Nous étions les Mulvaney
Joyce Carol Oates
Stock, 1998
Les Mulvaney de High Point Farm, tout le monde les connaissait, à Mont-Ephraïm... Une grande ferme remplie d'animaux, le père, Michael Mulvaney, propriétaire d'une entreprise, la mère, Corinne, très croyante, qui adore acheter des antiquités et les entreposer dans la grange pour une vente éventuelle, et les quatre enfants, Mike le sportif, Patrick l'étudiant doué, la douce Marianne et Judd le petit dernier qui s'intronise comme le narrateur.
Une chaude ambiance affective, du succès social, bref tout va bien pour les Mulvaney.
Jusqu'à la Saint Valentin 1976, où Marianne est agressée par un des jeunes gens présents au bal. Drame dévoilé au quart du livre, mais que l'on pressent et devine bien avant...
Les conséquences seront tragiques pour tous les membres de la famille, qui finira par éclater. On suivra aussi la descente sociale et financière du père, qui mènera à la vente de la ferme.
L'épilogue montrera la famille enfin apaisée et réunie.
Un gros pavé où on entre très facilement, un panorama très complet de la vie dans ce petit coin d'Amérique, des personnages bien fouillés, une bonne histoire, un style classique et entrainant.
Pourtant je me suis un peu ennuyée (pas taper!) à la lecture de certains détails qui freinaient l'avancée de l'intrigue ou la compréhension des personnages, laquelle est laissée à la sagacité et à la sensibilité du lecteur.
Le narrateur est Judd, qui n'a bien sûr pas été le témoin direct d'une bonne partie de l'histoire, mais explique comment il a réuni ses renseignements, quitte à broder un peu. Né le dernier, par le biais des souvenirs des autres et les photos, il avait l'impression d'avoir vécu des faits survenus avant sa naissance... Cette façon de recomposer des événements est très réussie.
"En entreprenant cette histoire des Mulvaney, dont je suis le plus jeune membre et malgré tout, je l'espère, un observateur neutre, ou du moins un observateur dont le temps a purifié et exorcisé les émotions, je veux mettre par écrit ce qui est vrai. Tout ce qui est relaté ici est arrivé, et c'est à moi qu'il appartient de suggérer comment, et pourquoi. Pourquoi ce qui peut sembler peu vraisemblable ou inexplicable vu de loin - un enfant chéri chassé par un père aimant comme dans un conte de Grimm - n'est ni l'un ni l'autre vu de l'intérieur. Je noterai autant de "faits" que j'en puis réunir; le reste est conjecture, imaginé mais non inventé, et repose en grande partie sur des souvenirs et sur des conversations que j'ai eues avec ma famille à propos d'événements que je n'avais pas vécus et ne pouvais connaître, sinon par le coeur."
"On dit que le benjamin d'une famille n'a pas un souvenir très net de lui-même parce qu'il a appris à se reposer sur les souvenirs des autres, qui sont plus âgés et détiennent donc l'autorité. Quand ses souvenirs diffèrent des leurs, il leur accorde peu de valeur. Ce qu'il prend pour sa mémoire serait plutôt un bric-à-brac des souvenirs d'autrui, leurs témoignages entrecroisés sur des événements survenus avant sa naissance, mêlés à des événements survenus après sa naissance, lui compris."
Les avis de Choupynette, Florinette, aBeiLLe, Stephie, Pimprenelle, Theoma,
et pour le Blogoclub chez Sylire et Lisa : tous les liens utiles ici
Joyce Carol Oates
Stock, 1998
Les Mulvaney de High Point Farm, tout le monde les connaissait, à Mont-Ephraïm... Une grande ferme remplie d'animaux, le père, Michael Mulvaney, propriétaire d'une entreprise, la mère, Corinne, très croyante, qui adore acheter des antiquités et les entreposer dans la grange pour une vente éventuelle, et les quatre enfants, Mike le sportif, Patrick l'étudiant doué, la douce Marianne et Judd le petit dernier qui s'intronise comme le narrateur.
Une chaude ambiance affective, du succès social, bref tout va bien pour les Mulvaney.
Jusqu'à la Saint Valentin 1976, où Marianne est agressée par un des jeunes gens présents au bal. Drame dévoilé au quart du livre, mais que l'on pressent et devine bien avant...
Les conséquences seront tragiques pour tous les membres de la famille, qui finira par éclater. On suivra aussi la descente sociale et financière du père, qui mènera à la vente de la ferme.
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Pourtant je me suis un peu ennuyée (pas taper!) à la lecture de certains détails qui freinaient l'avancée de l'intrigue ou la compréhension des personnages, laquelle est laissée à la sagacité et à la sensibilité du lecteur.
Le narrateur est Judd, qui n'a bien sûr pas été le témoin direct d'une bonne partie de l'histoire, mais explique comment il a réuni ses renseignements, quitte à broder un peu. Né le dernier, par le biais des souvenirs des autres et les photos, il avait l'impression d'avoir vécu des faits survenus avant sa naissance... Cette façon de recomposer des événements est très réussie.
"En entreprenant cette histoire des Mulvaney, dont je suis le plus jeune membre et malgré tout, je l'espère, un observateur neutre, ou du moins un observateur dont le temps a purifié et exorcisé les émotions, je veux mettre par écrit ce qui est vrai. Tout ce qui est relaté ici est arrivé, et c'est à moi qu'il appartient de suggérer comment, et pourquoi. Pourquoi ce qui peut sembler peu vraisemblable ou inexplicable vu de loin - un enfant chéri chassé par un père aimant comme dans un conte de Grimm - n'est ni l'un ni l'autre vu de l'intérieur. Je noterai autant de "faits" que j'en puis réunir; le reste est conjecture, imaginé mais non inventé, et repose en grande partie sur des souvenirs et sur des conversations que j'ai eues avec ma famille à propos d'événements que je n'avais pas vécus et ne pouvais connaître, sinon par le coeur."
"On dit que le benjamin d'une famille n'a pas un souvenir très net de lui-même parce qu'il a appris à se reposer sur les souvenirs des autres, qui sont plus âgés et détiennent donc l'autorité. Quand ses souvenirs diffèrent des leurs, il leur accorde peu de valeur. Ce qu'il prend pour sa mémoire serait plutôt un bric-à-brac des souvenirs d'autrui, leurs témoignages entrecroisés sur des événements survenus avant sa naissance, mêlés à des événements survenus après sa naissance, lui compris."
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-Perrine-
Il y a 1 an
keisha
Il y a 1 an
Ton avis n'est pas si négatif que ça :-) C'est vrai qu'elle aurait pu faire l'économie de quelques scènes :-) Mais quelle description de la famille quand même !
RépondreSupprimerMais j'ai trouvé ça loooong! Ensuite a débuté mon désamour pour JCO, terrible! ^_^
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