Les primates de Park Avenue

Les primates de Park Avenue
Wednesday Martin
Globe, 2017
Traduit par Morgane Saysana


Originaire du Midwest, Wednesday Martin poursuit ses études à New York et s'intéresse particulièrement à l'anthropologie. A la trentaine bien entamée, elle épouse un autochtone, résidant avec leur jeune fils dans une maison au sud de Manhattan. Enceinte d'un deuxième fils, elle se lance à la recherche de l'appartement idéal qu'elle veut absolument situé dans l'Upper East Side de Manhattan, en gros à l'ouest de Central Park, qui semble être le top du top pour y élever ses enfants. De l'autre côté, l'Upper West Side, sans être la zone, est moins coté.

Une 'note de synthèse' résume cela ainsi :
"A l'origine, j'étais un nouvel élément tout juste transféré dans ce groupe spécifique de primates d'ordre supérieur : une fois arrivée à maturité sexuelle, j'avais quitté un groupe assez éloigné de clui-ci sur les plans géographique et culturel, pour m'établir au sud de l'île, adoptant les pratiques et les attitudes en vigueur dans ce nouvel habitat, avant de migrer vers la partie la plus septentrionale de l'île, une véritable niche de surabondance, en quête d'opportunités pur ma progéniture et moi."

Braves gens, on est là dans le territoire des extrêmement riches. L'auteur et son mari, financièrement assez à l'aise pour s'offrir un appartement proche de Central Park, ne sont pas du tout les plus riches là-bas, et c'est un vrai parcours du combattant pour trouver un appartement dans ses moyens (même grands, les moyens), inscrire son fils à l'école maternelle, puis cesser d'être snobée par les autres mères d'élèves. Elle s'en tire grâce aux réseaux et à une discussion avec un 'mâle alpha'.

Avec Wednesday, nous découvrons ce monde là, à mille lieues sans doute du nôtre (si c'est le vôtre, désolée). Dès le matin il faut absolument être parfaitement coiffée, maquillée et habillée (et pas chez Tati), demeurer mince (au-dessus du 34, t'es morte), faire face au stress et à la compétition. Tout cela pour donner le meilleur à ses enfants, ce qui est l'aspiration de toutes les mères du monde, non?

On pourrait se sentir à mille lieues de ces problèmes d'ultra riches (la recherche d'un Birkin m'a quand même fait ouvrir de grands yeux, j'ai cherché sur wikipedia pour voir une photo, bon, oui, c'est un sac pratique et solide, mais what else?)(phase d'indigénisation pour l'auteur)(et elle a dû le mettre au rancart, pour raisons de santé)(je suis preneuse, tiens) mais vers la fin j'ai été touchée à cœur par un épisode tragique de la vie de l'auteur, découvrant à ce moment la solidarité et l'amitié de bien de ces mères paraissant frivoles et hostiles.

Je ressors donc enthousiaste de la lecture de ce récit qui, cerise sur le gâteau, est présenté sous les auspices de l'anthropologie (et de l'humour), dans un savoureux décalage, en particulier dans les 'notes de synthèse'.

Commentaires

  1. C'est un roman ? Je me sens aux antipodes de ce monde-là, évidemment, alors pourquoi pas, je pourrai apprendre deux-trois trucs pour devenir riche ?

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    1. Non, pas un roman, tout semble vrai (j'ai pas mal écarquillé les yeux). L'auteur n'explique pas trop d'où vient l'argent (le monde de la finance?).
      Mais présenté comme une enquête anthropologique, c'est une bonne idée.

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  2. Une de mes amies travaille dans une de ces écoles de l'U.E.S. Près de 50.000 $ l'année (payables en 8 fois quand même). Un autre monde !
    Serait-ce la version manhattanienne (?) de Crazy Rich Asians ? En tout cas, je note.

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    1. Un autre monde, ça oui ( on pourrait en écrire la version française avec certains quartiers?)

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  3. J'avoue que les problèmes de riches me font doucement rigoler... Je passe !

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    1. Oh les riches ont aussi leurs problèmes, les mêmes et pas les mêmes que les nôtres, semble-t-il. Je ne les envie pas... C'est l'angle choisi par l'auteur qui est amusant.

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  4. elle épouse un autochtone ? tu veux dire un homme d'origine amérindienne ? ou juste un New-Yorkais ? bon je sais qu'elle part sur le thème de l’anthropologie ..pour ce qui est de ce petit monde, suffit de regarder les épisodes de New York SUV - ces gens-là sont timbrés et leurs enfants de futurs névrosés riches (donc psy à vie) :-)

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    1. Elle utilise la terminologie de l'anthropologie et bien sûr l'autochtone est un new yorkais de souche.
      New York SUV? Il me manque des bases, là.
      Oh les psys ont déjà du boulot avec les parents.

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  5. A un meeting de Poutou tu te fais scalper :-))))))

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    1. Oups! Tu parles des gens du bouquin, pas de moi j'espère? Ah les riches ont bien des soucis... ^_^

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  6. Bonjour Keisha, c'est vrai que les super riches ont largement les mêmes problèmes que les autres, les pékins moyens dont je fais partie mais et un portefeuille bien garni ne suffit pas toujours. Je note ce livre.

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    1. Hé non, ça ne suffit pas, le 'paraître' vient compliquer les choses...

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  7. J'adore ce genre d'humour : cette présentation anthropologique ! Par contre j'ai horreur de ce genre de gens et je ne souhaiterais pas que mes enfants soient élevés ainsi dans le snobisme et le paraître !

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    1. Je pense ne pas connaître 'en vrai' ce genre de gens, d'ailleurs je ne lis pas les magazines qui en parlent. Mais sous forme de roman bien présenté, c'est intéressant.

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  8. New-York ! cette ville me fascine mais pas assez pour que je lise ce livre. Il y a un petit côté voyeur dans l'intérêt que l'on porte aux histoires de ces gens qui ont tellement plus d'argent que la classe moyenne. Certains journaux en font leur fond de commerce

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    1. Ici en fait il ne s'agit pas de people, ils ont de l'argent, mais ne font pas la une des journaux, ils mènent une vie (presque) comme la nôtre.

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  9. Il ne m'attire pas, celui-là !
    Bon weekend.

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    1. Leur vie, non plus, mais c'était intéressant à découvrir.

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  10. Ah dis donc, tu m'as l'air d'être le public cible de cette maison d'édition (qu'on diffuse, d'où ma curiosité). J'avais noté aussi ce titre, la thématique et la façon de l'auteure d'aborder ce sujet me semblant originales et amusantes, et puis j'ai été prise par d'autres lectures... Bon, je renote, ce serait dommage que je passe à côté.

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    1. C'est l'agence Anne et Arnaud qui me les propose et après je dis OK. Là je le sentais bien (comme pour celui de Shulem Deen), et mon instinct était sûr. Je ne connaissais pas cette maison, en tout cas bons choix et présentation soignée avec rabats, etc.
      J'ai aussi les coordonnées d'une attachée de presse. Je m'y perds un peu, dans ce monde de l'édition...

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  11. Ah oui, ton billet m'a bien fait rire aussi ! Je sens vraiment que ce sujet ne me laissera pas indifférente ! Et curieuse de cette épisode de la fin ! Une collègue, bien embarquée au départ, a fini par abandonner le livre en cours de route (probablement bien avant cette fin) (trop de livres à lire aussi et apparemment la sauce ne prenait plus), ce qui m'a aussi fait oublier ce livre...

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    1. Je pense que ce livre te plairait, si, si! L'approche est pas mal du tout. L'auteur analyse bien, et sait quand même prendre de la distance. L'épisode je ne dis rien, mais heureusement ça humanise un peu, parce qu'après le Birkin, j'étais un peu critique. Dis à ta collègue de reprendre, ce n'est pas une punition à lire, pas du tout!

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  12. Si c'est de l'anthropologie, la curiosité scientifique me dicte cette lecture !

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    1. Il y en a, mais appliquée à Manhattan... D'où quelques façons intéressantes de considérer les faits.

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  13. Tout à fait ce dont j'ai envie en ce moment. Noté !

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  14. Et bien tant mieux si il t'a plu car il est sur ma PAL. Tu m'incites donc à l'en sortir d'ici peu de temps... ;)

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    1. J'espère qu'il te plaira bien, n'attends pas trop.

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  15. Ce monde-là ne m'attire pas du tout. Je passe mon tour.

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    1. Moi non plus, mais il s'agit aussi d'humains (un poil friqués) avec leurs aspirations...

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  16. j'ai pris en photo le bouquin chez le libraire pour me rappeler de l'acheter plus tard :)

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    1. Couverture réussie; je connais une autre blogueuse qui prend ainsi des photos pour sa LAL.^_^

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  17. Tu t'es plongé dans les ghettos du gotha ?

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    1. Le gotha je ne sais pas, les super friqués, oui. J'aime bien ton jeu de mots.

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