Love & Friendship
Alison Lurie
Abacus, 1986
Paru en 1962
(en français, Les amours d'Emily Turner)
S'attaquer à Alison Lurie (ma dernière lubie de redécouverte) en VO? Hé bien, très facile finalement. Sous ce titre très austénien, son premier paru, se cachent des histoires d'amour et d'amitié; bon titre, donc.
Le début
"The day on which Emily Stockwell Turner fell out of love with her husband began must like other days."
(Le jour où Emily cessa d'aimer son mari commença comme les autres jours )(je traduis rapidou)
Issue d'une famille aisée de l'est des Etats-Unis, Emily a étudié dans les meilleures écoles pour jeunes filles de sa classe sociale. Holman, son mari, rencontré lors d'une soirée à New York où il n'aurait jamais dû logiquement se trouver, vient de Chicago et d'un milieu beaucoup plus populaire. Son salaire de professeur à Convers College peine à être supérieur à la rente d'Emily 'sans travailler'. Pour achever le tableau, leurs deux pères peuvent être dits travaillant dans la banque, celui d'Emily comme le gros directeur, et celui d'Holman comme portier. Mais le mariage fonctionne depuis quelques années, et leur fils Freddy a quatre ans.
La nature a horreur du vide, dit-on, Emily remplit ses journées en se rendant à une boutique de vêtements de seconde main (thé et papotages, de plus), et surtout visitant longuement Miranda, elle aussi épouse de professeur. Là elle va rencontra Will, professeur -et compositeur-, pour un flirt au début, mais...
L'intérêt du roman ne vient pas que de l'évolution des relations entre Emily et Will, pourtant finement racontées, avec des ellipses étonnantes. Plus généralement, Alison Lurie a le chic pour ne pas allonger la sauce, dialogues et gestes suffisent la plupart du temps à laisser percevoir les pensées des protagonistes. Le lecteur aux aguets des petits détails saura combler ce qui manque.
Il dépend aussi, en arrière plan, mais tellement prégnant et non sans conséquences, du petit monde universitaire fréquenté par les Turner. Bruits de couloir, évolutions de carrière. Convers College est un petit monde dans le pas si grand monde de la ville de Convers, apparaissant comme au fin fond d'un trou, et avec un climat hivernal épouvantable.
Chaque chapitre se termine par des extraits de lettres envoyées par Allen Ingram, écrivain et professeur, à un de ses amis. L'humour d'Alison Lurie est à son maximum dans ces courts passages, où il dissèque ce qui l'entoure. Car dans ces coins là, rien ne peut demeurer caché bien longtemps.
"This college may be run by men and for men -the town is run by women for women. And not the slightest event can occur here (or not occur) without its being noticed. Out in the world a scandal spreads quickly and is gone, expanding in fading rings like wawes from a stone tossed into a river, washed away down to sea. In this pond -this puddle- the ripples reach shore and bounce back, interlacing, till the whole surface becomes a net of lines."
(le collège est régi par les hommes pour les hommes, mais la ville par les femmes pour les femmes. Aucun événement même le plus minuscule ne peut arriver -ou pas- sans être remarqué.Ailleurs dans le monde un scandale s'étale rapidement en cercles diminuant comme des vagues quand une pierre a été jetée dans une rivière, balayé jusqu'à la mer. Dans cette mare -cette flaque- les rides atteignent la rive, reviennent, s'entremêlent, jusqu'à ce que toute la surface devienne un lacis de lignes.)
Plus rarement, Alison Lurie use de jolies formules
"his wife looks like a pre-Raphaelite watercolour that's been left out in the rain."
(sa femme ressemblait à une aquarelle préraphaélite laissée dehors dans la pluie)
Autre couverture
Ayant repéré que les petites filles de 9 ans apparaissant dans Only children se nomment Mary Ann Hubbard (bientôt Miranda, donc sans doute l'amie baba cool d'Emily) et Lolly Zimmern (Lorin Jones, héroïne d'un autre roman d'Alison Lurie paraît-il?), il me fallait le lire sans attendre.
Only Children
Comme des enfants
Alison Lurie
Abacus 1990, paru en 1979
En 1935, en pleine dépression, Anna, directrice d’une chic école privée, a invité pour les fêtes du 4 juillet les Hubbard, Bill, Honey et leur fillette Mary Ann, ainsi que les Zimmern, Dan, Celia, Lennie le fils de Dan d'un premier mariage, et leur fillette Lolly. Les deux filles sont dans la même classe de ladite école et, quoique extrêmement dissemblables, sont amies et savent bien jouer ensemble et inventer des histoires.
Les mères ne travaillent pas, Celia l'effacée aimerait pourtant mais son mari, publicitaire, ne le veut pas, quant à Honey, ça lui convient parfaitement, c'est l'exemple de la belle du sud, coquette et aimant le flirt.
Unité de lieu, la maison d'Anna, unité de temps, ces quelques jours de juillet. Un découpage en courtes séquences de quelques pages, certaines 'vues' par l’œil d'un des fillettes, principalement Mary Ann. C'est toujours un exercice délicat de rendre compte d'événements par le prisme enfantin, que le vocabulaire soit adapté... Heureusement Mary Ann est une petite fille intelligente et observatrice, dont le papa aime répondre à ses questions, et même si ses réflexions sont à côté de la plaque, elle en sait beaucoup, et Lolly aussi, en tout cas bien plus que ne le pensent leurs parents!
Les adultes mènent aussi leur vie, même si les activités sont souvent communes, et comme le dit la quatrième de couverture, parfois leur comportement est moins adulte que celui des enfants...
Mais ce qui m'a encore une fois épatée, c'est l'art d'Alison Lurie pour raconter une histoire et plonger le lecteur dans les pensées des personnages sans grands développements. Des dialogues, parfois des phrases interrompues, des gestes, des regards, et le lecteur sait.
Par exemple un dialogue entre Anna et Celia au sujet du mariage. Anna vient de parler d'un homme qu'elle a connu et pas épousé, leurs vues sur le mariage n'étant pas les mêmes.
"Oh Anna, dit Celia avec une autre intonation -maternelle, impatiente. C'est juste parce que vous n'étiez pas amoureuse. C'est si différent quand on est amoureux.
Peut-être, dit Anna usant de l'indubitable manière des gens rejetant une déclaration mais désirant rester poli."
Plus tard :
"Leurs regards se rencontrèrent, les deux sourirent, pleines de pitié généreuse et pleine d'affection pour l'autre."
Le lecteur, lui, sait que quinze ans auparavant Anna et Dan (futur mari de Celia) se sont connus et c'est de lui que parlait Anna (et elle en était amoureuse). Le mariage de Dan et Celia est délicat, surtout pour Celia qui en est malheureuse. Tout cela, on le sait sans immenses développements et, mieux même, on le devine (aisément!)
Alison Lurie
Abacus, 1986
Paru en 1962
(en français, Les amours d'Emily Turner)
S'attaquer à Alison Lurie (ma dernière lubie de redécouverte) en VO? Hé bien, très facile finalement. Sous ce titre très austénien, son premier paru, se cachent des histoires d'amour et d'amitié; bon titre, donc.
Le début
"The day on which Emily Stockwell Turner fell out of love with her husband began must like other days."
(Le jour où Emily cessa d'aimer son mari commença comme les autres jours )(je traduis rapidou)
Issue d'une famille aisée de l'est des Etats-Unis, Emily a étudié dans les meilleures écoles pour jeunes filles de sa classe sociale. Holman, son mari, rencontré lors d'une soirée à New York où il n'aurait jamais dû logiquement se trouver, vient de Chicago et d'un milieu beaucoup plus populaire. Son salaire de professeur à Convers College peine à être supérieur à la rente d'Emily 'sans travailler'. Pour achever le tableau, leurs deux pères peuvent être dits travaillant dans la banque, celui d'Emily comme le gros directeur, et celui d'Holman comme portier. Mais le mariage fonctionne depuis quelques années, et leur fils Freddy a quatre ans.
La nature a horreur du vide, dit-on, Emily remplit ses journées en se rendant à une boutique de vêtements de seconde main (thé et papotages, de plus), et surtout visitant longuement Miranda, elle aussi épouse de professeur. Là elle va rencontra Will, professeur -et compositeur-, pour un flirt au début, mais...
L'intérêt du roman ne vient pas que de l'évolution des relations entre Emily et Will, pourtant finement racontées, avec des ellipses étonnantes. Plus généralement, Alison Lurie a le chic pour ne pas allonger la sauce, dialogues et gestes suffisent la plupart du temps à laisser percevoir les pensées des protagonistes. Le lecteur aux aguets des petits détails saura combler ce qui manque.
Il dépend aussi, en arrière plan, mais tellement prégnant et non sans conséquences, du petit monde universitaire fréquenté par les Turner. Bruits de couloir, évolutions de carrière. Convers College est un petit monde dans le pas si grand monde de la ville de Convers, apparaissant comme au fin fond d'un trou, et avec un climat hivernal épouvantable.
Chaque chapitre se termine par des extraits de lettres envoyées par Allen Ingram, écrivain et professeur, à un de ses amis. L'humour d'Alison Lurie est à son maximum dans ces courts passages, où il dissèque ce qui l'entoure. Car dans ces coins là, rien ne peut demeurer caché bien longtemps.
"This college may be run by men and for men -the town is run by women for women. And not the slightest event can occur here (or not occur) without its being noticed. Out in the world a scandal spreads quickly and is gone, expanding in fading rings like wawes from a stone tossed into a river, washed away down to sea. In this pond -this puddle- the ripples reach shore and bounce back, interlacing, till the whole surface becomes a net of lines."
(le collège est régi par les hommes pour les hommes, mais la ville par les femmes pour les femmes. Aucun événement même le plus minuscule ne peut arriver -ou pas- sans être remarqué.Ailleurs dans le monde un scandale s'étale rapidement en cercles diminuant comme des vagues quand une pierre a été jetée dans une rivière, balayé jusqu'à la mer. Dans cette mare -cette flaque- les rides atteignent la rive, reviennent, s'entremêlent, jusqu'à ce que toute la surface devienne un lacis de lignes.)
Plus rarement, Alison Lurie use de jolies formules
"his wife looks like a pre-Raphaelite watercolour that's been left out in the rain."
(sa femme ressemblait à une aquarelle préraphaélite laissée dehors dans la pluie)
Autre couverture
Ayant repéré que les petites filles de 9 ans apparaissant dans Only children se nomment Mary Ann Hubbard (bientôt Miranda, donc sans doute l'amie baba cool d'Emily) et Lolly Zimmern (Lorin Jones, héroïne d'un autre roman d'Alison Lurie paraît-il?), il me fallait le lire sans attendre.
Only Children
Comme des enfants
Alison Lurie
Abacus 1990, paru en 1979
En 1935, en pleine dépression, Anna, directrice d’une chic école privée, a invité pour les fêtes du 4 juillet les Hubbard, Bill, Honey et leur fillette Mary Ann, ainsi que les Zimmern, Dan, Celia, Lennie le fils de Dan d'un premier mariage, et leur fillette Lolly. Les deux filles sont dans la même classe de ladite école et, quoique extrêmement dissemblables, sont amies et savent bien jouer ensemble et inventer des histoires.
Les mères ne travaillent pas, Celia l'effacée aimerait pourtant mais son mari, publicitaire, ne le veut pas, quant à Honey, ça lui convient parfaitement, c'est l'exemple de la belle du sud, coquette et aimant le flirt.
Unité de lieu, la maison d'Anna, unité de temps, ces quelques jours de juillet. Un découpage en courtes séquences de quelques pages, certaines 'vues' par l’œil d'un des fillettes, principalement Mary Ann. C'est toujours un exercice délicat de rendre compte d'événements par le prisme enfantin, que le vocabulaire soit adapté... Heureusement Mary Ann est une petite fille intelligente et observatrice, dont le papa aime répondre à ses questions, et même si ses réflexions sont à côté de la plaque, elle en sait beaucoup, et Lolly aussi, en tout cas bien plus que ne le pensent leurs parents!
Les adultes mènent aussi leur vie, même si les activités sont souvent communes, et comme le dit la quatrième de couverture, parfois leur comportement est moins adulte que celui des enfants...
Mais ce qui m'a encore une fois épatée, c'est l'art d'Alison Lurie pour raconter une histoire et plonger le lecteur dans les pensées des personnages sans grands développements. Des dialogues, parfois des phrases interrompues, des gestes, des regards, et le lecteur sait.
Par exemple un dialogue entre Anna et Celia au sujet du mariage. Anna vient de parler d'un homme qu'elle a connu et pas épousé, leurs vues sur le mariage n'étant pas les mêmes.
"Oh Anna, dit Celia avec une autre intonation -maternelle, impatiente. C'est juste parce que vous n'étiez pas amoureuse. C'est si différent quand on est amoureux.
Peut-être, dit Anna usant de l'indubitable manière des gens rejetant une déclaration mais désirant rester poli."
Plus tard :
"Leurs regards se rencontrèrent, les deux sourirent, pleines de pitié généreuse et pleine d'affection pour l'autre."
Le lecteur, lui, sait que quinze ans auparavant Anna et Dan (futur mari de Celia) se sont connus et c'est de lui que parlait Anna (et elle en était amoureuse). Le mariage de Dan et Celia est délicat, surtout pour Celia qui en est malheureuse. Tout cela, on le sait sans immenses développements et, mieux même, on le devine (aisément!)
Je les ai lus à leur sortie, autant dire que ce n'est pas d'hier. J'étais très fan d'Alison Lurie.
RépondreSupprimerJ'en ai lu plein, c'est sûr, mais à les relire je ne me souviens plus de rien; je ne m'inquiète pas et en profite à fond.
SupprimerComme Aifelle, je les ai lus, j'ai eu une période, la même que pour les David Lodge...
RépondreSupprimerLà je suis retombée à fond dans la marmite, je vais essayer de ne pas lasser... (de mon côté, j'aime toujours autant)
SupprimerJe n'ai jamais lu cette auteur je crois. A noter donc !
RépondreSupprimerNan mais quoi! Alleeeeeez!
SupprimerC'est vraiment génial de pouvoir lire en VO (Goran : https://deslivresetdesfilms.com)
RépondreSupprimerJuste l'anglais, que j'essaie de maintenir au moins à la lecture depuis le lycée... (flop total avec l'allemand)
Supprimerje crois qu'à une époque (il y a un certain temps..) j'ai tout lu de cette auteure et à lire ton billet je me pose cette question, Que m'en reste-t-il? une atmosphère
RépondreSupprimer- jamais méchante en tout cas pas gratuitement.
- une construction romanesque bien agencée
- un monde dans lequel on aimerait vivre
- des femmes qui cherchent leur place
mais aucun souvenir précis.
Pareil, je les ai lus sans doute, je les relis (ou lis) actuellement, et pas trop de souvenirs (ce qui permet de lire avec bonheur). Mais je suis vraiment frappée par son talent, et c'est vrai, personne n'est jamais totalement 'méchant'.
SupprimerTout pareil que mes camarades, je les ai tous lus à leur sortie... il y a bien longtemps... Et il m'en reste des souvenirs agréables mais un peu vagues (milieu universitaire, humour, femmes...)
RépondreSupprimerJe poursuis mes lectures, toujours avec plaisir (quand on a une mémoire de piaf, ça aide)
SupprimerJ'ai lu ça il y a tès longtemps, moi aussi, j'aimais beaucoup.
RépondreSupprimerCela ne m'étonne pas!
SupprimerJe la croise souvent dans les boutiques de livres d'occasion.
RépondreSupprimerCraque! (j'en ai acheté trois chez Emmaüs)
SupprimerAh oui, tu nous avais prévenus que ce serait le grand retour d'Alison Lurie sur ce blog.^^ Bon, ça me prendra peut-être subitement un jour de vouloir la lire absolument.;-)
RépondreSupprimerJ'en ai plein déjà lus, mais je ne vais pas saturer le blog (dommage ^_^)
SupprimerJ'aime bien tout ce que tu dis sur la forme et le fond. Je note mille fois !
RépondreSupprimerL'auteur a vraiment du talent!
Supprimerah que j'ai aimé ses romans ! à l'époque j'avais lu tout ce qui était traduit
RépondreSupprimerje ne sais pas si je franchirai la relecture A voir
Je suis en pleine lecture et relecture, tout se passe très bien!
SupprimerVoici une auteur que je dois lire.
RépondreSupprimerJe continue, ne sachant trop quel titre conseiller, finalement, tellement c'est plaisant.
SupprimerTu te fais un petit challenge perso Alison Lurie ^^ ?!
RépondreSupprimerIl y a de ça, tranquillou... Je pense tout lire ou relire... C'est le plaisir du blog, de lire ce que je veux quand je veux, maintenant.
SupprimerComme Aifelle plus haut, je les ai tous lus et suis une grande fan. Les lire en VO je n'aurais pas osé (je deviens fainéante en vieillissant !)
RépondreSupprimerIl y avait ces VO à la bibli, j'en profite. Je deviens paresseuse aussi, mais là c'était facile de suivre.
SupprimerJe pensais les avoir tous lus mais non, finalement je n'ai pas lu ces deux-là. Je me souviens surtout de ceux qui parlaient du milieu universitaire. Comme toi, j'aime ce qui n'est pas vraiment dit et que le lecteur parvient à percevoir.
RépondreSupprimerDepuis ces lectures j'en ai enchaîne deux qui se ressemblent un peu, toujours des couples, mais cela reste plaisant. Et pas encore l'impression de les avoir lus, c'est curieux...
SupprimerTu peux t'y lancer éventuellement si tu as l'impression de ne pas les connaître.
Relire Alison Lurie me plairait bien, pour son humour - des romans qui donnent souvent le sourire, enfin c'est le souvenir que j'en ai.
RépondreSupprimerJe parlerais plutôt d'ironie gentille, en tout cas c'est plaisant.
SupprimerCela me fait un peu penser à une Barbara Pym américaine, je me trompe ? En tout cas je note immédiatement ! J'adore ce genre de redécouverte savoureuse. Un peu dans le même genre (en plus noir quand même ) j'aime bien Richard Yates aussi...
RépondreSupprimerPour ces deux romans assez anciens, oui, finalement je te donne raison. D'autres pensent à Lodge, pas faux non plus. En tout cas on est en bonne compagnie.
SupprimerComme beaucoup, j'ai eu ma période Alison Lurie... Bon, je ne lis pas assez pour me replonger dedans.
RépondreSupprimerJe te comprends, on n'a pas envie que la relecture prenne la place des nouvelles découvertes.
SupprimerJe ne connais pas du tout cette auteure, je te remercie de les faire découvrir en en parlant avec toute la précision détaillée qui donne envie :)
RépondreSupprimerUne auteur qui m'apporte pleine satisfaction , j'ai d'ailleurs tout lu (ou relu) de ses romans.
Supprimer