Oui, et cette fois il s'agit d'une française (et même d'une bretonne!) mais toujours dans ces années 30 qui ont vu voyager tant d'Européennes...
Fille d'un peintre impressionniste de même nom (inconnu de mes services), Odette de Puigaudeau est née en 1894 à Saint Nazaire. Elle possède un brevet de navigation, a suivi des études d'océanographie à la Sorbonne en 1920, a été styliste de mode chez Lanvin, puis journaliste. Exploratrice et ethnologue, elle a accompli de nombreuses missions pour des ministères et divers organismes. En 1961 elle s'installe à Rabat, s'occupe d'émissions culturelles à la radio, devient documentaliste, chef de bureau de la préhistoire, bref, elle écrit aussi, et décède en 1991 à Rabat.
Une vie bien remplie pour cette femme hors normes, rien qu'à lire ces quelques lignes, n'est-ce pas?
Avec trois de ses récits, Pieds nus à travers la Mauritanie, Tagant, au cœur du pays maure et Le sel du désert, on tient un témoignage de première main sur le Sahara occidental, où elle a résidé plusieurs années, parcourant de vastes espaces avec son amie Marion Sénones.
Pieds nus à travers la Mauritanie
1933 1934
Odette du Puigaudeau
Libretto, 2011
Pour d'obscures raisons de réservation bibli, je n'ai lu ce livre qu'en dernier, mais je n'ai qu'un conseil : lisez-le, et en premier, car là on fait connaissance d'Odette et Marion, parties de Douarnenez sur La belle hirondelle, bateau pêcheur cinglant vers la Mauritanie, les deux amies n'ayant pas d'autres moyens de voyager sans trop dépenser.
Une fois arrivées (le bateau ayant essuyé des coups de feu venant du rivage, hop fuyons), elles se trouvent des chameaux, des accompagnateurs, et c'est parti pour un voyage à travers la Mauritanie qui m'a absolument fascinée. Une Mauritanie à peine pacifiée, aux traditions vivaces, aux castes différenciées, aux petites filles gavées de lait de chamelle.
Bref, à découvrir absolument!
Tagant
Au coeur du pays maure 1936 1938
Odette du Puigaudeau
Libretto
Tagant, c'est la région où habitèrent Odette et Marion, point de départ d'expéditions plus ou moins lointaines. Après avoir failli m'ensabler dans les descriptions historiques et géographiques du coin, j'ai pu quand même apprécier l'écriture extrêmement précise et colorée d'Odette du Puigaudeau, et son évocation de la vie dans ce coin de Mauritanie, appréciant son regard admiratif souvent mais réaliste toujours.
Cependant j'ai plus accroché à son périple pour l'azalaï, le livre suivant!
Le sel du désert
Odette du Puigaudeau
Libretto, 2005
Partant de l'ouest de Tombouctou (où un guide peu fiable a failli les faire périr de soif), elles arrivent dans cette cité. Et se heurtent à de grosses difficultés pour trouver des chameaux. Là enfin l'auteur se lâche, se fait parfois ironique, et n'épargne pas ceux qui lui mettent des bâtons dans les roues (heu, les pattes de chameau). Mais elle est tenace et finit par rejoindre la caravane de l'azalaï, forte de milliers de personnes et de chameaux, ayant comme mission de ramener du nord, à des centaines de kilomètres, des barres de sel extraites par les mineurs.
Et là, c'est fascinant! Rien que d'imaginer ce voyage, les yeux brillent... Voyage durant les mois de novembre et décembre, climat oblige. Nourriture et boisson, quand on en trouve, peu ragoûtantes. Dormir à la belle étoile, puis sous la tente. Avec Odette, Marion, le cuisinier fidèle, et Rachid le guépard, qui reviendra en France.
Ramenant de nombreuses photos du voyage, des objets préhistoriques, des fossiles, des dessins d'art rupestre.
Là on est bien dans l'aventure, le journalisme, l'exploration. Avec parfois des coups de griffe à l'égard de l'administration coloniale ne connaissant pas vraiment les populations et une certaine admiration même envers un brigand (retiré des affaires).
Une trilogie indispensable.
Challenge trilogie/séries chez Philippe!
Fille d'un peintre impressionniste de même nom (inconnu de mes services), Odette de Puigaudeau est née en 1894 à Saint Nazaire. Elle possède un brevet de navigation, a suivi des études d'océanographie à la Sorbonne en 1920, a été styliste de mode chez Lanvin, puis journaliste. Exploratrice et ethnologue, elle a accompli de nombreuses missions pour des ministères et divers organismes. En 1961 elle s'installe à Rabat, s'occupe d'émissions culturelles à la radio, devient documentaliste, chef de bureau de la préhistoire, bref, elle écrit aussi, et décède en 1991 à Rabat.
Une vie bien remplie pour cette femme hors normes, rien qu'à lire ces quelques lignes, n'est-ce pas?
Avec trois de ses récits, Pieds nus à travers la Mauritanie, Tagant, au cœur du pays maure et Le sel du désert, on tient un témoignage de première main sur le Sahara occidental, où elle a résidé plusieurs années, parcourant de vastes espaces avec son amie Marion Sénones.
droits d'auteur? |
1933 1934
Odette du Puigaudeau
Libretto, 2011
Pour d'obscures raisons de réservation bibli, je n'ai lu ce livre qu'en dernier, mais je n'ai qu'un conseil : lisez-le, et en premier, car là on fait connaissance d'Odette et Marion, parties de Douarnenez sur La belle hirondelle, bateau pêcheur cinglant vers la Mauritanie, les deux amies n'ayant pas d'autres moyens de voyager sans trop dépenser.
Une fois arrivées (le bateau ayant essuyé des coups de feu venant du rivage, hop fuyons), elles se trouvent des chameaux, des accompagnateurs, et c'est parti pour un voyage à travers la Mauritanie qui m'a absolument fascinée. Une Mauritanie à peine pacifiée, aux traditions vivaces, aux castes différenciées, aux petites filles gavées de lait de chamelle.
Bref, à découvrir absolument!
Tagant
Au coeur du pays maure 1936 1938
Odette du Puigaudeau
Libretto
Tagant, c'est la région où habitèrent Odette et Marion, point de départ d'expéditions plus ou moins lointaines. Après avoir failli m'ensabler dans les descriptions historiques et géographiques du coin, j'ai pu quand même apprécier l'écriture extrêmement précise et colorée d'Odette du Puigaudeau, et son évocation de la vie dans ce coin de Mauritanie, appréciant son regard admiratif souvent mais réaliste toujours.
Cependant j'ai plus accroché à son périple pour l'azalaï, le livre suivant!
Le sel du désert
Odette du Puigaudeau
Libretto, 2005
Partant de l'ouest de Tombouctou (où un guide peu fiable a failli les faire périr de soif), elles arrivent dans cette cité. Et se heurtent à de grosses difficultés pour trouver des chameaux. Là enfin l'auteur se lâche, se fait parfois ironique, et n'épargne pas ceux qui lui mettent des bâtons dans les roues (heu, les pattes de chameau). Mais elle est tenace et finit par rejoindre la caravane de l'azalaï, forte de milliers de personnes et de chameaux, ayant comme mission de ramener du nord, à des centaines de kilomètres, des barres de sel extraites par les mineurs.
Et là, c'est fascinant! Rien que d'imaginer ce voyage, les yeux brillent... Voyage durant les mois de novembre et décembre, climat oblige. Nourriture et boisson, quand on en trouve, peu ragoûtantes. Dormir à la belle étoile, puis sous la tente. Avec Odette, Marion, le cuisinier fidèle, et Rachid le guépard, qui reviendra en France.
Ramenant de nombreuses photos du voyage, des objets préhistoriques, des fossiles, des dessins d'art rupestre.
Là on est bien dans l'aventure, le journalisme, l'exploration. Avec parfois des coups de griffe à l'égard de l'administration coloniale ne connaissant pas vraiment les populations et une certaine admiration même envers un brigand (retiré des affaires).
Une trilogie indispensable.
Challenge trilogie/séries chez Philippe!
Une belle découverte donc !
RépondreSupprimerTiens donc! Si tu as l'occasion...
SupprimerCela a l'air fort intéressant ! Mais comment donc avez-vous fait pour la découvrir ? .....
RépondreSupprimerJe retiens ces titres. Merci. Bonne journée.
Son nom ne m'était pas inconnu (mais allez savoir pourquoi...) et la bibli a acheté les trois, et comme elle sait que j'aime les récits d'exploration, on m'a tout de suite proposé cette lecture.
SupprimerC'est étonnant que l'on ne parle pas davantage de ces femmes téméraires aujourd'hui. Comme quoi, quand on les laisse faire, elles sont largement aussi aventurières et courageuses que les hommes.
RépondreSupprimerC'était gonflé de partir ainsi à l'aventure, tu vois, il y a en fait plein de femmes qui ont quitté leur chez elles et la vie bien tracée qui les attendait.
SupprimerJ’ai lu « Pieds nus à travers la Mauritanie », un très bon livre, et moi aussi je conseille la lecture de cette aventurière/écrivain….
RépondreSupprimerMerci! Il reste à lire les deux autres, non? ^_^
SupprimerÇa a l'air super ! Totalement inconnue pour moi, merci pour la découverte ! En chameau, Odette !
RépondreSupprimer(je ris!) Oui, à découvrir.
SupprimerÉvidemment, dit comme ça, j'ai envie de me plonger illico dans ces bouquins... Mais j'ai déjà accumulé tellement de retard dans ma collection d'aventurières exploratrices... (David Neel, Eberhardt...). Et c'est sans compter la totale de Monfreid... :( :( :(
RépondreSupprimerTu parles, j'en ai plein encore à lire, de ces récits...
SupprimerTu donnes envie de suivre ces intrépides exploratrices. Merci de cette découverte.
RépondreSupprimerElles méritent d'être redécouvertes.
SupprimerForcément, c'est tentant !^^ Mais il y en a tant de ces récits finalement donc je vais noter mais ça rejoint ma LAL comme tant d'autres.;-) En tout cas, belle idée de trilogie de l'été !
RépondreSupprimerChacun des livres est assez court, en tout ce n'est pas du tout long.
SupprimerCoucou
RépondreSupprimerje suis admirative de ces exploratrices surtout à cette époque, là c'était vraiment l'aventure !
Bel été Keisha moi je pars demain en France :-)
Bisous
Aventureux, dangereux, oui!
SupprimerLa France c'est bien, la preuve, on reçoit plein de touristes étrangers . J'avoue mal la connaître...
Une exploratrice que tu me fais découvrir, une vie hors du commun.
RépondreSupprimerTout à fait, et je suis ravie de t'en parler, alors.
SupprimerUn très bon souvenir que ces livres que j'ai lu au temps où les éditions Phebus démarraient avec une kirielle de livres de ce genre
RépondreSupprimerCes éditions sont toujours à suivre, d'ailleurs.
SupprimerJ'ai lu le premier il y a longtemps, mais la Mauritanie et le banc d'Arguin ça c'est une belle image qui m'est revenu à la lecture de ton post.
RépondreSupprimerIl te reste à découvrir la suite, qui emmène hors Mauritanie d'ailleurs. Et sans la mer.
SupprimerIndispensable ! Eh bien dis donc !
RépondreSupprimerNon, je n'aurai pas le temps de la lire !
Merci pour cette participation à mon challenge estival. C'est chouette !
On ne peut tout lire. Et je continue le challenge!
SupprimerBonjour Keisha, ces femmes qui n'ont pas eu peur de partir sac au dos ou presque me fascinent. J'en serai incapable, j'aime trop mon confort. Je note le premier. Mon ami ta d loi du cine a eu l'occasion de faire un voyage en Mauritanie en 2004 en février. C'était un rêve pour lui qui aime le désert. Il s'est dit qu'il avait bien fait car maintenant, c'est pratiquement impossible de partir en Mauritanie avec les événements politiques. Sinon, j'ai une collègue qui a vécu 10 ans en Mauritanie, elle y a rencontré son mari et son fils y est né. Elle habitait à Nouakchott. S'il n'y avait pas eu les problèmes avec le Polisario, elle y serait restée. Pour en revenir Me du Puigaudeau, dans les années entre deux guerres, les frontières étaient plus ouvertes, c'était une autre vie. Bonne journée.
RépondreSupprimerHélas plein d'endroits sont fermés maintenant, ou en tout cas dangereux, pas à cause de la géographie, mais de la situation. Les années 30 semblent pas mal!
SupprimerMême si Odette et son amie sont passées après la pacification du coin.
Moi qui rêvais du Mali, c'est impossible...
J'ai pris goût à la littérature de voyage et je note cette exploratrice :-)
RépondreSupprimerDans cette littérature, que de bonnes surprises! Voyager en restant confortablement chez soi, c'est bien aussi.
SupprimerAvant de te lire je n'avais jamais entendu parler de cette exploratrice. Mais je vais reparer cette lacune car c'est le type de lecture que j'affectionne particulièrement.
RépondreSupprimerCommence alors par le premier (le deuxième est à mon goût moins passionnant, quoique)
SupprimerElles ont réellement traversé la Mauritanie à pieds ?
RépondreSupprimerAbsolument pas (on s'y brûlerait les plantes des pieds je suppose), bah c'est juste le titre. Mais le bouquin est passionnant.
Supprimerça me rappelle le film "Timbuktu" qui m'a laissé un souvenir douloureux! A présent, c'est dangereux là-bas!
RépondreSupprimerJe me demande si tu ne te prépares pas à un nouveau voyage africain?
Non, pas de voyage là-bas... Je pensais au Mali il y a une dizaine d'années, maintenant c'est trop chaud pour y aller.
SupprimerHommage au Sahara occidental et au peuple maure, je garde en réserve pour une veine "explorations".
RépondreSupprimerBelle idée, il faut toujours se garder quelques noisettes dans cette catégorie explorations.
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