Adelaïde Hautval
La psychiatre qui a tenu tête aux médecins nazis
Denis Labayle
Plon, 2024
Adelaïde Hautval? Tous les lecteurs de La carte postale de Claire Berest ont rencontré cette femme au détour de quelques pages; en tout cas, ça m'avait frappée et quand j'ai vu ce livre à la bibliothèque, je n'ai pas hésité.
Une femme très discrète et pourtant! Quand il s'agissait de tenir tête aux antisémites de tout poil (par exemple des gardiennes françaises dans un camp) ou, beaucoup plus dangereux, des nazis lors de ses incarcérations ou en camps de concentration, elle n'avait pas sa langue dans sa poche. Elle sera, à juste titre, déclarée Juste parmi les nations.
Qui est-elle? Alsacienne, protestante (un père pasteur qui l'a beaucoup inspirée) et psychiatre. Ainsi que germanophone et catégorisée 'aryenne' par les allemands. Ceux-ci avaient grand besoin d'elle comme médecin dans les 'reviers' , mais parfois le boulet n'est pas passé loin d'elle; elle a survécu mais souvent de justesse.
En camp (bon, je ne redonne pas de détails, les conditions de survie sont connues), elle se voyait sommée d'assister les médecins nazis ... Elle a refusé mais soignait les conséquences de ces expérimentations. Je passe là aussi les détails, sur lesquels l'auteur ne s'appesantit pas trop, ouf.
Ce que j'ai aimé, en plus de découvrir le parcours de cette femme, qui a côtoyé Germaine Tillion, Marie-Claude Vaillant-Couturier, ce sont ses questionnements.
Par exemple quand elle cache des femmes chez les tuberculeux, ce n'est qu'une protection provisoire, elle le sait.
"Et Adélaïde de se demander régulièrement : Ce que je fais, est-ce le bon choix? Cette difficulté constante de ne pas savoir si la décision prise est la bonne a un effet psychologique terriblement destructeur. Elle se raccroche à une certitude : son refus catégorique de participer aux monstrueuses expériences pseudo-médicales. Je ne veux pas devoir un jour être amenée à me retrancher derrière cette phrase hypocrite: 'Je ne suis pas responsable, j'ai été obligée d'obéir'.
Elle ne peut oublier ce que son père lui répétait : 'Mieux vaut sauver sa dignité que sa peau.' Mais elle estime qu'il n'est pas toujours facile de rester fidèle à ces idées."
Pour ceux qui comme moi craignent le 'romancé', je signale que l'auteur a eu accès à des documents de la famille, et qu'il existe des notes prises par Adelaïde de son vivant mais parues après son décès (à son souhait)
Avis babelio,
J'ai l'œil sur ce livre depuis un moment. Ton avis va me décider pour de bon. Je vais attendre le poche ou voir la bibli.
RépondreSupprimer@ Aifelle: Fort bien, tu devrais apprécier cette lecture, je le sens.
Supprimerje crois aussi que cela m'intéresserait beaucoup !
RépondreSupprimer@ eimelle : j'aime beaucoup ce type de récit biographique sans tralala.
SupprimerTout à fait le genre de livre qui m’intéresse, j'aimerais bien écrire un récit dessus : je vais le proposer en espérant qu'il n'a pas encore été traité.
RépondreSupprimer@ Sandrine : des histoires comme cela, on en manque!
SupprimerJe n'avais jamais entendu parler de cette femme admirable. Tu donnes envie d'en savoir plus !
RépondreSupprimer@ Sacha : c'est ma bibli qui a une thématique biographies ou autobiographies.
SupprimerIl n'est pas dans ma bibli mais j'aimerai le lire un jour, quelle femme en effet ! Je l'ai mis en pense-bête dans Babelio au moins je ne l'oublierai pas...
RépondreSupprimer@ manou : elle mérite d'être mieux connue, mais ce n'était pas le genre à vouloir occuper la scène.
SupprimerBravo pour ta mémoire des noms ! Certainement une personnalité intéressante à découvrir.
RépondreSupprimer@ Tania : oui, un personnage au détour d'un livre, mais de tels détails que forcément je n'oublie pas!
Supprimerje lis toujours les récits de ceux ou celles qui ont résisté au Nazisme c'était tellement xceptionnel !
RépondreSupprimer@ luocine : en effet, mieux vaut les honorer, ne pas oublier.
Supprimer"Mieux vaut sauver sa dignité que sa peau." : un principe qui n'est pas toujours facile à appliquer.
RépondreSupprimer@ Alex: toujours la même question, qu'aurions nous fait?
SupprimerEn effet, je comprends le sens de ton message sur mon billet du jour. Et merci pour la découverte, je ne connaissais pas du tout et vais m'intéresser à cette femme.
RépondreSupprimer@ Nicole : je sens que ça devrait bien t'intéresser!
SupprimerJe ne me souviens pas de cette femme dans "La carte postale", mais ce livre m'intéresse. Je le note.
RépondreSupprimer@ Philippe: j pense que cela devrait t'intéresser.
SupprimerHé oui, aussi, la mémoire est étrange...
Une trouvaille très intéressante en effet ! Je ne connaissais pas cette femme, mais elle gagne à être connue. Noté !
RépondreSupprimer@ Fanja : Dommage qu'on ne la connaisse pas, en effet. Essaie de caser cette lecture !
SupprimerJe ne connaissais pas cette femme mais il y a tellement de héros méconnus, modestes et discrets
RépondreSupprimer@jelisjeblogue : tu as bien résumé! Cette femme mérite d'être mieux connue.
SupprimerJ'ai été moins attentive que toi. Mais j'ai aimé la Carte Postale. je note ce titre
RépondreSupprimer@ miriam : ce destin avait sans doute suscité mon intérêt et mon admiration.
SupprimerJe ne connaissais pas du tout.
RépondreSupprimer@ la petite liste: n'hésite pas à faire connaissance! ^_^
Supprimer"Mieux vaut sauver sa dignité que sa peau" : une phrase à retenir, vraiment.
RépondreSupprimer@ Marie Gillet : cette phrase m'a aussi frappée, elle l'a vraiment vécue et est pour cela passée souvent bien près de la mort
SupprimerJ'avais complètement oublié ce nom, moi. Un lire (pas roman du tout ?) qui a l'air passionnant, je note.
RépondreSupprimer@ Violette : c'était en passant, parmi bien d'autres. Ni roman ni romancé.
SupprimerJ'ai lu la carte postale mais j'avais oublié ce nom ! Je note, ça a l'air vraiment intéressant...
RépondreSupprimer@ Sandrion : c'était juste une page, mais ça m'avait frappée!
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RépondreSupprimerAh décidément il faut que je lise d'abord La carte postale !
@ Anne : par exemple, oui, mais sache que la vie de Adelaïde Hautval y est juste esquissée.
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