3000 km à cheval à travers l'Asie centrale, 2001
Sylvain Tesson Priscilla Telmon
Pocket, 2013
En 1999 Sylvain tesson et Priscilla Telmon se lancent dans une grande randonnée à chaval, en partant du Kazakhstan où ils se procurent trois chevaux, qu'ils nommeront Ouroz, Boris et Bucéphale. Dans le coin, les chevaux n'ont pas toujours de nom, et se récupèrent plus de coups de talon et de cravache que de bons soins. Nos deux voyageurs ne se sont pas comporté ainsi, faisant souvent passer le bien-être de leurs montures avant la leur. D'ailleurs ces compagnons ne seront quittés aux alentours de la mer d'Aral, en de bonnes mains, et avec un gros serrement de coeur.
On suit les cavaliers avec plaisir, au Kirghizistan par exemple arriver à cheval est une promesse de bon accueil (et il est difficile de refuser le kumis et la vodka, et le plov)
(3030 m d'altitude) |
La dernière partie leur fait traverser un désert vers la mer d'Aral, un vrai crève cœur écologique... Pour cultiver le coton, les eaux du Syr Daria et de l'Amou Daria ont été détournées. Sans parler de la pollution des sols et de l'air, des maladies... L'on sent parfaitement la colère et l'émotion chez les deux auteurs.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce récit, avec un Tesson même pas trentenaire, évitant les grandes envolées philosophico-lyriques et trouvant la juste mesure entre le périple équin lui-même, et quelques information historiques et géographiques.
Des avis sur babelio,
Et voilà que je tombe en librairie post confinement sur :
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(image prise chez La librairie du voyage) |
A cheval à travers l'Asie centrale
Sylvain Tesson Priscilla Telmon
Nouvelle édition revue et corrigée, Pocket, 2017
Bon alors, c'est le même livre? Hé bien non. Le voyage , son parcours, ses péripéties demeurent, bien sûr, mais je l'ai lu avec intérêt juste après l'autre. C'est bien plus court, agrémenté de photographies, et, comment dire? , alors que le premier déroulait le voyage du début à la fin, suivant la chronologie, le second est un peu classé, s'il s'agit de thèmes récurrents, par exemple le passage de frontières, la vision locale des femmes, la yourte, des vignettes historiques et géographiques.
"De nombreuses et très anciennes dénominations désignent les régions morcelées de cet ensemble. Elles chantent aux oreilles de ceux pour qui les toponymes valent plus que tous les poèmes : Transoxiane, Turkestan, Bactriane, Surthe, Sogdiane, Khorezm..."
"Les Bolcheviks usaient des frontières comme on élève les bonsaïs: en les tordant, les corsetant, sachant que rien n'affaiblit mieux que ce qui détourne de l'ordre naturel." (voir le Ferghana)
"De Boukhara à Khiva, nous aurons mis dix-sept jours. Autant qu'il en a fallu à Ibn Battuta et à Ambéry. Ce que nous aimons dans le voyage à cheval, c'est qu'il n'y a pas de progrès."
Boukhara : à gauche la mosquée kalon, à droite le minaret kalon, haut de 48 m, d'où l'on jetait les condamnés à mort...
Petits commerces à Boukhara
Pendant ce temps les femmes travaillent... |
Statue de Tamerlan à Samarcande |