Chronique d'hiver
Winter Journal
Paul Auster
Actes sud, 2013
Traduit par Pierre Furlan
Après mon retour vers Paul (le seul, l'unique) avec 4321, j'étais cuite, et ma foi je confirme, il pourrait me raconter l'annuaire, ça marcherait! Cette fois il ne s'agit pas d'un roman.A soixante-quatre ans (when I am sixty four résonne dans ma tête?), Paul Auster se dévoile (un peu plus). Deuils familiaux, réactions physiques de son corps, ses blessures quand gamin, l'incontournable et lumineuse Siri, l'amour de sa vie, mais aussi ses amourettes, son premier mariage, un accident de voiture, et cette évocation des tous les logements connus dans sa vie (et j'avoue avoir fait de même, j'arrive aussi à un joli chiffre).
J'ai fort goûté de retrouver des détails autobiographiques retrouvés dans 4321, ce garçon de 14 ans foudroyé, ces années à Paris y compris dans les quartiers plus chauds, le base ball, la non crise d'appendicite, les études à Columbia lors des émeutes, sa mère amoureuse d'un aviateur décédé durant le guerre, sa mère travaillant chez un photographe, et c'est intéressant d'apprendre comment il l'a utilisé.
Il fait allusion à d'autres textes du même tonneau, et donc voilà, maintenant je me dois de les lire ...
250 pages qui ont filé à toute vitesse, qui parfois serrent la gorge (sa mère et sa grand-mère)
Constat d'accident
et autres textes
Accident Report
Paul Auster
Actes sud, 2003
Traduit par Christine Le Boeuf
100 pages, des courts textes déjà parus, ou des préfaces, ou prononcés à des conférences, bref, l'on pourrait craindre les 'fonds de tiroir', mais absolument pas, c'est encore une fois passionnant!
Des histoires avec pas mal de coïncidences incroyables mais que tout un chacun connaît (j'espère!); une préface aux Carnets de Joseph Joubert, inconnu de mes services mais Auster est si enthousiaste que hop dans la LAL; instructions pour embellir la vie à New York, et à mon avis, la vie tout court: sourire, parler aux inconnus (du temps si rien d'autre!), donner aux sans abris -cigarettes, sandwiches, coupons MC Do- et adopter un lieu, s'y rendre, l'observer, le nettoyer, etc.; un appel au gouverneur de Pennsylvanie, respectueux mais énergique et argumenté, à accorder la vie à Mumia Abu-Jamal ; football vs guerre ; les sans abri, le 11 septembre et New York.
Excursions dans la zone intérieure
Report from the Interior
Paul Auster
Actes sud, 2014
Traduit par Pierre Furlan
"3 janvier 2012 : il y a un an, jour pour jour, que tu as commencé à rédiger ton dernier livre, ta chronique d'hiver maintenant terminée. C'était une chose, d'écrire sur ton corps, de cataloguer les multiples coups et plaisirs éprouvés par ton être physique, mais l'exploration de ton esprit à partir de tes souvenirs d'enfant sera sans doute une tâche plus ardue - voire impossible. Pourtant tu te sens obligé de tenter la chose. Non pas parce que tu te considères comme un objet d'étude rare ou exceptionnel, mais précisément parce que ce n'est pas le cas, parce que tu estimes être comme n'importe qui, comme tout le monde." [deuxième page]
Il faudrait donc considérer ces excursions comme le second volet de chronique d'hiver, mais on fait comme on veut, sachant que Paul Auster reviendra en première partie sur ses souvenirs d'enfance. Ensuite il racontera sa découverte de deux films, L'homme qui rétrécit et Je suis un évadé, puis, après avoir expliqué pourquoi il n'a plus guère de traces de ses premières années, il en retrouve car sa première femme (qui elle a gardé ses lettres) propose de les lui donner à lire, et il cite de larges passages (en gros jusqu'à ses 20 ans). l'on découvre un Paul Auster plein de fougue et touche à tout, en recherche, disons. Pour les fans, car c'est parfois moins intéressant (c'est le risque avec les correspondances).
Cela m'a amusée d'apprendre qu'il boit chaque matin son thé dans "une tasse en porcelaine décorée de deux illustrations tirées des livres de Beatrix Potter" (un cadeau à sa fille, à l'origine), "à cause de ses dimensions parfaites. Plus petite qu'une chope, plus grande qu'une tasse à thé traditionnelle, elle est pourvue d'un rebord agréablement incurvé qui te procure une sensation de confort quand il touche tes lèvres et permet au thé de descendre ta gorge sans déborder. Donc une tasse pratique, une tasse essentielle, mais en même temps tu ne dirais pas la vérité si tu te prétendais indifférent aux images qui la décorent. Tu aimes bien commencer ta journée avec Pierre Lapin, ton vieux copain de ta toute première enfance, d’une époque si lointaine qu'aucun souvenir conscient ne s'y rapporte, et tu vis en redoutant le matin où la tasse te glissera des doigts et se brisera.".
Winter Journal
Paul Auster
Actes sud, 2013
Traduit par Pierre Furlan
Après mon retour vers Paul (le seul, l'unique) avec 4321, j'étais cuite, et ma foi je confirme, il pourrait me raconter l'annuaire, ça marcherait! Cette fois il ne s'agit pas d'un roman.A soixante-quatre ans (when I am sixty four résonne dans ma tête?), Paul Auster se dévoile (un peu plus). Deuils familiaux, réactions physiques de son corps, ses blessures quand gamin, l'incontournable et lumineuse Siri, l'amour de sa vie, mais aussi ses amourettes, son premier mariage, un accident de voiture, et cette évocation des tous les logements connus dans sa vie (et j'avoue avoir fait de même, j'arrive aussi à un joli chiffre).
J'ai fort goûté de retrouver des détails autobiographiques retrouvés dans 4321, ce garçon de 14 ans foudroyé, ces années à Paris y compris dans les quartiers plus chauds, le base ball, la non crise d'appendicite, les études à Columbia lors des émeutes, sa mère amoureuse d'un aviateur décédé durant le guerre, sa mère travaillant chez un photographe, et c'est intéressant d'apprendre comment il l'a utilisé.
Il fait allusion à d'autres textes du même tonneau, et donc voilà, maintenant je me dois de les lire ...
250 pages qui ont filé à toute vitesse, qui parfois serrent la gorge (sa mère et sa grand-mère)
Constat d'accident
et autres textes
Accident Report
Paul Auster
Actes sud, 2003
Traduit par Christine Le Boeuf
100 pages, des courts textes déjà parus, ou des préfaces, ou prononcés à des conférences, bref, l'on pourrait craindre les 'fonds de tiroir', mais absolument pas, c'est encore une fois passionnant!
Des histoires avec pas mal de coïncidences incroyables mais que tout un chacun connaît (j'espère!); une préface aux Carnets de Joseph Joubert, inconnu de mes services mais Auster est si enthousiaste que hop dans la LAL; instructions pour embellir la vie à New York, et à mon avis, la vie tout court: sourire, parler aux inconnus (du temps si rien d'autre!), donner aux sans abris -cigarettes, sandwiches, coupons MC Do- et adopter un lieu, s'y rendre, l'observer, le nettoyer, etc.; un appel au gouverneur de Pennsylvanie, respectueux mais énergique et argumenté, à accorder la vie à Mumia Abu-Jamal ; football vs guerre ; les sans abri, le 11 septembre et New York.
Art Spiegelman, la une du New Yorker du 24 setembre 2001 |
Excursions dans la zone intérieure
Report from the Interior
Paul Auster
Actes sud, 2014
Traduit par Pierre Furlan
Il faudrait donc considérer ces excursions comme le second volet de chronique d'hiver, mais on fait comme on veut, sachant que Paul Auster reviendra en première partie sur ses souvenirs d'enfance. Ensuite il racontera sa découverte de deux films, L'homme qui rétrécit et Je suis un évadé, puis, après avoir expliqué pourquoi il n'a plus guère de traces de ses premières années, il en retrouve car sa première femme (qui elle a gardé ses lettres) propose de les lui donner à lire, et il cite de larges passages (en gros jusqu'à ses 20 ans). l'on découvre un Paul Auster plein de fougue et touche à tout, en recherche, disons. Pour les fans, car c'est parfois moins intéressant (c'est le risque avec les correspondances).
Cela m'a amusée d'apprendre qu'il boit chaque matin son thé dans "une tasse en porcelaine décorée de deux illustrations tirées des livres de Beatrix Potter" (un cadeau à sa fille, à l'origine), "à cause de ses dimensions parfaites. Plus petite qu'une chope, plus grande qu'une tasse à thé traditionnelle, elle est pourvue d'un rebord agréablement incurvé qui te procure une sensation de confort quand il touche tes lèvres et permet au thé de descendre ta gorge sans déborder. Donc une tasse pratique, une tasse essentielle, mais en même temps tu ne dirais pas la vérité si tu te prétendais indifférent aux images qui la décorent. Tu aimes bien commencer ta journée avec Pierre Lapin, ton vieux copain de ta toute première enfance, d’une époque si lointaine qu'aucun souvenir conscient ne s'y rapporte, et tu vis en redoutant le matin où la tasse te glissera des doigts et se brisera.".
Tu as l'intention de relire tout Auster ?
RépondreSupprimerPas du tout, là c'est juste en rodant à la bibli, et puis un livre en entraîne un autre... ^_^
SupprimerJ'ai lu un livre de Paul Auster : des phrases d'une longueur infinie ! Je n'aime pas ça. Du coup, je n'ai plus rien lu de lui !
RépondreSupprimerBon vendredi à toi.
Des phrases longues? Oui, peut-être, mais j'aime bien.
SupprimerJ'avais adoré "Chroniques d'hiver" et je me cite : "Le gros atout de ce livre, outre sa petite musique, c’est aussi sa forme d’écriture, puisque l’écrivain utilise le « tu » en permanence, ce qui peut se comprendre comme un dialogue entre l’auteur et son héros Paul Auster mais aussi astuce stylistique qui renforce le lien entre lui et ses lecteurs par un effet d’empathie accentué. Auster étant mon aîné de quelques années à peine, certains angles de sa vie me semblent familiers et ce « tu », donne alors l’impression qu’il s’adresse à moi en particulier. Belle trouvaille d’écrivain."
RépondreSupprimerAh merci de cette réflexion. Mis à part le base ball, on se retrouve bien, en effet, et j'ai d'autant plus apprécié après 4321.
SupprimerEt bien ! Tu l'aimes fort Paul !
RépondreSupprimerMême dans ses textes non romanesques.
SupprimerJe n'ai lu qu'un livre de lui, je n'ai pas accroché plus que ça. Je préfère Siri.
RépondreSupprimerPas de problème ! ^_^
SupprimerJ'ai le souvenir d'avoir lu un livre de Paul Auster, il y a des années (je dirai une vingtaine ?). Cela ne m'avait pas marqué et depuis, rien. Je sens pourtant, quand vous en parlez, qu'il y a une force intérieure chez lui qui pourrait me plaire. Il faudra que j'y songe.
RépondreSupprimerBon week end.
Peut-être ces textes qui ne sont pas des romans pourraient vous plaire?
SupprimerC'est fort possible. Je préfère nettement quand les textes sont du registre de l'autobiographie que de l'autofiction.
SupprimerBon dimanche !
Justement là c'est du bon! Peut-être le dernier passerait-il moins bien, c'est mon impression.
SupprimerJ'en ai 5 ou 6 dans ma PAL : il faut que je les lise. J'en ai lu quelques-uns plus jeune mais je ne m'en souviens pas...
RépondreSupprimerPareil, j'ai tendance à mélanger, je devrais les relire? ^_^
SupprimerWaow quel rythme ! J'avoue que je suis un peu hermétique à Paul Auster...
RépondreSupprimerPeut-être ces textes (courts, je signale ^_^) passeraient-ils mieux pour toi?
SupprimerEh bien dis donc, tu avais une sacrée fringale de Paul Auster !^^ Bon, moi je l'aime bien mais trop à lire encore une fois pour me focaliser sur lui. Ceci dit, il faudrait que je revienne à lui un de ces 4.
RépondreSupprimerJ'ai lu les trois sur une période de quelques semaines, en fait. Ce ne sont pas des romans, j'ai donc regroupé.
Supprimerj'ai beaucoup aimé 4321 par lequel j'ai entamé ma découverte de Paul Auster! (mieux vaut trad que jamais!) jusqu'à présent j'adorais l'entendre parler dans les émissions littéraires mais pas lu. du coup je me suis procurer "la trilogie new-yorkaise et ta critique me donne envie d'en lire d'autres...
RépondreSupprimerLa trilogie... bon, là ça peut désarçonner, mais c'est du pur Auster.
SupprimerUn bien joli billet qui met Paul le magnifique à son avantage.
RépondreSupprimerJ'ai adoré jadis "Constat d'accident", mais pas lu encore les deux autres titres, qui patientent au chaud dans ma PAL.
Je recommande ces deux titres, liés en fait.
SupprimerJe n'ai que "Trilogie new-yorkaise" et s'il a un peu le don de m'irriter dans ses interviews, je dois avouer que j'aime beaucoup ses textes, son écriture.
RépondreSupprimerCe que je préfère pourtant n'est pas de lui mais la géniale compilation "Je pensais que mon père était Dieu".
Ha je ne connais pas le titre que tu cites!
Supprimerj'ai adoré cet auteur, une des raisons c'est ses rapports avec la France. Je n'y suis pas retournée depuis longtemps mais c'est bien de savoir que ses livres m'attendent .
RépondreSupprimerExact, il a vécu des années en France (jeune) et parle français. Il aime la France aussi... ^_^
SupprimerJ'ai au moins deux ou 3 romans de Paul Auster dans ma PAL. Pfiou, je ne m'en sortirai jamais de cette foutue PAL !
RépondreSupprimerA part son dernier, ses romans ne sont pas longs. ^_^
SupprimerUn auteur chouchou que j'ai délaissé depuis quelques temps mais nul doute que j'y reviendrai.
RépondreSupprimerPareil, tu vois, j'y suis revenue (avec plaisir)
SupprimerWaw ! j'ai toujours autant de mal à imaginer votre rythme de lecture au vu de vos publications...
RépondreSupprimerCes derniers titres sont plus courts que "4321" et donc davantage dans mes cordes actuelles.
Bonne semaine !
Ne pas se fier au rythme de publication, car il y a eu une erreur de date pour proposer ce billet Auster, et ensuite les parutions ne sont pas dans l'ordre des lectures. Ceci étant, je lis quand même beaucoup.
SupprimerOui, des titres courts, et autobiographiques, c'est du bon.
3 billets en un, et en plus du même auteur, tu exagères ;-)
RépondreSupprimerBeuh, il s'agit de livres très courts quand même.
SupprimerEt bien, dis donc ! Quelle passion ! Même l'annuaire, tu dis ! J'avais peu accroché quand je l'ai lu il y a quelques années.
RépondreSupprimerOui, bon c'est une expression... D'ailleurs sa correspondance dans le numéro 3 m'a légèrement ennuyée, c'est vraiment pour les groupies.
SupprimerCeci étant, c'est drôlement bien, ces petits opus.
J'aime l'auteur mais j'aime lire encore plus sa femme Siri ;0) Je ne me rappelle pas si tu l'as déjà lu ??
RépondreSupprimerOui, oui, j'ai lu un de ses romans et quelques essais.
SupprimerLa femme qui tremble Plaidoyer pour Eros Un été sans les hommes
Cela fait bien longtemps que je n'ai pas lu Paul Auster. Tout cela me tente.
RépondreSupprimerDes textes qui ne sont pas des romans, c'est bien aussi.
SupprimerAuster l'emporte effectivement haut la main sur Schoeman :) ! Même si ce n'est pas mon genre de lecture habituel, tu m'as donné très envie!
RépondreSupprimerLes deux sont talentueux, et sont de mes chouchous... Les deux sont à lire... ^_^
SupprimerJ'adore Paul Auster mais je n'ai lu aucun de ceux-là. Tant mieux, de belles heures en perspective un jour !
RépondreSupprimerCe ne sont pas des romans, mais ça n'a pas d'importance! ^_^
SupprimerOh la la, quelle tentatrice ! J'achèterai "Chronique d'hiver" à mon prochain passage en librairie. Auster n'est pas un auteur que j'emprunte à la bibliothèque ;-)
RépondreSupprimerJe comprends parfaitement qu'il doive figurer sur ses propres étagères! ^_^
Supprimer4321, c’est celui que j’ai le moins aimé et j’ai lu tous ses livres... (Goran : https://deslivresetdesfilms.com)
RépondreSupprimerPeut-être pas assez austérien? (sauf certains passages?), mais c'est intéressant de voir comment il a utilisé sa vie réelle pour écrire ce roman.
SupprimerJ'avais bien aimé en savoir un peu plus sur lui aussi en lisant Chroniques d'hiver... Le rapport au corps m'avait intéressée !
RépondreSupprimerToujours intéressant, c'est sûr. Surtout le rapport avec 4321.
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