L'odeur de la forêt
Hélène Gestern
arléa, 2016
Avec Hélène Gestern, que je lis pour la troisième fois, on est sûr d'avoir une écriture soignée et sensible, une plongée dans le passé, des thèmes assez culturels mais abordables sans connaissances particulières, et des personnages ne laissant pas indifférent.
Cette fois on suit Elisabeth la narratrice, qui suite à un deuil douloureux a mis de côté sa carrière. Cependant la voilà amenée à s'intéresser à des photographies et lettres datant de la première guerre mondiale, archives d'un grand intérêt historique, les lettres étant adressées à Anatole Massis, un célèbre poète de l'époque.
C'est tellement foisonnant que je renonce à tout aborder! L'on suit pas à pas Élisabeth dans son travail et ses recherches, il s'agit d'une véritable enquête pour trouver, par exemple, l'autre partie de la correspondance, celle envoyée à Alban de Willecot. De fil en aiguille (elle retrouve une lettre, où l'on parle de Victor, qui finalement sera , etc.) , elle est amenée à connaître une famille portugaise (et Samuel, avec affinités), à découvrir leur passé durant la seconde guerre mondiale; ajoutons le drame des fusillés pour l'exemple, et on aura une idée de la richesse du roman.
Et quels personnages inoubliables, cette jeune Diane, dont le père ne rêvait que de la marier, alors qu'elle poursuivait en douce des études, grec, russe, et mathématiques! Son journal (années 1910) est si poignant. Ainsi que les lettres d'Alban, au cœur des batailles.
J'aurais pu me passer des histoires sentimentales d'Elisabeth, mais pourquoi pas, elles ne sont pas trop prégnantes. En revanche, chapeau pour la composition, avec alternances narratives, documents décrits, lettres, journal, et puis ce 'jeu' où on trompe un peu le lecteur qui erre avec la narratrice, et pourtant des textes en italique permettent d'en savoir plus avant Elisabeth (ou d'être bernés).
Un pavé de l'été parfait! Près de 700 pages.
Existe en poche
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Commentaires
Je viens de prendre en compte ta chronique de ce gros volume pour "Les épais de l'été". Je ne sais pas si je le lirai dans les prochaines semaines, mais je viens de voir avec les deux autres romans d'Hélène Gestern que tu avais déjà chroniques que cette auteure semble à chaque fois parler de rencontres à l'occasion d'un objet (photo, partition de musique...) dont il s'agit de retrouver le cheminement, les protagonistes de son histoire... en entremêlant présent et passé.
Merci pour cette découverte.
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
PS: je viens aussi de mettre en lien ta chronique de "Je n'étais pas la bienvenue" dans mon propre billet de ce 14 juillet (dans ton index des auteurs, Guibert était proche de Gestern...). ;-)
Je viens de faire un saut chez toi!
Bel été à toi!