Les naufragés de l'île Tromelin
Irène Frain
Michel Lafon, 2009
Les faits sont historiques : en 1761, le navire français l'Utile fait naufrage dans l'océan Indien, avec à son bord 143 marins et (à l'insu de la Compagnie de navigation) 160 esclaves achetés à Madagascar et destinés à rapporter un joli profit.
Le capitaine du navire, buté, maintient le cap vers l'est et en pleine nuit le navire fait naufrage sur un minuscule ilot perdu (à un kilomètre près, ça passait largement!). Bilan: 122 marins et 88 esclaves rescapés.
Bien vite la conviction de Castellan, le second du navire, est faite : "Rester, ce serait mourir, partir, ce sera revivre." Une partie des marins et des esclaves travaillent ensemble à la construction d'un bateau, mais "ne pourront y embarquer que les 120 hommes d'équipage, et encore, à grand peine, à condition qu'ils se collent les uns aux autres comme des sardines."
Les esclaves devront rester sur l'ile, mais Castellan promet de revenir les chercher. "Les lois de la mer interdisent qu'on abandonne des naufragés. On reviendra les chercher."
Pourtant, c'est quinze ans plus tard qu'un autre bateau réussit à récupérer les huit survivants : sept femmes et un bébé.
Voici une photo de l'ile, où se trouve une station météo.
On distingue la piste d'atterrissage.
La végétation consiste en arbustes rabougris. Pas d'eau.
Ici les restes des habitations construites par les esclaves demeurés sur place avec des blocs de corail. Elles devaient être assez solides pour les protéger à la saison des cyclones.
Autant les déferlantes de Claudie Gallay m'avaient laissée dubitative, autant celles-ci, qui ont détruit le navire l'Utile, tué des hommes et empêché leur récupération m'ont embarquée dans la lecture...
J'ai apprécié la façon dont Irène Frain a raconté cette histoire vraie, en se basant sur des documents historiques, en se rendant même sur l'ile, tout en réussissant à faire vivre ses personnages. L'évolution de Castellan, Herga le médecin et Kéraudic l'écrivain sont sensibles. On n'est pas là sur une ile à la Robinson Crusoé, mais sur un petit caillou de corail inhospitalier, et les descriptions du naufrage, de l'organisation de la vie juste après et de la construction du navire sont passionnantes, ainsi que le peu que l'on sait de la survie - bien organisée elle aussi- des esclaves sur l'ile.
Je remercie Suzanne de
et les éditions Michel Lafon pour cette belle découverte.
Les avis de Cathulu ,(avec une intervention de l'auteur dans les commentaires), Yv, Kathel, (qui n'ont pas trop aimé, et pour des raisons différentes), Julien, Constance, Calepin, Fantasio, Lou, Levraoueg,
Thaïs a beaucoup aimé et son article est très complet, aves des liens sur l'histoire et les recherches.
Soie est enthousiaste , son article est très détaillé aussi. Voir chez Belle de nuit, Chris89, qui a cherché les documents d'origine, Nanou,
Irène Frain
Michel Lafon, 2009
Les faits sont historiques : en 1761, le navire français l'Utile fait naufrage dans l'océan Indien, avec à son bord 143 marins et (à l'insu de la Compagnie de navigation) 160 esclaves achetés à Madagascar et destinés à rapporter un joli profit.
Le capitaine du navire, buté, maintient le cap vers l'est et en pleine nuit le navire fait naufrage sur un minuscule ilot perdu (à un kilomètre près, ça passait largement!). Bilan: 122 marins et 88 esclaves rescapés.
Bien vite la conviction de Castellan, le second du navire, est faite : "Rester, ce serait mourir, partir, ce sera revivre." Une partie des marins et des esclaves travaillent ensemble à la construction d'un bateau, mais "ne pourront y embarquer que les 120 hommes d'équipage, et encore, à grand peine, à condition qu'ils se collent les uns aux autres comme des sardines."
Les esclaves devront rester sur l'ile, mais Castellan promet de revenir les chercher. "Les lois de la mer interdisent qu'on abandonne des naufragés. On reviendra les chercher."
Pourtant, c'est quinze ans plus tard qu'un autre bateau réussit à récupérer les huit survivants : sept femmes et un bébé.
Voici une photo de l'ile, où se trouve une station météo.
On distingue la piste d'atterrissage.
La végétation consiste en arbustes rabougris. Pas d'eau.
Ici les restes des habitations construites par les esclaves demeurés sur place avec des blocs de corail. Elles devaient être assez solides pour les protéger à la saison des cyclones.
Autant les déferlantes de Claudie Gallay m'avaient laissée dubitative, autant celles-ci, qui ont détruit le navire l'Utile, tué des hommes et empêché leur récupération m'ont embarquée dans la lecture...
J'ai apprécié la façon dont Irène Frain a raconté cette histoire vraie, en se basant sur des documents historiques, en se rendant même sur l'ile, tout en réussissant à faire vivre ses personnages. L'évolution de Castellan, Herga le médecin et Kéraudic l'écrivain sont sensibles. On n'est pas là sur une ile à la Robinson Crusoé, mais sur un petit caillou de corail inhospitalier, et les descriptions du naufrage, de l'organisation de la vie juste après et de la construction du navire sont passionnantes, ainsi que le peu que l'on sait de la survie - bien organisée elle aussi- des esclaves sur l'ile.
Je remercie Suzanne de
et les éditions Michel Lafon pour cette belle découverte.
Les avis de Cathulu ,(avec une intervention de l'auteur dans les commentaires), Yv, Kathel, (qui n'ont pas trop aimé, et pour des raisons différentes), Julien, Constance, Calepin, Fantasio, Lou, Levraoueg,
Thaïs a beaucoup aimé et son article est très complet, aves des liens sur l'histoire et les recherches.
Soie est enthousiaste , son article est très détaillé aussi. Voir chez Belle de nuit, Chris89, qui a cherché les documents d'origine, Nanou,
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belledenuit
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Géraldine
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keisha
Il y a 4 ans
Le livre d'Irène Frain m'a servi de "porte d'entrée" pour aller plus loin dans l'histoire, les fouilles contemporaines... Divers autres ouvrages sont accessibles sur la vie des esclaves abandonnés sur Tromelin, chacun l'illustrant à sa manière.
RépondreSupprimer(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
Exactement! Il existe d'autres ouvrages, et en particulier une excellente BD de Sylvain Savoia.
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