Je te suivrai en Sibérie
Irène Frain
Paulsen, 2019
Dans un coin de ma tête git le souvenir du Musée des Décembristes à Irkoutsk et j’imaginais déjà l'héroïne de Je te suivrai en Sibérie dans un tel décor. Tout faux, je crois qu'elle n'y a pas mis les pieds, dans cette demeure.
Mais l'histoire narrée par Irène Frain, sur la base de documents, y compris les souvenirs de Pauline écrits par sa fille Olga, se lit comme un roman et est vraiment incroyable! Et pourtant...
Une petite française sous la coupe d'une mère intraitable et égoïste, qui s'en affranchit et part en Russie comme vendeuse de mode. Ce sont les années 1820, elle rencontre un bel aristocrate russe, et bingo! Mais Ivan fait partie d'un complot contre le tsar, et bien des survivants seront déportés en Sibérie. La-bas, au delà du lac Baïkal, sans espoir de retour.
Pauline remue ciel et terre pour retrouve Ivan là-bas, ils se marieront et auront plein d'enfants. Sept autres épouses de conjurés y seront aussi, pour certaines ayant dû laisser un enfant derrière elles, comme Pauline. Il en a fallu du courage, de l'abnégation, de la passion, de la ténacité! Pour des dizaines d'années, d'ailleurs.
Oubliez le musée en haut de billet, là-bas c'étaient des cabanes, une vie dure, et le froid, terrible!
Joliment écrit, sans tralala romantique. N'ayant pas hésité à se rendre sur place (merci le Transsibérien) Irène Frain se base sur les documents, met parfois son grain de sel en donnant son opinion, mais quand elle ne sait pas, elle n'invente pas. Car Pauline n'a pas tout raconté, bien sûr. On sait cependant qu'elle garde une dent contre Dumas, qui a écrit son histoire, très très romancée voire fausse.