Elles sont parties pour le nord
Patrick Lecomte
Preludes, LGF, 2016
Ce roman est tombé dans ma boîte un début d'après-midi ensoleillé de février (si, il y en a eu) au moment même où le cri grinçant des grues cendrées parvenait à mes oreilles. Ni une ni deux, je fonce sur mes jumelles (toujours prêtes, je suis une veinarde qui peut observer la nature de chez elle) et constate qu'elles tourbillonnent mais tendent à former leur V. Plein nord-est, oui, mais sans hâte, d'ailleurs depuis il fait un temps à ne pas mettre une rémige dehors.
Si vous habitez sous leur couloir de migration, guettez-les, il suffit d'un peu de soleil (un hiver très froid, je me souviens les avoir entendues passer une nuit de mars, sans doute devaient-elles rattraper le retard)
Bref, on n'est pas là pour parler des grues cendrées, mais des grues blanches d'Amérique. Mais cela peut expliquer pourquoi Elles sont parties pour le nord était dans mon créneau de lecture.
Le roman démarre au début du 20ème siècle et s'intéresse à Wilma, une jeune fille partageant avec son père une cabane (au Canada) et la rude vie de trappeur. Le roman de Selma Lagerlöf, Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, la passionne et du jour où elle rencontre Akka, une grue blanche volant au dessus d'elle, elle n'a de cesse d'en connaître plus sur cet animal, et finalement elle vouera sa vie à sa sauvegarde et sa protection.
Voici la bête en plein vol
Alors mon avis?
Il s'agit d'un roman, mais plein de détails sonnent bien, la vie de trappeur, la débâcle, la rencontre avec le vieil ours, les parades des grues, leur atterrissage -en marais, le dur chemin vers leur sauvetage. Dans la réalité, la sécheresse diminue ses zones de prédilection, et on atteint environ quelques centaines d'individus d'une espèce encore en danger.
Pour celles et ceux qui ne sont pas attirés par les non fictions pures et dures sur les faucons pèlerins ou les ours polaires, ce roman est une façon intelligente et agréable de combler des lacunes. Il me semble aussi qu'un jeune intéressé par ces sujets peut en tirer profit. L'écriture est simple, il y a une histoire, l'on suit Wilma sur son chemin, aucune difficulté là-dedans.
Pour ceux qui ont l'habitude de s'enthousiasmer sur des pages de descriptions de vols de faucons et n'ont jamais assez de détails sur des bestioles sympathiques traquées par des méchants prédateurs (quoique prédateurs eux-mêmes, c'est la vie, Bernadette), le format roman passe moins bien. Allez, je dirais que je me suis parfois ennuyée (mais je sortais de Rêves arctiques, 450 pages avec description de différentes sortes de glaces sur plusieurs pages et description de la fourrure de l'ours polaire, autant dire que la barre était très haute). Mais je reconnais le bien fondé du choix de l'auteur, qui ainsi pourra toucher plus de lecteurs sur un sujet vraiment intéressant.
J'y trouve aussi une paraphrase d'une chouette citation de Ian Mac Millan, spécialiste du condor de Californie, "il faut sauver les grues blanches, 'non parce que nous avons besoin d'elles, mais parce que nous avons besoin des qualités humaines qui serviront à les sauver et nous permettront de nous sauver nous-mêmes.'"
Comme j'ai reçu un exemplaire supplémentaire, n'hésitez pas, je vous l'envoie!
Patrick Lecomte
Preludes, LGF, 2016
Ce roman est tombé dans ma boîte un début d'après-midi ensoleillé de février (si, il y en a eu) au moment même où le cri grinçant des grues cendrées parvenait à mes oreilles. Ni une ni deux, je fonce sur mes jumelles (toujours prêtes, je suis une veinarde qui peut observer la nature de chez elle) et constate qu'elles tourbillonnent mais tendent à former leur V. Plein nord-est, oui, mais sans hâte, d'ailleurs depuis il fait un temps à ne pas mettre une rémige dehors.
Si vous habitez sous leur couloir de migration, guettez-les, il suffit d'un peu de soleil (un hiver très froid, je me souviens les avoir entendues passer une nuit de mars, sans doute devaient-elles rattraper le retard)
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Le roman démarre au début du 20ème siècle et s'intéresse à Wilma, une jeune fille partageant avec son père une cabane (au Canada) et la rude vie de trappeur. Le roman de Selma Lagerlöf, Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, la passionne et du jour où elle rencontre Akka, une grue blanche volant au dessus d'elle, elle n'a de cesse d'en connaître plus sur cet animal, et finalement elle vouera sa vie à sa sauvegarde et sa protection.
Voici la bête en plein vol
![]() |
https://en.wikipedia.org/wiki/Whooping_crane |
Il s'agit d'un roman, mais plein de détails sonnent bien, la vie de trappeur, la débâcle, la rencontre avec le vieil ours, les parades des grues, leur atterrissage -en marais, le dur chemin vers leur sauvetage. Dans la réalité, la sécheresse diminue ses zones de prédilection, et on atteint environ quelques centaines d'individus d'une espèce encore en danger.
Pour celles et ceux qui ne sont pas attirés par les non fictions pures et dures sur les faucons pèlerins ou les ours polaires, ce roman est une façon intelligente et agréable de combler des lacunes. Il me semble aussi qu'un jeune intéressé par ces sujets peut en tirer profit. L'écriture est simple, il y a une histoire, l'on suit Wilma sur son chemin, aucune difficulté là-dedans.
Pour ceux qui ont l'habitude de s'enthousiasmer sur des pages de descriptions de vols de faucons et n'ont jamais assez de détails sur des bestioles sympathiques traquées par des méchants prédateurs (quoique prédateurs eux-mêmes, c'est la vie, Bernadette), le format roman passe moins bien. Allez, je dirais que je me suis parfois ennuyée (mais je sortais de Rêves arctiques, 450 pages avec description de différentes sortes de glaces sur plusieurs pages et description de la fourrure de l'ours polaire, autant dire que la barre était très haute). Mais je reconnais le bien fondé du choix de l'auteur, qui ainsi pourra toucher plus de lecteurs sur un sujet vraiment intéressant.
J'y trouve aussi une paraphrase d'une chouette citation de Ian Mac Millan, spécialiste du condor de Californie, "il faut sauver les grues blanches, 'non parce que nous avons besoin d'elles, mais parce que nous avons besoin des qualités humaines qui serviront à les sauver et nous permettront de nous sauver nous-mêmes.'"
Comme j'ai reçu un exemplaire supplémentaire, n'hésitez pas, je vous l'envoie!
Commentaires
Vous parlez d'ouvrages pointus sur les oiseaux : je ne suis pas un expert mais suis abonné à une revue Aves, qui s'adresse à des spécialistes. C'est fou : prenons le tichodrome échelette, oiseau très rare chez nous. Un article signale un mâle à Liège dans l'hiver 2013-14 sur les bâtiments de la ville, puis observé une dernière en mars 2014 près de chez moi par des riverains. Il y a des gens qui passent leur temps à s'occuper ainsi d'ornithologie, de manière très rigoureuse, c'est impressionnant ! Et rassurant d'un côté.
Je ne lis pas cette revue en détail, vous vous en doutez, mais je la soutiens.
Je m'intéresse en général à tout plein de plantes et animaux, mais sans être expert! Plutôt car je sens vrai ce que McMillan a si bien exprimé!
Je sais, il te faut plutôt un animal, si possible un mammifère (pas de limaces)^_^ Je gratte le sujet.
Bon vendredi.
Bonne lecture!
Pour les vieux routards comme moi, justement, ça manquait! ^_^