Les nigauds de l'oubli
et autres saloperies
Ilaria Gremizzi
Escales des lettres, Le Castor Astral, 2013
"Souvent les choses banales sont les plus extraordinaires."
Drôle de roman.
Lily, treize ans, vit dans une toute petite ville pas loin de Milan, avec son père Ronnie et sa belle-mère Jeanne. Son salon de coiffure périclitant, Ronnie n'en a cure, il se préoccupe de soucoupes volantes. Auparavant, il avait proposé à Franz, tueur à la retraite en cavale, de loger chez eux.
Bon, dit comme ça, quoi de neuf? Justement l'écriture baroque, l'univers à côté de la plaque de la narratrice Lily, les dialogues pétillants, le choc des mots qui voisinent de façon improbable, happant le lecteur, les notes de bas de page inattendues, bref du décalé remuant les neurones mais brassant de l'émotion quand même.
Une fort jolie surprise que ce premier roman d'un italienne écrivant en français.
"Je me fatigue énormément à me reconnaître? Cela me paraît ambigu, l'effet des miroirs. Et si on me prêtait en réalité l'image de quelqu'un d'autre quand on me regarde, alors qu'en vrai, je suis totalement différente? Et si on nous prêtait, à tous, des images, alors qu'on est transparents? La vue ne serait alors qu'une très grande tromperie. La plus puissante des escobarderies. C'est probablement ainsi, mais je ne pourrais pas vous le prouver. Hé, la vue, honte à toi!
Les miroirs en tout cas sont venteux, vivants, des voyous. Il suffit de regarder la vitre de ce car. Elle absorbe goulûment les images qu'elle reflète, mélange la route à mes joues, les panneaux mon tricot, mes bagues à ses arbres. Des sémaphores me traversent le torse. On roule et les images nous suivent, moi et le chauffeur. On file mais elles nous harcèlent. J'ouvre la bouche et mes dents se changent en nuages."
Et les titres de chapitres, tels
"Des prouesses de Medina, voyante auditive à facturation directe. De la première fois de Linda avec une copie mal réussie de Patrick Swayze."
Un grand merci à l'éditeur et F D.
L'avis de Cachou
et autres saloperies
Ilaria Gremizzi
Escales des lettres, Le Castor Astral, 2013
"Souvent les choses banales sont les plus extraordinaires."
Drôle de roman.
Lily, treize ans, vit dans une toute petite ville pas loin de Milan, avec son père Ronnie et sa belle-mère Jeanne. Son salon de coiffure périclitant, Ronnie n'en a cure, il se préoccupe de soucoupes volantes. Auparavant, il avait proposé à Franz, tueur à la retraite en cavale, de loger chez eux.
Bon, dit comme ça, quoi de neuf? Justement l'écriture baroque, l'univers à côté de la plaque de la narratrice Lily, les dialogues pétillants, le choc des mots qui voisinent de façon improbable, happant le lecteur, les notes de bas de page inattendues, bref du décalé remuant les neurones mais brassant de l'émotion quand même.
Une fort jolie surprise que ce premier roman d'un italienne écrivant en français.
"Je me fatigue énormément à me reconnaître? Cela me paraît ambigu, l'effet des miroirs. Et si on me prêtait en réalité l'image de quelqu'un d'autre quand on me regarde, alors qu'en vrai, je suis totalement différente? Et si on nous prêtait, à tous, des images, alors qu'on est transparents? La vue ne serait alors qu'une très grande tromperie. La plus puissante des escobarderies. C'est probablement ainsi, mais je ne pourrais pas vous le prouver. Hé, la vue, honte à toi!
Les miroirs en tout cas sont venteux, vivants, des voyous. Il suffit de regarder la vitre de ce car. Elle absorbe goulûment les images qu'elle reflète, mélange la route à mes joues, les panneaux mon tricot, mes bagues à ses arbres. Des sémaphores me traversent le torse. On roule et les images nous suivent, moi et le chauffeur. On file mais elles nous harcèlent. J'ouvre la bouche et mes dents se changent en nuages."
Et les titres de chapitres, tels
"Des prouesses de Medina, voyante auditive à facturation directe. De la première fois de Linda avec une copie mal réussie de Patrick Swayze."
Un grand merci à l'éditeur et F D.
L'avis de Cachou
une italienne qui écrit en français ? Je suis toujours fascinée par ces auteurs qui sont passés d'une langue à l'autre
RépondreSupprimerEt en maniant joliment la langue, en plus! Je crois qu'elle parle encore d'autres langues...
SupprimerBaroque, étrange? A tenter!
RépondreSupprimerComplètement à tenter, si tu aimes les expériences (mais ça se lit bien)
SupprimerIl y a des extraterrestres ou pas au final ? :-)
RépondreSupprimerTsst! Il y a le rayon d'une boîte de nuit, déjà, pour le reste, pas de petits hommes verts...
Supprimerje suis intéressée mais .. peut être pas complètement conquise par ton billet, ce qui me plaît beaucoup c'est le passage d'une langue à une autre
RépondreSupprimerLuocine
Ces auteurs qui écrivent dans une autre langue que leur maternelle fascinent beaucoup, en effet. Elle joue sur la langue de façon intéressante et rafraîchissante, finalement.
SupprimerOuuh je vois plein de qualificatifs qui me parlent. Le titre est assez bavard sur l'univers de l'auteure d'ailleurs. A voir.
RépondreSupprimerComme c'est court, je pense que tu pourrais caser cette lecture, tout à fait dans tes cordes...
SupprimerIlaria Gremizzi connaît effectivement d'autres langues, elle parle aussi le russe et l'anglais. Sa façon d'écrire en français est fascinante. Comme son univers. J'ai publié de nombreuses fois déjà des écrivains dont le français n'est pas (ou pas exclusivement) la langue maternelle. Moi, ça me passionne. Peut-être parce que la langue maternelle de mon père était l'allemand et celle de ma mère le wallon picard, et que j'ai grandi à Bruxelles, où l'on parle toutes sortes de langues.
RépondreSupprimerEn septembre, je publie Verena Hanf, qui écrit en français et qui d'origine allemande par son père, égypto-libanaise par sa mère.
Ah je voulais vous remercier par mail, mais vous me devancez! Je suis ravie de découvrir des auteurs dont le français n'est pas la langue maternelle, mais qui l'utilisent -avec brio et inventivité- pour écrire...
SupprimerQue de tentations dans cet article du titre au baroque, à la couverture, tout en fait
RépondreSupprimerUne fois chez moi, il a vite été lu, j'adore ces romans complètement différents et inattendus.
SupprimerUne découverte intrigante. J'y jetterais bien un œil à l'occasion.
RépondreSupprimerMa foi, ça devrait te plaire...
SupprimerJe dois etre fatigué par le beau temps de ces vacances, mais là j'accroche absolument pas.
RépondreSupprimerQuel beau temps? T'es dans l'Académie de la Réunion, Guyane ou Antilles, là, à mon insu? ^_^
SupprimerCela a l'air très intéressant au niveau du style, poétique et drôle.
RépondreSupprimerFort intéressant, n'est ce pas? Cette (jeune je suppose) personne a de l'avenir, j'espère!
Supprimerre test
RépondreSupprimerlystig
J'ai failli virer ton commentaire dans les spams, la miss.
Supprimerre re test
RépondreSupprimerHeureusement je n'étais pas endormie.
SupprimerOui, j'ai vu sur Facemachin que grâce à Ys tu as apprivoisé la bête.
Me reste aussi à trouver un substitut à GR
J'ai beaucoup l'odeur de la morue en vrai ! ;-)
RépondreSupprimerJ'aime aussi la brandade, ou alors ces recettes portugaises, miam!
SupprimerRôooo oui les recettes portugaises ! Pendant les vacances de Pâques, à Lisbonne, je me suis régalée avec la morue !
SupprimerParfois un peu lourd tout ça, mais drôlement bon...
SupprimerCela semble sortir des sentiers battus !
RépondreSupprimerComplètement, tout en racontant une histoire assez classique si on résume simplement. J'ai beaucoup aimé!
SupprimerJe vote pour le décalé ! ;-)
RépondreSupprimerMoi aussi! Dans les spectacles aussi, j'aime le décalé...
SupprimerLes titres sont fantasques et donnent envie d'aller plus loin. Merci pour la découverte !
RépondreSupprimerIl n'y a pas que le titre qui est fantasque, le contenu n'est pas mal non plus...
SupprimerIntriguant.... Donc pourquoi pas ! Je note.
RépondreSupprimerTu découvriras une écriture qui sort du lot.
SupprimerMais il semble génial !
RépondreSupprimerMeuh oui, c'est différent, décalé, et pas mal du tout!
Supprimerje me dis "pourquoi pas!" bonne soirée!
RépondreSupprimerLa soirée fut bonne (à l'opéra!!!)
SupprimerTous les titres de chapitres sont à rallonge ?
RépondreSupprimerOui, les titres de chapitre sont du même genre, comme par exemple "De la façon maladroite dont mon père m'ouvrit le tiroir de ses secrets et d'un sandwich légendaire"
SupprimerJ'avais loupé cet article (je commence seulement à osculter mon Google Reader après un retour de courts congés). Les titres à rallonges, ils sont vraiment bons, je les ai adorés ^_^.
RépondreSupprimerGoogle reader va disparaître, ça va être dur... Même avec Feedly, j'ai du mal, et finalement suis toujours avec GR.
SupprimerOui, vraiment un chouette roman, frais et surprenant, une belle utilisation des mots;
Aujourd'hui j'ai lu le billet de Brize, elle a mis quatre parts de tarte, c'est dire!
J'abdique... une fois de plus !
RépondreSupprimerYes! De la part d'une lectrice tout terrain et ouverte aux expériences, cela ne m'étonne pas!
SupprimerSur ma PAL. Suis très intriguée... donc je t'ai lue en diagonale !
RépondreSupprimerTu as raison de réserver une découverte totale de ce roman! C'est son charme de garder la surprise. N'attends pas trop!
SupprimerJ'aime beaucoup l'extrait! Je note!
RépondreSupprimerUn cas où un extrait est finalement le plus parlant!
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