Taqawan
Eric Plamondon
Quidam, 2018
Coup de coeur !
"En langue mi'gmaq,on nomme taqawan un saumon qui revient dans sa rivière natale pour la première fois."
D'accord, au départ je ne savais pas ce qui s'était passé le 11 juin 1981 en Gaspésie, plus précisément dans la réserve de Restigouche. La télévision: "La police provinciale a eu fort à faire pour maîtriser les Amérindiens qui refusaient de se plier à l'injonction du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche." Intervention de policiers, arrestations, violences, et confiscation de filets de pêches chez les Mi'gmaq. Les six tonnes annuelles pêchées par ce groupe dans le sud de la Gaspésie fait pâle figure face aux huit cent tonnes par an pêchées ailleurs au Canada, mais la loi c'est la loi!
Puis petit à petit je me suis laissée prendre par cette histoire basée sur des faits réels, évoquant habilement l'histoire du coin durant les siècles passés (les chapitres sont très courts, les informations habilement dispersées dans la narration), ainsi que la chasse et la pêche. Sans trop me focaliser sur ce qui reste politique (on retrouve René Lévesque et Trudeau, oui, le père de ) je me suis passionnée pour les personnages fictifs, particulièrement Océane la jeune Mi'gmaq, William et Yves, hommes des bois plus que des villes, et Caroline l'institutrice française. On ne peut que se sentir concerné par ces premières nations spoliées de leurs terres et de leurs droits les plus essentiels. En 200 pages l'auteur aborde vraiment pas mal de sujets sensibles, tout en donnant à lire une histoire bien bâtie, avec retournements de situations, et... pas mal d'action!
Côté langue, tout s'est bien passé, quelques savoureuses expressions québécoises, mais sans trop noyer le lecteur français (ouf!). A propos de savoureux, on a même la recette d'une soupe d’huîtres...
"Il a fallu attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que le Canada revoie les lois interdisant aux autochtones de pratiquer les cérémonies comme le potlatch, la danse du soleil ou les pow-wow. Jusqu'en 1960, ceux qui voulaient voter aux élections fédérales devaient renoncer à leur statut d'Indien. Ici, au Québec, ils n'ont eu le droit de vote qu'en 1969."
Pour aller plus loin, un documentaire d'Alanis Obomsawin, Les événements de Restigouche.
Les avis de Hop sous la couette, Motspourmots, et cafards at home que je découvre juste maintenant
Eric Plamondon
Quidam, 2018
Coup de coeur !
"En langue mi'gmaq,on nomme taqawan un saumon qui revient dans sa rivière natale pour la première fois."
D'accord, au départ je ne savais pas ce qui s'était passé le 11 juin 1981 en Gaspésie, plus précisément dans la réserve de Restigouche. La télévision: "La police provinciale a eu fort à faire pour maîtriser les Amérindiens qui refusaient de se plier à l'injonction du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche." Intervention de policiers, arrestations, violences, et confiscation de filets de pêches chez les Mi'gmaq. Les six tonnes annuelles pêchées par ce groupe dans le sud de la Gaspésie fait pâle figure face aux huit cent tonnes par an pêchées ailleurs au Canada, mais la loi c'est la loi!
Puis petit à petit je me suis laissée prendre par cette histoire basée sur des faits réels, évoquant habilement l'histoire du coin durant les siècles passés (les chapitres sont très courts, les informations habilement dispersées dans la narration), ainsi que la chasse et la pêche. Sans trop me focaliser sur ce qui reste politique (on retrouve René Lévesque et Trudeau, oui, le père de ) je me suis passionnée pour les personnages fictifs, particulièrement Océane la jeune Mi'gmaq, William et Yves, hommes des bois plus que des villes, et Caroline l'institutrice française. On ne peut que se sentir concerné par ces premières nations spoliées de leurs terres et de leurs droits les plus essentiels. En 200 pages l'auteur aborde vraiment pas mal de sujets sensibles, tout en donnant à lire une histoire bien bâtie, avec retournements de situations, et... pas mal d'action!
Côté langue, tout s'est bien passé, quelques savoureuses expressions québécoises, mais sans trop noyer le lecteur français (ouf!). A propos de savoureux, on a même la recette d'une soupe d’huîtres...
"Il a fallu attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que le Canada revoie les lois interdisant aux autochtones de pratiquer les cérémonies comme le potlatch, la danse du soleil ou les pow-wow. Jusqu'en 1960, ceux qui voulaient voter aux élections fédérales devaient renoncer à leur statut d'Indien. Ici, au Québec, ils n'ont eu le droit de vote qu'en 1969."
Pour aller plus loin, un documentaire d'Alanis Obomsawin, Les événements de Restigouche.
Les avis de Hop sous la couette, Motspourmots, et cafards at home que je découvre juste maintenant
Commentaires
Bon weekend.
j'ai noté le titre que je lirai si l'occasion se présente
Et à toi aussi belle année de lecteur!
Meilleurs voeux à toi aussi, voeux spéciaux à une lectrice, donc tu vois le contenu!
L'art de perdre? Pour l'instant, pas tentée, mais ma foi, on ne sait jamais...
A bientôt (et très bon roman, tu sais!)
Question nouveautés, j'attends la bibli.
Je te signale que Taqawan n'a que 200 pages... Donc il peut se glisser dans une PAL.
PLamondon est un nom répandu au Canada?
Plamondon : au départ je pensais aussi à quelqu'un d'autre du même nom.
Beaucoup de personnages aux identités bien trempées,des histoires noires à rebondissements, un vrai traité d'anthropologie ( simplement quand même) de ce peuple amérindien venu de l Asie par le détroit de Béring jusqu'à la point est du Canada.
Merci aussi aux autres collaborateurs, Alanis Obomsawin (textes tirés du documentaire « Les événements de Restigouche »), Danielle Cyr et Marie-Bernard Young (pour l'orthographe mi'kmaw), Earle Lockerby (textes tirés de l'article « Ancient Mi'kmaq Customs; A Chaman Revelations» (The Canadian Journal of Native Studies, vol. XXIV, no 2, 2004), René Levesque (extrait de la conférence de presse du 25 juin 1981).