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Affichage des articles du mars, 2016

Week end pascal (et royal)

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Direction Versailles avec le début des grandes eaux musicales , occasion de s'en mettre plein les yeux et les oreilles (Charpentier, Rameau et autres), au cours de deux heures de déambulation. Un ensemble récent Pour couper l'eau, c'est comme à l'époque! Le tout manquait un peu de soleil et de feuillage, mais même ainsi c'était épatant, et je recommande cette promenade (bien sûr il en reste plein à voir!) Mais là n'était pas le but de ma venue à Versailles, car la chapelle royale m'attendait. On ne se refuse rien, quoi. Pour Pâques, quoi de mieux que la Passion selon Saint Matthieu (de Bach what else), avec des interprètes haut de gamme? Samedi, trois heures de pur bonheur. Disponible en replay sur culture box jusqu'en septembre 2016, je dis ça je dis rien (au début un motet d'un autre compositeur, ne pas s'étonner). L'ensemble Pygmalion sous la direction de Raphaël Pichon, rien à critiquer, et solistes à la hauteur.

Un bon garçon

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Un bon garçon The good son Paul McVeigh Philippe Rey, 2016 Traduit par Florence Lévy-Paoloni Mickey, un jeune irlandais dans le Belfast des années 80, est vraiment le bon brave gamin. Mais sa vie n'est pas un long fleuve tranquille. Il espérait entrer dans une grammar school où être bon élève le fondrait dans la masse, hélas il va devoir effectuer sa rentrée à St Gabriel, fréquenté par son grand frère et les autres garçons du coin. Garçons n'étant pas ses amis, car ce jeune rêveur n'est pas encore bien sorti de l'enfance, il adore sa petite soeur et vénère sa mère, qui pourtant n'est pas avare de claques et reproches. Une mère courage peinant à joindre les deux bouts, et pas vraiment aidée par une brute de mari alcoolique. Mickey n'a pas le droit de sortir de son quartier, sorte de poche catholique insérée au milieu de quartiers protestants, où interviennent régulièrement des soldats anglais. L'auteur a bien rendu la fraîcheur de son jeune héros,

Crossing to safety (En lieu sûr)

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Crossing to safety (En lieu sûr) Wallace Stegner Modern Classics, 2013 Première parution 1987 Je sens que je vais perdre toute crédibilité en proposant (encooooore!) un coup de cœur d'un auteur chouchou, mais tant pis. De toute façon c'est le dernier, et comme En lieu sûr ne se trouve plus en librairie, j'ai dû m'y coller en VO. L'occasion extraordinaire de découvrir l'écriture de Stegner sans le filtre de la traduction. Des allitérations parfois impossibles à rendre, l'usage virtuose de la langue anglaise et de ses préfixes et suffixes, un vocabulaire d'une précision incroyable pour décrire la nature (normal si on connaît Stegner) mais aussi une femme en train de tricoter (j'ai été bluffée, on s'y croyait, quel sens de l'observation). Dominique  (une autre fan) explique dans son billet avoir su dès le début que c'était un bon roman, et ses raisons sont absolument validées. Les 320 pages se lisent avec grand bonheur, et une ten

La 2CV verte

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La 2CV verte Manu Causse Denoël, 2016 Dans la liste proposée par l'éditeur, j'ai choisi celui-ci parce que 1) je connais des gens qui possèdent une 2CV verte depuis des années et ils sont les seuls dans le coin, c'est pratique on sait que c'est eux si on la croise, 2 ) le petit livre du duo Causse/Urien, intitulé Du temps de cerveau disponible, m'avait beaucoup plu, et 3) la présentation annonçait un "chaton bavard et arrogant"... Alors? Hé bien bonne pioche! J'ai embarqué tout de suite dans cette 2CV verte conduite par Eric , père de famille divorcé enlevant son fils Isaac d'une clinique (psy). Le môme est particulier, dira-t-on pudiquement, muet, fixant un objet choisi pendant des heures, ne supportant pas le contact, bref, dans sa bulle. Cette 2CV a toute une histoire, et sur la banquette arrière il y a du lourd, pas forcément visible d'ailleurs, un couple, le Vieux, oncle récemment décédé d'Eric, et le fameux chaton qui la r

Le Prophète

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Le Prophète Khalil Gibran folio, 1992 Traduit ( de l'anglais! )et présenté par Anne Wade Minkowski Préface de Adonis Kidae ayant présenté Le Prophète, l'idée a germé d'en faire une lecture commune, Sous la grêle osée (qui nous a boostées), A girl et moi même. 80 pages bien aérées, 40 paraît-il sur liseuse, ça paraissait jouable. Khalil Gibran (1883-1931) est né au Liban, a émigré en 1895 aux Etats-Unis avec sa mère, est revenu au Liban, a vécu à Paris. Il est connu pour sa peinture et ses écrits. Que raconte donc ce prophète? "Al-Mustapha, l'élu, l'aimé, aube de sa propre vie, avait attendu douze années dans la ville d'Orphalèse le retour  du navire qui devait le ramener à son île natale." C'est lui, le Prophète, et avant de quitter la ville l'ayant accueilli, il répond aux questions des habitants. "Parle-nous de l'Amour" "Que dire du Mariage?" ; une femme tenant un nouveau-né "Parle-nous des Enfants&

L'homme qui savait la langue des serpents

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L'homme qui savait la langue de serpents Mees, kes teadis ussisõnu, 2007 Andrus Kivirähk Editions Attila, 2013 Traduit par Jean-Pierre Minaudier (mais oui, celui de Poésie du gérondif!!!) Super d'inscrire à ma longue liste de pays ... l'Estonie! (c'est où déjà?)(au nord de la Lettonie, euh oui). Dans la zone Euro. Mais avec une langue non indo-européenne. Un pays qui compte parmi ses habitants Andrus Kivirähk, né en 1970, auteur aussi de Les groseilles de novembre, qui me paraît autant un OLNI que cet Homme qui parlait la langue des serpents. Cet homme, c'est Leemet, le narrateur . Dès le début ("Il n'y a plus personne dans la forêt") l'on sait que la fin ne sera pas optimiste et joyeuse, mais Leemet se lance dans l'histoire de sa vie, et là c'est formidable et pas question de lâcher! Donc, la forêt, et quelques habitants vivant de chasse (facilitée par cette fameuse langue des serpents qui permet de parler aux animaux) et hab

Une sale affaire

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Une sale affaire Una brutta faccenda Marco Vichi Philippe Rey, 2016 Traduit par Nathalie Bauer En mars 2015 je faisais connaissance du commissaire Bordelli ; un policier comme finalement on les aime, pas un super héros, un être humain privilégiant l'amitié fidèle avec des potes au passé chargé et prenant sous son aile Piras, le fils d'un camarade de combat. On retrouve donc Rosa, l'ex prostituée masseuse et accueillante, Toto le cuisinier et Botta le cambrioleur. "La prison, c'est terminé pour Botta... définitivement terminé. - Tu comptes arrêter de crocheter les serrures? - Non, commissaire, je veux arrêter de me faire pincer." Fliquer les prostituées, les faussaires et les petits malandrins, c'est moyennement son truc, et dans ce volume, plus que dans le précédent, il va être servi. Le meurtre d'un petit délinquant parfois indic, s'étant trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, et d'une fillette dans un parc, le mènent à

Un instant dans le vent

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Un instant dans le vent An instant in the wind, 1976 André Brink Nouveau Cabinet cosmopolite, Stock, 1983 (couverture LDP) Traduit par Robert Fouques-Duparc "Qui étaient-ils? Leurs noms sont connus - Adam Mantoor et Elisabeth Larsson - et quelques fragments de leur histoire ont été conservés. Nous savons qu'en 1749 (...) Elisabeth accompagna son époux, l'explorateur suédois Erik Alexis Larsson, au cours d'un voyage dans l'intérieur des terres du cap de Bonne Espérance où il mourut peu de temps après; qu’elle fut finalement découverte par un esclave en fuite, Adam, et qu'ils atteignirent ensemble Le Cap à la fin du mois de février 1751." Brink nous fournit ensuite leurs généalogies et page 16 la fin de l'histoire. Il évoque un recueil de Mémoires écrits par Larsson puis ensuite par Elisabeth, donnant le catalogue de ce qu'ils avaient emmené pour leur expédition, dont les 'objets de troc', '1 tonne de plomb et d'étain'

Le goût du large

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Le goût du large Nicolas Delesalle Préludes, LGF, 2015 M'enfin quoi! Un parfum d'herbe coupée m'avait fauchée sans crier gare, alors je le voulais, ce nouvel opus de Nicolas Delesalle! Finalement c'est Gwenaëlle qui a eu pitié de moi (merciiiiiiiiii) et j'ai drôlement bien fait d'insister car ce livre est parfaitement dans ma zone de lecture chouchou. Parce que moi aussi je rêve de voyager sur un porte-conteneurs... (on ne rigole pas, dans le fond) D'Anvers à Istambul, le MSC Cordova, allemand sous pavillon libérien, équipage philippin parlant anglais 'pour s'entraîner' a accueilli en passagers non clandestins l'auteur et Maïté, discrète sexagénaire française. L'occasion de se couper des habitudes durant neuf jours; discuter avec les membres de l'équipage, regarder la mer, guetter le rayon vert et des baleines (en vain). Et surtout ouvrir ses propres containers de souvenirs. car Nicolas Delesalle est reporter et a traîné s

Elles sont parties pour le nord

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Elles sont parties pour le nord Patrick Lecomte Preludes, LGF, 2016 Ce roman est tombé dans ma boîte un début d'après-midi ensoleillé de février (si, il y en a eu) au moment même où le cri grinçant des grues cendrées parvenait à mes oreilles. Ni une ni deux, je fonce sur mes jumelles (toujours prêtes, je suis une veinarde qui peut observer la nature de chez elle) et constate qu'elles tourbillonnent mais tendent à former leur V. Plein nord-est, oui, mais sans hâte, d'ailleurs depuis il fait un temps à ne pas mettre une rémige dehors. Si vous habitez sous leur couloir de migration, guettez-les, il suffit d'un peu de soleil (un hiver très froid, je me souviens les avoir entendues passer une nuit de mars, sans doute devaient-elles rattraper le retard) article ici Bref, on n'est pas là pour parler des grues cendrées, mais des grues blanches d'Amérique. Mais cela peut expliquer pourquoi Elles sont parties pour le nord était dans mon créneau de lecture.

Les tribulations de Maqroll le gabier : suite et fin.

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Les tribulations de Maqroll le gabier Alvaro Mutis Grasset, 2007 Parlons d'abord du roman  Abdul Bashur, le rêveur de navires Pour ceux qui suivent la série de billets ( Alvaro Mutis :  La neige de l'amiral     Un bel morir  Ilona vient avec la pluie La dernière étape du tramp steamer  et Ecoute moi, Amirbar), le narrateur (toujours mystérieux*), ami de Maqroll le gabier dont il narre les aventures au fil du temps, d'échanges de lettres ou de rencontres, s'attache maintenant à Abdul Bashir, l'ami de quasi toujours de Maqroll, différents dans leur approche de la vie, mais complices dans les coups les plus improbables autour du globe. Abdul Bashir est d'originaire libanaise, d'une famille d'armateurs, et son rêve têtu était de trouver le navire idéal (selon ses critères)... Il en a acheté, revendu, perdu, il a fait fortune, l'a perdue, s'est livré à divers trafics. Faites connaissance d'Ilona, l'amante des deux amis (sans que leur

Le lagon noir

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Le lagon noir Kamp Knox Arnaldur Indridason Métailié, 2016 Traduit par Eric Boury Quoi! J'avais laissé Erlendur depuis L'homme du lac? La bonne nouvelle, c'est qu'il m'en reste quelques uns à découvrir, y compris Les nuits de Reykjavik où Indridason reprend son héros au tout début de sa carrière. Un prequel, tout comme ce Lagon noir, mais cela n'a finalement pas trop d'importance : Erlendur est un tout jeune policier, fraîchement divorcé, épiant sa fille chérie dans la cour de son école. Un tendre, déjà. Comme dans Opération Napoléon, Indridason évoque l'installation des soldats américains en Islande, dans des bases plutôt fermées et suscitant des réactions diverses dans la population: retombées économiques, oui, mais sensation d'occupation aussi. Surtout qu'Américains et Islandais se côtoient fort peu. En 1979, c'est la guerre froide, l'Islande est proche du Groenland, lui-même pas loin de la Sibérie soviétique. La découverte

Flaubert à la Motte-Piquet

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Flaubert à la Motte-Piquet Laure Murat Flammarion, 2015 Mise en abyme ou pas, ce livre serait parfait à lire dans le métro : court (moins de 100 pages), amusant, passionnant (risque de rater la station?), brefs chapitres, occasion de réfléchir et regarder autour de soi. L'idée n'est pas d'elle, Laure Murat a noté les lectures des usagers du métro , sans chercher vraiment la grosse étude sociologique, et présenté le résultat (en annexe) , le corps du livre consistant en observations et réflexions. Tiens, le choix du titre !Elle s'amuse beaucoup à imaginer les ambigus (Sartre à Saint-Germain des Prés ou Pascal à Port-Royal), évite Sade à Bastille ou Proust à Madeleine, refuse Mary Higgins Clark à Créteil-Préfecture, pense à Queneau dans le métro, pour finalement se fixer sur Flaubert à la Motte-Piquet. Citant Walter Benjamin : "On ne lisait pas en diligence et on ne lit pas en auto. La lecture de voyage est tout aussi inséparable du déplacement en chemin d

Ma liste de blogs (en cours d'amaigrissement)