Disons-le, à une époque j'ai lu systématiquement les Gallmeister, puis je m'en suis éloignée, appréciant moins les parutions un poil bien noires ou moins 'nature'. Pour le dire clairement, j'en ai laissé tomber pas mal, qui abordaient des thèmes trop fréquents actuellement ou sentaient trop l'atelier d'écriture, bref, formatés (OK, c'est juste mon ressenti!)
Dans ma nouvelle bibli j'ai cherché ce qui m'avait échappé dans la
catégorie nature writing à l'ancienne, et j'en ai trouvé deux! (
et c'est là que les lecteurs du billet se défilent fissa)(oui, toi, F, je t'ai vue!).
Pour moi : Oldies but goldies.
D'abord, je reviens à
Testament d'un pêcheur à la mouche
John D. Voelker
Gallmeister 2007
Traduit par Jacques Mailhos
Franchement, ce type est fort : je ne connais absolument rien à la pêche à la mouche (ni à la pêche d'ailleurs), et cela ne m'attire pas a priori. Mais John Voelker, qui fut procureur dans le Michigan et auteur de romans policiers, avait une passion: la pêche à la mouche. Et il sait fichtrement bien en parler. Pas de détails trop techniques, mais beaucoup beaucoup d'humour et d'autodérision, associés à une jolie plume. A l'arrivée : je n'ai guère lâché ce bouquin. Il m'avait déjà ferrée avec
Itinéraire d'un pêcheur à la mouche, et là il récidive avec de courts textes où il partage ses expériences.
"Le seul travail régulier auquel Danny et ses gars se fussent jamais adonnés consistait à chercher de nouvelles manières d'échapper à toute forme de travail régulier."
Note : Oliver Gallmeister pêche à la mouche, tout s'explique...
Les deux titres de Voelker sont disponibles avec un
nouveau tirage.
Et enfin, après
L'or des fous (où j'en dis plus sur l'auteur) revoilà Rob Schultheis et sa passion pour l'ouest (le vrai), au delà du centième méridien.
Sortilèges de l'ouest
The Hidden West
Rob Schultheis
Gallmeister, 2009
Traduction de Marc Amfreville
Le gars n'hésite pas à crapahuter, dans les canyons, sur le plateau du Colorado, chez les indiens et les Navajos en particulier, dans le delta du Colorado, dans des coins où la main de l’homme blanc n'a pas trop mis le pied. Et c'est fascinant.
"En 1540 Hernando de Alarcon traversa la mer de Cortès et 'découvrit' le delta. Les indiens cocopah y vivaient de puis des siècles, les Papagos connaissaient bien les lieux, mais par définition les Indiens ne découvrent jamais rien. Apparemment ils sont là, comme les pierres, les nappes phréatiques, les herbes sauvages."
Schultheiss fait montre d'une immense admiration pour les indiens, qui ont réussi à vivre (survivre?) dans des coins incroyables, et ont aussi laissé des traces de belles civilisations. Il n'est pas aveugle à leurs réalités actuelles, et par ailleurs offre des pages fascinantes sur un jeu qu'ils pratiquent (
jeu de mains).
La plupart des chapitres ont été écrits il y a quelques décennies, et déjà l'auteur considérait comme dangereux de bâtir des barrages et de détourner l'eau du Colorado et de lacs immémoriaux juste pour satisfaire les besoins en eau de Los Angeles (piscine, golfs), asséchant des lacs, réduisant à la misère et au déplacement des populations (au Mexique, donc ça ne compte pas?)(et les oiseaux migrateurs encore moins)
Je laisse
le lien vers le lac Mono sur wikipedia, il semble que là une action ait réussi.