Les déracinés
Catherine Bardon
Les escales, 2018
Vienne, années 30. Wilhem et Almah sont issus de familles aisées, intellectuelles ... et juives, ce qui va leur sauter à la figure rapidement alors que jusqu'alors ils ne s'en occupaient pas. Assez tardivement, le couple décide de partir, et c'est un long voyage, à travers un camp en Suisse, le Portugal, Ellis Island, et la république dominicaine dont le dictateur Trujillo avait proposé d’accueillir des exilés.
C'est basé sur des faits réels, la ville de Sosua existe. Les photos de la plage sur internet sont à baver dessus. A l'époque existaient les restes d'une bananeraie abandonnée, la terre y était de mauvaise qualité, et les émigrants juifs sommés d'abord de la cultiver n'ont pas mieux réussi et ont dû se tourner vers l'élevage, avec laiterie et fromagerie prospères cette fois. Plusieurs centaines de personnes s'y sont installées, existe encore un musée, mais dès la fin de la guerre beaucoup sont partis en Palestine.
Que dire de ce roman? D'abord c'est le côté documentaire qui m'a plu le plus. La très riche vie culturelle à Vienne puis la montée du nazisme et de l'antisémitisme violent en Autriche, le refus de bien des nations d’accueillir des gens en danger (ne me dites pas que c'est terminé de nos jours?), particulièrement les Etats-Unis et leurs quotas, et l'installation dans un pays inconnu, l'apprentissage d'une langue, de métiers manuels pour la plupart. Devoir vivre avec l'absence de nouvelles -ou les mauvaises- de la famille restée derrière, hésiter à s'installer ou rester dans un pays dirigé aussi par un dictateur, ne pas trop savoir quels étaient les motifs de Trujillo ('transaction financière douteuse'?), du Joint (organisation juive) , des 'cobayes'? en vue d'une installation juive en Palestine, et de Monsanto (si, si, déjà là, fournissant les semences)
La vie du groupe, d'abord en stricte communauté style kibboutz, puis assouplie en moshav, est passionnante aussi à connaître, il y avait école, journal, etc.
Passons au bémol qui m'a fait lire certains paragraphes en diagonale sans rater grand chose : l'histoire sentimentale de Wilhelm et Almah, d'accord c'est bien de se fixer sur un couple, mais parfois que de longueurs et de poncifs dans leurs amours. OK, je ne suis pas romanesque, de temps en temps.
Heureusement le contexte était intéressant, de plus c'est un livre prêté par une voisine (pouvais-je lui avouer que j'avais laissé tomber?) et je le case dans le pavé de l'été.
Un extrait (le genre de passage que je peux lire en diagonale, pour moi ça pourrait être élagué)
" Quelque chose dans son attitude alerta Almah dès qu'il franchit le seuil. Wilhelm avait son air des mauvais jours, celui des fâcheuses nouvelles, celui des défaites. Il passa devant elle sans la voir et se laissa tomber dans le fauteuil à bascule, le regard fixe. Il semblait absent. Almah s'approcha de lui silencieusement. Elle n'osait pas poser de question, paralysée par ce qu'elle redoutait d'apprendre.
- Zweig s'est suicidé hier à Rio de Janeiro, laissa tomber Wilhelm d'une voix sourde et atone."
Le pavé de l'été, (chez Brize)
En parlent motsàmots, Brize, babelio
Catherine Bardon
Les escales, 2018
Vienne, années 30. Wilhem et Almah sont issus de familles aisées, intellectuelles ... et juives, ce qui va leur sauter à la figure rapidement alors que jusqu'alors ils ne s'en occupaient pas. Assez tardivement, le couple décide de partir, et c'est un long voyage, à travers un camp en Suisse, le Portugal, Ellis Island, et la république dominicaine dont le dictateur Trujillo avait proposé d’accueillir des exilés.
C'est basé sur des faits réels, la ville de Sosua existe. Les photos de la plage sur internet sont à baver dessus. A l'époque existaient les restes d'une bananeraie abandonnée, la terre y était de mauvaise qualité, et les émigrants juifs sommés d'abord de la cultiver n'ont pas mieux réussi et ont dû se tourner vers l'élevage, avec laiterie et fromagerie prospères cette fois. Plusieurs centaines de personnes s'y sont installées, existe encore un musée, mais dès la fin de la guerre beaucoup sont partis en Palestine.
Que dire de ce roman? D'abord c'est le côté documentaire qui m'a plu le plus. La très riche vie culturelle à Vienne puis la montée du nazisme et de l'antisémitisme violent en Autriche, le refus de bien des nations d’accueillir des gens en danger (ne me dites pas que c'est terminé de nos jours?), particulièrement les Etats-Unis et leurs quotas, et l'installation dans un pays inconnu, l'apprentissage d'une langue, de métiers manuels pour la plupart. Devoir vivre avec l'absence de nouvelles -ou les mauvaises- de la famille restée derrière, hésiter à s'installer ou rester dans un pays dirigé aussi par un dictateur, ne pas trop savoir quels étaient les motifs de Trujillo ('transaction financière douteuse'?), du Joint (organisation juive) , des 'cobayes'? en vue d'une installation juive en Palestine, et de Monsanto (si, si, déjà là, fournissant les semences)
La vie du groupe, d'abord en stricte communauté style kibboutz, puis assouplie en moshav, est passionnante aussi à connaître, il y avait école, journal, etc.
Passons au bémol qui m'a fait lire certains paragraphes en diagonale sans rater grand chose : l'histoire sentimentale de Wilhelm et Almah, d'accord c'est bien de se fixer sur un couple, mais parfois que de longueurs et de poncifs dans leurs amours. OK, je ne suis pas romanesque, de temps en temps.
Heureusement le contexte était intéressant, de plus c'est un livre prêté par une voisine (pouvais-je lui avouer que j'avais laissé tomber?) et je le case dans le pavé de l'été.
Un extrait (le genre de passage que je peux lire en diagonale, pour moi ça pourrait être élagué)
" Quelque chose dans son attitude alerta Almah dès qu'il franchit le seuil. Wilhelm avait son air des mauvais jours, celui des fâcheuses nouvelles, celui des défaites. Il passa devant elle sans la voir et se laissa tomber dans le fauteuil à bascule, le regard fixe. Il semblait absent. Almah s'approcha de lui silencieusement. Elle n'osait pas poser de question, paralysée par ce qu'elle redoutait d'apprendre.
- Zweig s'est suicidé hier à Rio de Janeiro, laissa tomber Wilhelm d'une voix sourde et atone."
Le pavé de l'été, (chez Brize)
En parlent motsàmots, Brize, babelio
Autant lire un document sur le thème alors .. (rien de nouveau hélas dans le refus actuel des migrants).
RépondreSupprimerCela passe peut-être plus aisément en roman? Mais sans trop insister sur les ressentis, qu'on peut imaginer. Bon, j'ai appris des choses. Et, hélas, rien de bien nouveau quand il s'agit d’accueillir les gens...
SupprimerMerci pour les bémols, tu as failli me tenter ;-). Disons qu'en pavé, je recule.
RépondreSupprimerJ'avoue avoir fini par lire d'un oeil distrait les péripéties sentimentales et m'être passionnée pour le contexte historique et l'évolution de la petite 'colonie'
Supprimercela me fait penser au roman de Leonardo Padura un pavé lui aussi
RépondreSupprimerPadura, oui, avec le navire refusé à Cuba et obligé de revenir en Allemagne... Sans plan B d'installation dans les îles...
SupprimerL'aspect documentaire pourrait me plaire. C'est noté
RépondreSupprimerOn apprend des choses, c'est sûr, et peut-être seras-tu plus intéressée par le romanesque du couple. ^_^
SupprimerUn pavé de l'été qui ne passera pas par moi je pense.
RépondreSupprimerUne histoire d'amour un peu lisse et attendue, mais un contexte intéressant.
SupprimerSans doute pas pour moi, si le roman ne captive pas .
RépondreSupprimerOh je m'arrêtais plus volontiers sur les passages qui m'intéressaient, j'ai un mode 'lecture rapide' pour les autres. Et puis sans doute ne voulais-je pas trop de romanesque là-dedans.
SupprimerCe n'est pas le genre d'ouvrage dans lequel je me lancerai en cette période de rentrée !
RépondreSupprimerHeu non, c'est vraiment un 'pavé de l'été'! ^_^
SupprimerAvis en mi-teinte alors...
RépondreSupprimerBonne semaine.
Oui, parce que je n'ai plus trop l'habitude de ces histoires d'amour... Mais le contexte est intéressant.
SupprimerUn choix original pour un pavé de l'été. Il fallait le trouver et vouloir se lancer là-dedans !
RépondreSupprimerC'est ma voisine qui me l'a prêté!!! Un livre récent, et finalement elle aussi était plus intéressée par le contexte historique.
SupprimerJ'aimerais bien le lire quand même car j'ai été marqué par le roman de Sekzik sur le suicide de Zweig.
RépondreSupprimerNe t'y trompe pas, il y a juste ce passage, trop appuyé à mon goût sur le ressenti de Wilhelm, mais ça c'est mon impression.
SupprimerCependant on apprend plein d'autres faits!
Hihi, toi aussi, tu lis parfois des passages en diagonale....
RépondreSupprimerOui, comme les états d'âme à répétition, le mal de mer de Almah et récemment le base ball chez Paul Auster (sorry, Paul!)
SupprimerAh, le romanesque, la passion, l'ammmooooouuuuurrrrrrrrrr.... Pas trop mon truc. Mais le contexte historique est intéressant. Dommage qu'il ne soit pas plus court, je lui aurais bien donné une chance.
RépondreSupprimerOn est bien d'accord (et en plus en enlevant certains passages, tu avais la bonne longueur)
SupprimerAïe, il y a un bémol... Le thème me tente beaucoup, le côté romanesque moins... Je le note quand même, on verra...
RépondreSupprimerDaphné
Bon, le thème central est intéressant, j'ai appris pas mal. Après, on peut faire abstraction du romanesque, pas trop prégnant quand même.
SupprimerQuand on commence à vouloir élaguer un roman, c'est signe qu'on n'est pas vraiment "dedans"... ;-) Ceci dit, il est excellemment noté par les lecteurs de Babelio, ça donne à réfléchir, j'ai parfois été déçue par des livres très appréciés.
RépondreSupprimerQuand on fouine bien on a les enthousiastes, mais j'ai aussi relevé
Supprimer"Pour moi, le livre souffre de ce que j'appellerai une manière romantico-sentimentale, une recherche systématique d'un pathos, incontestablement apprécié par une certaine catégorie de lectrices, mais qui agacent des lecteurs comme moi. Ma femme a adoré. Je trouve que les développements auraient mérité plus de concision et de sobriété. "
et "Ce récit est sans doute un peu trop romanesque mais à lire absolument!"
Tu peux te faire une idée toi-même ...
Un roman que j'avais davantage apprécié que toi (son côté romanesque ne m'avait pas gênée, j'ai trouvé que ça passait bien).
RépondreSupprimerOui, c'était une façon de présenter le contexte, mais certains détails pouvaient être laissés de côté. C'est juste mon ressenti. ^_^
SupprimerLongueurs, poncifs, pavé de l'été... je fuis !!! Dommage, le sujet semble intéressant. Si l'auteur en fait une version 300 pages, dis le moi !
RépondreSupprimerHé oui, une version de 300 pages, c'était pour toi!!!
SupprimerPas mal en effet, mais comme tu le dis le côté sentimental de l'histoire aurait mérité à être abrégé au profit de l'aspect historique.
RépondreSupprimerExactement, et encore je ne parle pas de la fin... ^_^
Supprimer