcs du Yellowstone(Wyoming) et Glacier (Montana).

Doug Peacock, né en 1942, est revenu traumatisé de la guerre du Vietnam (les passages où il en parle, surtout au début du livre, sont extrêmement frappants -je suis mal remise de l'exploration du tunnel Vietcong) et s'en est sorti à grand peine grâce à des séjours en pleine nature sauvage et à l'étude des grizzlis. Il a servi de modèle à Edward Abbey (un de ses amis) pour le personnage (fêlé) de Hayduke. Sans avoir autant joué de la clé à molette, disons qu'il a été parfois borderline, restant plutôt dans l'intention que l'action. Pour la cause de la nature et des grizzlis, hein!

Au cours de ses récits s'étendant sur les années 70 et 80 principalement, on apprend sans effort une mine de renseignements sur les fascinants grizzlis, magnifiques animaux ayant chacun leur personnalité. Peacock choisit de les observer directement sur le terrain (pas de collier émetteur), finissant par en connaître une bonne quantité, tout en respectant leur territoire et leur mode de vie. Savoir reculer et contourner est de toute façon plus prudent.

Il milite pour laisser les grizzlis tranquilles, sur de vastes territoires, sans routes, sentiers de randonnée et autres aménagements.

Que faire face à un grizzli? Où s'installer pour la nuit dans les zones fréquentées par ces animaux?  Lisez ce livre pour le découvrir!

"Les grizzlis communiquent  au moyen de leur taille, de leurs postures, de leur gueule, de leurs oreilles et de leurs yeux.Lorsqu'ils se dressent sur leurs pattes de derrière en balançant la tête, ils essaient simplement de mieux voir et de mieux sentir. Un grizzli qui souffle des whoosh est inquiet mais ne représente pas une menace pour l'homme. Par contre, s'il lance des woof tout en restant sur place, il peut être dangereux. Quand il ouvre et ferme ses mâchoires tout en bavant, il est temps de prendre la fuite. S'il baisse la tête vers l'une de ses pattes de devant tout en regardant sur le côté, il vous indique qu'il aimerait s'éloigner paisiblement si vous en faites autant. Si sa tête est tournée vers le côté, vous pouvez encore vous en aller. Si elle est basse, mais bien droite, et que ses oreilles sont rabattues vers l'arrière, il est sur le point de charger. Si, au dernier moment, ses yeux deviennent fixes et froids, vous êtes vraisemblablement dans un beau merdier.(...) C'est certainement l'ultime signal que vous recevrez avant de voir une masse de fourrure fondre sur vous."

Grizzli adulte se reposant (wikipedia)

Ne pas confondre le grizzli  (Ursus arctos horribilis) et l'ours noir.
Les avis chez Babelio, petitsachem, folfaerie,

Lien (pour lire plus tard)

jeudi 23 août 2012

Dans le jardin de la bête

Dans le jardin de la bête
In the garden of beasts
Erik Larson
le cherche midi, 2012



En 1933, le poste d'ambassadeur américain à Berlin est à pourvoir, mais le président Roosevelt se voit opposer plusieurs refus, jusqu'à ce que William Dodd accepte. "C'était un chercheur et un démocrate de l'école de Jefferson, un homme rural qui aimait l'histoire et la vieille Allemagne où il avait étudié dans sa jeunesse." "Diplomate par accident et non par tempérament", il essaiera de garder un train de vie simple, ce qui ne plaira pas à tous. Il s'installe à Berlin en juillet 1933, avec sa femme, son fils, et sa fille Martha. La vie sentimentale de cette dernière est bouillonnante, allant de Rudolf Diels, premier chef de la Gestapo, à Boris Winogradov, espion russe de l'ambassade d'Union soviétique. Dîners protocolaires, rencontres au Tiergarten pour plus de discrétion, sorties à la campagne, amitiés, coups en douce, échanges diplomatiques avec les dirigeants nazis, le quotidien de Dodd est bien occupé, au point qu'il doute de terminer son livre sur Le vieux Sud.

Au début de leur séjour, Martha et son père ont des opinions plutôt positives sur Hitler et son entourage, espérant que les agressions contre les juifs en particulier vont se calmer, et même que les allemands se débarrasseront bientôt de leur chancelier. Mais ils devront déchanter, Dodd supportant de plus en plus mal l'ambiance oppressante du pays.

Vous l'aurez compris, ceci n'est pas un roman! Larson s'appuie sur des documents nombreux, en particulier les journaux de Dodd et Martha, des lettres et documents officiels, etc... Il a le talent de mettre tout cela en forme pour en donner un récit passionnant. De toute façon, les faits se suffisent à eux-mêmes, pas la peine d'en ajouter dans l'angoissant et le sensationnel! J'ai apprécié cette efficace sobriété, et ressenti le malaise qui régnait à cette époque en Allemagne, la peur de bien des habitants, la folie des dirigeants, l'aveuglement de la majorité des étrangers, en Allemagne comme aux Etats-Unis.

Plus tard, sa lucidité sera reconnue : "Je me dis souvent que très peu d'hommes ont su saisir, comme lui, ce qui se produisait en Allemagne, et certainement très peu d'hommes ont su saisir mieux que lui les répercussions pour le reste de l'Europe, pour nous et pour le monde entier, des événements dans le pays."

L'épilogue raconte aussi de ce que sont devenus la plupart des personnages. Larson parle ensuite de ses sources et son temps d'écriture, avouant que "Vivre parmi les nazis jour après jour s'est révélé une expérience exceptionnellement éprouvante."Ne pas omettre les notes, avec souvent de belles anecdotes. La bibliographie est conséquente aussi.

Un pavé passionnant qui se lit tout seul, un témoignage sur les premières années du nazisme au pouvoir, vues de l'ambassade américaine.

Merci à l'éditeur et à Solène P.

mardi 21 août 2012

Savage season

Savage season
Joe R. Lansdale
Vintage books, 1990




Un auteur qui commence à pointer son nez sur le blogs, une nouvelle série à ne pas rater, deux héros bien campés, Hap Collins et Leonard Pine, j'entends les questions : "Par où commencer? Quel est le premier? Faut-il lire dans l'ordre?" Je répond "ça dépend".
En effet Savage season est le premier, mais non traduit. cathulu a lu le 8, Vanilla Ride, puis le 2, L'arbre à bouteilles, Gwen (merciiiiiiiiiiii) parle ici des trois premiers.

Et voici la liste (prise chez cathulu)
Cycle de Hap Collins et Leonard Pine
  1. Savage Season, 1990)
  2. L'arbre à bouteilles (Mucho Mojo, 1994), Gallimard, Série noire, 2000
  3. Le Mambo des 2 ours (Two-Bear Mambo, 1995), Gallimard, Série noire, 2000
  4. Bad Chili (Bad Chili, 1997), Gallimard, Série noire, 2002
  5. Tape-cul (Rumble Tumble, 1998), Gallimard, Série noire, 2004
  6. Veil's Visit (1999)
  7. Tsunami mexicain (Captains Outrageous (2001), Gallimard, Série noire, 2007
  8. Vanilla Ride (d'abord annoncé sous le titre : Blue to the Bone 2009), Gallimard, Folio policier, 2012
  9. Devil Red (prévu pour 2011) (ceci est ajouté par mes soins, suite à la question d'In Cold Blog)(je suis aux petits soins pour vous)
Voilà voilà.
Ah oui de quoi ça parle?

Hap est blanc, straight, et a refusé de partir au Vietnam. Son ex-femme Trudy, pour qui il a les yeux et la langue du loup de Tex Avery, refait surface et lui propose de gagner deux cent mille dollars. Leonard est noir, gay, vétéran du Vietnam, et il se méfie de ladite Trudy et de ses embrouilles. Il a évidemment raison (sinon il n'y aurait pas de livre!)

Inutile d'en dire plus, ça se lit d'un souffle, suspense, humour, bien ficelé, pas un gramme de graisse inutile là-dedans, droit au but!

Un petit dialogue entre les deux potes
" Well," he said, "you look like a man who's had sex".
"And you act like a man who hasn't. That's why you got to pound a bag, to work off frustrations."
"Tell me about it. No, don't. Just make me feel bad." He did a combination on the bag, then smile at me. "Unlike you, I could have all the women I want."
"Go on, take some shit."
"Could... lots of them, anyway. Ain't that the shits? They want me and I don't want them. They're line up for me, and me the way I am."
"Maybe  you should try to be another way. It's bound to beat jacking off."
"Don't think it wouldn't be easier, but it's like taking up knitting or backgammon. Doesn't work for me."
"Just saying how things could be easier."
He gave the bag a flurry, then winked at me. "You  could always help me out, you know; A little relief for a friend."
"I'm not that friendly."
He flurried the bag again, caught it with his forearms and smiled at me. "Got you nervous, didn't I? Tell you a truth, ole buddy. I like you, but you're not my type."

Mille excuses aux fidèles lecteurs, je reviens au français. (Tiens, je me demande comment Google Translate se débrouillerait sur ce coup là*. Et encore, il y a dans ce roman plein de mots par ailleurs que j'ai dû deviner, ou alors que jamais au grand jamais je ne me vois utiliser dans une conversation anodine. Pas difficile à lire, mais, euh, un peu masculin comme univers, disons...)
* J'ai testé, eh bien Google Translate n'est pas au point pour ce style décontracté... 

Challenge  Thrillers et polars chez liliba

lundi 20 août 2012

Le Garçon d'à côté

Le Garçon d'à côté
The kindness of strangers
Katrina Kittle
Phebus, 2012
Traduit par Nathalie Barrié
446 pages


Coup de tonnerre dans la vie des Laden, famille déjà ébranlée par le décès du père de famille deux ans auparavant: leurs voisins, les Kendrick, sont accusés de pédophilie (et d'inceste sur leur fils Jordan). Sarah, qui se considérait comme amie avec Courtney Kendrick, ne comprend pas comment elle a pu ne rien voir. Elle est amenée à accueillir le jeune Jordan, ce qui bouscule encore plus leur vie familiale.

Un sobre résumé pour un roman formidable et absolument pas glauque ou voyeur! Le thème est franchement difficile -et insupportable-, évidemment, mais il ne faut pas se voiler la face, cela existe, il n'y a hélas qu'à lire mon journal local pourtant soft, dans des affaires en jugement impliquant souvent famille proche ou voisins. Katrina Kittle donne d'ailleurs pas mal d'informations sur le sujet et en particulier à la fin l'adresse d'une organisation oeuvrant à protéger les enfants et aider les aultes à prévenir et réagir.

Et le roman? Son découpage où alternent les voix de Sarah, son aîné Nate, et Jordan, rend ce livre difficile à lâcher. Les questionnements et réactions de Sarah, le déni de Jordan qui défend sa mère, les réactions des fils de Sarah, tout cela est décrit avec justesse et subtilité. A découvrir absolument!

Les avis de Leslivresquej'aime, la livrophile, MademoiselleR, enna, cathulu,

samedi 18 août 2012

Bons baisers de Russie (4) : Autour de Saint-Petersbourg

Cascades et fontaines, jardins donnant sur le golfe de Finlande, palais évoquant Versailles, Pierre le Grand n'a rien laissé de côté pour faire de sa résidence de Peterhof un coin superbe (environ 1720):



L’impératrice Elisabeth 1ère, elle, désira un somptueux château en l'honneur de sa mère Catherine, nommé le palais Catherine, ou Tsarskoïe Selo (palais inauguré en 1756).
Façade de 300 mètres de long
 Immense salle de réception
 Tapisseries murale en soie:
 et le cabinet d'ambre, dérobée par les allemands durant la dernière guerre mondiale, et reconstitué à l'identique. Nul ne sait où se trouve l'original, ni s'il existe encore.

Justement parlons de la seconde guerre mondiale. Si Saint-Pétersbourg ne tomba pas entre les mains de l'ennemi, elle subit un siège de 872 jours, causant 1,8 millions de morts (plus d'un million de civils)(famine), et
Tsarskoïe Selo est quasiment détruit.
photo prise ici
Vraiment impressionnant!
Certains objets avaient été déménagés avant, il existait des échantillons de tissu, et bien sûr des photos, pour pouvoir tout reconstituer.

Pour terminer, la classique balade sur les canaux de Saint-Pétersbourg, histoire d’admirer les façades.



 et le croiseur Aurora, qui participa à la révolution d'octobre 1917 (entre autres)

Fin du voyage, mais les lectures vont peut-être prendre le relais. Un roman de Pouchkine est déjà dans les billets prévus, avec quelques autres photos.

jeudi 16 août 2012

La vie commence à 20h10

La vie commence à 20h10
Thomas Raphaël
J'ai lu, 2012




Un immense merci à clara qui a eu l'excellente ici de m'envoyer ce roman, dévoré pendant ces jours d'août si chauds.!

Même si je n'ai plus la télé, je n'ignore pas qu'il existe des feuilletons, un en particulier à 20h10, et je me souviens avoir été scotchée à mon écran sur Dynasty, il y a, euh..., longtemps.

Dans ce pétillant roman , c'est pour La vie la vraie que Sophie va travailler, à contre cœur au départ (mais la productrice Joyce Verneuil lui a promis en échange la publication de son roman). Prétendant avoir besoin d'être à Paris pour sa thèse, elle jongle entre la capitale et Bordeaux, où l'attend son amoureux, Marc, dont elle partage la vie depuis huit ans. Jusqu'où ira-t'elle sans renier ce qu'elle est? Prendra-t'elle enfin confiance en elle?

Comment se crée un feuilleton télé, de A à Z? D'une part, qui écrit, qui coordonne, qui décide? D'autre part, castings, tournage. Tout est lié, tout se fait à flux tendu, le moindre grain de sable fait cafouiller la machine...

500 pages absolument prenantes, pas trop chick lit comme on pourrait le croire (Sophie n'est pas une fashionista, ne fait pas de régime, ne cherche pas l'homme de sa vie -elle l'a déjà.)  Les personnages (sauf peut être Marc, un peu trop parfait?) ont de la consistance, le suspense est constant. Bon rythme, de l'humour, lâchez-vous et lisez ce roman!

Les avis sur babelio

mardi 14 août 2012

Une chance sur un million

Une chance sur un million
Cristina Duran et Miguel A.Giner Bou
Dargaud, 2010



Coup de coeur!

A la suite d'une hémorragie cérébrale, la petite Laïa, le bébé des auteurs Cristina et Miguel, est admise en soins intensifs. Elle s'en sort mais ce sera le début de mois et d'années de rééducation intensive, marqués de beaux progrès.

Non, ne fuyez pas, cette BD est formidable. On y suit le quotidien de ces parents désemparés, leurs luttes, leurs découragements, leurs espoirs, l'aide des médecins et physiothérapeutes, de la famille et les amis, illuminés par le sourire de la petite Laïa.

Les couleurs utilisées sont le blanc et un bleu vert tout doux, ainsi que le noir, envahissant parfois les vignettes quand c'est vraiment dur pour Cris et Miguel.

De beaux moments magiques, quand Cris peut à nouveau allaiter la petite, quand elle s'adapte bien à sa crèche, quand elle marche. "Nous avons dû sécuriser toutes les prises de la maison, quel bonheur!"

A découvrir!

Un autre avis ici et chez midola

lundi 13 août 2012

L'esprit du voyage

L'esprit du voyage
Evadez-vous: l'anti-guide du voyageur éclairé
Le tour du monde en 250 mots
De A comme ailleurs à Z comme Zanzibar
Jean-Pierre Nadir Dominique Eudes
Le cherche midi, 2012


Tout (ou presque) est dit dans le titre! Les auteurs nous font vraiment faire le tour des façons de voyager, des pièges, des conseils. Quelques expériences personnelles émaillent ce recueil qui se lit d'une traite, avec plaisir. Beaucoup d'humour, d'ironie, parfois des coups de gueule. Je ne dirais pas que tout m'était une découverte, mais c'est plaisant, fait souvent réfléchir, et je préfère noter quelques-unes des citations parsemant les pages:

"Le vrai voyage, c'est d'y aller. Une fois arrivé, le voyage est fini. Aujourd'hui, les gens commencent par la fin." Hugo Verlomme
"Ne demande ton chemin à personne, tu risquerais de ne plus pouvoir te perdre. Rabbin Nahman de Braslaw
"Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux." Marcel Proust

Définition de lentibardaner : Flâner lentement, avec volupté, glander, mais avec ferveur, se délecter.

A lire avant, pendant ou après un voyage...

Les auteurs (site de l'éditeur)
Dominique EUDES
Dominique Eudes, journaliste, écrivain et scénariste, a été chef de la rédaction de Paris Match. Ill est notamment l’auteur de La Saison du cobaye (Ramsay) et participe à des revues de voyages (Grands reportages, Match Voyages, etc.).

Jean-Pierre NADIR
Jean-Pierre Nadir, fondateur du groupe des Éditions de Demain, créateur du portail easyvoyage.com et auteur des titres Cuisiner et voyager Magazine, a par ailleurs publié de nombreuses tribunes, notamment dédiées au printemps arabe et aux faux avis sur Internet.

Merci aux gentilles dames travaillant (même en août) chez l'éditeur!

vendredi 10 août 2012

Bons baisers de Russie (3) : Saint-Petersbourg

Enfin Saint-Pétersbourg, la perle du voyage! Fondée en 1703 par Pierre le Grand, rebaptisée à de nombreuses reprises, bref je ne vais pas tout raconter ou tout montrer, c'est impossible.wikipedia le fait sûrement de façon satisfaisante.

Située à environ 800 km au nord de Moscou, la ville ne jouit pas du même climat, on s'en est tout de suite aperçu! Coupe vent voire parapluie de rigueur, la météo peut d'ailleurs évoluer très vite... Plusieurs mois de l'année les rivières et canaux sont gelés. Sinon, la nuit durant plusieurs heures les ponts sur la Neva sont "levés" pour permettre la circulation des bateaux... et le touriste inconscient se retrouve coincé loin de son hôtel...

Cependant la pluie n' a pas été au rendez-vous au bon moment!

La forteresse Pierre et Paul, et la flèche dorée (bien sûr) de l'église abritant les tombes des Romanov 
 celle de Pierre le Grand
 et celles du dernier tsar, sa famille et leurs fidèles serviteurs (depuis qu'on les a retrouvés à Ekaterinbourg)
 Le musée de l'Ermitage
qui est d'abord un palais!Somptueux.

 Une salle de 700 m² (!) (10 fois ma maison...)(doré forever...)


 des parquets magnifiques!
 Lors de la première visite consacrée surtout à la peinture hollandaise et italienne, je me suis bien sûr régalée avec les Rembrandt (vous connaissez le prénom de Rembrandt, vous? )(facile!) et failli craquer dans la salle des deux Léonard de Vinci (c'est comme devant la Joconde au Louvre)(je n'ai donc photographié que les photographes, après avoir admiré les tableaux, qui le méritent!)

merci wiki!
Mode râleuse on : pleine lumière sur les tableaux, souvent protégés par une vitre, donc photos souvent ratées, et, plus grave, impossibilité d'admirer certains tableaux dans leur entier, à moins de se déplacer pour éviter les reflets et observer partie par partie. Dommage, vraiment.
Bon, j'ai aussi déjà parlé du fait que l'on doive éviter les escabeaux des laveurs de vitres...
Mode râleuse off.

Heureusement une deuxième visite était prévue, et là, franchement, il y a une collection de Picasso à tomber par terre! De plus il n'y avait pas trop de monde, c'était parfait.
(Pstt, A girl, juré, à l'époque je ne connaissais pas nos projets...)(LC de Don Quichotte!)


 Voilà, voilà... Et encore aussi:

 Plus classique (Winterhalter qui a peint aussi des aristocrates russes)
et des sculptures

Hélas je crains que ce billet ne soit trop long si je parle aussi de Peterhof et Pouchkine, et de la balade dans la ville, donc à suivre...