Une fille, qui danse
The sense of an ending
Julian Barnes
Mercure de France, 2012
Traduit par Jean-Pierre Aoustin
Sur la foi de billets élogieux et le souvenir positif de mes lectures précédentes de Barnes, en ne lisant pas la quatrième de couverture, je me suis plongée dans ce roman, qui a tenu ses promesses et au-delà, me laissant à la dernière page plutôt assommée par les dernières révélations, toute frémissante et méditant des passages antérieurs.
Années 60, Angleterre, un quatuor d'étudiants, dont Tony, le narrateur et Adrian, si intelligent et différent des autres. Tony est amoureux de Veronica, mais ils se sont éloignés, et elle en fréquente un autre.
Comme j'ai envie que vous ayez la même belle expérience, je n'ai guère envie d'en dire plus sur ce roman empreint de mélancolie et cependant d'humour, bourré d'introspection et de réflexion, ainsi qu'extrêmement brillant et bien écrit.
Juste parler d'une fine appréciation de la mémoire, ici celle de Tony, évolutive et à géométrie variable.
Mais n'a-t-il pas prévenu assez tôt?
"Je dois souligner de nouveau que c'est mon interprétation actuelle de ce qui s'est passé alors. Ou plutôt, mon souvenir actuel de ma façon d'interpréter alors ce qui se passait à ce moment là."
Les avis de saxaoul, Laure, clara, il en existe bien d'autres, mais j'ai sélectionné ceux qui n'en disent pas trop.
vendredi 31 mai 2013
mercredi 29 mai 2013
La bienfaitrice
La bienfaitrice
Elisabeth Von Arnim
archipoche, 2013
paru en 1902
"Trudi était encore plus franche avec ses amies dans leur dos que face à elles."
Anna Estcourt est une jeune fille de bonne famille qui ne considère pas le mariage comme son objectif. A la charge de son frère - ou plus exactement de sa riche belle-soeur- il est donc mal vu qu'à vingt-cinq ans elle soit célibataire. Sa vie change le jour où son oncle Joachim lui lègue une petite propriété près de Rügen. Elle s'y installe et décide de partager son bonheur avec des femmes sans ressources, aidée en cela par le pasteur du coin et sa gouvernante. Quelques désillusions l'attendent mais elle maintient le cap, ses promenades dans la nature contribuant à faire passer les tracas quotidiens, tout en ignorant le séduisant et courageux Axel von Lohm, un de ses voisins épris d’elle. L'oncle Joachim avait-il d'ailleurs une idée derrière la tête en la couchant sur son testament?
"C'est la seule vie possible pour une femme, dit oncle Joachim avec gravité. Ne me parle pas d'indépendance. De tels mots ne sont pas faits pour la bouche d'une jeune fille. C'est la fierté d'une femme de se tenir près d'un bon mari. C'est sa joie d'être entourée et protégée par lui . Hors du cercle proche de son foyer, il n'y a pas de bonheur pour elle. Les femmes qui ne se marient jamais ratent tout cela."
Kinder, Küche, Kirche, c'est dur, mes sœurs, en cette Allemagne fin 19ème siècle. Elisabeth von Arnim utilise beaucoup ses expériences dans ses romans souvent partiellement autobiographiques, expériences matrimoniales pas bien heureuses d'ailleurs. Sa douce ironie fait merveille. Quelle réussite que ce roman original! Le lecteur connaissant les pensées des personnages -sans peser- peut sourire des quiproquos. Toujours sans abuser, la description des beautés de la nature environnante est une petite merveille, où se détecte la sensibilité personnelle d'Elisabeth von Arnim.
Jetez-vous sur ce roman (et sur ceux de l'auteur : Avril enchanté, le plus connu, Elisabeth à Rügen, Mrs Skeffington, Vera...), où se retrouvent les qualités de celui-ci.
Bonne idée de l'éditeur de penser à des textes difficiles à trouver de nos jours. Grand merci donc, ainsi qu'à Audrey D de LP Conseils.
Elisabeth Von Arnim
archipoche, 2013
paru en 1902
"Trudi était encore plus franche avec ses amies dans leur dos que face à elles."
Anna Estcourt est une jeune fille de bonne famille qui ne considère pas le mariage comme son objectif. A la charge de son frère - ou plus exactement de sa riche belle-soeur- il est donc mal vu qu'à vingt-cinq ans elle soit célibataire. Sa vie change le jour où son oncle Joachim lui lègue une petite propriété près de Rügen. Elle s'y installe et décide de partager son bonheur avec des femmes sans ressources, aidée en cela par le pasteur du coin et sa gouvernante. Quelques désillusions l'attendent mais elle maintient le cap, ses promenades dans la nature contribuant à faire passer les tracas quotidiens, tout en ignorant le séduisant et courageux Axel von Lohm, un de ses voisins épris d’elle. L'oncle Joachim avait-il d'ailleurs une idée derrière la tête en la couchant sur son testament?
"C'est la seule vie possible pour une femme, dit oncle Joachim avec gravité. Ne me parle pas d'indépendance. De tels mots ne sont pas faits pour la bouche d'une jeune fille. C'est la fierté d'une femme de se tenir près d'un bon mari. C'est sa joie d'être entourée et protégée par lui . Hors du cercle proche de son foyer, il n'y a pas de bonheur pour elle. Les femmes qui ne se marient jamais ratent tout cela."
Kinder, Küche, Kirche, c'est dur, mes sœurs, en cette Allemagne fin 19ème siècle. Elisabeth von Arnim utilise beaucoup ses expériences dans ses romans souvent partiellement autobiographiques, expériences matrimoniales pas bien heureuses d'ailleurs. Sa douce ironie fait merveille. Quelle réussite que ce roman original! Le lecteur connaissant les pensées des personnages -sans peser- peut sourire des quiproquos. Toujours sans abuser, la description des beautés de la nature environnante est une petite merveille, où se détecte la sensibilité personnelle d'Elisabeth von Arnim.
Pendant les journées qui précédèrent leur arrivée, Anna planait dans les nuages. Le mot "extase" est trop faible pour décrire son état. Le temps était radieux et voir la nouvelle vie commencer sous le soleil décuplait son bonheur. Elle n'avait jamais le moindre doute concernant leur bonheur futur, lorsqu’elle se promenait dans la forêt traversée par le soleil , devant la beauté de la mer étincelante, dans la tranquillité de la vie à la campagne, si calme que chaque jour semblait être dimanche.Tout cela ne lui suffisait-il pas? Se lasserait-elle un jour de ces pins, de cette étroite bande de ciel d'un bleu légèrement plus clair à la cime des arbres qui ondulait doucement? Le murmure du vent dans la forêt lui donnait un plaisir exquis, l'éclosion d'une fleur nouvelle, la pure fraîcheur de l'air, toutes ces choses étaient pour Anna pleines de délices. Il ne lui venait pas à l'idée qu'il pût en être autrement pour ses pensionnaires. Lorsque les pauvres femmes épuisées, enfin libérées de leur anxiété et de leur peine, seraient revigorées par la musique et les odeurs de la forêt, il y aurait encore le jardin de l'autre côté de la rue, et les marais parsemés de boutons d'or de l'autre côté de la haie, elle-même déjà verte, puis la mer, avec les barques de pêche qui allaient et venaient, les goélands argentés tournant autour des voiles orange, et les aigles tout là-haut, comme des taches dans l'infini du ciel. Il y aurait aussi les promenades le long de la côte nord, où le vent vif semblait plus frais que dans la forêt, et puis chaque soir, cette maison spacieuse, où tout ce qu'on attendait d'elles était qu'elles fussent heureuses.Anna peut paraître naïve (ou folle selon son entourage), elle n'en est pas moins extrêmement attachante et saura reprendre contact avec la réalité lorsqu'il le faudra...
Jetez-vous sur ce roman (et sur ceux de l'auteur : Avril enchanté, le plus connu, Elisabeth à Rügen, Mrs Skeffington, Vera...), où se retrouvent les qualités de celui-ci.
Bonne idée de l'éditeur de penser à des textes difficiles à trouver de nos jours. Grand merci donc, ainsi qu'à Audrey D de LP Conseils.
lundi 27 mai 2013
Oh, my dear!
Oh, my dear!
Cliffhanger (excellent titre à double sens...)
T.J. Middleton
le cherche midi, 2013
Traduit par Héloïse Esquié
Al Greenwood, la cinquantaine, est taxi dans une petite ville côtière du sud est de l'Angleterre. Son mariage avec Audrey bat de l'aile, et il a pris la décision de se débarrasser de son épouse. Pas en divorçant, non, de toute façon elle possède une partie de la maison et l'entreprise de taxis, mais en la poussant du haut de la falaise toute proche.
Tout se passe bien ce dimanche après midi pluvieux où il met son idée à exécution, sauf qu'en rentrant, il découvre Audrey à la maison.
Qui a-t-il poussé dans le vide? Y a-t-il eu des témoins?
Avec un premier chapitre de ce genre, on est ferré, en dépit d'un héros narrateur peu sympathique et assez grossier au cours dudit chapitre (heureusement il prend de la profondeur au fil du roman). Al va de charybde en scylla jusqu'à la fin (un peu rapide) que je ne révélerai pas, non mais!
Humour noir et british, je suis comblée!
Juste deux remarques : Se débarrasser d'Audrey me paraît manquer d'explications solides, au début. Mais sans cela, pas de roman, ç'aurait été dommage.
A la fin Audrey déclare avoir retrouvé une chaussure dans la voiture, cela me paraît curieux qu'un propriétaire de taxis ne fasse pas un peu de ménage régulièrement, non?
Merci à Solène (juste ce que j'aime comme lecture! )(tiens, ça ferait un bon film...)
Cliffhanger (excellent titre à double sens...)
T.J. Middleton
le cherche midi, 2013
Traduit par Héloïse Esquié
Al Greenwood, la cinquantaine, est taxi dans une petite ville côtière du sud est de l'Angleterre. Son mariage avec Audrey bat de l'aile, et il a pris la décision de se débarrasser de son épouse. Pas en divorçant, non, de toute façon elle possède une partie de la maison et l'entreprise de taxis, mais en la poussant du haut de la falaise toute proche.
Tout se passe bien ce dimanche après midi pluvieux où il met son idée à exécution, sauf qu'en rentrant, il découvre Audrey à la maison.
Qui a-t-il poussé dans le vide? Y a-t-il eu des témoins?
Avec un premier chapitre de ce genre, on est ferré, en dépit d'un héros narrateur peu sympathique et assez grossier au cours dudit chapitre (heureusement il prend de la profondeur au fil du roman). Al va de charybde en scylla jusqu'à la fin (un peu rapide) que je ne révélerai pas, non mais!
Humour noir et british, je suis comblée!
Juste deux remarques : Se débarrasser d'Audrey me paraît manquer d'explications solides, au début. Mais sans cela, pas de roman, ç'aurait été dommage.
A la fin Audrey déclare avoir retrouvé une chaussure dans la voiture, cela me paraît curieux qu'un propriétaire de taxis ne fasse pas un peu de ménage régulièrement, non?
Merci à Solène (juste ce que j'aime comme lecture! )(tiens, ça ferait un bon film...)
vendredi 24 mai 2013
Aimer lire une passion à partager
Aimer lire
une passion à partager
Emmanuel Pierrat
Editions Dumesnil
2012
Un court essai fort agréable à lire, bien sûr, et dont les titres de chapitre parleront d'eux-mêmes, Aimer lire des livres, Aimer les livres, Aimer relire, Aimer les bibliothèques, Aimer les librairies, Aimer lire à haute voix, Aimer partager ses lectures, Aimer les livres anciens, Aimer les écrivains et Aimer écrire.
Où j'apprends que le Montecristo se nomme ainsi car le roman de Dumas, lu à voix haute dans les ateliers cubains, était fort apprécié des ouvriers.
Où Pierrat parle avec humour de l'emprunt de vos propres livres... aventure parfois risquée!
"En fait les livres peuvent se classer en deux catégories : ceux que nous ne relirons jamais -sans pour autant préjuger de leur qualité - et ceux dont nous savons, d'instinct, que nous les rouvrirons un jour."
A lire, relire, pour y piocher.
L'avis de Laure
Challenge de Philippe
une passion à partager
Emmanuel Pierrat
Editions Dumesnil
2012
Un court essai fort agréable à lire, bien sûr, et dont les titres de chapitre parleront d'eux-mêmes, Aimer lire des livres, Aimer les livres, Aimer relire, Aimer les bibliothèques, Aimer les librairies, Aimer lire à haute voix, Aimer partager ses lectures, Aimer les livres anciens, Aimer les écrivains et Aimer écrire.
Où j'apprends que le Montecristo se nomme ainsi car le roman de Dumas, lu à voix haute dans les ateliers cubains, était fort apprécié des ouvriers.
Où Pierrat parle avec humour de l'emprunt de vos propres livres... aventure parfois risquée!
"En fait les livres peuvent se classer en deux catégories : ceux que nous ne relirons jamais -sans pour autant préjuger de leur qualité - et ceux dont nous savons, d'instinct, que nous les rouvrirons un jour."
A lire, relire, pour y piocher.
L'avis de Laure
Challenge de Philippe
mercredi 22 mai 2013
L'art de marcher
L'art de marcher
Wanderlust : A history of walking
Rebecca Solnit
Actes Sud, Babel, 2004
essai traduit par Oristelle Bonis
Encooooooore un livre sur la marche? En fait, l’américaine Rebecca Solnit propose un regard souvent très original et, comme le titre français ne le révèle pas, s'intéresse beaucoup à l'histoire de la marche, en particulier en Angleterre et aux États Unis.
Au fil de ses pensées, tout en marchant aux alentours de San Francisco où elle réside, elle convoque les marcheurs historiques, tels Rousseau, Kierkegaard, Wordsworth, examine les théories sur la bipédie, évoque son pèlerinage à Chimayo ou ses marches dans le désert contre les essais nucléaires.
Direction l'Angleterre, où Jane Austen parle aussi des balades en campagne à son époque (Elisabeth Bennett est une marcheuse -parfois moquée- et découvre la région des Lacs), et la lutte pour garder accessibles les chemins de randonnée.
Pour la plupart d'entre nous, la marche fait penser à de longues randonnées dans la nature, parfois à des exploits sportifs inaccessibles au commun des mortels. Justement, dans une avant-dernière partie fort conséquente, intitulée La vie des rues, Rebecca Solnit traite de la marche en ville. Un chapitre sur Paris (si!) et enfin un chapitre dédié aux femmes (hé oui, les femmes étaient plus encouragées à demeurer à la maison qu'à marcher).
Avec humour elle termine avec les substituts à la marche, sur tapis roulant en salle de sport, se penche sur le cas de certaines villes américaines où marcher devient impossible, et termine, de façon étonnante mais finalement compréhensible, par une randonnée sur une avenue principale de Las Vegas...
Terminons avec une des Cinquante-trois étapes du Tokaido du peintre Hiroshige, car l'art a aussi sa place dans ce livre très complet et passionnant, intelligent et étonnant, bourré de remarques et informations éclairantes.
Challenge de Philippe
Wanderlust : A history of walking
Rebecca Solnit
Actes Sud, Babel, 2004
essai traduit par Oristelle Bonis
Un indispensable!
Encooooooore un livre sur la marche? En fait, l’américaine Rebecca Solnit propose un regard souvent très original et, comme le titre français ne le révèle pas, s'intéresse beaucoup à l'histoire de la marche, en particulier en Angleterre et aux États Unis.
Au fil de ses pensées, tout en marchant aux alentours de San Francisco où elle réside, elle convoque les marcheurs historiques, tels Rousseau, Kierkegaard, Wordsworth, examine les théories sur la bipédie, évoque son pèlerinage à Chimayo ou ses marches dans le désert contre les essais nucléaires.
Direction l'Angleterre, où Jane Austen parle aussi des balades en campagne à son époque (Elisabeth Bennett est une marcheuse -parfois moquée- et découvre la région des Lacs), et la lutte pour garder accessibles les chemins de randonnée.
Pour la plupart d'entre nous, la marche fait penser à de longues randonnées dans la nature, parfois à des exploits sportifs inaccessibles au commun des mortels. Justement, dans une avant-dernière partie fort conséquente, intitulée La vie des rues, Rebecca Solnit traite de la marche en ville. Un chapitre sur Paris (si!) et enfin un chapitre dédié aux femmes (hé oui, les femmes étaient plus encouragées à demeurer à la maison qu'à marcher).
Avec humour elle termine avec les substituts à la marche, sur tapis roulant en salle de sport, se penche sur le cas de certaines villes américaines où marcher devient impossible, et termine, de façon étonnante mais finalement compréhensible, par une randonnée sur une avenue principale de Las Vegas...
Terminons avec une des Cinquante-trois étapes du Tokaido du peintre Hiroshige, car l'art a aussi sa place dans ce livre très complet et passionnant, intelligent et étonnant, bourré de remarques et informations éclairantes.
Challenge de Philippe
lundi 20 mai 2013
Le sel de la vie
Le sel de la vie
Lettre à un ami
Françoise Héritier
Odile Jacob, 2012
Prix doux : moins de 10 euros
Anthropologue et ethnologue, professeur au Collège de France, Françoise Héritier se livre dans ce petit livre à un exercice fort sympathique ne laissant pas indifférent. En fait on se demande "mais comment n'y a-t-on pas pensé avant?". Elle énumère, sans ordre précis, en chapitres aérés, ce qui fait le sel de sa vie, et, pourquoi pas, de la vôtre.
"Il ne s'agit pas là de hautes considérations métaphysiques ni de réflexions très profondes sur la vanité de l’existence ni de l'intimité brûlante de tout un chacun. Il s'agit tout simplement de la manière de faire de chaque épisode de sa vie un trésor de beauté et de grâce qui s'accroît sans cesse, tout seul, et où l'on peut se ressourcer chaque jour. (...) Il y a sûrement dans ce fatras hétéroclite des sentiments, des sensations, des émotions, des bonheurs que vous avez éprouvés et que vous éprouvez toujours. Et vous avez votre provende de souvenirs propres qui ne demandent qu'à ressurgir pour vous tenir compagnie et vous soutenir dans tous vos actes à venir. J'ai appris à les reconnaître pour ce qu'ils sont : les jalons goûteux de notre vie. -Du coup, elle devient tellement plus riche et plus intéressante que ce que l'on croit. Et surtout, dites vous bien que rien de tout cela ne pourra jamais vous être enlevé."
Ce qui pourrait s'avérer lassant ou fastidieux ne l'est pas, grâce aux résonances que chacun peut connaître avec certains passages...
"... marcher d'un bon pas, traîner des pieds dans les feuilles mortes, ..., écouter les hulottes la nuit et les grillons le jour, faire un bouquet de fleurs de talus, regarder glisser les nappes de brouillard, suivre la course d'un lièvre à travers champs ..., essayer de saisir le moment où l'on s'endort, sentir le poids de son corps recru de fatigue dans le lit, être reçu à un examen, dormir sur l'épaule de quelqu’un, participer à une liesse populaire, voir un beau feu d'artifice, écouter la Callas ou gémir le vent ou crépiter la grêle, regarder le feu, manger un sandwich dans le rue, marcher sur du sable chaud mais pas trop, siroter, faire sauter un trousseau de clés, faire pipi dans la nature, être ému aux larmes, ..., caresser, être caressé, enlacer, être enlacé (avec amour, complicité, tendresse), se sentir plein d'allant, d'enthousiasme, de passion, avoir des élans du cœur, se moquer des convenances, admirer la jeunesse, avoir les yeux plus gros que le ventre, avoir délicieusement peur, ..., se délecter en secret d'une idée ou d'un projet ou d'un souvenir, sortir sur le tarmac à la saison des pluies à la nuit à Niamey et sentir l'odeur chaude et épicée de la terre africaine, ..."
A chacun de se dire "ah mais oui, ça aussi je connais" ou "oh mais je pourrais ajouter aussi..."
Les avis (et citations) chez Babelio
Lettre à un ami
Françoise Héritier
Odile Jacob, 2012
Prix doux : moins de 10 euros
Anthropologue et ethnologue, professeur au Collège de France, Françoise Héritier se livre dans ce petit livre à un exercice fort sympathique ne laissant pas indifférent. En fait on se demande "mais comment n'y a-t-on pas pensé avant?". Elle énumère, sans ordre précis, en chapitres aérés, ce qui fait le sel de sa vie, et, pourquoi pas, de la vôtre.
"Il ne s'agit pas là de hautes considérations métaphysiques ni de réflexions très profondes sur la vanité de l’existence ni de l'intimité brûlante de tout un chacun. Il s'agit tout simplement de la manière de faire de chaque épisode de sa vie un trésor de beauté et de grâce qui s'accroît sans cesse, tout seul, et où l'on peut se ressourcer chaque jour. (...) Il y a sûrement dans ce fatras hétéroclite des sentiments, des sensations, des émotions, des bonheurs que vous avez éprouvés et que vous éprouvez toujours. Et vous avez votre provende de souvenirs propres qui ne demandent qu'à ressurgir pour vous tenir compagnie et vous soutenir dans tous vos actes à venir. J'ai appris à les reconnaître pour ce qu'ils sont : les jalons goûteux de notre vie. -Du coup, elle devient tellement plus riche et plus intéressante que ce que l'on croit. Et surtout, dites vous bien que rien de tout cela ne pourra jamais vous être enlevé."
Ce qui pourrait s'avérer lassant ou fastidieux ne l'est pas, grâce aux résonances que chacun peut connaître avec certains passages...
"... marcher d'un bon pas, traîner des pieds dans les feuilles mortes, ..., écouter les hulottes la nuit et les grillons le jour, faire un bouquet de fleurs de talus, regarder glisser les nappes de brouillard, suivre la course d'un lièvre à travers champs ..., essayer de saisir le moment où l'on s'endort, sentir le poids de son corps recru de fatigue dans le lit, être reçu à un examen, dormir sur l'épaule de quelqu’un, participer à une liesse populaire, voir un beau feu d'artifice, écouter la Callas ou gémir le vent ou crépiter la grêle, regarder le feu, manger un sandwich dans le rue, marcher sur du sable chaud mais pas trop, siroter, faire sauter un trousseau de clés, faire pipi dans la nature, être ému aux larmes, ..., caresser, être caressé, enlacer, être enlacé (avec amour, complicité, tendresse), se sentir plein d'allant, d'enthousiasme, de passion, avoir des élans du cœur, se moquer des convenances, admirer la jeunesse, avoir les yeux plus gros que le ventre, avoir délicieusement peur, ..., se délecter en secret d'une idée ou d'un projet ou d'un souvenir, sortir sur le tarmac à la saison des pluies à la nuit à Niamey et sentir l'odeur chaude et épicée de la terre africaine, ..."
A chacun de se dire "ah mais oui, ça aussi je connais" ou "oh mais je pourrais ajouter aussi..."
Les avis (et citations) chez Babelio
vendredi 17 mai 2013
Les fiancées d'Odessa
Les fiancées d'Odessa
Moonlight in Odessa
Janet Skeslien Charles
Liana Levi, 2012
Traduit par Adelaïde Pralon
"Aux échecs, c'est chacun pour soi. Il faut à la fois construire les pièges et les éviter. Une des clefs de la victoire est la force mentale. Et l'esprit de sacrifice. A Odessa, la vie ressemblait à une partie d'échecs. Attaques. Ripostes. Feintes. Lire dans le jeu de son adversaire et garder toujours un temps d'avance sur lui."
Daria est jeune, jolie, intelligente, elle a réussi de bonnes études... mais à Odessa, c'est sa connaissance de la langue anglaise qui lui a donné du travail, d'abord dans une entreprise où elle fait merveille, mais doit éviter les approches de son patron, puis dans une organisation de rencontres entre américains et ukrainiennes.
Vlad, un jeune loup de la mafia d'Odessa lui court après, et son cœur bat un peu plus vite. Même si les hommes ukrainiens sont souvent paresseux, alcooliques et violents...
"Pourquoi refuser de sortir avec un beau jeune homme?
- Tu veux dire le roi de l'excroquerie, un chef de la mafia et sûrement aussi un assassin?
- Personne n'est parfait. Au moins, il ne fume pas."
Daria est très attachée à sa grand mère, qui est pourtant la première à l'encourager à filer aux Etats-Unis, quitte à épouser pour cela un américain. La seconde partie du roman verra Daria là-bas, mais le rêve s'écroulera-t-il?
Américaine vivant à Paris, l'auteur a vécu deux ans à Odessa, et l'on sent qu’elle connaît bien cette ville, les problèmes de ses habitants dans leur vie quotidienne, coupures d'électricité, chômage, corruption à tous niveaux, mais aussi leur amour pour leur ville. De nombreux détails permettent de se faire une bonne idée de la vie là-bas, sans avoir l'air de lire un guide! Beaucoup d'humour, parfois grinçant ou désespéré, et de l'émotion. On suit Daria dans sa recherche du bonheur, ses questionnements. Le thème des mariages arrangés pourrait être glauque, mais il est traité avec finesse et réalisme.
La découverte des États-Unis vue par une jeune Ukrainienne sous le charme est amusante, l'auteur croque avec justesse l'ambiance d'une petite ville paumée.
Au final, un roman qui se dévore, et pas si léger qu'on ne pourrait le croire.
L'avis d'Aifelle (merciii) et de kathel,
Les avis chez Babelio
Moonlight in Odessa
Janet Skeslien Charles
Liana Levi, 2012
Traduit par Adelaïde Pralon
"Aux échecs, c'est chacun pour soi. Il faut à la fois construire les pièges et les éviter. Une des clefs de la victoire est la force mentale. Et l'esprit de sacrifice. A Odessa, la vie ressemblait à une partie d'échecs. Attaques. Ripostes. Feintes. Lire dans le jeu de son adversaire et garder toujours un temps d'avance sur lui."
Daria est jeune, jolie, intelligente, elle a réussi de bonnes études... mais à Odessa, c'est sa connaissance de la langue anglaise qui lui a donné du travail, d'abord dans une entreprise où elle fait merveille, mais doit éviter les approches de son patron, puis dans une organisation de rencontres entre américains et ukrainiennes.
Vlad, un jeune loup de la mafia d'Odessa lui court après, et son cœur bat un peu plus vite. Même si les hommes ukrainiens sont souvent paresseux, alcooliques et violents...
"Pourquoi refuser de sortir avec un beau jeune homme?
- Tu veux dire le roi de l'excroquerie, un chef de la mafia et sûrement aussi un assassin?
- Personne n'est parfait. Au moins, il ne fume pas."
Daria est très attachée à sa grand mère, qui est pourtant la première à l'encourager à filer aux Etats-Unis, quitte à épouser pour cela un américain. La seconde partie du roman verra Daria là-bas, mais le rêve s'écroulera-t-il?
Américaine vivant à Paris, l'auteur a vécu deux ans à Odessa, et l'on sent qu’elle connaît bien cette ville, les problèmes de ses habitants dans leur vie quotidienne, coupures d'électricité, chômage, corruption à tous niveaux, mais aussi leur amour pour leur ville. De nombreux détails permettent de se faire une bonne idée de la vie là-bas, sans avoir l'air de lire un guide! Beaucoup d'humour, parfois grinçant ou désespéré, et de l'émotion. On suit Daria dans sa recherche du bonheur, ses questionnements. Le thème des mariages arrangés pourrait être glauque, mais il est traité avec finesse et réalisme.
La découverte des États-Unis vue par une jeune Ukrainienne sous le charme est amusante, l'auteur croque avec justesse l'ambiance d'une petite ville paumée.
Au final, un roman qui se dévore, et pas si léger qu'on ne pourrait le croire.
L'avis d'Aifelle (merciii) et de kathel,
Les avis chez Babelio
mercredi 15 mai 2013
Le musée des introuvables
Le musée des introuvables
Fabien Ménar
Editions Québec Amérique, 2005
Rentrée littéraire, parution de Notre pain quotidien dans les librairies. Rien que d'ordinaire à première vue, sauf que dix romans différents parus chez dix éditeurs portent ce titre, qu'il forment en fait un ensemble, et que l'auteur se cache sous les mystérieuses initiales F.S.
Deux des éditeurs sont assassinés et il devient de plus en plus urgent de connaître cet auteur. L'enquête criminelle est confiée au lieutenant Lemaître, aux méthodes et langage assez originaux, privilégiant l'usage du passé simple et du subjonctif
"- Ne craignîtes-vois jamais qu'un ennemi acharné ne se détachât du lot?
- Dites, vous parlez toujours comme cela ou c'est pour épater la galerie?
- Comment parlé-je?
- Bon, laissez."
Il impose à ses subordonnés un programme de lectures
"Les grands livres aident à penser, aussi arment-ils pour les grandes enquêtes. Qu'ils les aident à mieux vivre, c'est là un vœu que je me réserve. Du reste, quel respect peuvent-ils espérer du citoyen si celui-ci trouve devant lui un agent incapable de distinguer Corneille du volatile et qui confond Walter Scott avec une marque de revolver?"
Ajoutons que la lecture de Proust l'a guéri d'un asthme tenace...
Étudiants en Lettres, auteurs et professeurs plus ou moins ratés, libraires, éditeurs, amoureux fous de manuscrits anciens et disparus, prêts à tout pour les posséder, des personnages plus ou moins farfelus se croisent dans ce roman à suspense qui fourmille de réflexions sur la littérature et la lecture.
"Nomenclature des lecteurs par espèces (...), depuis le lecteur-qui-n'attend-qu'à-être-diverti, jusqu’au lecteur-qui-n'attend-plus-rien-de-la-littérature-comme-de-la-vie-en-général, en passant par le lecteur-pour-qui-seul-le-style-compte, le lecteur-pour-qui-seule-la-psychologie-des-personnages-compte, le lecteur-pour-qui-seuls-les-faits-réels-comptent, le lecteur-pour-qui-seule-l'imagination-compte, le lecteur-pour-qui-seules-les-nouveautés-comptent, et ainsi de suite, à n'en plus savoir pourquoi nous lisons."
Pour moi, ce fut une belle occasion de découvrir un peu mieux la littérature québecoise, avec ce roman dense, bien mené, et plutôt loufoque. Parfois tant d'énergie et d'inventivité peut fatiguer le lecteur, je l'avoue, mais c'est tellement divertissant que l'on repart vite d'un bon pied. Autre petit bémol, j'ai eu du mal à ressentir de l'empathie pour les personnages, sauf bien sûr à l'égard du jeune Joachim et de ses premiers pas touchants dans la vie amoureuse.
Les avis de yueyin, karine:), des cailloux plein le ventre, A girl from earth (oui, encore merci à elle, je m'aperçois que nos avis sont bien raccord encore une fois)
Peut aussi être dans le challenge Polars thrillers de Liliba
Fabien Ménar
Editions Québec Amérique, 2005
Rentrée littéraire, parution de Notre pain quotidien dans les librairies. Rien que d'ordinaire à première vue, sauf que dix romans différents parus chez dix éditeurs portent ce titre, qu'il forment en fait un ensemble, et que l'auteur se cache sous les mystérieuses initiales F.S.
Deux des éditeurs sont assassinés et il devient de plus en plus urgent de connaître cet auteur. L'enquête criminelle est confiée au lieutenant Lemaître, aux méthodes et langage assez originaux, privilégiant l'usage du passé simple et du subjonctif
"- Ne craignîtes-vois jamais qu'un ennemi acharné ne se détachât du lot?
- Dites, vous parlez toujours comme cela ou c'est pour épater la galerie?
- Comment parlé-je?
- Bon, laissez."
Il impose à ses subordonnés un programme de lectures
"Les grands livres aident à penser, aussi arment-ils pour les grandes enquêtes. Qu'ils les aident à mieux vivre, c'est là un vœu que je me réserve. Du reste, quel respect peuvent-ils espérer du citoyen si celui-ci trouve devant lui un agent incapable de distinguer Corneille du volatile et qui confond Walter Scott avec une marque de revolver?"
Ajoutons que la lecture de Proust l'a guéri d'un asthme tenace...
Étudiants en Lettres, auteurs et professeurs plus ou moins ratés, libraires, éditeurs, amoureux fous de manuscrits anciens et disparus, prêts à tout pour les posséder, des personnages plus ou moins farfelus se croisent dans ce roman à suspense qui fourmille de réflexions sur la littérature et la lecture.
"Nomenclature des lecteurs par espèces (...), depuis le lecteur-qui-n'attend-qu'à-être-diverti, jusqu’au lecteur-qui-n'attend-plus-rien-de-la-littérature-comme-de-la-vie-en-général, en passant par le lecteur-pour-qui-seul-le-style-compte, le lecteur-pour-qui-seule-la-psychologie-des-personnages-compte, le lecteur-pour-qui-seuls-les-faits-réels-comptent, le lecteur-pour-qui-seule-l'imagination-compte, le lecteur-pour-qui-seules-les-nouveautés-comptent, et ainsi de suite, à n'en plus savoir pourquoi nous lisons."
Pour moi, ce fut une belle occasion de découvrir un peu mieux la littérature québecoise, avec ce roman dense, bien mené, et plutôt loufoque. Parfois tant d'énergie et d'inventivité peut fatiguer le lecteur, je l'avoue, mais c'est tellement divertissant que l'on repart vite d'un bon pied. Autre petit bémol, j'ai eu du mal à ressentir de l'empathie pour les personnages, sauf bien sûr à l'égard du jeune Joachim et de ses premiers pas touchants dans la vie amoureuse.
Les avis de yueyin, karine:), des cailloux plein le ventre, A girl from earth (oui, encore merci à elle, je m'aperçois que nos avis sont bien raccord encore une fois)
Peut aussi être dans le challenge Polars thrillers de Liliba
lundi 13 mai 2013
Le pari des guetteurs de plumes africaines / Le safari des bêtes à sang chaud et autres meurtres de sang-froid
Le pari des guetteurs de plumes africaines
A Guide to the Birds of East Africa
Nicholas Drayson
Éditions des 2 terres, 2011
Traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj
Mais comment le réservé M. Malik s'est-il lancé dans cette aventure? Parier - entre membres d'un très british club Kenyan fréquenté par des gentlemen d'origine indienne- sur l'observation des oiseaux? D'accord, le pays est fort riche en volatiles plus ou moins colorés, mais Malik et le trop séduisant Harry Khan ne partent pas avec les mêmes moyens. Tout cela pour décider lequel des deux aura l'honneur d'inviter Mme Rose Mkikwa au bal annuel du Hunt Club...
Nous sommes entre gens qui savent se tenir, aucun nom d'oiseau ne sera échangé, sauf ceux inscrits sur les listes d'observation. La lutte est rude et serrée. Qui va gagner?
Les deux adversaires vivront durant une semaine pas mal d'aventures plutôt cocasses, pour le plus grand plaisir du lecteur (et de la lectrice). Un adorable roman, sensible, attachant, à l'ambiance africaine tranquille en apparence seulement, qui rappellera un peu Mme Ramotswe.
Les avis de Yv, Hélène, (merciiiiiiiiiiiiii aux deux!) , et sur Babelio
Grâce aux mêmes complices, voici venue le temps de la saison 2:
Le safari des bêtes à sang chaud et autres meurtres de sang-froid
A Guide to the Beasts of East Africa
Nicholas Drayson
Éditions des 2 terres, 2013
Traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj
Quatre ans plus tard, eh oui, Petula sa fille unique étant sur le point de se marier, Mr. Malik a fort à faire avec l’organisation de la cérémonie, sans parler de celle du pique nique annuel de l'Asadi Club. Curieusement un crime vieux de soixante ans continue à échauffer les cervelles, et au présent des documents mettant en jeu l'existence du Club et d'un journal disparaissent à point nommé.
Même ambiance tranquille en apparence dans un cadre africain à souhait mettant en scène de sympathiques protagonistes et différents animaux. L'on peut trouver que ce n'est pas trépidant, mais personnellement j'ai bien aimé les digressions et les interventions de Mr. Kennedy, l'ami de Mr. Malik. Un humour subtil qui fait mouche et me rend bien accro de la série, car la fin du deuxième laisse penser qu'un troisième volume pourrait venir...
Les avis de Yv (Merci!!!)
A Guide to the Birds of East Africa
Nicholas Drayson
Éditions des 2 terres, 2011
Traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj
Mais comment le réservé M. Malik s'est-il lancé dans cette aventure? Parier - entre membres d'un très british club Kenyan fréquenté par des gentlemen d'origine indienne- sur l'observation des oiseaux? D'accord, le pays est fort riche en volatiles plus ou moins colorés, mais Malik et le trop séduisant Harry Khan ne partent pas avec les mêmes moyens. Tout cela pour décider lequel des deux aura l'honneur d'inviter Mme Rose Mkikwa au bal annuel du Hunt Club...
Nous sommes entre gens qui savent se tenir, aucun nom d'oiseau ne sera échangé, sauf ceux inscrits sur les listes d'observation. La lutte est rude et serrée. Qui va gagner?
Les deux adversaires vivront durant une semaine pas mal d'aventures plutôt cocasses, pour le plus grand plaisir du lecteur (et de la lectrice). Un adorable roman, sensible, attachant, à l'ambiance africaine tranquille en apparence seulement, qui rappellera un peu Mme Ramotswe.
Les avis de Yv, Hélène, (merciiiiiiiiiiiiii aux deux!) , et sur Babelio
Grâce aux mêmes complices, voici venue le temps de la saison 2:
Le safari des bêtes à sang chaud et autres meurtres de sang-froid
A Guide to the Beasts of East Africa
Nicholas Drayson
Éditions des 2 terres, 2013
Traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj
Quatre ans plus tard, eh oui, Petula sa fille unique étant sur le point de se marier, Mr. Malik a fort à faire avec l’organisation de la cérémonie, sans parler de celle du pique nique annuel de l'Asadi Club. Curieusement un crime vieux de soixante ans continue à échauffer les cervelles, et au présent des documents mettant en jeu l'existence du Club et d'un journal disparaissent à point nommé.
Même ambiance tranquille en apparence dans un cadre africain à souhait mettant en scène de sympathiques protagonistes et différents animaux. L'on peut trouver que ce n'est pas trépidant, mais personnellement j'ai bien aimé les digressions et les interventions de Mr. Kennedy, l'ami de Mr. Malik. Un humour subtil qui fait mouche et me rend bien accro de la série, car la fin du deuxième laisse penser qu'un troisième volume pourrait venir...
Les avis de Yv (Merci!!!)
vendredi 10 mai 2013
Les nigauds de l'oubli
Les nigauds de l'oubli
et autres saloperies
Ilaria Gremizzi
Escales des lettres, Le Castor Astral, 2013
"Souvent les choses banales sont les plus extraordinaires."
Drôle de roman.
Lily, treize ans, vit dans une toute petite ville pas loin de Milan, avec son père Ronnie et sa belle-mère Jeanne. Son salon de coiffure périclitant, Ronnie n'en a cure, il se préoccupe de soucoupes volantes. Auparavant, il avait proposé à Franz, tueur à la retraite en cavale, de loger chez eux.
Bon, dit comme ça, quoi de neuf? Justement l'écriture baroque, l'univers à côté de la plaque de la narratrice Lily, les dialogues pétillants, le choc des mots qui voisinent de façon improbable, happant le lecteur, les notes de bas de page inattendues, bref du décalé remuant les neurones mais brassant de l'émotion quand même.
Une fort jolie surprise que ce premier roman d'un italienne écrivant en français.
"Je me fatigue énormément à me reconnaître? Cela me paraît ambigu, l'effet des miroirs. Et si on me prêtait en réalité l'image de quelqu'un d'autre quand on me regarde, alors qu'en vrai, je suis totalement différente? Et si on nous prêtait, à tous, des images, alors qu'on est transparents? La vue ne serait alors qu'une très grande tromperie. La plus puissante des escobarderies. C'est probablement ainsi, mais je ne pourrais pas vous le prouver. Hé, la vue, honte à toi!
Les miroirs en tout cas sont venteux, vivants, des voyous. Il suffit de regarder la vitre de ce car. Elle absorbe goulûment les images qu'elle reflète, mélange la route à mes joues, les panneaux mon tricot, mes bagues à ses arbres. Des sémaphores me traversent le torse. On roule et les images nous suivent, moi et le chauffeur. On file mais elles nous harcèlent. J'ouvre la bouche et mes dents se changent en nuages."
Et les titres de chapitres, tels
"Des prouesses de Medina, voyante auditive à facturation directe. De la première fois de Linda avec une copie mal réussie de Patrick Swayze."
Un grand merci à l'éditeur et F D.
L'avis de Cachou
et autres saloperies
Ilaria Gremizzi
Escales des lettres, Le Castor Astral, 2013
"Souvent les choses banales sont les plus extraordinaires."
Drôle de roman.
Lily, treize ans, vit dans une toute petite ville pas loin de Milan, avec son père Ronnie et sa belle-mère Jeanne. Son salon de coiffure périclitant, Ronnie n'en a cure, il se préoccupe de soucoupes volantes. Auparavant, il avait proposé à Franz, tueur à la retraite en cavale, de loger chez eux.
Bon, dit comme ça, quoi de neuf? Justement l'écriture baroque, l'univers à côté de la plaque de la narratrice Lily, les dialogues pétillants, le choc des mots qui voisinent de façon improbable, happant le lecteur, les notes de bas de page inattendues, bref du décalé remuant les neurones mais brassant de l'émotion quand même.
Une fort jolie surprise que ce premier roman d'un italienne écrivant en français.
"Je me fatigue énormément à me reconnaître? Cela me paraît ambigu, l'effet des miroirs. Et si on me prêtait en réalité l'image de quelqu'un d'autre quand on me regarde, alors qu'en vrai, je suis totalement différente? Et si on nous prêtait, à tous, des images, alors qu'on est transparents? La vue ne serait alors qu'une très grande tromperie. La plus puissante des escobarderies. C'est probablement ainsi, mais je ne pourrais pas vous le prouver. Hé, la vue, honte à toi!
Les miroirs en tout cas sont venteux, vivants, des voyous. Il suffit de regarder la vitre de ce car. Elle absorbe goulûment les images qu'elle reflète, mélange la route à mes joues, les panneaux mon tricot, mes bagues à ses arbres. Des sémaphores me traversent le torse. On roule et les images nous suivent, moi et le chauffeur. On file mais elles nous harcèlent. J'ouvre la bouche et mes dents se changent en nuages."
Et les titres de chapitres, tels
"Des prouesses de Medina, voyante auditive à facturation directe. De la première fois de Linda avec une copie mal réussie de Patrick Swayze."
Un grand merci à l'éditeur et F D.
L'avis de Cachou
mercredi 8 mai 2013
Traduire Hannah
Traduire Hannah
Ronaldo Wrobel
Métailié, 2013
Traduit du portugais par Sébastien Roy
Brésil, Rio de Janeiro, années 30. Non, pas d'ambiance carioca, pas d'école de samba. Getulio Vargas a pris le pouvoir et comme dans toute dictature qui se respecte, l'important est de tout savoir. Voilà pourquoi Max, le petit cordonnier juif émigré de Pologne, ne désirant rien d'autre qu'une petite vie tranquille, est sommé par la police de traduire le courrier intercepté et écrit en yiddish. Entre autres, les lettres échangées par deux sœurs, Hannah et Guita. Max est attiré par Hannah et tente de faire sa connaissance.
Commence alors une série d'aventures à nombreux rebondissements (je ne peux en dire plus) qui conduira le lecteur dans les Shtetl du début du vingtième siècle, à fréquenter les polaques (prostituées) et des agents secrets, le tout dans une ambiance brésilienne chaude et colorée. J'ai notamment appris que le sud du Brésil accueillait à l'époque un million d'allemands fidèles à Hitler.
Un roman d'apprentissage amoureux plein d'humour, de nostalgie et d'une certaine philosophie de la vie.
Un extrait ici,
Merci à l'éditeur et Anne de C.ainsi que Anne-Charlotte R.
Challenge de Philippe
Ronaldo Wrobel
Métailié, 2013
Traduit du portugais par Sébastien Roy
Brésil, Rio de Janeiro, années 30. Non, pas d'ambiance carioca, pas d'école de samba. Getulio Vargas a pris le pouvoir et comme dans toute dictature qui se respecte, l'important est de tout savoir. Voilà pourquoi Max, le petit cordonnier juif émigré de Pologne, ne désirant rien d'autre qu'une petite vie tranquille, est sommé par la police de traduire le courrier intercepté et écrit en yiddish. Entre autres, les lettres échangées par deux sœurs, Hannah et Guita. Max est attiré par Hannah et tente de faire sa connaissance.
Commence alors une série d'aventures à nombreux rebondissements (je ne peux en dire plus) qui conduira le lecteur dans les Shtetl du début du vingtième siècle, à fréquenter les polaques (prostituées) et des agents secrets, le tout dans une ambiance brésilienne chaude et colorée. J'ai notamment appris que le sud du Brésil accueillait à l'époque un million d'allemands fidèles à Hitler.
Un roman d'apprentissage amoureux plein d'humour, de nostalgie et d'une certaine philosophie de la vie.
Un extrait ici,
Merci à l'éditeur et Anne de C.ainsi que Anne-Charlotte R.
Challenge de Philippe
lundi 6 mai 2013
La nuit d'Ostende
La nuit d'Ostende
Paule Noyart
le cherche midi, 2013
déjà paru en 2011 au Canada aux éditions Leméac
Belgique surtout, et un peu Europe, au cours des cinq premières décennies du 20ème siècle. Tour à tour l'on suit Delphine, calme et obéissante jeune fille devenue épouse et mère de famille dans un milieu bourgeois prospère, Irène, sa tante passionnée goûtant la vie à pleines dents et se remettant de ses erreurs éventuelles, et plus tard Odile, la fille de Delphine. Sans oublier Alma, mère de Delphine, jamais remise de ses relations avec sa propre mère, et Gabrielle, femme engagée. De beaux portraits de femmes.
La seconde guerre mondiale éclate, chacune va participer à son niveau à la lutte contre l'occupant.
Avec une fort jolie écriture, Paule Noyart campe bien ses personnages, les rend intéressants et décrit sobrement et efficacement les atmosphères. J'ai bien accroché en gros la première partie du roman, jusqu'à, patatras, la guerre. Là l'incursion de la Grande Histoire, même si j'ai appris quelques détails sur la vie en Belgique occupée, a commencé à m'ennuyer fortement (j'avais fait le même reproche à Cent ans de Wassmo, l'Histoire tue l'histoire), l'impression de trop connu déjà (je préfère les vrais documents, tant qu'à faire). C'est personnel, mais c'est mon problème quand je lis une saga, et me conduit à penser que le genre n'est pas trop ma tasse de thé (pourtant j'en ai lu; c'était avant).
Donc on a droit aux épisodes habituels dans ce type de romans se déroulant sous l'occupation allemande, je vous laisse aisément imaginer. (On n'a pas échappé non plus au grand classique de l'accouchement, "fais chauffer l'eau, etc..."). J'ai terminé ma lecture sans entrain, mon attention réveillée lorsque je retrouvais des passages axés uniquement sur la vie des nos héroïnes (là, on a des femmes vraiment attachantes). Sauf que j'ai fini par lire en diagonale le journal d'Odile, qui n'apporte pas grand chose pour mon goût, en dépit de l'évolution visible de l'écriture d'Odile, entre 10 et 20 ans.
"Si Irène s'est enamourée du portrait de Master Hare, c'est parce que le bambin de deux ans ressemble à la petite Irène qu’elle a découverte, un jour, dans un album de photographies.(...) Master Hare, c'est la jeune Irène aux cheveux dorés et à l’œil clair, la jeune Irène encore heureuse qui, découvrant qu’elle va peut-être vouloir autre chose qu'un bonheur tranquille, tend une main vers l'inconnu."
Les avis de Prospéryne,
Merci Solène!
Paule Noyart
le cherche midi, 2013
déjà paru en 2011 au Canada aux éditions Leméac
Belgique surtout, et un peu Europe, au cours des cinq premières décennies du 20ème siècle. Tour à tour l'on suit Delphine, calme et obéissante jeune fille devenue épouse et mère de famille dans un milieu bourgeois prospère, Irène, sa tante passionnée goûtant la vie à pleines dents et se remettant de ses erreurs éventuelles, et plus tard Odile, la fille de Delphine. Sans oublier Alma, mère de Delphine, jamais remise de ses relations avec sa propre mère, et Gabrielle, femme engagée. De beaux portraits de femmes.
La seconde guerre mondiale éclate, chacune va participer à son niveau à la lutte contre l'occupant.
Avec une fort jolie écriture, Paule Noyart campe bien ses personnages, les rend intéressants et décrit sobrement et efficacement les atmosphères. J'ai bien accroché en gros la première partie du roman, jusqu'à, patatras, la guerre. Là l'incursion de la Grande Histoire, même si j'ai appris quelques détails sur la vie en Belgique occupée, a commencé à m'ennuyer fortement (j'avais fait le même reproche à Cent ans de Wassmo, l'Histoire tue l'histoire), l'impression de trop connu déjà (je préfère les vrais documents, tant qu'à faire). C'est personnel, mais c'est mon problème quand je lis une saga, et me conduit à penser que le genre n'est pas trop ma tasse de thé (pourtant j'en ai lu; c'était avant).
Donc on a droit aux épisodes habituels dans ce type de romans se déroulant sous l'occupation allemande, je vous laisse aisément imaginer. (On n'a pas échappé non plus au grand classique de l'accouchement, "fais chauffer l'eau, etc..."). J'ai terminé ma lecture sans entrain, mon attention réveillée lorsque je retrouvais des passages axés uniquement sur la vie des nos héroïnes (là, on a des femmes vraiment attachantes). Sauf que j'ai fini par lire en diagonale le journal d'Odile, qui n'apporte pas grand chose pour mon goût, en dépit de l'évolution visible de l'écriture d'Odile, entre 10 et 20 ans.
Master Hare, de Joshua Reynolds, Musée du Louvre |
Les avis de Prospéryne,
Merci Solène!
vendredi 3 mai 2013
Journal des canyons
Journal des canyons
Arnaud Devillard
Le mot et le reste, 2012
Direction le sud ouest des Etats-Unis, en compagnie d'Arnaud Devillard et de sa compagne Cécile. Nourri de rock-folk (d'où des passages marrants sur son écoute au volant) et de Désert solitaire d'un certain Abbey, Arnaud Devillard va donc découvrir sans trop d'étonnement que quarante ans après, les craintes d'Abbey étaient bien fondées. Place au touriste roi. Visitor centers, parkings, shop gifts, chemins goudronnés et balisés, plateformes d'observation, hôtels, restaurants, agences de voyages, s'agglutinent tout près (mais vraiment tout près) du moindre site grandiose (les sites grandioses sont légion dans le coin).
"Edward Abbey raconte son affolement quand il apprend que le Bureau des routes publiques projette de tracer une route goudronnée dans le parc des Arches. Il pouvait retenir son souffle, ce n'était qu'un gentil début."
Tout est fait pour que le touriste soit pris en main et fasse le moins d'efforts possible. Et business is business, par exemple un million de visiteurs au parc national des Arches. En 2008. Quand Abbey y était ranger, en 1956, pas de route goudronnée, voitures interdites, 30 000 visiteurs sac au dos.
L'auteur est parfaitement conscient que lui aussi est un touriste qui suit les mêmes sentiers balisés (comment faire autrement si on veut découvrir le coin?) et parfois ressent du malaise, en particulier en visitant des villages indiens.
Cependant, quels coins fabuleux! Durant ma lecture j'avais les images plein la tête. Même si depuis 1995, date d'un voyage par là-bas, cela a dû changer, et pas en s'améliorant.
On en parle : La cause littéraire, Dominique, Chinouk,
Arnaud Devillard
Le mot et le reste, 2012
Direction le sud ouest des Etats-Unis, en compagnie d'Arnaud Devillard et de sa compagne Cécile. Nourri de rock-folk (d'où des passages marrants sur son écoute au volant) et de Désert solitaire d'un certain Abbey, Arnaud Devillard va donc découvrir sans trop d'étonnement que quarante ans après, les craintes d'Abbey étaient bien fondées. Place au touriste roi. Visitor centers, parkings, shop gifts, chemins goudronnés et balisés, plateformes d'observation, hôtels, restaurants, agences de voyages, s'agglutinent tout près (mais vraiment tout près) du moindre site grandiose (les sites grandioses sont légion dans le coin).
"Edward Abbey raconte son affolement quand il apprend que le Bureau des routes publiques projette de tracer une route goudronnée dans le parc des Arches. Il pouvait retenir son souffle, ce n'était qu'un gentil début."
Tout est fait pour que le touriste soit pris en main et fasse le moins d'efforts possible. Et business is business, par exemple un million de visiteurs au parc national des Arches. En 2008. Quand Abbey y était ranger, en 1956, pas de route goudronnée, voitures interdites, 30 000 visiteurs sac au dos.
L'auteur est parfaitement conscient que lui aussi est un touriste qui suit les mêmes sentiers balisés (comment faire autrement si on veut découvrir le coin?) et parfois ressent du malaise, en particulier en visitant des villages indiens.
Cependant, quels coins fabuleux! Durant ma lecture j'avais les images plein la tête. Même si depuis 1995, date d'un voyage par là-bas, cela a dû changer, et pas en s'améliorant.
Delicate Arch |
Canyonlands |
On en parle : La cause littéraire, Dominique, Chinouk,
mercredi 1 mai 2013
Comment trouver l'amour à cinquante ans quand on est parisienne
Comment trouver l'amour à cinquante ans quand on est parisienne (et autres questions capitales)
Pascal Morin
la brune au Rouergue, 2013
190 pages qu'on ne lâche pas
Un titre pareil ne se refuse pas, surtout lorsque (le lendemain seulement) on réalise qu'il va convenir à un challenge...
Catherine Tournant enseigne les lettres dans un lycée de banlieue mais habite à Paris intra-muros. Elle connaît peu le quotidien de ses élèves, mais c'est une passionnée qui tente de les tirer vers le haut. Le roman débute par l'enterrement de la mère de l'une d'elles, Natacha Jackowska, et le puzzle va se mettre en place, les fils vont se relier. Il est question d'amour, bien sûr, mais aussi de racines africaines ou provinciales, de préjugés sociaux et racistes, au travers des interrogations de chaque personnage; c'est souvent fin et bien observé. Les parisiens y trouveront aussi écho à leurs ressentis, éventuellement. Le "capitales" du titre aurait un double sens?
Un drôle de roman qui à la fois nous distancie des personnages, toujours nommés par leur nom complet, et nous fait connaître leurs pensées les plus secrètes. Vraiment pas mal du tout. Je l'ai dévoré. Maintenant, lisez-le!
Edit au moment de lancer ce billet : oui, Pascal Morin est lui aussi professeur de Lettres dans le 93, cela ne m'étonne pas, ses façons de parler de l'enseignement actuel font tilt et on sent le vécu. Ne craignez rien, cela parle aussi d'autres sujets!
Les avis chez babelio, et cathulu
Et voici réalisé le challenge de Philippe, avec comme contrainte
Pascal Morin
la brune au Rouergue, 2013
190 pages qu'on ne lâche pas
Un titre pareil ne se refuse pas, surtout lorsque (le lendemain seulement) on réalise qu'il va convenir à un challenge...
Catherine Tournant enseigne les lettres dans un lycée de banlieue mais habite à Paris intra-muros. Elle connaît peu le quotidien de ses élèves, mais c'est une passionnée qui tente de les tirer vers le haut. Le roman débute par l'enterrement de la mère de l'une d'elles, Natacha Jackowska, et le puzzle va se mettre en place, les fils vont se relier. Il est question d'amour, bien sûr, mais aussi de racines africaines ou provinciales, de préjugés sociaux et racistes, au travers des interrogations de chaque personnage; c'est souvent fin et bien observé. Les parisiens y trouveront aussi écho à leurs ressentis, éventuellement. Le "capitales" du titre aurait un double sens?
Un drôle de roman qui à la fois nous distancie des personnages, toujours nommés par leur nom complet, et nous fait connaître leurs pensées les plus secrètes. Vraiment pas mal du tout. Je l'ai dévoré. Maintenant, lisez-le!
Edit au moment de lancer ce billet : oui, Pascal Morin est lui aussi professeur de Lettres dans le 93, cela ne m'étonne pas, ses façons de parler de l'enseignement actuel font tilt et on sent le vécu. Ne craignez rien, cela parle aussi d'autres sujets!
Les avis chez babelio, et cathulu
Et voici réalisé le challenge de Philippe, avec comme contrainte
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