La route des Gitans
Miguel Haller
Ginkgo éditeur, 2019
Préface de Joseph Joffo
L'auteur, issu de deux cultures, nomade et sédentaire, parle de Gitans, qu'ils se déplacent Europe du nord ou du sud, je ne vais donc pas détailler ou discuter les différentes dénominations. En tout cas les Gitans sont les héros de cette histoire, un peu moins méconnus quand on l'a lue. Elle se déroule dans la première moitié du 20è siècle, et leur mode de vie a vraisemblablement changé nos jours. Plus de verdines mais de modernes caravanes. Dans mon enfance je me souviens de ces roulottes, stationnant régulièrement sur un terrain, lequel est aujourd'hui une 'aire de passage' pour 'gens du voyage', mais dans la réalité c'est quasi permanent, au grand dam d'un partie des habitants de la ville, chouinant à cause de l'accumulation de ferraille. Les réunions locales avant élections municipales sont souvent l'occasion d'y aller très fort dans les propos...
Dans le clan de Bolochka la vie s'écoule, l'on vit dans l'ignorance de la grande histoire et des frontières. L'on ne sait ni lire ni écrire, mais l'on parle plusieurs langues. Musique, danse, animaux dressés, sans doute vannerie, colportage, et braconnage, ainsi que travaux des champs chez les paysans, cela aurait pu durer encore, mais le régime nazi a voulu se débarrasser de ce peuple.
L'auteur conte l'histoire d'amour assez improbable de Sara et Franz, tragique forcément. Peu importe s'ils ont réellement existé, en tout cas la vie des nomades est bien documentée et expliquée, ainsi que la vie dans la 'grande' Allemagne des années 40.
C'est surtout l'occasion de savoir que des centaines de milliers d'hommes, femmes et enfants ont péri dans les camps de concentration, lors de ce génocide souvent oublié...
"On ne connaît pas exactement le nombre de Tsiganes tués au cours de la Shoah. Bien que des chiffres ou des pourcentages précis ne puissent pas être vérifiés, les historiens estiment que les Allemands et leurs alliés auraient exterminé environ 25% des Tsiganes européens. Sur un peu moins d'un million de Tsiganes vivant en Europe avant la guerre, jusqu'à 220 000 auraient ainsi été tués par les Allemands et leurs partenaires de l'Axe."
Avis babelio,
Du même auteur, pour continuer à voyager avec cette communauté:
Le dernier voyage à Venise
Miguel Haler
Ginkgo, 2022
Dans les années 60 près de Lyon, le vieux Sylvano, brocanteur récupérateur avec sa charrette, vit tranquillement dans sa cabane sans confort, cultivant son petit jardin. C'est son petit-fils Gaston qui raconte, aidant le grand-père et allant récupérer quelques pièces en grattant sa guitare dans les cafés.
Hélas, un genre de vie qui va devoir disparaître, car les terrains sont convoités par des promoteurs. Suite à un événement inattendu, voilà grand père et petit-fils partant mener la grande vie (puis la moins grande) à Venise, lieu natal de Sylvano.
J'ai beaucoup aimé cette histoire bourrée d'énergie, avec le personnage haut en couleurs et vraiment sympathique de Sylvano.
Deux lectures dans le cadre de
et de
Merci à Nathalie qui signale un podcast de France Culture.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-resistances-tsiganes
Maryline parle d'une artiste rom qui a connu les camps.