La réparation du monde
Slobodan Snajder
Liana Levi, 2021
Traduit par Harita Wybrands
Bien sûr ce n'est pas un joueur de flute qui, en 1770, a entrainé à sa suite de pauvres paysans survivant mal en Souabe pour les conduire, via un Danube tumultueux parfois, en Transsylvanie où l'herbe était garantie plus verte. L'impératrice Marie-Thérèse en avait décidé, et qu'on lui obéisse! Parmi eux Georg Kempf, l'ancêtre du narrateur.
Puis grand saut dans le temps, et là un certain Hitler réalise que ces Volksdeutsche, d'origine allemande vivant en Slavonie / Croatie feraient très bien dans les Waffen-SS. Certains y vont sans problème, d'autres, comme Georg/Djuka Kempf, né en 1919 et père du narrateur, est un 'volontaire-forcé'. Le voilà arrivé en Pologne, pas trop sûr d'en sortir vivant, en tout cas tâchant de ne pas se faire remarquer. Son refus de fusiller des civils va l'entrainer ans toutes sortes d'aventures, et donner l'occasion de se frotter à toutes sortes d'opinions et peuples, frôler la mort, rencontrer le juif errant.
Je ne divulgache rien, car des compléments dans la narration dus à la plume du fils de Georg, encore à naître (ce sera chose faite après la fin de la seconde guerre mondiale) nous font part de son inquiétude à l'idée de ne pas naitre, ses deux parents étant -chacun de leur côté- pris dans la tourmente. Une très belle idée qui dynamise bien le roman et apporte un peu de légèreté.
Le père donc, notre héros, va épouser la mère, qui elle a vécu une guerre active. Entre son mari qui s'adonne à la poésie et elle qui ne pense qu'au parti, cela devient vite compliqué. Surtout dans une Yougoslavie qui va connaître explosion et guerre.
J'avoue ne pas connaître toute l'Histoire de ces coins là, et les noms des différentes factions, mais peu importe, l'écriture vive non dénuée d'ironie tragi-comique de l'auteur permet de bien suivre. Une belle découverte pour moi.
Lecture commune avec
Avis babelio