Apnée
Aurélia Frey&Emmelene Landin
nonpareilles, 2015
"Certaines activités exigent l'immobilité à un moment donné, prendre une photo ou faire l'amour. L'apnée déclencheur de la photo. Je l'avais deviné : Aurélia bloque sa respiration quand elle appuie sur le déclencheur.
(Comme si elle n'était pas là.)"
Aurélia pour les photos, Emmelene pour le texte, cela donne un petit livre dont les pages émettent une extraordinaire odeur qui ne m'évoque aucun souvenir (à ce jour)(Marcel, à l'aide!)(désolée, je possède un odorat trop développé parfois, au point d'être gênée par la cigarette dans la rue à dix mètres - et d'instinctivement me bloquer en apnée)
Bon, où en étions-nous.
Petit livre plaisir, aux textes parfois énigmatiques, aux photos presque toujours bleutées, où nuages, brumes, vapeurs, tourbillonnent. Ambiance frôlant l'abstraction. Vieux meubles, statues, quelle est cette maison (abandonnée?)
Le mieux est de voir le site.
"Veux-tu dire que la réalité est toujours décevante, auquel cas les photos, qui ne rapportent pas tout, sont supérieures?
Où que l'on attende trop de la réalité et de toute façon les photos ne peuvent ni la montrer ni montrer ce que l'on en attend?"
On en parle chez claudialucia, (qui présente les deux auteurs et fait voyager ce livre), 1001classiques, Aifelle,
mercredi 30 septembre 2015
lundi 28 septembre 2015
Miniaturiste
Miniaturiste
The miniaturist
Jessie Burton
Gallimard, 2015
Traduit par Dominique Letellier
Amsterdam, fin du 17ème siècle. La toute jeune Nella Oortman arrive de son village et pénètre enfin dans la belle demeure de son nouveau mari, Johannes Brandt, riche marchand de la ville. L'y accueillent sans chaleur particulière les serviteurs, Cornelia et Otto, ainsi que sa belle-soeur Marin. Mais pas son mari, épousé il y a deux mois en vitesse et pas revu depuis.
Johannes lui offre une maison de poupée, qu'elle entreprend de meubler, faisant appel à un miniaturiste.
"Jusqu'ici, elle n'a été qu'une marionnette, un réceptacle pour le discours des autres. Ce n'est pas un homme qu'elle a épousé, mais un monde -argentiers, belle-soeur, curieuses relations, une maison dans laquelle elle se sent perdue, une autre plus réduite qui l'effraie. "
De nombreux blogs ont présenté ce roman, avis enthousiastes, ou moins enthousiastes. Par bonheur je n'étais pas au courant des quelques révélations du roman, donc mon plaisir fut intact et j'ai dévoré ses pages (deux après-midi de pluie, ça aide). Petronella est une héroïne absolument attachante et j'ai aimé suivre son évolution, de petite jeune fille mal à l'aise à femme prenant en main son destin et celui de la maisonnée.
Ce roman offre aussi une belle reconstitution de l'ambiance régnant dans cette Amsterdam de l'époque, ses marchands, commerçants, l'emprise d'une religion rigoriste, l'intérieur et la vie domestique d'une demeure aisée.
La quatrième de couverture parle de conte fantastique, domaine qui en général suscite chez moi un "mouais et alors", ce qui n'a pas manqué. Je me pose la question, ne pouvait-on se passer de la partie Miniaturiste?(oui, carrément!). Surtout avec ce prénom, pourquoi tout embrouiller?
Des avis chez Dominique, Plaisirs à cultiver, clara, mots à mots, dasola, litteraventures, les fanas de livres, A girl,
A year in England chez Titine
The miniaturist
Jessie Burton
Gallimard, 2015
Traduit par Dominique Letellier
Amsterdam, fin du 17ème siècle. La toute jeune Nella Oortman arrive de son village et pénètre enfin dans la belle demeure de son nouveau mari, Johannes Brandt, riche marchand de la ville. L'y accueillent sans chaleur particulière les serviteurs, Cornelia et Otto, ainsi que sa belle-soeur Marin. Mais pas son mari, épousé il y a deux mois en vitesse et pas revu depuis.
Johannes lui offre une maison de poupée, qu'elle entreprend de meubler, faisant appel à un miniaturiste.
"Jusqu'ici, elle n'a été qu'une marionnette, un réceptacle pour le discours des autres. Ce n'est pas un homme qu'elle a épousé, mais un monde -argentiers, belle-soeur, curieuses relations, une maison dans laquelle elle se sent perdue, une autre plus réduite qui l'effraie. "
![]() |
Une vraie Petronella Oortman a existé, voici sa maison de poupée au Rijksmuseum, Amsterdam |
Ce roman offre aussi une belle reconstitution de l'ambiance régnant dans cette Amsterdam de l'époque, ses marchands, commerçants, l'emprise d'une religion rigoriste, l'intérieur et la vie domestique d'une demeure aisée.
La quatrième de couverture parle de conte fantastique, domaine qui en général suscite chez moi un "mouais et alors", ce qui n'a pas manqué. Je me pose la question, ne pouvait-on se passer de la partie Miniaturiste?(oui, carrément!). Surtout avec ce prénom, pourquoi tout embrouiller?
Des avis chez Dominique, Plaisirs à cultiver, clara, mots à mots, dasola, litteraventures, les fanas de livres, A girl,
A year in England chez Titine
vendredi 25 septembre 2015
Hiver rouge
Hiver rouge
Red Winter
Dan Smith
le cherche midi, 2015
Traduit par Caroline Nicolas
Russie centrale. Novembre 1920. Après les années de guerre et la révolution, Nikolaï Levitsky lâche son uniforme (mais pas ses armes) et déserte, direction le petit village où habite sa famille, pour y trouver les hommes tous assassinés et les femmes et enfants disparus. Un certain Kochtcheï et ses troupes seraient les coupables, mais comme Kochtcheï est en fait un personnage de conte russe, Nikolaï n'est pas plus avancé, même s'il sait que les tchékistes sont fort capables de telle cruauté.
A partir de cet instant, plus rien ne va compter pour lui que retrouver sa femme et ses fils, s'ils sont encore vivants.
Actu du noir a eu quelques bémols, c'est vrai que parfois les sensations d'être suivi reviennent trop souvent, il existe quelques redondances sur la quête de Nikolaï, lui et sa famille contre le reste du monde, mais ça fonctionne bien, je dirais que c'est de l'ouvrage à l'anglo-saxonne, comme dans ces films ou le héros survit à tout et surmonte tous les obstacles, pour qu'à la fin (mouchoirs et musique douce), happy end - ou pas.
Mais finalement, cette aventure intemporelle d'un homme ayant ouvert les yeux sur ses activités révolutionnaires, et désormais prêt à tout pour sauver sa famille, fourmille de rebondissements, de suspense et, ma foi, je n'ai pas boudé mon plaisir.
Je fais confiance à l'auteur pour les détails historiques (pas trop longuets, merci) et le remercie de ne pas avoir détaillé les détails horribles (plutôt juste évoqués)
Durant ma lecture je me suis souvent sentie hors du temps, dans un futur flou (voir Au nord du monde de Paul Theroux) ou au Moyen-Age (déplacement à cheval), brusquement ramenée à la réalité par l'existence d'un train et d'armes à feu; ou ailleurs, pourquoi pas au Far West, tiens, mais bientôt la Russie revenait présente, et ces temps troublés. Je précise que cette impression (toute personnelle) m'a plutôt plu!
Quant à la traduction, je signale que les différences délicates (faut croire) entre passé simple et imparfait sont parfaitement respectées, alors merci!
Finalement, l'auteur est américain!Donc : Le mois américain chez Titine
Red Winter
Dan Smith
le cherche midi, 2015
Traduit par Caroline Nicolas
Russie centrale. Novembre 1920. Après les années de guerre et la révolution, Nikolaï Levitsky lâche son uniforme (mais pas ses armes) et déserte, direction le petit village où habite sa famille, pour y trouver les hommes tous assassinés et les femmes et enfants disparus. Un certain Kochtcheï et ses troupes seraient les coupables, mais comme Kochtcheï est en fait un personnage de conte russe, Nikolaï n'est pas plus avancé, même s'il sait que les tchékistes sont fort capables de telle cruauté.
A partir de cet instant, plus rien ne va compter pour lui que retrouver sa femme et ses fils, s'ils sont encore vivants.
Actu du noir a eu quelques bémols, c'est vrai que parfois les sensations d'être suivi reviennent trop souvent, il existe quelques redondances sur la quête de Nikolaï, lui et sa famille contre le reste du monde, mais ça fonctionne bien, je dirais que c'est de l'ouvrage à l'anglo-saxonne, comme dans ces films ou le héros survit à tout et surmonte tous les obstacles, pour qu'à la fin (mouchoirs et musique douce), happy end - ou pas.
Mais finalement, cette aventure intemporelle d'un homme ayant ouvert les yeux sur ses activités révolutionnaires, et désormais prêt à tout pour sauver sa famille, fourmille de rebondissements, de suspense et, ma foi, je n'ai pas boudé mon plaisir.
Je fais confiance à l'auteur pour les détails historiques (pas trop longuets, merci) et le remercie de ne pas avoir détaillé les détails horribles (plutôt juste évoqués)
Durant ma lecture je me suis souvent sentie hors du temps, dans un futur flou (voir Au nord du monde de Paul Theroux) ou au Moyen-Age (déplacement à cheval), brusquement ramenée à la réalité par l'existence d'un train et d'armes à feu; ou ailleurs, pourquoi pas au Far West, tiens, mais bientôt la Russie revenait présente, et ces temps troublés. Je précise que cette impression (toute personnelle) m'a plutôt plu!
Quant à la traduction, je signale que les différences délicates (faut croire) entre passé simple et imparfait sont parfaitement respectées, alors merci!
Finalement, l'auteur est américain!Donc : Le mois américain chez Titine
mercredi 23 septembre 2015
Et si on lisait quelques BD?
Avec mes deux médiathèques, je double les occasions de tomber sur de chouettes BD, c'est sûr; dernière récolte :
Les vieux fourneaux
Lupano et Cauet
Tomes 1 et 2
Dargaud, 2015
D'un côté on a tellement vu ces BD sur les blogs que je me méfiais un peu, de l'autre pouvais-je dire 'non' à 'mon gentil bibliothécaire' me présentant le pack?
Pierre, Mimile et Antoine, croyez-moi, j'aurais eu tort de les ignorer : histoire originale, décapante, mille petits détails bien vus (rien que les baguettes...). Hilarant souvent, tendre parfois. Vite le tome 3!
Allez voir les huit premières planches!
Maintenant, se concentrer sur d'autres jolies découvertes:
Une année au lycée
Guide de survie en milieu lycéen
Fabrice Erre
Dargaud, 2014
Est-il nécessaire d'âtre professeur pour apprécier cet opus? Retrouver des situations vécues, oui, c'est un plus. Mais votre ado, si vous en possédez un, est élève, et, ma foi, cela peut permettre de comprendre le lycée 'de l'intérieur'. L'auteur est professeur d'histoire géo dans un lycée du sud de notre beau pays et possède un gros sens de l'humour et de l'autodérision. Je me suis bien amusée à découvrir en particulier ses pastiches, tels Lonesome cowboy (salle de classe=saloon, et le prof le loup solitaire), Les chevaliers de la table ronde ou Blanche neige et les 7 nains (enfin, la classe, quoi). Quant à L'inspection contre attaque...
Blog de l'auteur
Je termine avec un dyptique
Un petit livre oublié sur un banc
Un livre écrit par Jim et dessiné par Mig
Grand angle, 2014 et 2015
Sur ce petit livre oublié sur un banc, se cache un ou plusieurs messages, et au fur et à mesure de l'histoire, quand Camélia redépose le livre ailleurs, elle le retrouve. Mais qui écrit? Qui le dépose? Le mystère s'épaissit, elle pense trouver, va d'un jeune homme à un couple, à...
Pendant ce temps son couple bat de l'aile, son compagnon n'est pas méchant, mais un peu brut de décoffrage, préférant les soirées pizza devant les vidéos, sans parler de l'omniprésence du portable. Communication proche de zéro, quoi.
Une jolis histoire toute douce, non dénue d'humour, qui touche juste et parle de gens reliés par les livres...
Edit : j'ai encore fait le plein de BD, alors à bientôt!
Les vieux fourneaux
Lupano et Cauet
Tomes 1 et 2
Dargaud, 2015
D'un côté on a tellement vu ces BD sur les blogs que je me méfiais un peu, de l'autre pouvais-je dire 'non' à 'mon gentil bibliothécaire' me présentant le pack?
Pierre, Mimile et Antoine, croyez-moi, j'aurais eu tort de les ignorer : histoire originale, décapante, mille petits détails bien vus (rien que les baguettes...). Hilarant souvent, tendre parfois. Vite le tome 3!
Allez voir les huit premières planches!
Maintenant, se concentrer sur d'autres jolies découvertes:
Une année au lycée
Guide de survie en milieu lycéen
Fabrice Erre
Dargaud, 2014
Est-il nécessaire d'âtre professeur pour apprécier cet opus? Retrouver des situations vécues, oui, c'est un plus. Mais votre ado, si vous en possédez un, est élève, et, ma foi, cela peut permettre de comprendre le lycée 'de l'intérieur'. L'auteur est professeur d'histoire géo dans un lycée du sud de notre beau pays et possède un gros sens de l'humour et de l'autodérision. Je me suis bien amusée à découvrir en particulier ses pastiches, tels Lonesome cowboy (salle de classe=saloon, et le prof le loup solitaire), Les chevaliers de la table ronde ou Blanche neige et les 7 nains (enfin, la classe, quoi). Quant à L'inspection contre attaque...
Blog de l'auteur
Je termine avec un dyptique
Un petit livre oublié sur un banc
Un livre écrit par Jim et dessiné par Mig
Grand angle, 2014 et 2015
Sur ce petit livre oublié sur un banc, se cache un ou plusieurs messages, et au fur et à mesure de l'histoire, quand Camélia redépose le livre ailleurs, elle le retrouve. Mais qui écrit? Qui le dépose? Le mystère s'épaissit, elle pense trouver, va d'un jeune homme à un couple, à...
Pendant ce temps son couple bat de l'aile, son compagnon n'est pas méchant, mais un peu brut de décoffrage, préférant les soirées pizza devant les vidéos, sans parler de l'omniprésence du portable. Communication proche de zéro, quoi.
Une jolis histoire toute douce, non dénue d'humour, qui touche juste et parle de gens reliés par les livres...
Edit : j'ai encore fait le plein de BD, alors à bientôt!
lundi 21 septembre 2015
Dans la ville en feu
Dans la ville en feu
The Black Box
Michael Connelly
calmann-lévy, 2015
Traduit par Robert Pépin
Harry Bosch (si vous ne connaissez pas ce nom, c'est que vous êtes un petit nouveau ici) travaille au Bureau des Affaires non résolues, apportant sa ténacité et son flair habituels à remuer les cendres refroidies.
Vingt ans plus tôt, lors des émeutes ayant bouleversé Los Angeles en 1992, il a juste eu le temps d'examiner le corps de la journaliste Anneke Jespersen abandonné dans une ruelle sombre et de découvrir une balle. A cette époque, pas question pour des enquêteurs de traîner dans le coin, et les responsables n'ont pu que déclarer forfait. Harry Bosch n'a pas oublié cette jeune femme et se jure de faire la lumière sur cette affaire, en dépit du temps passé et de son chef qui a décidé de lui mettre des bâtons dans les roues. Mais Bosch est un teigneux qui ne lâche pas et utilise des méthodes efficaces mais parfois borderline (il a par exemple un attirail de petit cambrioleur sur lui)
Partir d'une balle peut mener à l'arme, n'est ce pas? Puis à ceux l'ayant eue en mains? Ou tués par elle? Des membres de gangs donc, parfois décédés (en général violemment), souvent emprisonnées (pratique pour les voir, mais ils sont taiseux). Bosch remarque aussi un coup de fil insolite...
C'est du bonheur de retrouver un Bosch en forme, ne mâchant pas ses mots, pour une enquête où les fils se nouent pour aboutir à une histoire terrible et inattendue. Pour les fidèles, sachez qu'on sent des pistes prometteuses pour la suite des aventures de Bosch, d'abord sa fille, qui désire entrer dans la police, ensuite le fils d'Hannah, et enfin Mendenhall, nouveau personnage pour ce que j'en sais, qui devrait quand même en révéler plus par la suite...
Les avis de Dominique,
Le mois américain chez Titine
The Black Box
Michael Connelly
calmann-lévy, 2015
Traduit par Robert Pépin
Harry Bosch (si vous ne connaissez pas ce nom, c'est que vous êtes un petit nouveau ici) travaille au Bureau des Affaires non résolues, apportant sa ténacité et son flair habituels à remuer les cendres refroidies.
Vingt ans plus tôt, lors des émeutes ayant bouleversé Los Angeles en 1992, il a juste eu le temps d'examiner le corps de la journaliste Anneke Jespersen abandonné dans une ruelle sombre et de découvrir une balle. A cette époque, pas question pour des enquêteurs de traîner dans le coin, et les responsables n'ont pu que déclarer forfait. Harry Bosch n'a pas oublié cette jeune femme et se jure de faire la lumière sur cette affaire, en dépit du temps passé et de son chef qui a décidé de lui mettre des bâtons dans les roues. Mais Bosch est un teigneux qui ne lâche pas et utilise des méthodes efficaces mais parfois borderline (il a par exemple un attirail de petit cambrioleur sur lui)
Partir d'une balle peut mener à l'arme, n'est ce pas? Puis à ceux l'ayant eue en mains? Ou tués par elle? Des membres de gangs donc, parfois décédés (en général violemment), souvent emprisonnées (pratique pour les voir, mais ils sont taiseux). Bosch remarque aussi un coup de fil insolite...
C'est du bonheur de retrouver un Bosch en forme, ne mâchant pas ses mots, pour une enquête où les fils se nouent pour aboutir à une histoire terrible et inattendue. Pour les fidèles, sachez qu'on sent des pistes prometteuses pour la suite des aventures de Bosch, d'abord sa fille, qui désire entrer dans la police, ensuite le fils d'Hannah, et enfin Mendenhall, nouveau personnage pour ce que j'en sais, qui devrait quand même en révéler plus par la suite...
Les avis de Dominique,
Le mois américain chez Titine
vendredi 18 septembre 2015
La Pire. Personne. Au monde.
La Pire.
Personne.
Au monde.
Douglas Coupland
Au diable vauvert, 2015
Traduit par Walter Gripp
Garanti : Raymond Gunt est vraiment la pire personne au monde. (Ah on me signale dans l'oreillette qu'il y a une sérieuse concurrence dans certaines parties de la planète; mais bon, concentrons-nous sur le bouquin)
Londres, de nos jours. Cameraman entre deux boulots, Raymond Gunt est engagé par son ex-femme Fiona (assez haute dans l'échelle du Pire, elle aussi, en tout cas elle n'épargne aucune vacherie à son ex) pour le tournage d'une téléréalité aux îles Kiribati (du genre où les candidats doivent survivre aux autres et à l'environnement).
Le rêve, non?
Sauf que Raymond Gunt est un type affreux et que ça lui pète en général à la figure; il est souvent ridicule et ridiculisé et il récolte ce qu'il a semé. Le voyage vers ces îles sera semé d'embûches ... Et une fois là-bas rien ne se déroulera comme prévu!
Pour une première plongée dans un roman de Douglas Coupland, j'avoue que je me suis bien amusée et à plusieurs reprises la hyène hilare (copyright A girl) était de retour ... (Mais ce type est un vrai malade!)
Bon, c'est Raymond Gunt qui raconte, il est obsédé par tout ce qui porte jupon (façon de parler) et s'exprime, disons, grossièrement la plupart du temps.(Mais rien que ne connaisse le moindre collégien...). Ce personnage pas franchement sympathique engage comme assistant un ancien SDF, Neal, à qui tout réussit, lui. Les dialogues, (je devrais dire, délires), entre Raymond et Neal, sont souvent de vraies perles de barré (par exemple la discussion sur les moutons page 177...)
Je m'attendais à découvrir les dessous de ces émissions de téléréalité, en fait, non, mis à part le casting en catégories (l'étalon blond, l'étalon brun, le péquenaud, le gay, le voyou black, le nerd semi-baisable, le moche-mais-sexy de service, le quinquagénaire, l'Américain moyen et l'ancien athlète professionnel ou ancien astronaute)...
Allez, quelques passages où tout en s'amusant notre monde se voit égratigné ...
"Nous avons quitté la tente et suivi un sentier en direction d'un trio de caravanes rongées par la rouille, comme celles qu'on voit dans les films d'horreur américains où les membres d'une petite famille se font matraquer à mort, avant que les bêtes sauvages et les insectes nettoient leurs carcasses et qu'elles soient retrouvées des années plus tard par des péquenauds qui fabriquent du crystal meth, et utilisent leur os comme des cale-portes dans leur caravane délabrée et convertie en antre de copulation incestueuse rempli d'éclats de bouteille, de mégots, de graffitis mal orthographiés et d'impacts de balles."
"J'ai ramassé un bout de bois et je l'ai regardé comme si c'était un iPhone - une ruse bizarre de la vie moderne permettant de devenir complètement invisible."
Ah, et le pastiche des émissions d'actualité américaines...
"Frank : Julie, nous venons de recevoir des nouvelles du département de la sécurité intérieure. Apparemment, le chaton est toujours coincé au sommet de l'arbre.
Julie : Frank, le département a-t-il précisé si cette manœuvre était politiquement motivée?
Frank : Julie, selon mes sources, le chaton est monté sur l'arbre - rappelez-vous que ceci n'est pas encore officiel, Julie-, le chaton est monté à l'arbre sans commanditaire ni groupe de lobbying.
Julie : Frank, passons à la vidéo en direct pour que nos téléspectateurs puissent jeter un oeil au chaton. Par ailleurs, je viens d’apprendre de Rick à Atlanta que le chaton a une page Facebook qui montre des images susceptibles de déranger certains téléspectateurs. Rick?
Rick : Merci, Julie, en effet ces images ne sont pas pour tout le monde. Une visite de la page Facebook du chaton a révélé des clichés, non pas d'un seul, mais de plusieurs oiseaux morts étendus sur la paillasson de son propriétaire. Nous avons appris que dans la communauté des chatons, ces types de meurtres rituels sont appelés des 'offrandes'. A vous, Julie."
C'est spécial, mais je connais des lecteurs/lectrices dont c'est le créneau de lecture parfait.
Personne.
Au monde.
Douglas Coupland
Au diable vauvert, 2015
Traduit par Walter Gripp
Garanti : Raymond Gunt est vraiment la pire personne au monde. (Ah on me signale dans l'oreillette qu'il y a une sérieuse concurrence dans certaines parties de la planète; mais bon, concentrons-nous sur le bouquin)
Londres, de nos jours. Cameraman entre deux boulots, Raymond Gunt est engagé par son ex-femme Fiona (assez haute dans l'échelle du Pire, elle aussi, en tout cas elle n'épargne aucune vacherie à son ex) pour le tournage d'une téléréalité aux îles Kiribati (du genre où les candidats doivent survivre aux autres et à l'environnement).
Sauf que Raymond Gunt est un type affreux et que ça lui pète en général à la figure; il est souvent ridicule et ridiculisé et il récolte ce qu'il a semé. Le voyage vers ces îles sera semé d'embûches ... Et une fois là-bas rien ne se déroulera comme prévu!
Pour une première plongée dans un roman de Douglas Coupland, j'avoue que je me suis bien amusée et à plusieurs reprises la hyène hilare (copyright A girl) était de retour ... (Mais ce type est un vrai malade!)
Bon, c'est Raymond Gunt qui raconte, il est obsédé par tout ce qui porte jupon (façon de parler) et s'exprime, disons, grossièrement la plupart du temps.(Mais rien que ne connaisse le moindre collégien...). Ce personnage pas franchement sympathique engage comme assistant un ancien SDF, Neal, à qui tout réussit, lui. Les dialogues, (je devrais dire, délires), entre Raymond et Neal, sont souvent de vraies perles de barré (par exemple la discussion sur les moutons page 177...)
Je m'attendais à découvrir les dessous de ces émissions de téléréalité, en fait, non, mis à part le casting en catégories (l'étalon blond, l'étalon brun, le péquenaud, le gay, le voyou black, le nerd semi-baisable, le moche-mais-sexy de service, le quinquagénaire, l'Américain moyen et l'ancien athlète professionnel ou ancien astronaute)...
Allez, quelques passages où tout en s'amusant notre monde se voit égratigné ...
"Nous avons quitté la tente et suivi un sentier en direction d'un trio de caravanes rongées par la rouille, comme celles qu'on voit dans les films d'horreur américains où les membres d'une petite famille se font matraquer à mort, avant que les bêtes sauvages et les insectes nettoient leurs carcasses et qu'elles soient retrouvées des années plus tard par des péquenauds qui fabriquent du crystal meth, et utilisent leur os comme des cale-portes dans leur caravane délabrée et convertie en antre de copulation incestueuse rempli d'éclats de bouteille, de mégots, de graffitis mal orthographiés et d'impacts de balles."
"J'ai ramassé un bout de bois et je l'ai regardé comme si c'était un iPhone - une ruse bizarre de la vie moderne permettant de devenir complètement invisible."
Ah, et le pastiche des émissions d'actualité américaines...
"Frank : Julie, nous venons de recevoir des nouvelles du département de la sécurité intérieure. Apparemment, le chaton est toujours coincé au sommet de l'arbre.
Julie : Frank, le département a-t-il précisé si cette manœuvre était politiquement motivée?
Frank : Julie, selon mes sources, le chaton est monté sur l'arbre - rappelez-vous que ceci n'est pas encore officiel, Julie-, le chaton est monté à l'arbre sans commanditaire ni groupe de lobbying.
Julie : Frank, passons à la vidéo en direct pour que nos téléspectateurs puissent jeter un oeil au chaton. Par ailleurs, je viens d’apprendre de Rick à Atlanta que le chaton a une page Facebook qui montre des images susceptibles de déranger certains téléspectateurs. Rick?
Rick : Merci, Julie, en effet ces images ne sont pas pour tout le monde. Une visite de la page Facebook du chaton a révélé des clichés, non pas d'un seul, mais de plusieurs oiseaux morts étendus sur la paillasson de son propriétaire. Nous avons appris que dans la communauté des chatons, ces types de meurtres rituels sont appelés des 'offrandes'. A vous, Julie."
C'est spécial, mais je connais des lecteurs/lectrices dont c'est le créneau de lecture parfait.
mercredi 16 septembre 2015
Effondrement
Effondrement
Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie
Jared Diamond
Gallimard, NRF essais, 2006
Traduit par Agnès Botz et Jean-Luc Fidel
Il est bien évident que ce 'décident' dans le titre ne signifie pas que les sociétés, volontairement et sciemment, décident de leur effondrement et disparition. Se disant un beau matin, 'tiens on va bien se livrer à la déforestation, à la pollution et l'excès d'utilisation de l'eau'. L'écologie n'est pas la seule responsable, et aucune société n'aimerait à disparaître. Jared Diamond propose en introduction ce sous titre "Les effondrements des sociétés impliquant un facteur environnemental, et dans certains cas les effets des changements climatiques, des relations hostiles de voisinage et des relations d'échange, et les questions soulevées par les réponses apportées à ces problèmes par les sociétés."
Ce qui reste assez lapidaire.
Dans ce gros et passionnant bouquin, il scrute donc l'existence des facteurs suivants: "dommages environnementaux, changement climatique, voisins hostiles, rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux, réponses apportées par une société, selon ses valeurs propres, à ces problèmes", et ce, dans des exemples très variés (et où les cinq facteurs précédents ne sont pas tous présents).
Grosse surprise (pour moi) il démarre avec le Montana. Merveilleux paysages, cow boys, ranchs, écrivains, voilà l'image que j'en ai. Mais aussi mines polluantes, incendies de forêts, ...
Retour vers le passé, avec l'île de Pâques la mystérieuse, les îles polynésiennes de Pitcairn et Henderson, les Anasazis aux Etats Unis, les Mayas, les Vikings au Groenland (alors que les Inuits ont tenu bon), et l'effondrement de ces civilisations en différentes zones géographiques et climatiques, chacun étudié selon la même grille. En passant, il est absolument fascinant de comprendre comment font tous ces scientifiques pour en savoir autant sur ce civilisations disparues, en datant parfois à l'année près!
Aurions-nous évité ces erreurs? Pas sûr. Les Vikings au Groenland ont tenu plus longtemps que les européens aux Etats Unis jusqu'ici, rappelle l'auteur, qui expose les raisons pour lesquelles ils n'ont pu apprendre des Inuits à mieux s'adapter au terrain...
Des exemples existent où cela se termine (provisoirement?) mieux, dans la minuscule île de Tikopia, et ... au Japon! Les équilibres sont parfois fragiles, et il ne faut pas oublier qu'une démographie galopante a son importance (intéressant passage sur le Rwanda où bien sûr la guerre a eu aussi d'autres causes). Après comparaison entre Haïti et Saint-Domingue (même île!)(mais c'est plus subtil, faut aussi voir la direction des vents et les massifs montagneux pour la pluie), on s'attaque au gros, avec la Chine, pour terminer ce copieux tour du monde par l'Australie.
Autre surprise, c'est quand on découvre qu'un compagnie pétrolière peut être respectueuse de l'environnement, par exemple en Papouasie Nouvelle-Guinée, que connaît particulièrement bien l'auteur, pour y avoir vécu et étudié ses oiseaux (mais ladite compagnie y trouve aussi son compte en décrochant d'autres contrats grâce à une meilleure image!). Voir ici un autre exemple.
Alors, de l'espoir pour nous, dépendants tous les uns des autres, maintenant? Certains, comme au Japon, en Islande, ont compris et commencé à lutter. Chacun peut aussi influer sur les décisions prises par les politiques et les entreprises. Tout est bien fragile, mais on n'a pas le choix. Au moins, on a l'exemple des civilisations ayant connu ou non l'effondrement.A nous d'en tirer les leçons.
Pour terminer, disons que ce qui rend ce document plutôt facile à lire, c'est le style vivant de l'auteur, sa façon de raconter, sa pédagogie le conduisant à des petits résumés et pauses bienvenus, et la multiplicité des exemples. J'ai aussi apprécié son exposé des hypothèses et son habitude de les examiner sans parti pris a priori.
Existe en poche
De l'auteur je recommande aussi Le monde jusqu'à hier, Ce que nous apprennent les sociétés traditionnelles, lu mais pas chroniqué...
Le mois américain chez Plaisirs à cultiver!
Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie
Jared Diamond
Gallimard, NRF essais, 2006
Traduit par Agnès Botz et Jean-Luc Fidel
Il est bien évident que ce 'décident' dans le titre ne signifie pas que les sociétés, volontairement et sciemment, décident de leur effondrement et disparition. Se disant un beau matin, 'tiens on va bien se livrer à la déforestation, à la pollution et l'excès d'utilisation de l'eau'. L'écologie n'est pas la seule responsable, et aucune société n'aimerait à disparaître. Jared Diamond propose en introduction ce sous titre "Les effondrements des sociétés impliquant un facteur environnemental, et dans certains cas les effets des changements climatiques, des relations hostiles de voisinage et des relations d'échange, et les questions soulevées par les réponses apportées à ces problèmes par les sociétés."
Ce qui reste assez lapidaire.
Dans ce gros et passionnant bouquin, il scrute donc l'existence des facteurs suivants: "dommages environnementaux, changement climatique, voisins hostiles, rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux, réponses apportées par une société, selon ses valeurs propres, à ces problèmes", et ce, dans des exemples très variés (et où les cinq facteurs précédents ne sont pas tous présents).
Grosse surprise (pour moi) il démarre avec le Montana. Merveilleux paysages, cow boys, ranchs, écrivains, voilà l'image que j'en ai. Mais aussi mines polluantes, incendies de forêts, ...
Retour vers le passé, avec l'île de Pâques la mystérieuse, les îles polynésiennes de Pitcairn et Henderson, les Anasazis aux Etats Unis, les Mayas, les Vikings au Groenland (alors que les Inuits ont tenu bon), et l'effondrement de ces civilisations en différentes zones géographiques et climatiques, chacun étudié selon la même grille. En passant, il est absolument fascinant de comprendre comment font tous ces scientifiques pour en savoir autant sur ce civilisations disparues, en datant parfois à l'année près!
![]() |
Avant, il y a eu des forêts... |
Des exemples existent où cela se termine (provisoirement?) mieux, dans la minuscule île de Tikopia, et ... au Japon! Les équilibres sont parfois fragiles, et il ne faut pas oublier qu'une démographie galopante a son importance (intéressant passage sur le Rwanda où bien sûr la guerre a eu aussi d'autres causes). Après comparaison entre Haïti et Saint-Domingue (même île!)(mais c'est plus subtil, faut aussi voir la direction des vents et les massifs montagneux pour la pluie), on s'attaque au gros, avec la Chine, pour terminer ce copieux tour du monde par l'Australie.
![]() |
Frontière Haïti -Saint Domingue, photo prise ici |
![]() |
Mais pas toutes les compagnies...(Pipeline en Papouasie, un projet de l’extrême en pleine jungle) |
Pour terminer, disons que ce qui rend ce document plutôt facile à lire, c'est le style vivant de l'auteur, sa façon de raconter, sa pédagogie le conduisant à des petits résumés et pauses bienvenus, et la multiplicité des exemples. J'ai aussi apprécié son exposé des hypothèses et son habitude de les examiner sans parti pris a priori.
Existe en poche
De l'auteur je recommande aussi Le monde jusqu'à hier, Ce que nous apprennent les sociétés traditionnelles, lu mais pas chroniqué...
Le mois américain chez Plaisirs à cultiver!
lundi 14 septembre 2015
Macadam
Macadam
Jean-Paul Didierlaurent
Au diable vauvert, 2015
Avant d'obtenir le succès avec Le liseur du 6 h 27 (en traduction, en poche, etc.), Jean-Paul Didierlaurent a vu quelques unes de ses nouvelles primées, et ce depuis 1997! Ce recueil comprend onze nouvelles d'environ une quinzaine de pages, écrites sur une quinzaine d'années aussi. Il ne faut donc pas y chercher un fil conducteur, mais cela se révèle sans importance.
Je déconseille fortement de lire la présentation de l'éditeur ou la quatrième de couverture et de m'imiter, à savoir ouvrir le livre, découvrir, et s'arrêter tranquillement à la page 160. L'on peut retrouver deux fois une allusion à la corrida, mais vraiment côté coulisses (avec une dame pipi rappelant celle du Liseur, tiens tiens), différentes époques, des thèmes dramatiques mettant en scène des enfants, des personnes âgées inattendues, un serial killer, un curé et une histoire (peut-être) d'amour, dans des histoires sachant ménager un certain suspense, quelques surprises (parfois devinées) et de l'émotion.
Les avis d'Antigone, les livres de George,
Jean-Paul Didierlaurent
Au diable vauvert, 2015
Avant d'obtenir le succès avec Le liseur du 6 h 27 (en traduction, en poche, etc.), Jean-Paul Didierlaurent a vu quelques unes de ses nouvelles primées, et ce depuis 1997! Ce recueil comprend onze nouvelles d'environ une quinzaine de pages, écrites sur une quinzaine d'années aussi. Il ne faut donc pas y chercher un fil conducteur, mais cela se révèle sans importance.
Je déconseille fortement de lire la présentation de l'éditeur ou la quatrième de couverture et de m'imiter, à savoir ouvrir le livre, découvrir, et s'arrêter tranquillement à la page 160. L'on peut retrouver deux fois une allusion à la corrida, mais vraiment côté coulisses (avec une dame pipi rappelant celle du Liseur, tiens tiens), différentes époques, des thèmes dramatiques mettant en scène des enfants, des personnes âgées inattendues, un serial killer, un curé et une histoire (peut-être) d'amour, dans des histoires sachant ménager un certain suspense, quelques surprises (parfois devinées) et de l'émotion.
Les avis d'Antigone, les livres de George,
vendredi 11 septembre 2015
Today, we live
Today, we live
Emmanuelle Pirotte
le cherche midi , 2015
Quatrième de couverture
Une rencontre improbable...
Décembre 1944. C'est la contre-offensive allemande dans les Ardennes belges. Pris de panique, un curé confie Renée, une petite fille juive de 7 ans, à deux soldats américains. Ce sont en fait des SS infiltrés, chargés de désorganiser les troupes alliées. Les deux nazis décident d'exécuter la fillette. Au moment de tirer, Mathias, troublé par le regard de l'enfant, tue l'autre soldat.
Commence dès lors une cavale, où ils verront le pire, et parfois le meilleur, d'une humanité soumise à l'instinct de survie.
Aucun personnage de ce roman palpitant n'est blanc ou noir. La guerre s'écrit en gris taché de sang. Une écriture efficace et limpide.
Au départ, cette histoire m'a paru un peu too much quand même... Cette fillette vraiment mature pour son âge dont le seul regard convainc l'allemand qui quand même a un sacré CV de tueur, on le découvrira au cours du roman... Mais dès le début l'histoire est prenante et les pages se tournent, alors, me suis-je dit, pourquoi ne pas essayer?
L'essentiel du roman se déroule dans une ferme des Ardennes, où se sont réfugiés différents habitants, ferme parfois aux mains des allemands, puis des américains; durant cet hiver 44/45 la guerre n'était pas terminée.
L'intérêt du livre est justement de montrer comment cela pouvait se passer pour ces populations prises entre deux feux, vivant dans l'espoir et la crainte, gérant le peu de nourriture, mais sachant quand même se réjouir, par exemple à Noël.
J'ignorais aussi totalement l'existence de ces soldats infiltrés au cours de l'opération Greif, et plus généralement de Otto Skorzeny. Ce roman m'a déjà permis d'apprendre des choses, un bon point!
Si j'ai dévoré en fait ce roman, c'est grâce à son écriture, alerte, le suspense quasi permanent, le côté vivant rendu en particulier par de bons vrais morceaux de wallon à l'intérieur des conversations (pas trop quand même), des personnages bien campés, et le rythme bien soutenu. L'auteur réussit à glisser pas mal d'humour aussi, ce qui n'était pas facile compte tenu du contexte! Allez, je retiens l'expression " Il n'a pas toutes ses frites dans le même sachet".
Cependant le binôme Matthias/Renée me paraissait bien irréel, ces deux personnages restant finalement peu attachants. Incroyable aussi que le fermier accepte de donner son cheval ainsi (page127), et délier le prisonnier (page 197) quelle imprudence! Note pour nos amis québécois : il y a même une partie se déroulant là-bas!
Avis en demi-teinte, donc, mais ce premier roman est extrêmement prometteur.
Les avis de Stephie,
Emmanuelle Pirotte
le cherche midi , 2015
Quatrième de couverture
Une rencontre improbable...
Décembre 1944. C'est la contre-offensive allemande dans les Ardennes belges. Pris de panique, un curé confie Renée, une petite fille juive de 7 ans, à deux soldats américains. Ce sont en fait des SS infiltrés, chargés de désorganiser les troupes alliées. Les deux nazis décident d'exécuter la fillette. Au moment de tirer, Mathias, troublé par le regard de l'enfant, tue l'autre soldat.
Commence dès lors une cavale, où ils verront le pire, et parfois le meilleur, d'une humanité soumise à l'instinct de survie.
Aucun personnage de ce roman palpitant n'est blanc ou noir. La guerre s'écrit en gris taché de sang. Une écriture efficace et limpide.
Au départ, cette histoire m'a paru un peu too much quand même... Cette fillette vraiment mature pour son âge dont le seul regard convainc l'allemand qui quand même a un sacré CV de tueur, on le découvrira au cours du roman... Mais dès le début l'histoire est prenante et les pages se tournent, alors, me suis-je dit, pourquoi ne pas essayer?
L'essentiel du roman se déroule dans une ferme des Ardennes, où se sont réfugiés différents habitants, ferme parfois aux mains des allemands, puis des américains; durant cet hiver 44/45 la guerre n'était pas terminée.
L'intérêt du livre est justement de montrer comment cela pouvait se passer pour ces populations prises entre deux feux, vivant dans l'espoir et la crainte, gérant le peu de nourriture, mais sachant quand même se réjouir, par exemple à Noël.
J'ignorais aussi totalement l'existence de ces soldats infiltrés au cours de l'opération Greif, et plus généralement de Otto Skorzeny. Ce roman m'a déjà permis d'apprendre des choses, un bon point!
Si j'ai dévoré en fait ce roman, c'est grâce à son écriture, alerte, le suspense quasi permanent, le côté vivant rendu en particulier par de bons vrais morceaux de wallon à l'intérieur des conversations (pas trop quand même), des personnages bien campés, et le rythme bien soutenu. L'auteur réussit à glisser pas mal d'humour aussi, ce qui n'était pas facile compte tenu du contexte! Allez, je retiens l'expression " Il n'a pas toutes ses frites dans le même sachet".
Cependant le binôme Matthias/Renée me paraissait bien irréel, ces deux personnages restant finalement peu attachants. Incroyable aussi que le fermier accepte de donner son cheval ainsi (page127), et délier le prisonnier (page 197) quelle imprudence! Note pour nos amis québécois : il y a même une partie se déroulant là-bas!
Avis en demi-teinte, donc, mais ce premier roman est extrêmement prometteur.
Les avis de Stephie,
mercredi 9 septembre 2015
Popcorn Melody / Le joli mois de mai
Popcorn Melody
Emilie de Turkheim
Héloise d'Ormesson, 2015
D'abord, une photo de champ de maïs pour l'ambiance
Shellawick, 1 110 habitants, son Pierrier, son supermarché, tenu par Tom Elliott. Intitulé non pas bêtement Supermarché, mais Le bonheur, et proposant seulement ce que Tom Elliott a décidé de vendre. Mais l'attrait principal du magasin consiste en un fauteuil de barbier en cuir patiné légué par le père de Tom. Oui, on 'entrait dans Le Bonheur pour vider son sac et non pas pour le remplir.'
Une bonne histoire a besoin d'un bon méchant, le rôle est tenu par les Woolsen, liés à l'usine de pop-corn locale pas vraiment au top pour les conditions de travail. Ladite entreprise, Buffalo Rocks, décide un beau jour d'ouvrir un magnifique hypermarché en face de la boutique de Tom.
Je suis au désespoir de ne pas pouvoir donner une idée exacte de ce chouette roman, que j'ai lu en ne me pressant pas trop, histoire de faire durer le plaisir. Faut-il parler de Matt, l'instituteur, de Dennis Mahoney, de la mère de Tom, d'Emily Dickinson?
"Ils n'ont pas besoin de moi, mais qui sait-
Je laisserai mon Coeur en vue-
Mon petit sourire pourrait bien être
Précisément ce qu'il leur faut-"
Yv me signale un avis des 8 plumes (Marie Florence)
Alors comme j'aime bien les histoires bien racontées, où les p'tits détails font sens au bout d'un moment, où l'on s'amuse et l'on est ému, les personnages décalés paumés mais terriblement sympathiques, j'ai pioché à la bibli le seul roman présent de l'auteur, espérant y trouver mon bonheur, et bingo!
Le joli mois de mai
Emilie de Turckeim
Héloïse d'Ormesson, 2010
Monsieur Louis possédait une propriété au milieu de nulle part, mais riche en gros gibier, où les chasseurs se plaisaient à se retrouver; mais Monsieur Louis est mort, et cinq héritiers potentiels se présentent. Ce sont Aimé et Martial, les habituels employés/serviteurs, qui accueillent les invités.
Amateurs d'humour noir, vous allez être gâtés! Démarrage tranquille, rural, caustique, montée en puissance, il y a d'abord un seul mort, puis la mécanique se met en route, les petits rouages s'enclenchent (faut être vigilant pour relier les fils, aussi) et à la fin une histoire épouvantable a été narrée. Joli travail!
"Les gens qui parlent exprès avec des mots compliqués c'est pour bien vous faire comprendre que eux c'est eux et que vous c'est moins que ça." (il y en a plein de réflexions comme celle-ci, de cet Aimé pas si bête que le croit son entourage)
Pour ceux qui sont encore là, voici un compte-rendu rendu de la Forêt des livres du 30 août 2015, où j'ai rencontré l'auteur. Il faisait tellement chaud, mes neurones liquéfiés n'ont même pas émis l'idée de prendre une photo...
Alors voilà. Arrivée vers 10h30, déambulation au coin des bouquinistes (et un Gallmeister dans ma besace), retrouvailles avec Sabine du Petit carré jaune , puis avec Erwan Larher monté de son Poitou, délaissant provisoirement l'écriture de son nouveau roman et le chantier du Logis de musicien. Charcutailles, fromages de chèvre et Saint Nicolas de Bourgueil font leur apparition à point nommé, et on convainc Erwan, et deux personnes avec lui de se joindre à nous (Laetitia et sa fille arriveront au bon moment, mais après). Ces deux personnes sont Emilie de Turkheim et un gars très connu (mais comme je n'ai pas la télé je ne l'ai pas reconnu, haha)(je donnerai juste comme indice 'je viens manger avec vous').
Ensuite sieste à l'ombre.
Mais, dirait Aifelle, est-ce bien un salon du livre? Jusqu'ici, pas trop. Assez tard les auteurs viennent prendre leur place pour les séances de dédicace, la foule devient monstrueuse, je vérifie un détail avec François-Henri Désérable (auteur d'Evariste), craque pour le dernier roman d'Emilie de T (tentée par Erwan et les réminiscences d'un article lu récemment, aussi), et fuis vite le lieu. A l'année prochaine?
Emilie de Turkheim
Héloise d'Ormesson, 2015
D'abord, une photo de champ de maïs pour l'ambiance
Shellawick, 1 110 habitants, son Pierrier, son supermarché, tenu par Tom Elliott. Intitulé non pas bêtement Supermarché, mais Le bonheur, et proposant seulement ce que Tom Elliott a décidé de vendre. Mais l'attrait principal du magasin consiste en un fauteuil de barbier en cuir patiné légué par le père de Tom. Oui, on 'entrait dans Le Bonheur pour vider son sac et non pas pour le remplir.'
Une bonne histoire a besoin d'un bon méchant, le rôle est tenu par les Woolsen, liés à l'usine de pop-corn locale pas vraiment au top pour les conditions de travail. Ladite entreprise, Buffalo Rocks, décide un beau jour d'ouvrir un magnifique hypermarché en face de la boutique de Tom.
Je suis au désespoir de ne pas pouvoir donner une idée exacte de ce chouette roman, que j'ai lu en ne me pressant pas trop, histoire de faire durer le plaisir. Faut-il parler de Matt, l'instituteur, de Dennis Mahoney, de la mère de Tom, d'Emily Dickinson?
"Ils n'ont pas besoin de moi, mais qui sait-
Je laisserai mon Coeur en vue-
Mon petit sourire pourrait bien être
Précisément ce qu'il leur faut-"
Yv me signale un avis des 8 plumes (Marie Florence)
Alors comme j'aime bien les histoires bien racontées, où les p'tits détails font sens au bout d'un moment, où l'on s'amuse et l'on est ému, les personnages décalés paumés mais terriblement sympathiques, j'ai pioché à la bibli le seul roman présent de l'auteur, espérant y trouver mon bonheur, et bingo!
Le joli mois de mai
Emilie de Turckeim
Héloïse d'Ormesson, 2010
Monsieur Louis possédait une propriété au milieu de nulle part, mais riche en gros gibier, où les chasseurs se plaisaient à se retrouver; mais Monsieur Louis est mort, et cinq héritiers potentiels se présentent. Ce sont Aimé et Martial, les habituels employés/serviteurs, qui accueillent les invités.
Amateurs d'humour noir, vous allez être gâtés! Démarrage tranquille, rural, caustique, montée en puissance, il y a d'abord un seul mort, puis la mécanique se met en route, les petits rouages s'enclenchent (faut être vigilant pour relier les fils, aussi) et à la fin une histoire épouvantable a été narrée. Joli travail!
"Les gens qui parlent exprès avec des mots compliqués c'est pour bien vous faire comprendre que eux c'est eux et que vous c'est moins que ça." (il y en a plein de réflexions comme celle-ci, de cet Aimé pas si bête que le croit son entourage)
Pour ceux qui sont encore là, voici un compte-rendu rendu de la Forêt des livres du 30 août 2015, où j'ai rencontré l'auteur. Il faisait tellement chaud, mes neurones liquéfiés n'ont même pas émis l'idée de prendre une photo...
Alors voilà. Arrivée vers 10h30, déambulation au coin des bouquinistes (et un Gallmeister dans ma besace), retrouvailles avec Sabine du Petit carré jaune , puis avec Erwan Larher monté de son Poitou, délaissant provisoirement l'écriture de son nouveau roman et le chantier du Logis de musicien. Charcutailles, fromages de chèvre et Saint Nicolas de Bourgueil font leur apparition à point nommé, et on convainc Erwan, et deux personnes avec lui de se joindre à nous (Laetitia et sa fille arriveront au bon moment, mais après). Ces deux personnes sont Emilie de Turkheim et un gars très connu (mais comme je n'ai pas la télé je ne l'ai pas reconnu, haha)(je donnerai juste comme indice 'je viens manger avec vous').
Ensuite sieste à l'ombre.
Mais, dirait Aifelle, est-ce bien un salon du livre? Jusqu'ici, pas trop. Assez tard les auteurs viennent prendre leur place pour les séances de dédicace, la foule devient monstrueuse, je vérifie un détail avec François-Henri Désérable (auteur d'Evariste), craque pour le dernier roman d'Emilie de T (tentée par Erwan et les réminiscences d'un article lu récemment, aussi), et fuis vite le lieu. A l'année prochaine?
lundi 7 septembre 2015
Le chant des plaines
Le chant des plaines
Plainsong
Kent Haruf
Robert Laffont, pavillons, 2001
Traduit par Benjamin Legrand
Tentée et encouragée par Electra et Hop sous la couette! , je suis partie dans le Colorado, rural de chez rural.
Revenons donc au bouquin. Formidable.
A Holt, petite ville comme bien d'autres, on trouve des écoles, en particulier le lycée où enseigne Tom Guthrie (qui commence à avoir de sérieux problèmes avec un élève, que je qualifierais de tête de lard, avec parents idoines), père d'Ike et Bobby, braves gosses un poil déboussolés par l'état de leur mère restant dans sa chambre toute la journée, distribuant les journaux le matin, rendant service à une vieille dame et découvrant la vie aussi en observant les grands.
On trouve aussi un centre médical, et je souhaite à toutes les femmes de tomber sur un médecin aussi plein de respect et de tact que celui qui y travaille.
Au fil des pages se dessine donc bien Holt, sa Main street, ses boutiques, sa gare, le barbier, les restaurants, les bars et lieux de rencontres et détentes, et autour la campagne parsemée de fermes isolées.
Dans l'une de ces fermes, vivent seuls deux frères, Harold et Raymond, s'occupant plus de leurs vaches que de rangement et de ménage. Leur vie va se trouver bousculée lorsque Maggie Jones (ah quelle femme!) leur propose de s'occuper d'une jeune fille en difficulté, enceinte et virée de chez elle par sa mère.
Kent Haruf écrit son histoire sans chercher les effets, les dialogues nombreux permettent de connaître ses personnages, c'est tout, personnages terriblement attachants au fur et à mesure, et particulièrement ces deux fermiers ne connaissant jusque là que leurs génisses...
"Ouais je pense à des choses des fois.
Eh ben alors.
Mais je suis pas obligé de les dire juste parce que je les pense.
D'accord. J'ai parlé trop vite. Tu veux m'abattre maintenant, ou tu préfères attendre la nuit noire?"
Bref, j'ai adoré ma lecture, et existe une suite, Les gens de Holt County!
J'ajouterai juste que certains passages ont l'air d'être du vécu, par exemple la mort du cheval (j'ai lu en diagonale...) et le tri des vaches (arf!)
Mois américain chez Titine
Plainsong
Kent Haruf
Robert Laffont, pavillons, 2001
Traduit par Benjamin Legrand
Tentée et encouragée par Electra et Hop sous la couette! , je suis partie dans le Colorado, rural de chez rural.
OK ça donne envie, enfin, euh, ça se mérite (d'autres photos ici :http://www.picador.com/blog/february-2014/kent-haruf-s-benediction-in-pictures) |
A Holt, petite ville comme bien d'autres, on trouve des écoles, en particulier le lycée où enseigne Tom Guthrie (qui commence à avoir de sérieux problèmes avec un élève, que je qualifierais de tête de lard, avec parents idoines), père d'Ike et Bobby, braves gosses un poil déboussolés par l'état de leur mère restant dans sa chambre toute la journée, distribuant les journaux le matin, rendant service à une vieille dame et découvrant la vie aussi en observant les grands.
On trouve aussi un centre médical, et je souhaite à toutes les femmes de tomber sur un médecin aussi plein de respect et de tact que celui qui y travaille.
Au fil des pages se dessine donc bien Holt, sa Main street, ses boutiques, sa gare, le barbier, les restaurants, les bars et lieux de rencontres et détentes, et autour la campagne parsemée de fermes isolées.
Dans l'une de ces fermes, vivent seuls deux frères, Harold et Raymond, s'occupant plus de leurs vaches que de rangement et de ménage. Leur vie va se trouver bousculée lorsque Maggie Jones (ah quelle femme!) leur propose de s'occuper d'une jeune fille en difficulté, enceinte et virée de chez elle par sa mère.
Kent Haruf écrit son histoire sans chercher les effets, les dialogues nombreux permettent de connaître ses personnages, c'est tout, personnages terriblement attachants au fur et à mesure, et particulièrement ces deux fermiers ne connaissant jusque là que leurs génisses...
"Ouais je pense à des choses des fois.
Eh ben alors.
Mais je suis pas obligé de les dire juste parce que je les pense.
D'accord. J'ai parlé trop vite. Tu veux m'abattre maintenant, ou tu préfères attendre la nuit noire?"
Bref, j'ai adoré ma lecture, et existe une suite, Les gens de Holt County!
J'ajouterai juste que certains passages ont l'air d'être du vécu, par exemple la mort du cheval (j'ai lu en diagonale...) et le tri des vaches (arf!)
Mois américain chez Titine
vendredi 4 septembre 2015
Le charme discret de l'intestin
Le charme discret de l'intestin
Tout sur un organe mal aimé
Darm mit Charme
Giula Enders
Actes sud, 2015
Traduit par Isabelle Liber
Ceci n'est absolument pas un roman victorien où jamais les personnages ne sont censés avoir une vie digestive! Julia Enders, une jeune (née en 1990) étudiante en médecine est passionnée par le sujet de l'intestin, et, mieux encore, elle sait faire partager sa passion avec intelligence et humour. Son livre est une mine d'informations, parfois pointues, mais jamais incompréhensibles, à l'aide des dessins de sa soeur et de ses explications on ne peut plus imagées. Elle ne prend pas le lecteur pour un incapable et lui fait part des dernières découvertes ou recherches dans ce domaine si peu abordé, il faut bien le dire. Et pourtant, nos estomacs et intestins nous jouent bien des tours parfois, non?
Notre jeune amie (car c'est notre amie, telles certaines gentilles bactéries qui bossent dans nos intestins) n'évite absolument aucun angle du sujet, sachez-le!
La première partie démarre par L'art du bien chier en quelques leçons, avec ensuite visite guidée du tube digestif, pour enfin parler des allergies et intolérances.
Vous avez droit en deuxième partie au Grand voyage de la nourriture, où l'on évoque entre autres les nausées et, euh, la constipation.
Pour terminer par l'infiniment petit peuplant notre intérieur, et les guerres intestines (bien nommées).
Au passage des informations qui m'ont fait m'exclamer 'mais oui, c'est pour cela que...' ou comprendre notre fonctionnement interne, et les liens entre notre système digestif et les reste de notre corps, ainsi que son importance et influence pour notre entière santé.
Après, soyez prévenus, ne faites pas la marquise du 16ème en lisant par exemple "Un mauvais péteur est aussi un mauvais hôte qui laisse ses bactéries mourir de faim." Décomplexant!
Les avis d'Alienor , cathulu, a girl (grâce à qui j'ai eu l'idée de lire ce livre, mais où est ton billet?)
Tout sur un organe mal aimé
Darm mit Charme
Giula Enders
Actes sud, 2015
Traduit par Isabelle Liber
Ceci n'est absolument pas un roman victorien où jamais les personnages ne sont censés avoir une vie digestive! Julia Enders, une jeune (née en 1990) étudiante en médecine est passionnée par le sujet de l'intestin, et, mieux encore, elle sait faire partager sa passion avec intelligence et humour. Son livre est une mine d'informations, parfois pointues, mais jamais incompréhensibles, à l'aide des dessins de sa soeur et de ses explications on ne peut plus imagées. Elle ne prend pas le lecteur pour un incapable et lui fait part des dernières découvertes ou recherches dans ce domaine si peu abordé, il faut bien le dire. Et pourtant, nos estomacs et intestins nous jouent bien des tours parfois, non?
Notre jeune amie (car c'est notre amie, telles certaines gentilles bactéries qui bossent dans nos intestins) n'évite absolument aucun angle du sujet, sachez-le!
La première partie démarre par L'art du bien chier en quelques leçons, avec ensuite visite guidée du tube digestif, pour enfin parler des allergies et intolérances.
Vous avez droit en deuxième partie au Grand voyage de la nourriture, où l'on évoque entre autres les nausées et, euh, la constipation.
Pour terminer par l'infiniment petit peuplant notre intérieur, et les guerres intestines (bien nommées).
Au passage des informations qui m'ont fait m'exclamer 'mais oui, c'est pour cela que...' ou comprendre notre fonctionnement interne, et les liens entre notre système digestif et les reste de notre corps, ainsi que son importance et influence pour notre entière santé.
Après, soyez prévenus, ne faites pas la marquise du 16ème en lisant par exemple "Un mauvais péteur est aussi un mauvais hôte qui laisse ses bactéries mourir de faim." Décomplexant!
Les avis d'Alienor , cathulu, a girl (grâce à qui j'ai eu l'idée de lire ce livre, mais où est ton billet?)
mercredi 2 septembre 2015
La couleur de l'eau / Les eaux troubles du mojito
La couleur de l'eau
Thirst
Kerry Hudson
Philippe Rey, 2015
Traduit par Florence Lévy-Paoloni
Vigile dans un magasin de luxe londonien, Dave intercepte une voleuse de chaussures, puis la laisse partir. Ils se retrouvent, il la loge dans son logement miteux, juste pour dépannage (au départ...).
La narration passant du présent au passé, de Dave à Alena y compris dans le même chapitre, le lecteur apprend vite qu'Alena a quitté sa tristounette ville sibérienne avec un visa, espérant devenir étudiante ou trouver du travail à Londres, ville lumière à ses yeux. Vite elle s'est retrouvée dans une réseau de prostitution, son rôle étant plutôt d'attraper de nouvelles proies. Ayant fui, elle s'est retrouvée à la rue.
Entre Dave et Alena les rapports sont subtils, compagnie contre sécurité, au départ. Dave vient des cités pauvres, son rêve de voyages et d'ailleurs s'étant fracassé brusquement.
Je vais essayer de ne pas en dire plus, pour préserver la future lecture de ceux qui accrocheront bien à ce roman. Ce ne fut hélas pas mon cas, et j'en suis désolée. D'autant plus que je suis bien incapable de saisir pourquoi je me suis ennuyée. Peut-être parce que dès que je rentrais dans l'histoire, on passait à un autre temps ou un autre personnage? (mais j'ai l'habitude pourtant) Parce que c'est finalement assez lent? (mais j'en lis d'autres, des trucs prenant leur temps, alors, non). Parce qu'en fait il n'y a pas assez d'humour et trop de sérieux? Parce que je n'ai pas saisi les personnages? Il a fallu la toute fin pour connaître ce qui s'est passé avec Shelley. De plus j'ai trouvé Alena bien naïve et confiante de se lancer ainsi (et puis, qu'on la laisse partir, c'est crédible?). Sa façon de se conduire au début avec Dave était aussi inconsciente (elle stagne sur le canapé en petite culotte et T shirt, bien gentil, le Dave). Parce que je n'étais pas en mode 'histoire romantique'?
Ce roman n'est pas mal écrit du tout, les détails terribles sont plutôt sous-entendus, alors peut-être accrocherez-vous mieux aux personnages? Je propose de vous l'envoyer, autant qu'il soit lu!
Les avis bien plus positifs de blablablamia, antigone, glaz,
Mais que vient faire Les eaux troubles du mojito dans ce billet? Heu, c'est aussi une lecture en demi-teinte d'un livre de la rentrée littéraire...
Les eaux troubles du mojito
et autres belles raison d'habiter sur terre
Philippe Delerm
Seuil, 2015
Comme pour le précédent roman, je n'ai pas accroché, pourtant j'aurais tellement voulu aimer ces histoires douces, tranquilles, évanescentes, joliment écrites... Paris, la plage, la Provence, petits faits de la vie quotidienne. C'est bien vu, mais mon sensibilogramme est resté quasiment plat. Pas concernée, il faut croire.
Les avis de Antigone,
Thirst
Kerry Hudson
Philippe Rey, 2015
Traduit par Florence Lévy-Paoloni
Vigile dans un magasin de luxe londonien, Dave intercepte une voleuse de chaussures, puis la laisse partir. Ils se retrouvent, il la loge dans son logement miteux, juste pour dépannage (au départ...).
La narration passant du présent au passé, de Dave à Alena y compris dans le même chapitre, le lecteur apprend vite qu'Alena a quitté sa tristounette ville sibérienne avec un visa, espérant devenir étudiante ou trouver du travail à Londres, ville lumière à ses yeux. Vite elle s'est retrouvée dans une réseau de prostitution, son rôle étant plutôt d'attraper de nouvelles proies. Ayant fui, elle s'est retrouvée à la rue.
Entre Dave et Alena les rapports sont subtils, compagnie contre sécurité, au départ. Dave vient des cités pauvres, son rêve de voyages et d'ailleurs s'étant fracassé brusquement.
Je vais essayer de ne pas en dire plus, pour préserver la future lecture de ceux qui accrocheront bien à ce roman. Ce ne fut hélas pas mon cas, et j'en suis désolée. D'autant plus que je suis bien incapable de saisir pourquoi je me suis ennuyée. Peut-être parce que dès que je rentrais dans l'histoire, on passait à un autre temps ou un autre personnage? (mais j'ai l'habitude pourtant) Parce que c'est finalement assez lent? (mais j'en lis d'autres, des trucs prenant leur temps, alors, non). Parce qu'en fait il n'y a pas assez d'humour et trop de sérieux? Parce que je n'ai pas saisi les personnages? Il a fallu la toute fin pour connaître ce qui s'est passé avec Shelley. De plus j'ai trouvé Alena bien naïve et confiante de se lancer ainsi (et puis, qu'on la laisse partir, c'est crédible?). Sa façon de se conduire au début avec Dave était aussi inconsciente (elle stagne sur le canapé en petite culotte et T shirt, bien gentil, le Dave). Parce que je n'étais pas en mode 'histoire romantique'?
Ce roman n'est pas mal écrit du tout, les détails terribles sont plutôt sous-entendus, alors peut-être accrocherez-vous mieux aux personnages? Je propose de vous l'envoyer, autant qu'il soit lu!
Les avis bien plus positifs de blablablamia, antigone, glaz,
Mais que vient faire Les eaux troubles du mojito dans ce billet? Heu, c'est aussi une lecture en demi-teinte d'un livre de la rentrée littéraire...
Les eaux troubles du mojito
et autres belles raison d'habiter sur terre
Philippe Delerm
Seuil, 2015
Comme pour le précédent roman, je n'ai pas accroché, pourtant j'aurais tellement voulu aimer ces histoires douces, tranquilles, évanescentes, joliment écrites... Paris, la plage, la Provence, petits faits de la vie quotidienne. C'est bien vu, mais mon sensibilogramme est resté quasiment plat. Pas concernée, il faut croire.
Les avis de Antigone,
Inscription à :
Articles (Atom)