Cadavre exquis
Agustina Bazterrica
Flammarion, 2019
Traduit par Margot Nguyen Béraud
La quasi totalité des animaux de la terre ayant été atteinte d'un virus dangereux pour eux et surtout pour l'homme (enfin, est-ce vrai, certains se le demandent), une nouvelle race a été élaborée 'à partir de génomes humains' ('les PGP, têtes nées et élevées en captivité, qui n'ont subi aucune modification génétique et ne reçoivent pas d'hormones de croissance'); ainsi les mangeurs de viande pourront-ils continuer à en consommer, le fin du fin étant la consommation de non PGP, obtenus de différentes façons (je laisse imaginer ces façons, mais sachez que mieux vaut surveiller vos défunts, par exemple)(et certains sont volontaires, il existe une secte pour eux)
Un jour un collège 'offre' au héros du roman une 'femelle', à charge pour lui de s'en occuper, la vendre, etc. Mais pas question de ce que vous pensez, ça c'est interdit! Le héros, non mangeur de viande, travaille en abattoir, histoire de payer une maison de retraite correcte pour son père, est à couteaux tirés avec sa sœur et ses neveu et nièce, et sa femme est partie après le décès de leur bébé.
Lecteur sensible, attention! Certains détails sont épouvantables! Par Tejo, que l'auteur rend sensible et sympathique, l'on découvre les dérives du système, ou plutôt la logique qui conduit aux mêmes activités qu'avec des animaux, mais comme il n'y en a plus... Abattoirs, chasse, laboratoires... Bon, j'arrête!
Ce roman pourrait faire penser à celui de Vincent Message, il y a similarité. Dans Défaite des maîtres et possesseurs, des extra-terrestres considèrent les humains comme nous considérons les animaux, que l'on consomme ou comme compagnie. Mais dans Cadavre exquis on est dans le cannibalisme, même si, comme pour les animaux maintenant, le vocabulaire cache presque la réalité (allez faire un tour au rayon boucherie charcuterie). Et bien sûr des trafics s'organisent, il existe des pauvres réduits au bas de gamme et des riches friands du meilleur (on l'ignore), mais du rare en tout cas.
Ma bibliothécaire a posé le bandeau 'envie de devenir végétarien?' sur la couverture. Heu... Quand il n'y a plus de viande, comme dans cette histoire, doit-on vraiment en produire de cette façon (et les dérives!)? N'est-il pas plus aisé de s'en passer, carrément?
Je pense que le roman de Vincent Message (qui possède une belle écriture ) est plus convaincant, puisqu'il n'y a pas de brouillage avec le cannibalisme. Cadavre exquis, lui aussi, fait montre d'une bonne imagination et explore bien son thème. Mais laisse au cours de lecture une grosse impression de dégoût et de malaise (au point que j'ai évité de le lire avant d'aller dormir -petite nature)
Les sans peur qui sont arrivés à bout de la lecture: Jérôme, zazymut, babelio
J'en profite pour faire mon coming out végétarien, l'affaire durant depuis pas mal de mois, donc aucun rapport avec ma dernière lecture, précisant que je demeure fréquentable si on partage un repas avec moi.
Agustina Bazterrica
Flammarion, 2019
Traduit par Margot Nguyen Béraud
La quasi totalité des animaux de la terre ayant été atteinte d'un virus dangereux pour eux et surtout pour l'homme (enfin, est-ce vrai, certains se le demandent), une nouvelle race a été élaborée 'à partir de génomes humains' ('les PGP, têtes nées et élevées en captivité, qui n'ont subi aucune modification génétique et ne reçoivent pas d'hormones de croissance'); ainsi les mangeurs de viande pourront-ils continuer à en consommer, le fin du fin étant la consommation de non PGP, obtenus de différentes façons (je laisse imaginer ces façons, mais sachez que mieux vaut surveiller vos défunts, par exemple)(et certains sont volontaires, il existe une secte pour eux)
Un jour un collège 'offre' au héros du roman une 'femelle', à charge pour lui de s'en occuper, la vendre, etc. Mais pas question de ce que vous pensez, ça c'est interdit! Le héros, non mangeur de viande, travaille en abattoir, histoire de payer une maison de retraite correcte pour son père, est à couteaux tirés avec sa sœur et ses neveu et nièce, et sa femme est partie après le décès de leur bébé.
Lecteur sensible, attention! Certains détails sont épouvantables! Par Tejo, que l'auteur rend sensible et sympathique, l'on découvre les dérives du système, ou plutôt la logique qui conduit aux mêmes activités qu'avec des animaux, mais comme il n'y en a plus... Abattoirs, chasse, laboratoires... Bon, j'arrête!
Ce roman pourrait faire penser à celui de Vincent Message, il y a similarité. Dans Défaite des maîtres et possesseurs, des extra-terrestres considèrent les humains comme nous considérons les animaux, que l'on consomme ou comme compagnie. Mais dans Cadavre exquis on est dans le cannibalisme, même si, comme pour les animaux maintenant, le vocabulaire cache presque la réalité (allez faire un tour au rayon boucherie charcuterie). Et bien sûr des trafics s'organisent, il existe des pauvres réduits au bas de gamme et des riches friands du meilleur (on l'ignore), mais du rare en tout cas.
Ma bibliothécaire a posé le bandeau 'envie de devenir végétarien?' sur la couverture. Heu... Quand il n'y a plus de viande, comme dans cette histoire, doit-on vraiment en produire de cette façon (et les dérives!)? N'est-il pas plus aisé de s'en passer, carrément?
Je pense que le roman de Vincent Message (qui possède une belle écriture ) est plus convaincant, puisqu'il n'y a pas de brouillage avec le cannibalisme. Cadavre exquis, lui aussi, fait montre d'une bonne imagination et explore bien son thème. Mais laisse au cours de lecture une grosse impression de dégoût et de malaise (au point que j'ai évité de le lire avant d'aller dormir -petite nature)
Les sans peur qui sont arrivés à bout de la lecture: Jérôme, zazymut, babelio
J'en profite pour faire mon coming out végétarien, l'affaire durant depuis pas mal de mois, donc aucun rapport avec ma dernière lecture, précisant que je demeure fréquentable si on partage un repas avec moi.
Commentaires
Bonne journée !
Oui, trop de militantisme sérieux n'aide pas. Mais le roman dont je parle expose les conséquences d'une situation et va à fond dans la comparaison. Pourquoi pas?
Les animaux, oui.Tous ne sont pas chouchoutés comme mes chats, par exemple...
Bonne semaine.
Dans la même veine, si j'ose dire (mais sans message végétarien et bien-être animal) : l'excellent "Corps Exquis", de Poppy Z Brite.
Bon, merci de citer un titre. ^_^
Manger de la chair humaine est quand même un des super grands tabous de l'être humain, je crois.
Donc le point de départ est biaisé, je préfère v. Message.