Nos âmes la nuit
Our souls at night
Kent Haruf
Robert Laffont, 2016
Traduit par Anouk Neuhoff
Revenons faire un tour dans la petite ville de Holt imaginée par Kent Haruf (voir aussi Le chant des plaines), mais pour une histoire encore plus intimiste. Addie et Louis habitent la même rue, sont tous deux veufs et septuagénaires. Leur vie s'écoule calmement, on le devine, une vie tranquille dans une petite ville tranquille, les amis, les rencontres, les papotages et de temps en temps la famille, enfants et petits enfants.
"Et puis il y eut le jour où Addie Moore rendit visite à Louis Waters. C'était un soir de mai juste avant qu'il fasse complètement nuit.". Addie propose carrément à Louis de venir passer la nuit chez elle, juste pour discuter tranquillement. Louis accepte. Foin du qu'en-dira-t-on, d'ailleurs Louis ne passe même pas par derrière les maisons, mais par la rue principale.
Forcément tout se sait dans les petites villes, ça cancane bien, les réactions sont diverses (et racontées de façon amusante), mais Addie et Louis n'en ont que faire. Cependant leurs propres enfants, eux, ne vont pas approuver...
Une jolie histoire bien racontée et crédible, pleine de sensibilité et de pudeur, aux personnages comme tout le monde, aux vies banales, avec leur lot de bonheurs et de chagrins, de deuils et de maladies. Un pied de nez à ceux qui jugent et cataloguent trop vite.
Un passage où justement l'auteur s'amuse, ses personnages critiquant ses autres romans... (Electra a relevé le même, coïncidence compréhensible)
"Tu as vu qu'ils vont adapter ce dernier roman sur le comté de Holt? Celui avec les vieil homme en train de mourir et le pasteur.
Ils ont monté les deux autres, alors autant faire celui-ci aussi, dit louis.
Tu as vu les précédents?
Oui. Mais j'ai du mal à imaginer deux vieux ranchers accueillir chez eux une jeune fille enceinte.
Ça n'est pas impossible, dit-elle. Les gens font parfois des choses inattendues.
Je ne sais pas, dit louis. En tout cas c'est l'imagination de l'auteur. Il a emprunté des détails concrets à Holt, les noms des rues, la physionomie de la campagne, l'emplacement des choses, mais ce n'est pas cette ville pour autant. Et ce n'est personne de cette ville. Tout ça est inventé. Tu as connu deux frères comme ces deux vieux? Cette histoire-là n'a pas eu lieu, si?
Pas à ma connaissance.
Tout est imaginaire, dit-il.
Il pourrait écrire un livre sur nous. Qu'est-ce que tu dirais?
Je ne veux pas figurer dans un livre, dit Louis.
N'empêche, on n'est pas plus invraisemblables que ces deux vieux ranchers.
Mais nous c'est différent.
En quoi est-ce différent? demanda Addie.
Eh bien, c'est nous. Notre histoire ne me paraît pas invraisemblable.
Tu trouvais, au début.
Je ne savais pas quoi penser. Tu m'as pris au dépourvu."
Au risque de ma vie, j'avouerai quand même que les marshmallows grillés, c'est un poil cliché.
Les avis d'Electra,
Merci à Babelio
Our souls at night
Kent Haruf
Robert Laffont, 2016
Traduit par Anouk Neuhoff
Revenons faire un tour dans la petite ville de Holt imaginée par Kent Haruf (voir aussi Le chant des plaines), mais pour une histoire encore plus intimiste. Addie et Louis habitent la même rue, sont tous deux veufs et septuagénaires. Leur vie s'écoule calmement, on le devine, une vie tranquille dans une petite ville tranquille, les amis, les rencontres, les papotages et de temps en temps la famille, enfants et petits enfants.
"Et puis il y eut le jour où Addie Moore rendit visite à Louis Waters. C'était un soir de mai juste avant qu'il fasse complètement nuit.". Addie propose carrément à Louis de venir passer la nuit chez elle, juste pour discuter tranquillement. Louis accepte. Foin du qu'en-dira-t-on, d'ailleurs Louis ne passe même pas par derrière les maisons, mais par la rue principale.
Forcément tout se sait dans les petites villes, ça cancane bien, les réactions sont diverses (et racontées de façon amusante), mais Addie et Louis n'en ont que faire. Cependant leurs propres enfants, eux, ne vont pas approuver...
Une jolie histoire bien racontée et crédible, pleine de sensibilité et de pudeur, aux personnages comme tout le monde, aux vies banales, avec leur lot de bonheurs et de chagrins, de deuils et de maladies. Un pied de nez à ceux qui jugent et cataloguent trop vite.
Un passage où justement l'auteur s'amuse, ses personnages critiquant ses autres romans... (Electra a relevé le même, coïncidence compréhensible)
"Tu as vu qu'ils vont adapter ce dernier roman sur le comté de Holt? Celui avec les vieil homme en train de mourir et le pasteur.
Ils ont monté les deux autres, alors autant faire celui-ci aussi, dit louis.
Tu as vu les précédents?
Oui. Mais j'ai du mal à imaginer deux vieux ranchers accueillir chez eux une jeune fille enceinte.
Ça n'est pas impossible, dit-elle. Les gens font parfois des choses inattendues.
Je ne sais pas, dit louis. En tout cas c'est l'imagination de l'auteur. Il a emprunté des détails concrets à Holt, les noms des rues, la physionomie de la campagne, l'emplacement des choses, mais ce n'est pas cette ville pour autant. Et ce n'est personne de cette ville. Tout ça est inventé. Tu as connu deux frères comme ces deux vieux? Cette histoire-là n'a pas eu lieu, si?
Pas à ma connaissance.
Tout est imaginaire, dit-il.
Il pourrait écrire un livre sur nous. Qu'est-ce que tu dirais?
Je ne veux pas figurer dans un livre, dit Louis.
N'empêche, on n'est pas plus invraisemblables que ces deux vieux ranchers.
Mais nous c'est différent.
En quoi est-ce différent? demanda Addie.
Eh bien, c'est nous. Notre histoire ne me paraît pas invraisemblable.
Tu trouvais, au début.
Je ne savais pas quoi penser. Tu m'as pris au dépourvu."
Au risque de ma vie, j'avouerai quand même que les marshmallows grillés, c'est un poil cliché.
Les avis d'Electra,
Merci à Babelio
Truc de ouf ! J'ai beaucoup entendu parler de ce titre parce qu'il est en cours d'adaptation pour Netflix, avec Robert Redford et Jane Fonda (mais surtout un acteur que j'aime beaucoup, c'est pourquoi j'en ai entendu parler, haha, Matthias Schoenaerts). Et voilà que tu le chroniques ! Bon, ça a l'air sympa mais pas l'urgence. Je vais attendre le film.;-)
RépondreSupprimerJ'ignorais totalement cette histoire de film. Oui, je vois bien ces deux là en héros. Quant au Matthias, je découvre (et hop les photos, ah oui)
SupprimerPas de doute qu'il va falloir que je découvre enfin cet auteur. Par contre, "une jolie histoire bien racontée" me fait froncer le sourcil...
RépondreSupprimerLe sujet n'était pas facile facile, il faut dire. Cependant j'ai préféré Le chant des plaines.
SupprimerJe note qu'à découvrir l'auteur, Le chant des plaines est à préférer. En même temps, les marshmallows grillés, je n'aime pas ça ;-)
RépondreSupprimerDisons que je l'ai lu très (trop vite) j'aurais préféré un roman plus copieux.
SupprimerJ'ai adoré "Le chant des plaines" et bien aimé "Les gens de Holt County"... je ne vais pas me précipiter, les deux autres lectures soient encore récentes.
RépondreSupprimerTu me comprends, ce sont de bons romans. Nos âmes la nuit, tu le liras aussi j'espère.
SupprimerLe titre et la couverture du livre m'attiraient déjà...
RépondreSupprimerle fait est qu'ils sont superbes...
Supprimerje crois n'avoir jamais lu ce monsieur, je note mais sans conviction car je lis au ralenti en ce moment pour ne pas dire pas du tout
RépondreSupprimerJ'espère que c'est parce que tu es très (et bien) occupée par ailleurs.
SupprimerJe ne connais pas l'auteur mais j'aime beaucoup le passage que tu cites.
RépondreSupprimerUne sorte de mise en abîme. Ce roman se lit sans effort, tu le vois!
SupprimerCommencé tout doucement hier soir, je me suis glissé sous les draps avec Addie et Louis ;)
RépondreSupprimerPour ma part c'était aussi au lit, mais durant une sieste studieuse.
SupprimerOn (= ma sœur) m'en a justement parlé (en bien) récemment, du coup je l'ai réservé à la bibli.
RépondreSupprimerEt ce n'est pas du tout un pavé! ^_^
Supprimerbouh, je n'ai plus le temps de lire, même plus le temps de venir sur ton blog, c'est dire ! :( Il me tente celui-là, oui !
RépondreSupprimerIl vient sans doute de sortir (je l'ai eu par babelio)
SupprimerOui, le temps...
Il fait partie des romans que j'ai remarqués, c'est déjà ça. Est-ce que je trouverai le temps de le lire, c'est une autre histoire.
RépondreSupprimerDans les 160 pages écrites plutôt gros avec pas mal de dialogues... ^_^
SupprimerMdr pour les chamallows grillés, j'ai vécu aux USA et ils en font tout le temps ! le truc préféré des gosses (version S'mores avec du chocolat qui fond dessus) bref je m'égare.
RépondreSupprimerJ'adore Kent Haruf, non je le vénère ! j'ai lu un autre livre de lui. Celui-ci est particulier comme tu le soulignes aussi, puisqu'il s'agit du dernier (pourquoi traduire le dernier et pas les précédents ? ) et il fait des clins d'oeil aux autres !
et puis ça fait du bien une Amérique sans violence !
Les chamallows grillés, je sais, un grand classique (mais ça doit être beurk sucré non?), tant qu'à faire, la brioche grillée avec N*** c'est meilleur (autant s'égarer)
RépondreSupprimerAh bon les précédents ne sont pas tous traduits? Parfois il y a des histoires de droits, ce qui explique l'ordre des traductions non chronologique.
Sans violence, oui. Juste un petit bonhomme qui avait bien besoin de sécurité affective.
D'accord avec toi pour les chamallows ;-)
RépondreSupprimer^_^ les gamins en raffolent...
Supprimeril est sur ma liste d'envies, j'espère qu'il arrivera jusqu'à ma bibliothèque!
RépondreSupprimerCe serait malheureux! D'ailleurs les romans de l'auteur sont à découvrir.
SupprimerVu sur quelques blogs avec des bons avis, je crois que je vais finit par le noter !
RépondreSupprimerUn sujet traité avec finesse, tu peux y aller!
SupprimerTon billet me plait, je vais me laisser tenter ^^
RépondreSupprimerLe sujet est joliment traité.
SupprimerJ'arrive de chez Jérôme... et je viens de noter ce livre.
RépondreSupprimerJe n'ai jamais mangé de chamallows grillés.
Moi non plus. Le dernier-pas grillé-remonte à plusieurs années (pas pu refuser à l'élève) et c'était beurk sucré (mais il faut dire que je n'aime pas vraiment le sucré)
SupprimerJe ne vais pas résister à celui-ci je crois !
RépondreSupprimerUn sujet délicatement traité!
SupprimerJe suis d'accord avec toi sur les marshmallow, c'est marrant parce que ça m'a fait tiquer aussi. Mais je n'avais pas trop compris ce dialogue à propos de l'auteur et cette histoire de ranchers... maintenant je comprends mieux. C'était un doux moment, sans doute un poil court, mais assez réaliste (ce que j'ai apprécié). Coup de coeur pour moi !!
RépondreSupprimerIl te reste à lire Le chant des plaines, avec ses ranchers bourrus au grand coeur! ^_^Tu aimeras.
Supprimer