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Affichage des articles du juillet, 2016

Ils savent tout de vous

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Ils savent tout de vous Mindreader Iain Levison Liana Levi, 2015 Traduit par Fanchita Gonzalez Batlle Snowe est un flic de base sans signe particulier, jusqu'au jour où il s'aperçoit qu'il lit dans les pensées. Bien pratique pour détecter les mensonges de suspects, gagner du temps et l'admiration de ses chefs, mais gênant de connaître à longueur de journée la vie intérieure de ses collègues. Même pour draguer, ce n'est pas forcément un plus. Ailleurs aux Etats Unis, Brooks Denny attend la mort dans le couloir de la mort, amassant une jolie somme au poker, bien aidé par sa lecture dans les pensées, eh oui, lui aussi , sauf qu'il a atteint un niveau supérieur. Son talent aiderait bien la mystérieuse Terry, bossant pour une mystérieuse organisation (le FBI), dont les pensées ne peuvent être lues par Denny (et c'est bien dommage). Bien évidemment, sinon il n'y aurait pas de roman, Denny accepte de se rendre à New York, et rien ne se passe comme pr

Hélène

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Hélène Raymonde Vincent Collection voyage immobile Christian Pirot Achevé d'imprimer le 13 novembre 1991 d'après le manuscrit original conservé à la BM de La Châtre (Indre)(hé oui!) Cela m'étonnerait fort que vous connaissiez le nom de Raymonde Vincent . Née en 1908 à Luant (près de Châteauroux), dans une famille de cultivateurs, à 17 ans elle monte à Paris, rencontre Albert Béguin (écrivain, critique et éditeur suisse) qu'elle épouse en 1929. Elle s'intéresse à la peinture, la musique, le théâtre, écrit des romans dont Campagne (prix Femina 1937) et Hélène, paru après sa mort en 1985 à Saint-Chartier (oui, pas loin de Nohant). Il était donc normal que je m'intéresse à une Berrichonne pur jus , en toute objectivité tout de même (si ç'avait été illisible j'aurais laissé). Une biographie par Rolland Hénault, intitulée Raymonde Vincent, Chrétienne et libertaire, est parue en 2006. Je l'avais oublié, mais ce titre parfait permet de comprendre

La planète des sages

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La planète des sages Encyclopédie mondiale des philosophes et des philosophies (tome 1) Jul et Charles Pépin Dargaud, 2011 "Yes we kant! " Comme bien des gens j'ai officiellement arrêté la philosophie au lycée après un an en Terminale et une note pas si mauvaise au bac (je n'en suis pas encore revenue), mais le rayon philosophie de ma bibliothèque perso est quand même un peu rempli (plutôt PAL d'ailleurs) Alors quand on m'a proposé une approche abordable avec à droite Charles Pépin pour un digest sur un auteur et surtout à gauche une planche de Jul relative au même auteur, j'ai dit à mon bibliothécaire 'tope là!, c'est vendu!' La philosophie demeure la philosophie, quand même, mais là c'est plus digeste (ne pas excéder plus de trois ou quatre philosophes à la suite, non plus). Après Descartes tentant de monter une étagère Ikea (suivre bêtement la notice sans trop penser), voici Montaigne sur un site de rencontres. et Volt

Le grand n'importe quoi

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Le grand n'importe quoi J.M. Erre Buchet Chastel, 2016 Avec un titre pareil, ceux qui connaissent J.M. Erre se disent : "enfin il avoue!". Car ses romans précédents ont déjà un joyeux  côté foutraque -parfaitement maîtrisé cependant- et ce nouvel opus ne dépare pas l'ensemble. Avec comme à l'ordinaire du fond sérieux, cette fois la science fiction, domaine cher à son coeur, on le sent. Kafka et Beckett en référence, ça calme les récalcitrants. Faut-il vraiment raconter l'histoire? Allez, il y a de la soucoupe volante, des extra-terrestres, des culturistes, deux auteurs de science fiction, deux piliers de bar. Unité de lieu : un village perdu. Unité de temps? Heu, oui, un peu trop quand même (je n'en dirai pas plus) Les amateurs se réjouiront de la présence du nombre quarante-deux, de toute façon les clins d’œil aux oeuvres de SF sont nombreux. Comme d'habitude, l'auteur manie l'humour (jamais méchant) et un poil brindzingue, et sait

Le secret de la manufacture des chaussettes inusables

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Le secret de la manufacture des chaussettes inusables The truth according to us Annie Barrows NiL, 2015 Traduit par Claire Allain et Dominique Haas Allez, si Annie Barrows n'avait pas co écrit Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, roman que j'ai bien aimé, aurait-on traduit ainsi le titre d'origine? Ou bien surfe-t-on sur la vague des titres à rallonge? Quoiqu'il en soit, cette manufacture existe quand même dans le roman... Allez, s'il ne s'agissait pas d'ajouter une (grosse) pierre au challenge pavé de l'été chez Brize , aurais-je lu les 616 pages ou bien me serais-je contentée comme (trop) souvent au bout de 100 voire 300 pages d'aller zieuter la fin et passer à un autre livre? Possible... Allez, je suis sympa, je vous parle de l'histoire. A Macedonia, Virginie Occidentale, en 1938, l'été est très chaud, très moite. Le thé glacé coule à flot, l'alcool un peu moins visiblement (on est en zone alcool

Vivre ses désirs, vite!

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Vivre ses désirs, vite! Sophie Cadalen Bernadette Costa-Prades Philippe Rey, 2016 Présentation de l'éditeur : "Ah ! Le désir... Notre époque n'a que ce mot à la bouche, mais qu'entend-elle par là ? Une envie de café apporté par le séduisant George Clooney ? Le désir sexuel qui envahit les magazines dès que pointent les premiers rayons du soleil ?  Le désir ici évoqué est cette énergie qui nous agite, nous enthousiasme, nous donne le sentiment d'être vivant. C'est lui qui nous rend créatif, inventif, audacieux dans tous les domaines. Il n'a rien à voir avec les objets de consommation, même s'il ne les condamne pas. Sa quête hante le bureau du psychanalyste, sans qu'il en soit attrapé : le désir n'est jamais figé. Sa grâce est d'être mobile, inattendu, sans cesse à conquérir. Autant de dimensions qui le font passionnant. Mais le désir nous effraie, nous craignons qu'il nous déborde, et nous nous employons à lui tenir les rênes s

Retour à Oakpine

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Retour à Oakpine Return to Oakpine Ron Carlson Gallmaeister, 2016 Traduit par Sophie Aslanides Oakpine, son lycée, son équipe de football (américain), petite ville classique du fin fond du Wyoming où tout le monde se connaît et se souvient de vous depuis l'enfance, y compris ce que vous aimeriez avoir oublié. Frank n'en a pas bougé, Craig y est revenu après quelques années; après un divorce, Mason réapparaît pour mettre en vente la maison de ses parents, puis découvre le bonheur du bon bricolage avec Craig. Jimmy , lui, effectue un dernier voyage : ayant connu le succès à New York comme écrivain, gravement malade, le voilà obligé de se réfugier chez ses parents pour y vivre ses dernières semaines. Ces quatre ex copains de lycée avaient aussi formé un groupe très très local et sans avenir, mais les guitares n'ont pas été jetées... Un automne dans le Wyoming, où l'on suit ces amis, leurs compagnes, quelques jeunes aussi, voilà qui est simple, presque atten

Retour au 87ème district

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Je cite Jérôme (tu me permets) dans un commentaire récent: " Je ne suis pas fan de polar mais McBain est bien plus qu'un auteur de polar." Jérôme a TOUT compris! "Lundi matin arriva. Il arrive toujours. Le lundi matin, on se réveille, on examine l'existence  telle  qu'elle se présente, et on trouve qu'elle se présente mal. Le lundi est comme ça, c'est la nature de la bête. Le lundi devrait être un commencement, quelque chose comme un nouvel an à la  petite  semaine. Mais pas du tout. Le lundi est invariablement un sale jour. On devrait interdire le lundi." Si vous pensez "quézaco 87ème district", ma mission ce matin est toute trouvée... Parce qu'il est grand grand temps  que vous fassiez connaissance de la brigade du 87ème district dans la ville tentaculaire d'Isola imaginée par Ed McBain. Ecrits entre 1956 et 2005, les 53 romans en tout suivent la vie d'une brigade de policiers. Il n'est bien évidemment pas ques

Incontournables du polar

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De l'autre côté de l'Atlantique paraissent ou ont paru des bouquins absolument parfaits en cas de panne de lecture, de week end pluvieux, de rendez-vous médical ou de long voyage. Les pages qui se tournent toutes seules... Un must, un incontournable, c'est le 87ème district d'Ed McBain . Qui vaut bien un autre billet à lui tout seul! Pour l'instant, voyons Connelly et Westlake . Les dieux du verdict The gods of guilt Mickael Connelly Calmann Lévy, 2015 Traduit par Robert Pépin Lire Connelly c'est pour moi l'assurance d'une histoire sans temps morts, sans détails trop gore, quelques méchants, quelques gentils mais pas tant que ça, en tout cas cabossés. Cette fois pas d' Harry Bosch , alors c'est Mick Haller, son demi-frère, qui s'y colle. Avocat, il doit d'abord défendre son client (innocent ou pas) mais aussi enquêter pour le tirer d'affaire. Il me semble que c'est aux Etats-Unis que c'est ainsi, en France ce n&

Ultime partie

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Ultime partie Marc Dugain Gallimard, 2016 Il n'était pas question de rater la lecture du dernier tome de la trilogie (je copie mes avis sur les deux premiers, L'emprise et Quinquennat (parus en poche) pensant su'ils ne contiennent pas trop de spoilers. Mais voilà le problème : ne lire qu'Ultime partie serait dommage (bien que les rappels nécessaires aux p'tits nouveaux et aux anciens à mémoire courte soient habilement insérés) et je suis bien consciente qu'à imposer TROIS romans d'un coup, ça va hurler! Dugain possède une écriture ciselée, dégraissée. Les chapitres courts s'intéressent aux différents protagonistes. Je ne dirai pas que se plonger dans les magouilles politico-économiques et les coups fourrés des barbouzes soit ma tasse de thé quotidienne, mais c'est tellement passionnant ici! Dugain arrive à donner à tous une touche d'humanité (pour certains, elle est très très cachée, j'avoue) et, ouf pour le lecteur sensible, à