Humanité
Une histoire optimiste
De meeste mensen deugen (la plupart des gens sont des gens bien)
Rutger Bregman
Seuil, 2020
Traduit par Caroline Sordia et Pieter Boeykens
Quoi? On ne nous dit pas tout! J'avoue en être restée sur la catastrophe de l’île de Pâques (Jared Diamond dans Effondrement), diverses expériences dont celle de Milgram et sa machine à électrochocs, l'histoire tragique de Catherine Susan Genovese (assassinée sans que personne ne réagisse), sans parler des camps de concentration et du roman Sa majesté des mouches.
D'après l'auteur, les gens (enfin, la plupart) seraient bons? C'est sûr que si on se fie aux médias, ça paraît un poil osé de l'affirmer. Mais les médias aiment les catastrophes, c'est plus vendeur que les belles histoires.
En 400 pages passionnantes (et plutôt aisées à lire, j'allais dire 'comme un roman'), Rieter Bregman va démonter et démontrer, et j'avoue que ça bouscule pas mal. Il va fouiner dans les documents, opposer Hobbes et Rousseau, écorner la 'civilisation', trouver une histoire vraie de gamins sur une île - qui se termine très bien!- , regarder ce qui se passe chez les actuels chasseurs-cueilleurs, dégoter une histoire de renards argentés rendus tout gentils, pour finir par des exemples où des 'naïfs' avaient raison. On touche à pas mal de notions, historiques, anthropologiques, mais parfaitement digestes.
Qu'on ne se méprenne pas, des méchants, il y en a, il y en a eu, et il y en aura, mais en sortant de cette lecture on est bien bousculé, on se dit 'et pourquoi pas?'. Exemples en Afrique du sud, en Colombie, vraiment détonants.
Suite à cette lecture, j'ai bien envie de lire Hannah Arendt ...
Avis babelio,