lundi 31 mai 2021

Le bruit du rêve contre la vitre


 Le bruit du rêve contre la vitre

Axel Sénéquier

Quadrature, 2021

 

 Des nouvelles écrites pendant le (premier) confinement et sur le confinement, ça pouvait ne pas bien se passer, puisque chacun a vécu ce confinement, d'une façon ou d'une autre, et en aurait à raconter. Seulement Alex Sénéquier, lui, a un talent d'écriture et certaines nouvelles atteignent à l'intemporel. 

Par exemple cette femme battue de Les murs porteurs ou La crise de la quarantaine, et même Marée noire, auraient pu exister hors confinement. En revanche, l'apéro Zoom de Verre solitaire ou Fashion faux-pas sont bien dans l'air, et font preuve d'humour caustique voire déjanté. Fermentation lente est une originale variation sur ces néo-boulangers en appartement. Chacun comprendra le  héros de Le chemin de l'école, débordé par l'école à la maison! Intégration conte le retour de 'parisiens' vers leur maison de campagne. 

Les somnambules en pleine crise COVID en EHPAD et Le bruit du rêve contre la vitre, superbe plongée dans la tête d'un 'intubé' ramènent au concret glaçant.

Et j'allais oublier Balcons fleuris et les messages affichés en ville, ainsi que Sauvage et sa famille renard en plein centre ville...

 J'ai dévoré ces 12 variations avec plaisir, je recommande!

Avis : alex,  capharnaum éclairé, anne, babelio, krol, manU,

Et je participe ainsi (de justesse) à Mai en nouvelles 

   chez la nuit je mens et hop sous la couette

jeudi 27 mai 2021

Le parfum des fleurs la nuit


 Le parfum des fleurs la nuit

Leïla Slimani

Stock, 2021

 

Première phrase :  "La première règle quand on veut écrire un roman, c'est de dire non."

Sauf que Leïla Slimani n'a pas respecté cette règle quand on lui a proposé de passer une nuit au musée, en l’occurrence à Venise, à la Punta della Dogana (architecte Tadao Endo, un de mes chouchous). "Dans quel piège suis-je encore allée me fourrer? Pourquoi au-je accepté d'écrire ce texte alors que je suis intimement convaincue que l'écriture doit répondre à une nécessité, à une obsession intime, à une urgence intérieure?"

Elle reconnaît ne pas  trop s'y connaître en art contemporain, "la simplicité de certaines œuvres me désarçonne", mais réussit à intéresser le lecteur avec certains artistes et leurs conceptions, reconnaissant qu’elle sort là de son domaine habituel

Mettant de côté son roman en cours, mais évoquant tout de même ses recherches à son sujet, elle livre là une belle réflexion sur sa conception de l'écriture, elle se livre aussi, rappelant son enfance, évoquant son identité entre deux pays et cultures. Belle écriture fluide, une découverte.

Avis babelio,



lundi 24 mai 2021

Les rois du Yukon

 

Saumon royal nageant dans une faible épaisseur d'eau pour rejoindre leurs frayères.(merci wiki)


 Les rois du Yukon

Trois mille kilomètres en canoë à travers l'Alaska

Adam Weymouth

Albin Michel, 2020

Traduit par Bruno Boudard

 

Une équipée de plusieurs mois à descendre le Yukon en canoë, voyage qui n'est pas de tout repos, mais moins éreintant et dangereux que celui des saumons royaux, nés  à la source du fleuve, descendus jusqu'à la mer de Béring, puis, une fois adultes, y revenant, pour frayer ... et mourir. A la force des nageoires ils remontent les 3000 kilomètres, et le dénivelé!, n'échappant pas toujours aux pêcheurs et ... aux ours!

Au fil du voyage, Adam Weymouth ('journaliste, spécialiste des questions environnementales et écologiques') décrit élégamment et avec précision le paysage, mais rencontre toutes sortes de personnes, des 'premières nations' ou pas, et un ours (mais ça s'est bien passé, chacun a continué sa route). Oui, là, l'homme n'est pas au sommet de la chaîne alimentaire...

Détails du voyage lui-même, des rencontres et des résultats de recherches sont mêlés, rendant la lecture fort agréable et vivante. L'humour n'est pas absent.

"D'après le recensement de 2010, seules 39% des personnes vivant en Alaska y sont nées. Que le phénomène soit le fruit d'un engouement réel pour la région ou la manifestation géographique d’une sorte de syndrome de Stockholm, ce chiffre signifie que la majorité des habitants ont émigré en Alaska et qu'ils y sont restés. Il n'y a guère d'ambivalence à ce sujet chez celles et ceux que je rencontre - des températures de moins quarante ne laissent aucune place à l'ambivalence. Les gens viennent ici dans le cadre d'une affectation militaire, ou appâtés par les richesses supposées du pays. Les gens viennent ici pour s'enfuir le plus loin possible de leur famille tout en continuant à habiter en Amérique. Et certains viennent ici pour assouvir leur fantasme de la frontière sauvage, de ce lieu où l'homme peut vivre à l'écart du système."

Des mots évocateurs : Klondike, par exemple, et Jack London...

La forêt boréale, en danger elle aussi

"A présent, les arbres refluent à tout allure vers le nord, au rythme de cent mètres par an. En 2008, un feu de forêt s'est déclenché au nord du cercle arctique, alors qu'aucun terme n'existe dans le dialecte local pour désigner semblable phénomène. Les forêts boréales se sont réchauffées deux fois plus vite que la moyenne mondiale (...) et les zones climatiques remontent vers le nord dix fois plus vite que ne le peut la forêt."

Adam Weymouth rencontre aussi des Autochtones de divers âges, qui ont vu au fil du temps le nombre de saumons diminuer. Les camps de pêche et le séchage font partie de leurs traditions et façons de vivre depuis des siècles. "Ils s'interdisent le gaspillage, considéré comme immoral. Ce n'est pas une question de rareté de la ressource, mais de respect." "Chaque tribu de la région Pacifique a ses rites sur la manière dont doit être consommé le premier royal de la saison." j'ai aussi pensé au livre "Payer la terre" de Joe Sacco, quand on reparle des pensionnats destinés aux enfants.

 Un livre enthousiasmant, donc, qui aborde intelligemment divers problèmes. Une mine parfaitement digeste!

"Il existe une possibilité de sauver le saumon. Après une absence de deux cents ans, il nage de nouveau à Sheffield, en Angleterre, depuis que les rivières ont été nettoyées. Il est réapparu à Portland, dans l''Oregon, comme à Paris, en France. Ils ne sont pas nombreux, mais c'est un début. Et le futur des royaux du Yukon ne paraît pas bouché lui non plus, si l'on parvient à réconcilier les intérêts divergents. Réconcilier pêche commerciale et pêche de subsistance, population de l'estuaire et population de la source, pêcheurs qui voient leur droit à la nourriture, à la richesse et à la culture remonter le fleuve sous leur nez et pêcheurs qui professent une approche de préservation, voire une interdiction totale et définitive. Ainsi que je l'ai découvert, la vie d'un fleuve et d'un cours d'eau est incroyablement complexe."


https://fr.wikipedia.org/wiki/Yukon_(fleuve)

Avis : Dominique, avec plein de photos comme d'habitude!

Avis babelio

jeudi 20 mai 2021

Une guerre dans la tête


 Une guerre dans la tête

Walking it Off : A veteran's chronicle of war and wilderness

Doug Peacock

Gallmeister, 2007

Traduit par Camille Fort-Cantoni

 

Un bon vieux Gallmeister niché au fin fond du 'magasin' de la bibli : il me le fallait. Parce que Doug Peacock, c'est quand même  un vieil ami d'Edward Abbey, lequel l'a immortalisé dans ses romans du gang à la clé à molette sous le nom de Hayduke. De lui j'ai lu déjà Mes années grizzli, chez Gallmeister bien sûr. Du brave bon vieux nature writing, du vrai du costaud.

Pour ceux qui sont encore là (les autres sont sans doute partis à la recherche des œuvres d'Abbey, hum?)(ou Mes années Grizzli), sachez que ce bouquin vous baladera dans des coins sauvages, certains interdits. Par exemple une zone de tir située juste au nord de la frontière mexicaine. A pied. D'un rare point d'eau à l'autre. Dont l'un bloqué par un couvercle muni d'un cadenas. Scandaleux! Mais des migrants désespérés passent par là!

 Crapahutage au nord du Mexique chez les Tarahumaras, dans divers parcs américains, observation précise de la faune et la flore (on n'est pas obligé de tout connaître, pas de souci), des chapitres dans le Népal, et un retour en terre grizzli, histoire de constater que le grizzli noir, mâle alpha rencontré il y a une dizaine d'années est toujours là, et pas content si on le dérange...

Ce livre est composé de courts chapitres, formant un tout et assez autobiographique. La rencontre avec Ed Abbey, leurs virées ensemble, sa mort et son ensevelissement en pleine nature (c'est interdit), des randonnées en sa mémoire, et des souvenirs précis et choquants de la guerre du Vietnam, à laquelle il a participé en tant qu'infirmier.  Doug Peacock souffre de stress post traumatique, et les pages où il relate ses sensations sont fort intéressantes et effrayantes. Sa vie familiale en subira les contrecoups, et l'on comprend que la nature sauvage est une échappatoire et un bienfait.

The great gallery, Barrier Canyon, wikipedia

Avis babelio,

lundi 17 mai 2021

Bel canto

(je suis restée sur blogger, je suis désolée d'avoir mis en route des annonces, mais on ne sait jamais...)(je préviendrai dès que blogger m'agace!)

 Son dernier livre paru me fait beaucoup envie, mais en attendant j'ai fait sortir de sa réserve Bel canto, datant de 2001, et dont je fais un coup de coeur. Oldies but goldies.

 


Bel canto

Ann Patchett

Rivages, 2002

Traduit par Oristelle Bonis

 Couverture : Diego Rivera, May Day Moscow, 1928

 Histoire d'inciter M; Hosokawa, prospère industriel japonais, à investir dans son pays situé quelque part en Amérique latine, le président lui offre un magnifique cadeau d'anniversaire : un concert avec Roxane Cross, chanteuse d'opéra américaine dont il est un fan absolu. Le concert se déroule à la résidence du vice-président, avec des invités triés sur le volet.

Pas de temps pour les bis éventuels, la demeure est envahie par dix-huit guérilleros aux revendications à géométrie variable au fil du temps, leur objectif premier étant d'enlever le président, hélas absent pour une raison plutôt désopilante.

Que faire alors? Après libération d'une partie des otages, restent 39 hommes et une femme, Roxane; un négociateur de la Croix rouge se charge des contacts et de l'alimentation, car cette prise d'otages va durer ... des mois!

Dès la page 25 le lecteur sait que tous les terroristes perdront la vie. Mais j'ai fini par l'oublier tellement c'était prenant, tellement certains se sont révélés attachants. De même parmi les otages, joueront un grand rôle Roxane et ses interprétations à couper le souffle, le vice président, un prêtre, M. Hokasawa et Gen, son interprète multilingue demandé de partout pour traduire.

C'est absolument passionnant de découvrir comment au fil du temps la situation va évoluer. Des moments sidérants, inattendus. A découvrir.

Ce roman s'inspire d'événements réels, survenus au Pérou en 1996.

Avis babelio 

samedi 15 mai 2021

Nouvelles imprévues, je sais!

 Ce matin je découvre trois mails de blogger

Le premier intitulé "Votre article Tupinilandia a été supprimé'

Dont voici la copie

     Bonjour,

     Comme vous le savez peut-être, notre règlement de la communauté 
(https://blogger.com/go/contentpolicy) décrit les types de contenus 
autorisés et non autorisés sur Blogger. Votre article 
intitulé "Tupinilândia" nous a été signalé pour être examiné. Nous avons 
déterminé qu'il enfreint notre règlement et l'avons donc supprimé (ancienne 
URL : http://enlisantenvoyageant.blogspot.com/2021/02/tupinilandia.html).

     Pourquoi l'article de votre blog a-t-il été supprimé ?
     Votre contenu a enfreint le règlement sur les logiciels malveillants et 
les virus. Pour en savoir plus, consultez la page du règlement de la 
communauté, incluse via un lien dans cet e-mail.

Nous vous invitons à passer en revue l'intégralité des articles de votre 
blog afin de vous assurer qu'ils sont bien en conformité avec nos normes. 
En effet, en cas de nouvel incident, votre blog sera purement et simplement 
clôturé.

     Pour en savoir plus, veuillez consulter les ressources suivantes :

Conditions d'utilisation : https://www.blogger.com/go/terms
Règlement de la communauté Blogger : https://blogger.com/go/contentpolicy

Cordialement,

L'équipe Blogger

 Même type de mail pour :

Auteurs d'Amérique latine

et

 Elle n'en pense pas un mot.

En attendant que blogger ne supprime mon blog (si ça les amuse), je vais penser à déménager, ça tombe bien, la météo est parfaite pour m'y lancer.

Voici donc mon nouveau blog à noter; merci!

http://enlisantenvoyageant.hautetfort.com/

Edit :  Scoop ! mes trois billets sont rétablis! 

Bon, je garde blogger (pour l'instant) et mets sous le coude le blog hautetfort...


jeudi 13 mai 2021

Autant en emporte le vent


 Autant en emporte le vent

Gone with the wind

Margaret Mitchell

Gallmeister, 2020

Traduit par Josette Chicheportiche

Allez, on part en Géorgie avant et après la guerre de Sécession? Bien sûr que vous avez sans doute lu cette mythique histoire, les amours de Scarlett O'Hara la belle du sud (Taratata!) aux yeux verts, avec Rhett Butler (argh), Ashley et Melanie comme personnages inoubliables. Bien sûr que votre cœur a palpité en visionnant le film! Sachez si vous l'ignorez qu'Olivia de Haviland, qui jouait Melanie est décédée en juillet 2020 à l'âge de 104 ans.

Gallmeister propose ces 1400 pages (reviens, G.) en deux volumes totem précédés d'une biographie de l'auteur (née à Atlanta en 1900, et ça se sent que la ville est chère à son coeur) et de quelques événements en relation avec le thème des droits des afro-américains. La traduction est toute nouvelle.

Alors, fallait-il ressortir ce roman? Sachant que le film est "régulièrement accusé de faire la promotion de l'époque où le Sud des États-Unis était esclavagiste en présentant une version romantique et très édulcorée de cette période. Alors que les États-Unis sont en plein cœur de débats sur le racisme suite à la mort de George Floyd, tué lors d'un contrôle de police, la plate-forme de streaming HBO Max a décidé de retirer l'œuvre de son catalogue."

J'ai donc décidé de me lancer en scrutant certains détails, et c'est vrai, Margaret Mitchell y va fort quand même dans la promotion du sud et le 'c'était quand même pas mal avant d'affranchir les esclaves' ou 'notre pauvre sud a été mis à terre mais on se relève en gardant nos valeurs'. Opinions d'ailleurs dans la tête ou la bouche de Scarlett et de certains personnages. Souvent choquantes.

J'ai aussi redécouvert des faits sur le Ku Klux Klan (quoi!)

Et la traduction? Fluide, ça se lit tout seul. J'ai englouti ce gros roman quasiment d'une traite. En ayant oublié les images du film et donc en me créant les miennes au fur et à mesure. En attendant avec impatience certaines scènes, en redécouvrant d'autres passages totalement oubliés. J'ai découvert que Mamma n'est plus Mamma, mais Mammy, comme dans la version originale. J'avoue d'ailleurs avoir lu cette version originale.

Juste un exemple de la traduction du parler de Mammy, controversée auparavant car le traducteur avait enlevé les 'r'. 

"Young misses whut frowns an pushes out dey chins an' says 'Ah will' and 'Ah woan' mos gener'ly doan ketch husbands" prophesied Mammy gloomily. "Young misses should cas' down dey eyes an' say, 'Well, suh, Ah mout' an' 'jes'  as you say, suh'"

Ce qui donne maintenant

Les p'tites mam'zelles qui froncent les sourcils et qu'avancent le menton et pis qui disent 'J'veux' et 'J'veux pas', en général, elles attrapent pas de maris, prophétisait Mummy d'un air sombre. Les p'tites mam'zelles, les doivent baisser les yeux et dire 'Bien, m'sieur, je l'ferai' et 'Juste comme vous dites, m'sieur".






lundi 10 mai 2021

Par une mer basse et tranquille


 Par une mer basse et tranquille

Donal Ryan

Albin Michel, 2021

Traduit par Marie Hermet


Voici pour moi l'occasion de découvrir un nouvel auteur pourtant bien connu sur les blogs, qui emporte son lecteur bien loin des terres irlandaises, du moins au début.

Médecin syrien, Farouk fuit son pays avec sa famille, pour une traversée de tous les dangers vers l'Europe.

En Irlande (oui quand même) vit Lampy un jeune homme gentil  qui n'a pas osé réaliser ses rêves de départ, a vu sa petite amie le quitter, vit avec son grand père aux blagues parfois lourdes et sa mère qui le couve. Son job dans une maison de retraite ne le passionne pas. Sympathique et débrouillard quand même.

Puis le mystérieux John se confesse, un vieil homme marqué par la mort de son frère, et dévoilant toutes les mauvaises actions de sa vie.

Trois parties qui pourraient être des nouvelles indépendantes, racontées dans une belle écriture prenante et maîtrisée. On ne peut que se laisser entraîner et découvrir l'intérieur des personnages, leurs pensées, leurs rêves, leurs espoirs.

Dans une dernière partie, les trois héros sont reliés, mais finalement pour moi ce n'était pas tellement nécessaire, c'est beau et bouleversant bien sûr mais les histoires étaient assez complètes avant.

Avis : babelio,


 

 

jeudi 6 mai 2021

Maintenant que j'ai 50 ans


 Maintenant que j'ai 50 ans

Bulbul Sharma

Philippe Picquier, 2011

Traduction de Mélanie Besnel 


Le titre et de bons avis, voilà le prétexte pour partir en Inde. Avec des femmes de 50 ans, on l'aura deviné, pour la plupart mariées, le célibat étant considéré comme une catastrophe par la famille. Ces femmes appartiennent à un milieu aisé, maison confortable et assez grande pour accueillir généralement une belle-mère plus ou moins terrible et despote. Le rôle de la femme est de rendre la vie facile à son mari, être aux petits soins pour lui, quitte à le manipuler un peu ou être son esclave. Pas beaucoup de liberté, le chauffeur est là pour les déplacements.

Alors un jour, à cinquante ans, c'est le moment de la réflexion, voire du changement. 

Fort réussies et variées, ces nouvelles d'une vingtaine de pages environ ont l'art de plonger le lecteur directement dans une histoire, de le conduire aisément dans la vie d'une de ces femmes, puis de le laisser (à regret, je l'avoue) sur les mêmes rails ou vers une libération (quoique pas question de jeter les saris par dessus les moulins). Pour terminer, j'ajouterai qu'un humour de bon aloi traverse les pages.

Avis babelio, lectures sans frontières, le libriosaure, jérôme,

Et je participe ainsi à Mai en nouvelles 

   chez la nuit je mens et hop sous la couette

    

lundi 3 mai 2021

Les fureurs invisibles du coeur



 Les fureurs invisibles du coeur

John Boyne

JC Lattès, 2018

Traduit par Sophie Aslanides


Impossible de me souvenir où j'ai pris l'envie de cette lecture, en tout cas, tout s'est bien passé, et j'ai dévoré ce roman!

En résumé, pas facile d'être une femme, pas facile d'être un homosexuel dans l'Irlande des années 40 et bien après. Mais John Boyne n'écrit pas une thèse, et ses deux héros principaux, Catherine Goggin et Cyril Avery nous entraîneront sur 70 ans, de 7 ans en 7 ans. 

Catherine est la mère de Cyril, mais enceinte sans mari dans un petit village d’Irlande, ça fait désordre, le curé la jette hors de l'église, sa famille de la maison. C'est une fille énergique, elle s'installe à Dublin, décide de laisser son bébé à l'adoption. Cyril se retrouve dans une famille assez étonnante, mais pas trop aimante. Il découvre rapidement qu'il préfère les garçons, est amoureux de son ami Julian, et au fil des années doit cacher ses penchants et ses relations.

Bien des événements dramatiques attendent le lecteur, qui n'a pas le temps de s'ennuyer. Les dialogues offrent souvent un humour décalé. Mention spéciale à Mary-Margaret. Beaucoup de personnages qui se croisent - des coïncidences, c'est très vivant. Bref, un brave gros roman qui a su me satisfaire.

Plein d'avis babelio, bibliosurf, kathel, Autist Reading, A girl (merci de me l'avoir signalé!)