Oui, oui, encore Alison Lurie, désolée. Mais j'arrive à la fin (hélas)
Liaisons étrangères
Foreign affairs, 1984
Alison Lurie
Rivages, 1986
Traduit par Sophie Mayoux
Alors que tout me tombait des mains, et même des parutions récentes, Affaires étrangères m'a remise en selle. Oui, il faut toujours avoir chez soi en réserve des livres dont on sait qu'ils ne vous décevront pas.
"A nouveau, Fred se dit qu'il est tombé dans un roman de Henry James."
Cette fois l'ironie subtile d'Alison Lurie va se concentrer sur la rencontre entre l'Angleterre (et les anglais) et américains issus de l'université de Corinth, déjà vue chez l'auteur. Vinnie Miner a cinquante ans, n'a guère de charme, n'espère plus grand chose de sa vie personnelle, et sa tendance à s'apitoyer sur elle-même est incarnée par Fido, petit chien imaginaire la suivant plus ou moins près. Dans l'avion son voisin se révèle être un plouc inculte de Tulsa, Oklahoma, qu’elle espère ne plus revoir, mais bien sûr il en sera autrement.
Alors que Vinnie poursuit ses recherches sur la littérature enfantine, Fred, lui, le bel assistant proche de la trentaine, a du mal à se concentrer sur le 18ème siècle, objet de ses recherches. Surtout qu'il est complètement fasciné par une comédienne. Pour l'amateur de Lurie, je signale que Fred Turner est le fils des Turner, très jeune dans Les amours d'Emily Turner, et que le père de sa femme n'est autre que D.L. Zimmer, personnage secondaire mais récurrent chez Lurie.
Angleterre/Amérique, amour, méfiance, incompréhension. Ce roman, à qui le prix Pulitzer a été décerné, est un concentré d'humour, de tendresse, d'ironie, tout en effleurant bien des drames.
L'on en apprend aussi sur la littérature enfantine, comptines et autres, ce qui n'a rien d'étonnant si l'on considère le thèmes des essais de l'auteur (voir plus bas)
Et l'on pense forcément à Lodge (Changement de décor)
La ville de nulle part
The Nowhere City, 1965
Alison Lurie
Rivages1988
Traduit par Elisabeth Gille
Los Angeles, années 60. Une ville en peine expansion, aux quartiers déjà bien séparés et différents, Venice en décrépitude, Hollywood déjà Hollywood, avec ses starlettes aux dents longues, et ... des beatnicks comme on disait à l'époque, adeptes de quelques fumettes en dépit des descentes de police.
La météo n'a guère dû changer, la pollution non plus, et l'on comprend le choc ressenti par Katherine, originaire de l'est des Etats Unis où les saisons sont de 'vraies' saisons, à découvrir ce coin sans hiver et au soleil omniprésent. De plus elle souffre d'une sinusite tenace; bref, elle déteste Los Angeles.
Années 60, je le rappelle, il aurait été fâcheusement considéré que Katherine reste dans l'est et ne suive pas son mari, Paul, lequel s'est vu offert un travail dans une grande entreprise, juste pour une année. Katherine d'ailleurs retrouve vite une place comme secrétaire d'universitaires.
Tout est en place, Los Angeles, que le lecteur découvrira sous toutes ses facettes ou presque (je m'interroge, la mer est assez chaude?), et le couple Paul / Katherine dont l'évolution devra beaucoup à des rencontres. Cécile et ses amis beatnicks, où Paul essaie de se couler, Iz le psychiatre et son diagnostic intéressé sur Catherine, Glory la starlette épouse de Iz (si!).
Comme d'habitude avec Alison Lurie, c'est extrêmement plaisant à lire, elle ne raconte pas ce qu'on s'attendrait à lire (ah ces ellipses temporelles) et rend ses personnages plutôt attachants même s'ils ne s'entendent pas entre eux.
Et le dernier roman disponible!
La vérité sur Lorin Jones
The truth about Lorin Jones, 1988
Alison Lurie
Rivages, 1989
Traduit par Sophie Mayoux
Prix Femina étranger
Près de 20 ans après la mort de Lorin Jones (qu'on a connue fillette dans un précédent roman), peintre talentueux un peu oublié, Polly se charge d'écrire sa biographie, et pour ce faire rencontre ceux qui l'ont connue. Au départ, elle est sûre que Lorin, en tant que femme, a souffert de l'ambiance patriarcale et masculine, opinion que ses copines lesbiennes ne vont pas détruire! La pauvre Polly au fil du temps est complètement perdue, surtout qu’elle a tendance à excuser et trouver sympathiques ceux qu’elle interroge, même si elle les sait peu dignes de foi. Sa vie et celle de Lorin se mêlent, convergent, divergent...
Un roman subtil, souvent ironique, bien découpé, bref, Alison Lurie...
Que faire maintenant que j'ai fait le tour de cette auteur idéale pour les pannes de lecture? Heureusement Emmaüs propose des romans du même genre, vous savez, ces vieux trucs introuvables, des histoires intelligentes et bien écrites...
Tiens, voici ce qu'en dit wikipedia
Liaisons étrangères
Foreign affairs, 1984
Alison Lurie
Rivages, 1986
Traduit par Sophie Mayoux
Alors que tout me tombait des mains, et même des parutions récentes, Affaires étrangères m'a remise en selle. Oui, il faut toujours avoir chez soi en réserve des livres dont on sait qu'ils ne vous décevront pas.
"A nouveau, Fred se dit qu'il est tombé dans un roman de Henry James."
Cette fois l'ironie subtile d'Alison Lurie va se concentrer sur la rencontre entre l'Angleterre (et les anglais) et américains issus de l'université de Corinth, déjà vue chez l'auteur. Vinnie Miner a cinquante ans, n'a guère de charme, n'espère plus grand chose de sa vie personnelle, et sa tendance à s'apitoyer sur elle-même est incarnée par Fido, petit chien imaginaire la suivant plus ou moins près. Dans l'avion son voisin se révèle être un plouc inculte de Tulsa, Oklahoma, qu’elle espère ne plus revoir, mais bien sûr il en sera autrement.
Alors que Vinnie poursuit ses recherches sur la littérature enfantine, Fred, lui, le bel assistant proche de la trentaine, a du mal à se concentrer sur le 18ème siècle, objet de ses recherches. Surtout qu'il est complètement fasciné par une comédienne. Pour l'amateur de Lurie, je signale que Fred Turner est le fils des Turner, très jeune dans Les amours d'Emily Turner, et que le père de sa femme n'est autre que D.L. Zimmer, personnage secondaire mais récurrent chez Lurie.
Angleterre/Amérique, amour, méfiance, incompréhension. Ce roman, à qui le prix Pulitzer a été décerné, est un concentré d'humour, de tendresse, d'ironie, tout en effleurant bien des drames.
L'on en apprend aussi sur la littérature enfantine, comptines et autres, ce qui n'a rien d'étonnant si l'on considère le thèmes des essais de l'auteur (voir plus bas)
Et l'on pense forcément à Lodge (Changement de décor)
La ville de nulle part
The Nowhere City, 1965
Alison Lurie
Rivages1988
Traduit par Elisabeth Gille
Los Angeles, années 60. Une ville en peine expansion, aux quartiers déjà bien séparés et différents, Venice en décrépitude, Hollywood déjà Hollywood, avec ses starlettes aux dents longues, et ... des beatnicks comme on disait à l'époque, adeptes de quelques fumettes en dépit des descentes de police.
La météo n'a guère dû changer, la pollution non plus, et l'on comprend le choc ressenti par Katherine, originaire de l'est des Etats Unis où les saisons sont de 'vraies' saisons, à découvrir ce coin sans hiver et au soleil omniprésent. De plus elle souffre d'une sinusite tenace; bref, elle déteste Los Angeles.
Années 60, je le rappelle, il aurait été fâcheusement considéré que Katherine reste dans l'est et ne suive pas son mari, Paul, lequel s'est vu offert un travail dans une grande entreprise, juste pour une année. Katherine d'ailleurs retrouve vite une place comme secrétaire d'universitaires.
Tout est en place, Los Angeles, que le lecteur découvrira sous toutes ses facettes ou presque (je m'interroge, la mer est assez chaude?), et le couple Paul / Katherine dont l'évolution devra beaucoup à des rencontres. Cécile et ses amis beatnicks, où Paul essaie de se couler, Iz le psychiatre et son diagnostic intéressé sur Catherine, Glory la starlette épouse de Iz (si!).
Comme d'habitude avec Alison Lurie, c'est extrêmement plaisant à lire, elle ne raconte pas ce qu'on s'attendrait à lire (ah ces ellipses temporelles) et rend ses personnages plutôt attachants même s'ils ne s'entendent pas entre eux.
Et le dernier roman disponible!
La vérité sur Lorin Jones
The truth about Lorin Jones, 1988
Alison Lurie
Rivages, 1989
Traduit par Sophie Mayoux
Prix Femina étranger
Près de 20 ans après la mort de Lorin Jones (qu'on a connue fillette dans un précédent roman), peintre talentueux un peu oublié, Polly se charge d'écrire sa biographie, et pour ce faire rencontre ceux qui l'ont connue. Au départ, elle est sûre que Lorin, en tant que femme, a souffert de l'ambiance patriarcale et masculine, opinion que ses copines lesbiennes ne vont pas détruire! La pauvre Polly au fil du temps est complètement perdue, surtout qu’elle a tendance à excuser et trouver sympathiques ceux qu’elle interroge, même si elle les sait peu dignes de foi. Sa vie et celle de Lorin se mêlent, convergent, divergent...
Un roman subtil, souvent ironique, bien découpé, bref, Alison Lurie...
Que faire maintenant que j'ai fait le tour de cette auteur idéale pour les pannes de lecture? Heureusement Emmaüs propose des romans du même genre, vous savez, ces vieux trucs introuvables, des histoires intelligentes et bien écrites...
Tiens, voici ce qu'en dit wikipedia
Romans
- Les Amours d'Emily Turner (Love and Friendship, 1962)
- La Ville de nulle part (The Nowhere City, 1965)
- Des amis imaginaires (Imaginary Friends, 1967)
- Des gens comme les autres (Real People, 1969)
- Conflits de famille (The War between the Tates, 1974)
- Comme des enfants (Only Children, 1979)
- Femmes et Fantômes (Nouvelles)
- Liaisons étrangères (Foreign Affairs, 1984) - Prix Pulitzer
- La Vérité sur Lorin Jones (The Truth about Lorin Jones, 1988)
- Un été à Key West (The Last Resort, 1998)
- Vérité et Conséquences (Truth and Consequences, 2005)
Essais
- Ne le dites pas aux grands (Don't Tell the Grown-ups: Subversive Children's Literature - 1990)
- Familiar Spirits (2001)
- Il était une fois et pour toujours (Boys and Girls Forever - 2004).
Tell me... je commence par ordre chrono si je veux découvrir? J'en ai trouvé 5-6 en bouquinerie et je me demandais comment aborder le tout!
RépondreSupprimerSi tu les as déjà, fais comme moi, lis les dans l'ordre de parution. Mais ces personnages qui reviennent, ça n'a pas trop d'importance, c'est plutôt une sorte de clin d’œil d'Alison Lurie. Cela ne m'a pas gênée.
SupprimerJe les ai lus au moment de leur parution. C'était une de mes auteures chouchou à l'époque.
RépondreSupprimerJ'en ai lu quasiment tout il y a très longtemps, et là c'est formidable quand tu veux juste un bon bouquin sans te prendre la tête (mais intelligent, hein!).
SupprimerJe les ai tous lu il y a ... longtemps et j'avais vraiment bien aimé. Vous avez raison : un bon roman, avec des personnages, une histoire, bref, tout ce qu'il faut pour passer un bon moment.
RépondreSupprimerBonne journée.
Pareil pour moi, mais comme j'oublie, c'est idéal. J'ai encore en stock ce genre de romans, il en faut, souvent au moment d'aller au lit...
SupprimerPresque tous lus il y a fort longtemps, je me demande si c'est aussi bien à la relecture...
RépondreSupprimerOui! Je confirme. Idéal en cas de panne de lecture.
SupprimerLu "Liaisons étrangères" et "La Vérité sur Lorin Jones", que j'avais beaucoup aimé... Tu me rappelles qu'il faut que je lise les autres ! ^^
RépondreSupprimerLes autres le méritent aussi.
SupprimerJe n'ai jamais entendu parler d'Alison Lurie... je prends note ;) merci.
RépondreSupprimerBonne journée !
En fait elle vit toujours, mais n'a rien produit depuis longtemps (années 80?)
SupprimerC'est amusant, tous ces commentaires de lectrices qui les ont lus il y a longtemps !(je suis dans le même cas) La lecture d'Alison Lurie nous aurait-elle menée à l'envie de partager nos lectures sur un blog ?
RépondreSupprimerC'est une certaine génération de lectrices, oui ^_^
SupprimerTu lis plus vite que ton ombre :)
RépondreSupprimerUn seul billet, mais pas des lectures à la file, tu sais.
Supprimerje me reconnais dans la présentation de ton billet, moi aussi j'arrive au bout des lectures d'auteurs que j'aime énormément : les romans d'Henry James, de Thomas Hardy et du coup je ne lis pas les derniers pour en conserver un ou deux en réserve on ne se refait pas
RépondreSupprimerAlison Lurie j'ai lu à peu près tout même si il y a longtemps je garde un excellent souvenir de mes lectures
Remarque, on peut relire (ah la la Jane Austen, il le fallait bien!)
SupprimerMa chance c'est que j'aborde seulement James. J'ai eu ma période Hardy mais je n'avais pas tout lu.
Il faut en garder 'sous le coude', tu as raison.
Tous ses romans sont dans ma bibliothèque, à la fois intelligents et amusants. Ravie d'apprendre qu'ils tiennent à la relecture, une bonne réserve sous la main ! Tu as lu aussi ses essais ?
RépondreSupprimerOui, ils tiennent bien, surtout 30 ans après ^_^ Les essais, non pas encore. Celui sur les livres d'enfants m'a paru daté.
SupprimerJe ne l'ai jamais lue en tant que romancière, Un été à Key West doit être quelque part sur une étagère ^-^
RépondreSupprimerBen alors? Bonne lecture!
SupprimerMais tu es une fane absolue :-) et moi qui ne connais même pas... (Goran : https://deslivresetdesfilms.com)
RépondreSupprimerHeu tu sais ici il y a des fans, mais années 80 ça date. Cependant je pense que ça se lit bien, et pas seulement pour lectrices.
SupprimerComme je comprends tes lectures enchaînées d'un même auteur. Quand cette envie me saisit, rien ne peut m'en détourner. Je me souviens d'avoir lu avec grand plaisir au moins le premier livre. A poursuivre donc.
RépondreSupprimerPlus ou moins enchaînées -quoique- mais un seul billet.
SupprimerOui, poursuis.
je n'en ai jamais lu, j'aime Lodge, donc ça devrait me plaire!
RépondreSupprimerTout à fait! Commence par le premier, Liaisons étrangères, alors.
SupprimerLue il y a longtemps (dès 1986... aie aïe aïe) avec beaucoup de plaisir, et moi aussi entraînée à lire David Lodge. Avez-vous les unes ou les autres essayé Amanda Cross, enquêtes en rapport avec la littérature, si toutefois on trouve encore ses livres dans nos médiathèques.
RépondreSupprimerBrigitte
Pareil pour les dates, vous n'êtes pas seule, les commentatrices ici ont dû la découvrir au même moment. Idem pour Amanda Cross, ah je l'aimais bien, ses livres sont encore à ma bibli, je projette de m'y replonger (en revanche ils ont bazardé les Barbara Pym et là c'est mal! ^_^)
SupprimerAh que de bons souvenirs, ces romans, ais très lointains...
RépondreSupprimerJustement on peut les relire, comme ça.
SupprimerTout pareil que mes camarades, et aussi de très bons souvenirs de lecture. Comme tu dis c'est la même génération de lectrices.... ;-)
RépondreSupprimerOn n'a pas à en rougir. ^_^
Supprimer3 bouquins du même auteure pour te remettre en selle, rien que ça !
RépondreSupprimerPas la même semaine quand même, mais je regroupe! Oui, ça fait monomaniaque.
SupprimerJ'ai beaucoup aimé à l'époque de leur parution en France . Je ne sais pas si je relirai avec le même plaisir.
RépondreSupprimerSi, si, j'en suis sûre! ^_^
SupprimerC'est tout de même assez rare de toujours prendre plaisir à TOUS les romans d'un auteur, sans jamais même une pointinette de déception, un bémol. Il va quand même falloir que j'aille explorer cette affaire-là, ça m'intrigue.^^
RépondreSupprimerCertains sont peut-être plus ancrés dans une époque, mais l'être humain n'a pas bougé tant que cela...
SupprimerIl faudrait que je les relise...j'étais jeune et j'avais aimé les découvrir comme tant d'autres auteurs dont j'ai retrouvé la trace dans un vieux carnet :) Mais je ne connais pas ces premiers titres parus dans les années 60-70. A voir donc
RépondreSupprimerWiki machin donne la liste, voilà j'ai terminé, sauf peut être pour nouvelles et essais, mais là je fais une pause. ^_^
Supprimerje ne connais pas. Mais tu as raison, il faudrait toujours avoir sous la main des romans d'auteurs qu'on apprécie pour sortir des pannes de lecture.
RépondreSupprimerMes étagères en proposent, pour ces cas là... Savoir qu'on peut se lancer sans laisser tomber, c'est précieux.
SupprimerBonjour ! c'est un auteur à découvrir. Je note son nom et je verrai à la médiathèque.
RépondreSupprimerSyl.
Elle devrait te plaire.
SupprimerPris note d'Alison Lurie. Pour une panne peut-être qui ne m'étonnerait pas après des semaines plus actives côté bouquins ?
RépondreSupprimerIdéale pour les longues soirées d'hiver.
SupprimerUn grand blanc dans ma tête : "la ville de nul part", je sais que j'ai lu ce livre mais... impossible de me souvenir de quoi que ce soit! Et pourtant cela m'arrive rarement...
RépondreSupprimerOh cela arrive, pas d'inquiétude à avoir (mais si, Los Angeles!)
SupprimerJe me promets de la lire !!! Oui, Emmaüs est un bon filon...
RépondreSupprimerOui, pour les vieilleries introuvables, les Oldies but goldies...
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