Le bruit et la fureur
The sound and the fury
William Faulkner
Gallimard, 1996
Traduction de Maurice Edgar Coindreau
Au départ de cette lecture, comme bien souvent, il y a Fanja de Lectures sans frontières, friande encore plus que moi de romans à la réputation difficile. Genre 'je connais quelqu'un qui l'a abandonné au bout de quelques pages'. Christw de Marques Pages (ici, et là et dernièrement là)(et plus sur Faulkner encore) avait enfoncé le clou : 'la bête résiste'. Comme je n'avais sous la main que le poche et la préface du traducteur, je me suis lancée.
Maurice Edgar Coindreau raconte donc les grandes lignes de l'histoire, comme bien souvent les préfaciers de classiques, et expose la liste des personnages. Je ne saurai donc jamais quelle aurait pu être une approche 'vierge' de l'oeuvre (au risque de lâcher à la page 20, d'ailleurs).
Le titre est directement inspiré de Shakespeare, dans Macbeth 'it is a tale told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing', mais je pense que c'est une citation plutôt connue. Alors oui, la première partie, se déroulant le 7 avril 1928 dans une petite ville du Mississipi, est racontée par un idiot, Benjy, un grand gaillard de trente-trois ans, dont c'est l'anniversaire. Mais comme le dit un garçon rencontré "Tu veux dire qu'il y a trente ans qu'il a trois ans?"
Le pauvre Benjy ne s'exprime que par des gémissements, hurlements ou pleurs, il est sous la responsabilité d'un des serviteurs noirs de la famille, Luster, petit-fils de Dilsey.
"J'ai essayé de ramasser les fleurs. Luster les a ramassées et elles sont parties. Je me suis mis à crier.
- Gueule, dit Luster, gueule. Tu veux des raisons de gueuler? C'est bon, écoute un peu: Caddy, murmura-t-il, Caddy! Allez, gueule maintenant. Caddy!
- Luster, dit Dilsey de la cuisine.
Les fleurs sont revenues."
Caddy, la soeur bien-aimée de Benjy, disparue à cette époque, mais qu'il n'a pas oubliée. "Caddy sentait comme les feuilles"."Caddy sentait comme les arbres quand il pleut". "Je pouvais sentir l'odeur du froid."
Franchement la façon dont Faulkner nous plonge dans la tête de Benjy est absolument géniale!
Allez, encore quelques citations :
"Nos ombres étaient sur l'herbe. Elles arrivèrent aux arbres avant nous. La mienne est arrivée la première."Et puis nous sommes arrivés, et les ombres ont disparu."
"Nous pouvions voir Caddy qui se battait dans le miroir, et papa m'a posé par terre et est allé dans le miroir et il s'est battu aussi.(...) Il a roulé dans le coin, en dehors du miroir. (...) Ils étaient tous sortis du miroir."
Ah oui, les pensées de Benjy sont dans le désordre, la chronologie est plutôt éclatée (et ça m'a bien aidée d'avoir la liste des personnages)(même si on a deux Quentin, deux Jason et deux Maury, tant qu'à faire...)(et un Quentin masculin et l'autre féminin, mais les règles d'accord en français, c'est le bien, et je suppose les pronoms his et her en anglais aussi). Cependant j'ai vite remarqué que les différentes périodes étaient séparées par des passages en italique et là c'était bien pratique. Et puis Faulkner n'est pas si cruel, il laisse des indices "J'ai sept ans, dit Caddy".
Deuxième partie, 2 juin 1910 (information fournie par Faulkner): là Quentin, étudiant, est le narrateur; des dialogues 'classiques', de belles descriptions (juste deux trois lignes sur la nature de temps en temps, de grande beauté), mais aussi ses pensées qui circulent, le passé revient en mémoire, les dialogues du passé s'écoulent sans crier gare, mais toujours des italiques pour aider le lecteur. Quentin est complètement perturbé par le mariage récent de sa soeur Caddy, qu'il aime -platoniquement- un peu trop. Comme pour Benjy, son ombre l'accompagne, au fil du temps qui s'écoule.
Je n'en dis pas plus (contrairement au préfacier; l'événement proche ne sera deviné par courte allusions que dans la suite)
Puis la troisième partie ramène au 6 avril 1928, et cette fois s'exprime Jason, le dernier frère, en perpétuelle colère et ébullition contre son entourage. Son collègue à la boutique, sa famille, les personnes rencontrées, et surtout Quentin, la fille de Caddy. Il passe son temps à boursicoter, cache de l'argent dans une caisse dans sa chambre, argent de provenance assez peu claire. Le passé lui revient à la mémoire, pour le lecteur quelques briques s'ajoutent à l'ensemble. Jason paraît n'être qu'une boule de haine et de ressentiment.
Et pour terminer, le 8 avril 1928, c'est un dimanche, Dilsey peut enfin sortir se rendre à l'église! Mais auparavant, levée tôt, il lui faudra s'occuper de la maisonnée. Dans cette partie l'on découvre une description de certains personnages, Dilsey, Benjy et la mère de famille (tiens, j'ai oublié d'en parler, de celle-là). Dilsey est sans doute assez âgée, son petit fils a 17 ans, et elle a bien du mal à monter les escaliers de la grande maison (elle, elle habite une 'case'). La maîtresse de maison, Miss Ca'oline, malade (imaginaire ou pas) est dolente et compliquée (elle l'était déjà quant ses enfants étaient jeunes, en trente ans guère d'évolution). Alors c'est l'admirable Dilsey qui gère tout, ses enfants à elle, la cuisine, Benjy, sa maîtresse, etc. avec une patience inépuisable.
Ce qui se passera au cours de cette journée, avec son narrateur extérieur cette fois, à vous de le découvrir.
Alors voilà, j'ai lu Le bruit et la fureur, j'ai survécu, et, ce qui pour moi est le plus important, j'ai vraiment pris du plaisir à ma lecture (y compris quand je voyais l'art de l'auteur). C'est parfois compliqué à suivre, sans doute ai-je raté plein de détails, je suppose maintenant que je pourrais le relire et faire plein de découvertes, surtout, je lirais bien des commentaires dessus (Pitavy ou d'autres, voir les billets de Christw notés en début de billet), mais c'était une belle expérience de se lancer (presque) sans filet.
Faulkner est très fort, l'on connaît ses personnages uniquement grâce aux dialogues et à leurs pensées (vagabondes) jamais il ne donne un avis sur eux. Pourtant ils apparaissent clairement, à la lecture.
Le roman est paru en 1929, et j'imagine qu'à l'époque les lecteurs ont été surpris. Sans vouloir diminuer le talent de Faulkner, puis-je signaler que le lecteur 'moderne' a sans doute quelques avantages. Par exemple Virginia Woolf l'a habitué aux pensées vagabondes, et Ken Kesey avec Et quelquefois j'ai comme une grande idée n'a pas hésité à tout mélanger aussi. Donc, cher lecteur, et chère lectrice, n'hésite pas, ce sera grandiose!
Et maintenant (ta dam!) je vais découvrir quelques avis, puisque j'ai préféré une lecture à l'aveugle, au risque de ma casser le nez. Mais je voulais une telle expérience... (et sachez que Ulysse résiste toujours, car là je m'ennuie et ne m'intéresse pas...)(donc ma vie de lectrice n'est pas terminée)
Les avis de çavamieuxenl'écrivant, lecture/écriture (plusieurs avis),
En feuilletant un recueil de nouvelles, j'ai retrouvé quelques noms. Une raison suffisante pour les lire...
Treize nouvelles
William Faulkner
folio, 2003
Traduit par RN Raimbault, et Ch P Vorce
avec les collaboration de M E Coindreau
Laissant de côté la préface (et j'ai drôlement bien fait, puisque bien trop est raconté), j'ai découvert quatre nouvelles ayant trait à la première guerre mondiale, dans le nord de la France.
"On eût dit qu'entre ces murs sans vie et tout neufs l'atmosphère se prenait en gelée comme ces entremets brevetés que l'on prépare en gelée."
"A la lumière plus faible de la grande salle, son visage sombre et ses cheveux blancs le faisaient ressembler à un négatif de kodak."
Puis direction le sud des Etats Unis, pour six nouvelles. Découverte que les Indiens employaient des esclaves noirs au 19ème siècle! Soleil couchant, avec Quentin, neuf ans, comme narrateur, ses frère et sœur, Jason, cinq ans et Caddy, sept. Et déjà la mère chouinante."Comme si elle croyait que notre père avait réfléchi tout le jour pour trouver la chose qui lui serait le plus désagréable, comme si elle n'avait jamais douté qu'il finirait par la trouver."
Mais aussi Nancy : "Sa bouche se plissa comme une orchidée qui s’entrouvre, comme une couverture en caoutchouc, comme si, en soufflant sur le café, elle avait fait s'envoler toute la couleur de ses lèvres."
Puis l'Europe (l'Italie) avec deux américains voyageurs, et des marins (et la dernière nouvelle un peu trop cérébrale pour moi)
Commencer Faulkner par lire des nouvelles? Pourquoi pas? Son talent est là, il y est raconté des histoires incroyables dont on ne se détache pas (quel conteur!) souvent l'on est témoin, comme le narrateur, qui raconte ce qu'il veut bien, ce qu'il a vu, mais pas plus, au lecteur de lier les fils, ou d'accepter de ne pas tout savoir.
Conclusion : Il y a fort fort longtemps, j'avais lu Moustiques et m'étais assez ennuyée, agacée par les personnages. Était-ce un Faulkner moyen? Étais-je moins aguerrie? Va savoir... Mais là je suis décidée à y revenir, à cet auteur.
The sound and the fury
William Faulkner
Gallimard, 1996
Traduction de Maurice Edgar Coindreau
Au départ de cette lecture, comme bien souvent, il y a Fanja de Lectures sans frontières, friande encore plus que moi de romans à la réputation difficile. Genre 'je connais quelqu'un qui l'a abandonné au bout de quelques pages'. Christw de Marques Pages (ici, et là et dernièrement là)(et plus sur Faulkner encore) avait enfoncé le clou : 'la bête résiste'. Comme je n'avais sous la main que le poche et la préface du traducteur, je me suis lancée.
Maurice Edgar Coindreau raconte donc les grandes lignes de l'histoire, comme bien souvent les préfaciers de classiques, et expose la liste des personnages. Je ne saurai donc jamais quelle aurait pu être une approche 'vierge' de l'oeuvre (au risque de lâcher à la page 20, d'ailleurs).
Le titre est directement inspiré de Shakespeare, dans Macbeth 'it is a tale told by an idiot, full of sound and fury, signifying nothing', mais je pense que c'est une citation plutôt connue. Alors oui, la première partie, se déroulant le 7 avril 1928 dans une petite ville du Mississipi, est racontée par un idiot, Benjy, un grand gaillard de trente-trois ans, dont c'est l'anniversaire. Mais comme le dit un garçon rencontré "Tu veux dire qu'il y a trente ans qu'il a trois ans?"
Le pauvre Benjy ne s'exprime que par des gémissements, hurlements ou pleurs, il est sous la responsabilité d'un des serviteurs noirs de la famille, Luster, petit-fils de Dilsey.
"J'ai essayé de ramasser les fleurs. Luster les a ramassées et elles sont parties. Je me suis mis à crier.
- Gueule, dit Luster, gueule. Tu veux des raisons de gueuler? C'est bon, écoute un peu: Caddy, murmura-t-il, Caddy! Allez, gueule maintenant. Caddy!
- Luster, dit Dilsey de la cuisine.
Les fleurs sont revenues."
Caddy, la soeur bien-aimée de Benjy, disparue à cette époque, mais qu'il n'a pas oubliée. "Caddy sentait comme les feuilles"."Caddy sentait comme les arbres quand il pleut". "Je pouvais sentir l'odeur du froid."
Franchement la façon dont Faulkner nous plonge dans la tête de Benjy est absolument géniale!
Allez, encore quelques citations :
"Nos ombres étaient sur l'herbe. Elles arrivèrent aux arbres avant nous. La mienne est arrivée la première."Et puis nous sommes arrivés, et les ombres ont disparu."
"Nous pouvions voir Caddy qui se battait dans le miroir, et papa m'a posé par terre et est allé dans le miroir et il s'est battu aussi.(...) Il a roulé dans le coin, en dehors du miroir. (...) Ils étaient tous sortis du miroir."
Ah oui, les pensées de Benjy sont dans le désordre, la chronologie est plutôt éclatée (et ça m'a bien aidée d'avoir la liste des personnages)(même si on a deux Quentin, deux Jason et deux Maury, tant qu'à faire...)(et un Quentin masculin et l'autre féminin, mais les règles d'accord en français, c'est le bien, et je suppose les pronoms his et her en anglais aussi). Cependant j'ai vite remarqué que les différentes périodes étaient séparées par des passages en italique et là c'était bien pratique. Et puis Faulkner n'est pas si cruel, il laisse des indices "J'ai sept ans, dit Caddy".
Deuxième partie, 2 juin 1910 (information fournie par Faulkner): là Quentin, étudiant, est le narrateur; des dialogues 'classiques', de belles descriptions (juste deux trois lignes sur la nature de temps en temps, de grande beauté), mais aussi ses pensées qui circulent, le passé revient en mémoire, les dialogues du passé s'écoulent sans crier gare, mais toujours des italiques pour aider le lecteur. Quentin est complètement perturbé par le mariage récent de sa soeur Caddy, qu'il aime -platoniquement- un peu trop. Comme pour Benjy, son ombre l'accompagne, au fil du temps qui s'écoule.
Je n'en dis pas plus (contrairement au préfacier; l'événement proche ne sera deviné par courte allusions que dans la suite)
Puis la troisième partie ramène au 6 avril 1928, et cette fois s'exprime Jason, le dernier frère, en perpétuelle colère et ébullition contre son entourage. Son collègue à la boutique, sa famille, les personnes rencontrées, et surtout Quentin, la fille de Caddy. Il passe son temps à boursicoter, cache de l'argent dans une caisse dans sa chambre, argent de provenance assez peu claire. Le passé lui revient à la mémoire, pour le lecteur quelques briques s'ajoutent à l'ensemble. Jason paraît n'être qu'une boule de haine et de ressentiment.
Et pour terminer, le 8 avril 1928, c'est un dimanche, Dilsey peut enfin sortir se rendre à l'église! Mais auparavant, levée tôt, il lui faudra s'occuper de la maisonnée. Dans cette partie l'on découvre une description de certains personnages, Dilsey, Benjy et la mère de famille (tiens, j'ai oublié d'en parler, de celle-là). Dilsey est sans doute assez âgée, son petit fils a 17 ans, et elle a bien du mal à monter les escaliers de la grande maison (elle, elle habite une 'case'). La maîtresse de maison, Miss Ca'oline, malade (imaginaire ou pas) est dolente et compliquée (elle l'était déjà quant ses enfants étaient jeunes, en trente ans guère d'évolution). Alors c'est l'admirable Dilsey qui gère tout, ses enfants à elle, la cuisine, Benjy, sa maîtresse, etc. avec une patience inépuisable.
Ce qui se passera au cours de cette journée, avec son narrateur extérieur cette fois, à vous de le découvrir.
Alors voilà, j'ai lu Le bruit et la fureur, j'ai survécu, et, ce qui pour moi est le plus important, j'ai vraiment pris du plaisir à ma lecture (y compris quand je voyais l'art de l'auteur). C'est parfois compliqué à suivre, sans doute ai-je raté plein de détails, je suppose maintenant que je pourrais le relire et faire plein de découvertes, surtout, je lirais bien des commentaires dessus (Pitavy ou d'autres, voir les billets de Christw notés en début de billet), mais c'était une belle expérience de se lancer (presque) sans filet.
Faulkner est très fort, l'on connaît ses personnages uniquement grâce aux dialogues et à leurs pensées (vagabondes) jamais il ne donne un avis sur eux. Pourtant ils apparaissent clairement, à la lecture.
Le roman est paru en 1929, et j'imagine qu'à l'époque les lecteurs ont été surpris. Sans vouloir diminuer le talent de Faulkner, puis-je signaler que le lecteur 'moderne' a sans doute quelques avantages. Par exemple Virginia Woolf l'a habitué aux pensées vagabondes, et Ken Kesey avec Et quelquefois j'ai comme une grande idée n'a pas hésité à tout mélanger aussi. Donc, cher lecteur, et chère lectrice, n'hésite pas, ce sera grandiose!
Et maintenant (ta dam!) je vais découvrir quelques avis, puisque j'ai préféré une lecture à l'aveugle, au risque de ma casser le nez. Mais je voulais une telle expérience... (et sachez que Ulysse résiste toujours, car là je m'ennuie et ne m'intéresse pas...)(donc ma vie de lectrice n'est pas terminée)
Les avis de çavamieuxenl'écrivant, lecture/écriture (plusieurs avis),
En feuilletant un recueil de nouvelles, j'ai retrouvé quelques noms. Une raison suffisante pour les lire...
Treize nouvelles
William Faulkner
folio, 2003
Traduit par RN Raimbault, et Ch P Vorce
avec les collaboration de M E Coindreau
Laissant de côté la préface (et j'ai drôlement bien fait, puisque bien trop est raconté), j'ai découvert quatre nouvelles ayant trait à la première guerre mondiale, dans le nord de la France.
"On eût dit qu'entre ces murs sans vie et tout neufs l'atmosphère se prenait en gelée comme ces entremets brevetés que l'on prépare en gelée."
"A la lumière plus faible de la grande salle, son visage sombre et ses cheveux blancs le faisaient ressembler à un négatif de kodak."
Puis direction le sud des Etats Unis, pour six nouvelles. Découverte que les Indiens employaient des esclaves noirs au 19ème siècle! Soleil couchant, avec Quentin, neuf ans, comme narrateur, ses frère et sœur, Jason, cinq ans et Caddy, sept. Et déjà la mère chouinante."Comme si elle croyait que notre père avait réfléchi tout le jour pour trouver la chose qui lui serait le plus désagréable, comme si elle n'avait jamais douté qu'il finirait par la trouver."
Mais aussi Nancy : "Sa bouche se plissa comme une orchidée qui s’entrouvre, comme une couverture en caoutchouc, comme si, en soufflant sur le café, elle avait fait s'envoler toute la couleur de ses lèvres."
Puis l'Europe (l'Italie) avec deux américains voyageurs, et des marins (et la dernière nouvelle un peu trop cérébrale pour moi)
Commencer Faulkner par lire des nouvelles? Pourquoi pas? Son talent est là, il y est raconté des histoires incroyables dont on ne se détache pas (quel conteur!) souvent l'on est témoin, comme le narrateur, qui raconte ce qu'il veut bien, ce qu'il a vu, mais pas plus, au lecteur de lier les fils, ou d'accepter de ne pas tout savoir.
Conclusion : Il y a fort fort longtemps, j'avais lu Moustiques et m'étais assez ennuyée, agacée par les personnages. Était-ce un Faulkner moyen? Étais-je moins aguerrie? Va savoir... Mais là je suis décidée à y revenir, à cet auteur.
Bravo! Tu as survécu!
RépondreSupprimerJ'adore Faulkner! "Le bruit et la fureur", lu il y a plusieurs années, ne m'avait étonnamment pas dérouté. Il me faut poursuivre mon exploration de son oeuvre avec "Tandis que j'agonise" et "Lumière d'août".
Par contre, le "Ulysse" Joyce, "L'homme sans qualité de Musil" et... Proust (scuse!) sont indigestes pour moi!
Je sais qu'il me reste encore plein de titres à découvrir! Comme quoi un mauvais départ avec un auteur peut se vaincre.
SupprimerUlysse... Hum. Page 457 sur près de 1200. Pourtant j'ai lu un ou deux chapitres en VO (et ça se passait bien). D'autres chapitres seront peut-être plus abordables?
Jamais testé le Musil, mais lu et relu Proust. Comme quoi... ^_^
Typiquement le genre d'auteur qui ne m'attire pas du tout !
RépondreSupprimerEcoute, lis par exemple la nouvelle Septembre ardent (20 pages), tu seras estomaquée!
SupprimerMerci de citer mes comptes-rendus de ce roman à part.
RépondreSupprimerC'est bien de signaler l'écart entre un lecteur actuel familiarisé à certaines techniques (V Woolf, Kesey que je vais essayer de découvrir) et celui de 1929. C'est bien aussi de rappeler tout l'apport d'un commentaire comme celui de François Pitavy, c'est énorme, il m'a ouvert définitivement les portes de Faulkner.
"Treize nouvelles", je l'ai eu en main il y a quelques semaines mais j'ai cru qu'il ferait double emploi avec les nouvelles d'"Histoires diverses" (Du monde entier,1967). Je vais vérifier.
Mon aventure Faulkner se poursuit : j'ai lu "Tandis que j'agonise" qui m'a emballé, on y retrouve les narrateurs multiples et le fil de pensée brut,parfois difficile, mais rôdé par "Le bruit et la fureur", tout cela devient un enchantement. Dans la foulée j'ai commencé "Lumière d'août", on y retrouve cet univers âpre et prenant dans un style beaucoup plus traditionnel.
Je ferai un billet sur "Tandis que j'agonise" mais quelques point méritent d'être approfondis, j'ai donc commandé le Bleikasten (Une vie en romans, 734 pages), que j'ai fini par trouver d'occasion à bon prix. Il est arrivé hier, il est comme neuf. Quels plaisirs en perspectives...
Et merci d'être revenue sur tout cela.
Ces compte -rendus peuvent me servir d'aide mémoire, et de porte d'entrée à d'autres. En tout cas ils m'ont entraînée dans l'aventure.
SupprimerJ'attends ce Tandis que j'agonise, alors. Mes biblis possèdent quelques Faulkner, tant mieux. Cependant il doit me manquer quelques fils pour tout bien apprécier, je l'avoue. Même si un univers commence à se dessiner. Oui, c'est un bonheur dans une vie de lecteur que de découvrir des auteurs solides.
J'ai lu ou essayé de lire Faulkner dans mes jeunes années... j'avoue que la mémoire me fait défaut, dans ce cas. Je note de réessayer, tu es convaincante. Je commencerais bien avec des nouvelles (as-tu lu Flannery O'Connor ?)
RépondreSupprimerPour Joyce, je me souviens avec certitude que c'est inutile de refaire une tentative !
Faulkner peut être déstabilisant si on attend une lecture confortable, mais justement vient un moment où on veut sortir de cette zone là.
SupprimerFlannery O'Connor, oui, de nom, mais sans plus. A voir donc.
Aaaaah Joyce! Si encore je m'intéressais aux personnages, je pourrais passer dessus l'écriture...
J'avais adoré Absalon, Absalon ! (http://deslivresetdesfilms.com)
RépondreSupprimerOui! Oui! Je sens que je dois tout lire. ^_^
SupprimerCe roman là je ne l'ai jamais apprécié comme il aurait fallu!
RépondreSupprimerj'ai mis longtemps avant de m'intéresser à Faulkner. En faculté, j'ai étudié Absalom, et ça m'ennuyait. C'est avec Lumière d'août, que j'ai commencé à aimer! j'avais déjà au moins 50 ans!
Je me demande donc s'il ne faut pas laisser à Faulkner du temps si ça résiste, une sorte de maturité du lecteur serait souhaitable?
SupprimerLe bruit et la fureur : l'un de mes roman préféré.
RépondreSupprimerHa ha! Je te comprends.
SupprimerJ'ai essayé (il y a seulement quelques années)... et j'ai rapidement abandonné. Moi aussi, je voulais aborder le livre sans trop en savoir, donc il me semble n'avoir lu que le début de la préface (et je n'ai lu que le début et la fin de ton billet, toujours dans cette même idée). Je pense que je retenterai un jour.
RépondreSupprimerAvoir une sorte d'arbre généalogique m'a quand même bien aidée, sans gêner la découverte. N'hésite pas.
Supprimerah comme c'est bon de lire une chronique comme celle-ci, et le partage avec d'autres lecteurs tellement enrichissant, Faulkner est un de mes auteurs préférés mais certaines lectures sont anciennes et mériteraient d'être refaites et puis bien sûr je n'ai pas tout lu loin de là
RépondreSupprimerJ'aime bien parfois raconter le cheminement vers un auteur, avec l'aide d'autres lecteurs bien sûr... J'ai l'intention de continuer, et si tu t'y mets, tant mieux!
SupprimerJe l'ai tenté... et abandonné !
RépondreSupprimerSans doute fallait-il un minimum de généalogie (mais sans tout raconter!) pour ne pas abandonner la première partie (après, ça va mieux)
SupprimerIl y a bien longtemps que je ne me suis plongé dans du Faulkner car je n’ai jamais vraiment accroché avec cet écrivain. J’ai de vagues souvenirs de « Absalon ! Absalon ! », « Sanctuaire » et ce « Le bruit et la fureur »… de bons romans mais qui ne m’ont jamais poussé à aller plus loin. Il faudrait peut-être que je réessaie, le temps et l’âge nous font voir les choses d’une autre manière…
RépondreSupprimerLe temps et l'âge, oui, je confirme totalement!!! On a lu d'autres livres, on s'est frotté à des auteurs, alors finalement on apprécie Faulkner... ou pas. ^_^
SupprimerDes noms d'auteurs connus et réputés pour être difficiles, cela en fait des classiques on dirait ! Bon, ben pourquoi pas un jour, mais j'ai d'autres classiques de ce genre dans ma PAL.
RépondreSupprimerAprès en fin de billet, tu parles d'Ulysse. N'aurais tu pas lu l'Odyssée ? Car avec ce livre, je m'étais éclatée voici 20 ans environ !
Chaque auteur à son heure, ne t'inquiète pas.
SupprimerIl s'agit d'Ulysse de Joyce, à ce jour je ne connais qu'une blogueuse qui en soit venue à bout avec enthousiasme.
Oui, un grand auteur mais que je n'arrivais pas à lire quand j'étais jeune et qu'il "fallait" avoir lu Faukner sous peine d'être traitée d'inculte. J'en ai commencé bien souvent mais... Je me dis que peut-être maintenant, il me plairait?
RépondreSupprimerOui, il y a pas mal d'auteurs qu'on se sent 'obligée' de lire, et parfois ça ne passe pas du tout. Je pense que maintenant on a le droit de lire ce qu'on veut (!) alors pourquoi pas Faulkner? ^_^
SupprimerAaaah ! Le fameux ! Bon, je t'ai lue en diagonale car je compte le lire, comme tu sais, mais si tu as enchaîné avec un recueil de nouvelles, c'est que vraiment, il t'a conquise.:-) J'ai dû le commencer 3 ou 4 fois ce livre (la première fois il y a presque 15 ans par là), et à chaque fois, je butais vers la 10è page. C'est sûr que ça n'aide pas à la compréhension de lire Benjy en VO.;-)
RépondreSupprimerJe te conseille de prendre connaissance de la liste des personnages, après ça va tout seul (ou presque). Et puis Benjy dans le texte (drôlement bien fait, à part ça), cela ne dure qu'une partie. La première, oui, comme cela on abandonne, niark niark!
SupprimerEn attendant, lis Septembre ardent (20 pages)(sûrement gratuit sur ta liseuse) ...
Un classique que je n'ai jamais lu et qui m'effraie. Vais-je comprendre ?
RépondreSupprimerBen oui! A partir du moment où on voit qui est qui et de quelle génération, ça roule! Si Virginia Woolf est ta copine, alors pas de souci.(je peux te donner les noms des personnages, si tu ne les as pas en préface)
SupprimerPas encore essayé Falkner, Ulysse abandonné au bout de 150p avec pourtant beaucoup de persévérance,
RépondreSupprimerJ'en suis presque page 500... Une blogueuse enthousiaste m'a lancée là-dedans, mais j'ai bien l'impression que Joyce a écrit pour bien peu de personnes (et les notes en fin de livre sont quasiment encore plus absconses)
SupprimerFaulkner, à côté, c'est le rêve, même s'il faut un petit effort parfois.
Pas du tout tentée, certainement à tort.
RépondreSupprimerPas de souci, je pense qu'il faut le bon moment pour aborder ce roman en toute sérénité. ^_^
SupprimerMerci de rappeler à ma mémoire de lire Faukner ! Tandis que j'agonise est un de mes livres préférés ;-)
RépondreSupprimerOh la la, vous m'ajoutez des titres, merci!!! ^_^
SupprimerJ'aime beaucoup ta manière de raconter comme tu as vécu cette lecture, c'est la première partie du récit qui n'est pas évidente, je trouve. Dans un autre genre, L'île du Point Nemo est pas mal aussi, rien à voir avec Faulkner, il faut cependant avaler plusieurs pages avant de savoir où va ....
RépondreSupprimerCertaines lectures sont moins évidentes que d'autres, mais finalement on en ressent du plaisir (L'île du point Nemo me laisse plutôt le souvenir d'un roman d'aventures, mais non, au début on ne savait plus trop où on était; très bien!)
SupprimerJ'ai un souvenir très fort de cette lecture, faite quand j'étais jeune adulte.
RépondreSupprimerBravo, bien d'autres s'y sont cassés les dents. Mais ça mérite de persévérer, c'est sûr.
Supprimer"j'ai lu Le bruit et la fureur, j'ai survécu"
RépondreSupprimerCette phrase me fait rire, tant j'ai cru mon heure venue à chaque fois que j'ai essayé de lire ce livre :D Trois fois, tout de même (deux en anglais, une en français).
Depuis, plusieurs personnes m'ont dit qu'il fallait que je lise autre chose de Faulkner. Je n'ai pas encore passé le cap, mais on me dit que Lumière d'août est plus accessible...
Je pense que la partie racontée par Benji doit être la 'plus pire', mais avec quelques données, ça se passe en gros tout à fait bien, on y prend même plaisir, à découvrir l'art de Faulkner... Ne lâchez pas l'affaire! ^_^
SupprimerBien, Lumières d'août, pourquoi pas? Bonne chance dans votre découverte!
J'ai souvenir d'avoir pas mal souffert dans la tête de Benji. Et d'avoir trouvé que Woolf était limpide à côté de Faulkner. Pas sûre de plonger de nouveau dans son oeuvre. Quant à Joyce, il est depuis pas mal d'années sur la table de chevet, toujours à la page 880 qu'il m'est impossible de dépasser (et pourtant, il reste si peu). Je crois que le jour où je l'ouvre de nouveau, il faudra reprendre au début :(
RépondreSupprimerJ'ai eu la chance de savoir dès le début qui était Benjy, et les noms des personnages (le même nom donné à plusieurs, franchement, c'est contre toutes les règles ^_^), donc ça allait. La deuxième partie est plus woolfienne, là je suis rodée! C'est sûr que Woolf parait facile à côté!
SupprimerQuant à Joyce, je traînaille presque à la page 500; en fait les parties que j'ai lues en VO me plaisaient plus, peut être faut-il le lire en VO, avec un oeil sur le français, mais là cela prendra du temps, est-ce que ça en vaut la peine? J'en veux à Joyce, qui demande trop à son lecteur, au moins Woolf fait dans le plus court.^_^
Mon exemplaire propose des plans de Dublin, des explications absconses, c'est décourageant, si pour lire un roman, il faut tout étudier avant... Au moins Le bruit et la fureur est accessible avec juste quelques pages de préface. Sans peut-être tout saisir, mais quand même assez pour y prendre intérêt et plaisir.
Je suis contente de lire ton billet, car j'aurais été capable de l'acheter en VO, mais vu comment ça a l'air complexe... Hum la VF me suffira ! Mais moi qui n'avais pas peur (je ne connaissais pas sa réputation), me voilà effrayée car je n'ai pas réussi à dépasser quelques pages de Mrs Dalloway pour l'instant à cause de la narration...
RépondreSupprimerFaulkner/Woolf/Joyce, même combat! Alors autant les lire en VO si on peut. Je viens de découvrir que la traduction de Faulkner que j'ai lue (excellente à lire) aurait été un peu différente de la VO, une histoire de virgules, etc.
SupprimerBref, sache que j'ai abandonné Mrs Dalloway en VF, lu ensuite des essais de Woolf, suis revenue à Mrs Dalloway en VO... et cela s'est très bien passé!
Pour Ulysse, pareil, j'ai l'impression que de toute façon ce ne sera pas pire en anglais (j'ai lu quelques chapitres ainsi), alors autant foncer!
Plusieurs fois j'ai voulu me l'acheter mais je ne sais pas pourquoi à chaque fois je le reposais préférant d'autre lecture. Mais je pense que je m'y mettrais au bout d'un moment c'est certain !
RépondreSupprimerPour ma part j'ai prudemment sollicité la bibliothèque, on ne sait jamais (j'ai Ulysse sur mes étagères, qui me nargue! ^_^)(acheté, lui)
SupprimerC'est drôle ! J'ai prévu de lire ce roman pour mon challenge "classiques" très bientôt, du coup je ne lis pas ton billet et je reviendrai quand j'aurai lu ! On aurait presque pu faire "lecture commune" !
RépondreSupprimerTu sais, je ne raconte pas vraiment l'histoire! Et en fait au départ c'était une Lecture commune, j'ai lu ça fin 2016, et avec l'accord de A girl, j'ai donné le billet maintenant.
SupprimerSi tu cales, demande moi quelques pistes pour t'encourager, car ce roman en vaut la peine! Mais je te fais confiance, vas-y sans trop en savoir, finalement.
Coucou Keisha ! ça y est !! j'ai presque fini le roman !! Tu as raison ça en valait la peine et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ton billet ensuite. Je le mets en lien !
SupprimerAh j'adore quand il y a une 'suite' dans ces avis de lectures, et surtout quand le roman est aimé aussi! Amuse toi à écrire le billet (ce n'est pas forcément le plus aisé)
SupprimerJe me suis lancée dedans très naïvement, avec comme seule raison et seules références d'autres titres lus de cet auteur... et moi qui ne lis jamais les préfaces, je ne sais ce qui m'a poussée, au bout en effet d'une trentaine de pages très très laborieuses, à la consulter... elle a sauvé ma lecture !!
RépondreSupprimerJe te comprends à 100%! Pour une fois la préface (surtout les noms des personnages, et une idée générale du contenu des parties) sauve (et permet) la lecture! Je n'aime pas les 'béquilles' en général quand je lis, mais là, je ne fais pas la fine bouche.
SupprimerUne éternité qu'il attend sagement que je le lise ! ^^
RépondreSupprimerMieux vaut choisir le bon moment, histoire de ne rien rater!
SupprimerIl me fait peur peur peur, celui-là. J'en ai lu plusieurs extraits, le style me plait... mais arghhh!!
RépondreSupprimerEcoute, tâche avant de connaître les noms des personnages (cela ne spoile pas trop) et ensuite, tiens bon dans la (magnifique) première partie, et ça va!
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