Protocole gouvernante
Guillaume Lavenant
Rivages, 2019
Un premier roman narré comme un protocole justement, élaboré par Lewis, s'adressant avec 'vous' et au futur à la protagoniste principale, qui vient d'être engagée comme gouvernante dans une famille bourgeoise aisée. Que cherche-t-elle au juste? Pourquoi certains agissements à la maison ou avec la petite Elena? Quel est ce mystérieux groupe qui la guide? D'emblée c'est fascinant, le lecteur veut savoir, et quand l'écriture n'a guère d'aspérités il file vite sur les pages, captant les informations. J'ai lu en diagonale les passages relatifs à la série télé visionnée par les deux femmes (ai-je vraiment raté quelque chose?) et foncé vers la fin, oscillant entre le 'pas mal, original, bien goupillé' et le 'tout ça pour ça?', entre 'tiens un peu d'imaginaire?' et 'un zeste de gilets jaunes?'.
Une fin rapide, ai-je lu dans un avis Goodreads, exact, mais un roman à découvrir, histoire de pouvoir en discuter, y compris proposer des hypothèses, en tout cas il ne laisse pas indifférent. Une bonne pioche de la rentrée.
Les avis du bouquineur,
jeudi 26 septembre 2019
jeudi 19 septembre 2019
Francis Rissin
Martin Mongin
Tusitala, 2019
Ce (premier) roman fut repéré sur le blog de Nicole puis celui de Papillon, et cela suffisait à me tenter. Surtout qu’elles n'en disaient pas trop, se contentant de tenter avec des histoires de neurones grésillant de plaisir ou pétillant (et je confirme que les miens furent aussi à la fête), et de donner comme références Antoine Bello ou le Binet de La septième fonction du langage. Me voici encore bien d'accord, si l'on considère l'originalité de la forme, le côté jubilatoire, l'écriture fluide, l'imagination sans faille, le sujet sans autofiction aucune (ouf!), l'ambiance 'tu tourneras les pages'. J'ajouterai juste que ça m'a aussi fait penser, dans le genre bluffant, à Roman fleuve d'Antoine Piazza.
Mais qui est donc ce Francis Rissin, dont le nom apparaît subitement sur des affiches collées nuitamment dans les moindres villages français? Un candidat à quelque chose? Un homme providentiel? Onze chapitres vont en dévoiler un peu, sans trop de chronologie, laissant parler différentes voix pas forcément en accord, pour un tout vertigineux. Rien que le premier texte, une conférence de séminaire dont l'auteur narre sa recherche frustrée d'un livre n'existant probablement pas, est déjà un grand moment de lecture! Ensuite, hé bien, le lecteur est bien baladé, de textes fascinants en textes quasi hallucinés. Une fête au centre Pompidou, une prison de haute sécurité et sa guillotine, voilà des moments inoubliables. Mais faut-il prendre pour argent comptant les récits autour de Francis Rissin? L'on peut y détecter une quasi hagiographie, voire des tournures des Évangiles ou de l'Ecclésiaste... L'on flirte parfois avec l'imaginaire.
Le tout -le début du moins- se déroule dans une monde qui ressemble fortement au notre, avec ses imperfections, ses privilégiés, ses attentes frustrées. Faut-il un homme fort à la Napoléon ou De Gaulle? Voire un dictateur?
Bref, jetez-vous sur ce roman ! Je ne dirais pas Votez Francis Rissin, parce que, comme vous le découvrirez au cours de la lecture, (mais chut).
(je continue à lever le pied côté blog, mais quand on a des chouettes lectures, difficile de laisser passer)
Inscription à :
Articles (Atom)