Les filles de Romorantin
Nassira El Moaddem
L'iconoclaste, 2019
Nassira El Moaddem est journaliste, télévision, internet (Bondy blog), elle est née en 1984, et après quelques années d'enfance passées à S., ville bien connue pour son fromage de chèvre (oui, A girl, là même), sa famille déménage à Romorantin. Le père, comme 3500 habitants du coin, travaille à l'usine Matra, les enfants font des études, Nassira a le parcours qu'on peut découvrir sur wikipedia et que de toute façon elle relate dans son livre.
Elle est revenue récemment à Romorantin, dite 'capitale de la Sologne', au moment des gilets jaunes, désireuse d'en rencontrer, et aussi de parler de sa ville et de sa jeunesse. En particulier elle veut retrouver son amie Caroline, fille de commerçants et désormais ouvrière, dont la deuxième quinzaine de mois est chaque fois très difficile.
Comme indiqué sur la couverture, 'elles sont nées dans la même ville, l'une est restée, l'autre est partie, c'est l'histoire de deux destins...', alors pourquoi? J'avais une petite idée de la réponse avant cette lecture, à vous de la découvrir.
C'est aussi l'occasion pour Nassira el Moaddem de parler de Romorantin, qui comme bien des villes dont l'usine principale a fermé, a connu le choc du chômage, des départs, des drames humains. Beaucoup vivotent. le centre ville voit les commerces fermer ou en tout cas les enseignes défiler, ce qui est le cas de bien d'autres petites villes. Elle a parcouru la ville, assisté à des réunions avec des gilets jaunes (un peu réticents face à une journaliste, même issue du coin), revu des connaissances ou amis d'enfance. Elle a rencontré le maire et des responsables (parfois avec difficulté) et rencontré le public lors d'une réunion houleuse, à en lire la presse locale. C'est sûr que certaines affirmations sur la ville ne lui ont pas fait que des amis. Center Parks n'a pas dû apprécier non plus (je n'ai pas d'échos)
Mais elle l'aime, sa ville, cela se sent, et elle a écrit des pages aussi pleines de sensibilité, ainsi que sur sa famille et la communauté de Romorantin issue de l'immigration. Même si l'on ne connaît pas ce coin (et c'est dommage!), ce qui en est dit peut s'appliquer à d'autres villes et c'est aussi pour cela que la lecture s'avère intéressante.
Ceci étant, je ne peux demeurer neutre dans cette histoire, quand tout du long des pages je visualise les lieux, je reconnais des noms de lieux et de personnes, et le gros choc pour moi ça a été de retrouver une personne que j'ai bien connue, et donc j'ignorais qu’elle habitait encore la ville (le temps passe...)
Des avis sur babelio
Nassira El Moaddem
L'iconoclaste, 2019
Nassira El Moaddem est journaliste, télévision, internet (Bondy blog), elle est née en 1984, et après quelques années d'enfance passées à S., ville bien connue pour son fromage de chèvre (oui, A girl, là même), sa famille déménage à Romorantin. Le père, comme 3500 habitants du coin, travaille à l'usine Matra, les enfants font des études, Nassira a le parcours qu'on peut découvrir sur wikipedia et que de toute façon elle relate dans son livre.
Elle est revenue récemment à Romorantin, dite 'capitale de la Sologne', au moment des gilets jaunes, désireuse d'en rencontrer, et aussi de parler de sa ville et de sa jeunesse. En particulier elle veut retrouver son amie Caroline, fille de commerçants et désormais ouvrière, dont la deuxième quinzaine de mois est chaque fois très difficile.
Comme indiqué sur la couverture, 'elles sont nées dans la même ville, l'une est restée, l'autre est partie, c'est l'histoire de deux destins...', alors pourquoi? J'avais une petite idée de la réponse avant cette lecture, à vous de la découvrir.
C'est aussi l'occasion pour Nassira el Moaddem de parler de Romorantin, qui comme bien des villes dont l'usine principale a fermé, a connu le choc du chômage, des départs, des drames humains. Beaucoup vivotent. le centre ville voit les commerces fermer ou en tout cas les enseignes défiler, ce qui est le cas de bien d'autres petites villes. Elle a parcouru la ville, assisté à des réunions avec des gilets jaunes (un peu réticents face à une journaliste, même issue du coin), revu des connaissances ou amis d'enfance. Elle a rencontré le maire et des responsables (parfois avec difficulté) et rencontré le public lors d'une réunion houleuse, à en lire la presse locale. C'est sûr que certaines affirmations sur la ville ne lui ont pas fait que des amis. Center Parks n'a pas dû apprécier non plus (je n'ai pas d'échos)
Mais elle l'aime, sa ville, cela se sent, et elle a écrit des pages aussi pleines de sensibilité, ainsi que sur sa famille et la communauté de Romorantin issue de l'immigration. Même si l'on ne connaît pas ce coin (et c'est dommage!), ce qui en est dit peut s'appliquer à d'autres villes et c'est aussi pour cela que la lecture s'avère intéressante.
Ceci étant, je ne peux demeurer neutre dans cette histoire, quand tout du long des pages je visualise les lieux, je reconnais des noms de lieux et de personnes, et le gros choc pour moi ça a été de retrouver une personne que j'ai bien connue, et donc j'ignorais qu’elle habitait encore la ville (le temps passe...)
Des avis sur babelio
J'ai entendu l'auteur à la radio parler longuement de son retour dans sa région. C'était très intéressant. Mais il me semble qu'elle parlait d'un reportage. Elle a dû faire les deux sans doute, reportage et livre.
RépondreSupprimer(bonjour, Françoise)
SupprimerOui, sans doute, elle en parle dans le livre. Elle était à R. la semaine dernière, mais je n'y suis pas allée, dommage, je sais.
J'ai oublié de changé mon identité ! tu m'as reconnue quand même ?
SupprimerJ'ai hésité, et puis tu as un profil blogger qui ne me disait rien...
Supprimercela me fait penser au livre lu l'an dernier sur la crise aux USA après la fermeture des grandes usines à Détroit, même constat ...
RépondreSupprimerJe vois de quel livre tu parles; ici, c'est une petite ville de moins de 20 000 habitants, et la mienne a subi le même choc avec la fermeture d'une usine fournissant du travail à la majorité des gens.
SupprimerLe Bondy blog! une sacré référence pour moi! Occasion de visiter Romorantin????
RépondreSupprimerTu viens quand tu veux! ^_^ L'auteur explique comment s'y rendre en train...
SupprimerDeux destins qui bifurquent, ça peut faire un superbe thème de roman ou de polar, pourquoi pas... Et la désaffection des commerces de proximité des petites villes au détriment des grandes surfaces commerciales diverses, quel dommage.
RépondreSupprimerBien des villes souffrent de la désertification du centre, maisons inhabités ou magasins fermés. Mais ne pas baisser les bras.
SupprimerUn livre plus vrai que nature, si tu y retrouves des personnes que tu as connu.
RépondreSupprimerOui, c'est bizarre de lire un livre et de visualiser les choses ainsi, et depuis j'ai des nouvelles sur certaines situations par le quotidien local...
SupprimerC'est étrange, de "retrouver quelqu'un" par l'intermédiaire d'un roman.. J'ai bien envie de le lire, je ne connais pas Romorantin, mais mon conjoint y a fait son service militaire, et ça me rend curieuse, tant il en a gardé un souvenir ignoble !!
RépondreSupprimerIl me reste à peut-être rencontrer 'en vrai', mais 30 ans après...
SupprimerAllons bon, déjà le service militaire n'arrangeait pas l'affaire. Il devait être à 'la base' à quelques km de là, je suppose (armée de l'air). Mais tu sais, le coin est joli!
Oui, tout à fait, c'était l'armée de l'air. Je crois que l'ambiance de la base (alors peuplée de gradés frustrés), le fait de devoir faire du stop sur 30 bornes pour pouvoir attraper un train, d'être occupé à charger des camions toute la journée alors qu'il avait entamé une carrière dans l'enseignement sportif, lui a donné une image désastreuse de tout ce qui touche à la région ! Il faut que je lui parle de ce titre, quand même, parce qu'il a aussi été "gilet jaune"..
SupprimerJe reconnais que le coin n'est pas très bien desservi par le train (et on m'a dit que Romorantin n'est desservi que par une petite ligne - qu'il faut défendre d'ailleurs- que parce que de grands industriels ont refusé la venue du chemin de fer au 19ème siècle). Je compatis pour le stop. ^_^
SupprimerÇa a dû être une sacrée lecture pour toi ! J'adore ces livres qui nous parlent très personnellement, à travers les noms des lieux ou de personnes qui nous sont très familiers. Remarque moi ça me parle Romorantin, et puis cette fameuse ville au fameux fromage de chèvre aussi.:)
RépondreSupprimerOui, tu as bien vu le clin d'oeil. Bien des détails ne diront rien aux lecteurs ne connaissant pas la ville, mais beaucoup de passages devraient parler à tout le monde.
SupprimerC'est amusant que tu retrouves non seulement des lieux mais aussi une personne que tu as connue :) tout cela réuni dans un livre...Mais bien évidemment l'ambiance sera autre pour quelqu'un qui comme moi ne connait pas Romorantin. Je ne connais l'auteur que de nom mais c'est peut-être une occasion d'en savoir plus sur elle et sur cette jolie ville
RépondreSupprimerJe recommande totalement cette lecture, car elle peut parler à tous! Bien sûr j'ai eu un 'petit plus' ^_^.
SupprimerDrôle d'effet, certainement, de retrouver une personne que l'on a connue, tant d'années après et par l’intermédiaire d'un essai...
RépondreSupprimerJ'imagine que, malgré les liens qui vous unissaient à l'époque, trente ans plus tard, ça doit être dur de renouer... Enfin, moi, je ne le pourrai pas.
En fait je ne sais pas où elle demeure (mais je pourrais le deviner puisque c'est près de la maison des El Moaddem). Difficile d'arriver ainsi 'ah oui on se connaissait'
Supprimerle nombre de petites villes qui meurent, c'est fou et fort triste. Dans ma région, proche de la côte attractive les petits bourgs où le foncier reste accessible les petits villages se lotissent et c'est très laid et très triste. La vie n'y est possible pour un couple qu'avec deux voitures. Cela a donné des ronds-points remplis de gilets jaunes et une adolescence gâchée par l'ennuie et l'alcool.
RépondreSupprimerExact, les terrains accessibles, le risque de cités dortoirs, alors qu'au départ ces coins sont bien jolis.
SupprimerPourquoi pas? Ce n'est pas ma région donc je ne reconnaitrais probablement personne, mais ça donne envie quand même de tenter :-)
RépondreSupprimerTu connais sûrement ce type de ville moyenne.
SupprimerC'est malheureusement le cas de beaucoup de villes moyennes, qui dépendaient d'un employeur. le pendant, c'est le développement des grandes métropoles où désormais sur des dizaines de km on ne voit plus la différence entre les différents villages (enfin, villes maintenant). C'est triste, tout se ressemble. Je pense à ma ville d'enfance, Montpellier, que j'ai vu dramatiquement changer. se défigurer à sa périphérie. Bon je m'arrête là...je suis déjà malade, je ne vais pas en plus me mettre le moral à zéro!
RépondreSupprimerJe connais aussi des villes plus grandes dont la périphérie n'est qu'une vaste zone commerciale! C'est le risque avec Romorantin aussi (mais la nature résiste)
Supprimerc'est sûr qu'on le lit sans doute différemment quant on connait les liens et les gens! Intéressant en tout cas!
RépondreSupprimerJe pense que ça peut intéresser tout lecteur (même si j'ai un plus, là)
SupprimerSans doute trop "journalistique" pour moi, trop ancré dans la réalité "télévisuelle" qui me déprime déjà ! je passe !
RépondreSupprimerJe n'ai pas trouvé, sans doute parce que je connais ce coin!
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