Quartet in Autumn
Barbara Pym
Picador,
Paru en 1977
Comme je veux lire tous les romans de Barbara Pym, si possible en VO, je ne m'occupe pas trop de connaître le sujet à l'avance, mais là j'étais prévenue : c'est son plus sombre!
Dans les années 70, Edwin, Norman, Letty et Marcia travaillent dans le même bureau londonien, sans que de vrais liens existent entre eux. Les quatre sont sexagénaires et assez solitaires. Après un peu de temps j'ai quand même capté les différences entre eux, tout n'est pas si gris! Edwin est veuf, son fils est marié et ils passent des vacances ensemble; il est très occupé par la fréquentation de différents églises (Church of england). Norman, assez sarcastique et près de ses sous, se contente de sa vie tranquille. Letty aussi, mais elle a des centres d'intérêt, une amie en province, etc. La plus pathétique est Marcia, récemment opérée et faisant une fixation sur son chirurgien, tout en refusant toute aide et main tendue des voisins, services sociaux et même ex collègues, une fois elle et Letty à la retraite.
Une vision pas très joyeuse de la solitude et du vieillissement, mais transcendée par le regard de l'auteur, qui je crois savait de quoi elle parlait...
Cependant ironie et petites notations sont toujours présentes, même quand c'est bien plus tragique. (Pauvre Marcia!)
"But she kept to her rules -one did not drink sherry before the evening, just as one did not read a novel in the morning, this last being a left-overddictum of a headmistress of forty years ago."
(Traduction à l'arrache : elle se tenait à sa règle, on ne boit pas de sherry avant le soir, juste comme on ne lit pas un roman le matin, comme le lui avait dit une directrice quarante ans auparavant)
Ensuite, le 'dernier' (il me manque An unsuitable attachment, mais la librairie -une vraie- n'a rien pu faire et le challenge est de ne pas commander chez qui vous devinez)
An academic question
Barbara Pym
Virago Modern Classics
Il existait deux versions de ce roman, amalgamées par Hazel Holt d'après les manuscrits originaux et les notes de l'auteur, pour une parution posthume en 1986.
Dans le précédent, les petites histoires d'églises étaient quasiment minimes, et là, rien, pas de clergé, sauf bien sûr pour deux enterrements. La narratrice est une jeune femme mariée à un universitaire et mère d’une petite fille. Sa vie n'est guère palpitante, elle soupçonne son époux de s'intéresser de trop près à une collègue. Cherchant à s'occuper, elle va lire dans une maison de retraite, et son mari se débrouille pour dérober les documents du vieil anthropologiste résident.
Peut-être pas le meilleur Pym, dixit l'introduction, mais cela se lit plaisamment, comme d'habitude, pas un gramme de trop, et le couple mère fils des Jeffreys est parfaitement réussi.
Caro se demande si elle doit tenter de rencontrer Cressida :
"I think I'd rather it was like one of those novels where people don't meet - you know, the novelist carefully not bringing them together.
That might be because the novelist can't think how to make them behave and so takes the easy way out."
Idée de signification du passage :
(au sujet de romans dont les personnages ne se rencontrent pas, par le soin du romancier. peut-être parce qu'il ne sait pas comment les faire se comporter et choisit la facilité?)
Finalement, j'ai trouvé le petit dernier en médiathèque (au magasin quand même!)
Une demoiselle comme il faut
An unsuitable attchment, écrit en 1963, publié en 1982
Barbara Pym
C Bourgois, 1989
Ianthe la bibliothécaire, ses deux collègues, son nouveau voisin Rupert, un couple pastoral Mark et Sophia (je me perds toujours dans les subtilités des catégories ecclésiastiques anglaises), Penelope la soeur de Sophia, un frère et une soeur tenant une pension pour animaux, et Faustina la chatte hyper pourrie gâtée de Sophia. On mixe, un peu de sherry ou gin, beaucoup de thé, des recherches d'âmes soeurs (ou frères) , et voilà ! On est chez Barbara Pym, pas le longueurs, ça coule tout seul, ça fait mouche.
Un passage, juste avant un délicieux séjour en Italie.
"Nous aurions pu vous présenter au professeur Vanchetti à Rome, intervint Gervase Fairfax, mais malheureusement il est tombé raide mort l'autre jour.
(...)
Oui, près de Saint-Pierre, juste à côté de l'obélisque je crois. Dans la cité du Vatican. Un endroit tout indiqué.
-Il avait emprunté un livre à Gervase, dit Robina. Maintenant, j'imagine que nous ne le reverrons jamais.
- C'était un livre très cher en plus, heureusement je ne l'avais pas payé. On me l'avait envoyé pour faire un compte rendu. Naturellement je n'ai pas écrit mon article; je ne sais pas si j'aurai le temps, mon propre travail m'occupe tellement.
(discussions d'anthropologues, figures familières chez l'auteur)
Voilà voilà, il me reste à relire...
J'ai en anglais le journal de Barbara Pym. Je pourrais vous le prêter, si vous voulez. J'aime beaucoup cet écrivain et je suis donc certainement peu objective. Cette facilité, cette façon qu'a le récit de couler tout naturellement exige une simplification qui n'a pas du être facile à trouver.
RépondreSupprimerUn jour, peut-être, je la relirai. Mais quand... Voyons le programme de lectures... Ouh la la ! dans plusieurs années peut-être ?
Très bonne journée.
Je n'ai pas encore fouiné dans les profondeurs de ses écrits, je me demande s'il n'existe pas des nouvelles à la bibli, alors un journal? L'occasion d'envoyer ma librairie en enquête? En attendant d'accepter votre proposition alléchante, je vais tenter d'autres pistes (j'ai hélas eu des envois de livres jamais arrivés...)
SupprimerMon manque d'objectivité est tout à fait certain aussi. ^_^
je ne connais pas encore l'auteure, tu conseillerais lequel pour commencer ?
RépondreSupprimerOups! Celui sur lequel tu mettras la main en bibli. Des femmes remarquables est ressorti récemment chez Belfond vintage.
SupprimerA part "une demoiselle comme il faut" en VF je n'ai jamais rien lu d'elle et ça fait tellement longtemps qu'il faudrait que je la relise.Merci de l'avoir fait pour nous
RépondreSupprimerJ'espère que tu tomberas dans la marmite!!!
SupprimerEncore une auteure que je ne connais pas ou si peu...
RépondreSupprimerBonne fin de journée.
Sa subtilité devrait te plaire.
SupprimerTrès beau challenge ! ;-)
RépondreSupprimerOn s'amuse bien! Merci à ma librairie, d'ailleurs.
SupprimerElle fait pas dans le pavé Mrs Pym ?^^ Ce serait l'occasion de la caser enfin cette année !
RépondreSupprimerPas vraiment! En 250 300 pages, c'est bouclé (avec quel talent!). Case là sur ta liseuse, entre deux pavés?
SupprimerAu moins avec Barbara Pym, on sait ce que l'on va trouver ... Je les ai lus, sauf "An academic question", il ne me dit rien.
RépondreSupprimerEn français Une question purement académique. Tu sais, elle se relit bien. ^_^ Tu as raison, elle est confortable, mais pas sans surprises.
SupprimerÇa alors... j'étais persuadée de vous avoir laissé un commentaire hier matin...
RépondreSupprimerOui, oui, j'y ai répondu, je suis désolée, mais j'étais loin de l'ordi!
Supprimercela fait longtemps que je sais à quel point je jalouse tous ceux qui peuvent lire en au moins deux langues, passer d'une culture à une autre sans le filtre de la traduction, est pour moi un vrai privilège. J'aime cette auteure même traduite mais elle est si 'british" que le plaisir de la lire en anglais doit vraiment être un plus.
RépondreSupprimerTu sais, je n'ai fait de l'anglais qu'au lycée, ensuite j'ai entretenu en prenant des cours par exemple avec des comités de jumelage. Plus des vacances en coins anglophones. Mon accent est terriblement frenchy. J'ai aussi entretenu le truc en lisant en anglais, par exemple des Agatha Christie.
SupprimerJe confirme qu'elle est agréable à lire en anglais (pour certains auteurs ça n'apporte pas grand chose, tu sais)
Je ne sais pourquoi cette auteure ne m'attire pas. Peut-être un a-priori qu'il faudrait que je balaie d'un revers de main.
RépondreSupprimerBalaie, balaie!!! Allez, on commence à la (re)trouver en bibli (et en français) donc zéro risque. De plus, ça ne dépasse pas 250- 300 pages.
Supprimerje suis condamnée aux traductions mais récemment elles se sont un peu réveillées alors j'en ai largement profité
RépondreSupprimerc'est toujours un bonheur et trente ans après ma première lecture j'y prends le même plaisir
Je l'ai lue dans les années 80 et je la retrouve en VO, avec un plaisir toujours immense. C'est ça le talent!
SupprimerJe ne l'avais guère appréciée lorsque j'ai tenté de lire un de ses livres il y a des années, mais je pense être plus à même aujourd'hui de goûter ses oeuvres. Je pique ta réponse à un commentaire pour avoir une idée du titre avec lequel la découvrir, même si le premier de ton billet me tente bien.
RépondreSupprimerLis ce que tu vas trouver, parfois c'est assez difficile de mettre la main dessus. La VO est subtile comme les bristish savent le faire... Peut-être, en effet, faut-il être plus 'âgé' pour apprécier pleinement ce monde-là?
Supprimeril y a combien de romans du coup (et en anglais j'ignore s'ils ont touts été traduits) ?
RépondreSupprimerSur mon blog, 13, d'après wikipedia, pareil. Mais il doit bien exister quelques trucs en plus? On m'a signalé un journal...
SupprimerHeu ? Elle est connue cette auteure ? Car je n'en n'ai jamais entendu parler. Vive-je sur une autre planète ?
RépondreSupprimerMais non! C'est juste que dans les années 80, quand tu étais encore une choupinette, on la trouvait facilement en bibli. Maintenant, c'est plus coton.
Supprimerchapeau pour le challenge! Je n'ai lu qu'Adam et Cassandra de l'autrice mais tu as raison, j'avais beaucoup aimé et il faut que je continue de la lire...
RépondreSupprimerUn challenge totalement perso. ^_^
SupprimerOui, on devient vite accro, si on commence et apprécie...
Je n'ai pas encore osé lire Barbara Pym en VO.
RépondreSupprimerLa beauté des couvertures des romans en VO risque de me faire basculer...
Ha ha voilà un argument! ^_^ En fait elle n'est pas si difficile à lire.
SupprimerDécidément, c'est une romancière que tu aimes ! Et moi qui me dis chaque fois, je vais la lire, cette Barabara Pym ! Et bien ce n'est pas encore fait! Il faut que j'y pense !
RépondreSupprimerHeu n'oublie pas, tu aimeras. Et, hélas, c'est vraisemblablement le dernier billet sur cette auteure ici, puisque je dois avoir lu tous ses romans...
SupprimerTiens il y en a encore à découvrir, il y a queLques années j'étais fn et je croyais que j'avais tout lu, il en reste donc!
RépondreSupprimerSur ce blog j'en suis à 13, et pense avoir fait le tour!
SupprimerJe l'ai découvert il y a peu, suite à l'envoi d'un bloggueur, j'ai beaucoup aimé, pour l'instant je n'en ai pas lu d'autre car je ne suis pas tombée dessus mais je la relirai avec plaisir.
RépondreSupprimerParfois c'est compliqué de les trouver, voir les biblis (en général en magasin) ou les seconde main, etc. J'ai opté pour les librairies aussi (pour le VO)(et en poche!)
SupprimerAh! Voilà ! Je me souvenais que tu étais un inconditionnelle de cette écrivaine ! Je veux lire Barbara Pym depuis longtemps et le jour semble être arrivé ! Espérons que j'en trouverai à la médiathèque).
RépondreSupprimerJe te souhaite d'en trouver! Personnellement je voulais tout lire (ou relire), et dans l'ordre, et en VO. J'ai réussi (presque). A toi de te régaler j'espère.
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