Charles Dickens, la biographie de Peter Ackroyd


Charles Dickens
Peter Ackroyd

Stock, 1993


Cuné est vraiment très forte pour alourdir une PAL qui n'en avait guère besoin. Et quand je dis alourdir... ce n'est pas une figure de style pour une fois. Il fallait voir la tête de la bibliothécaire qui est allée me chercher ce livre dans la réserve (oui, il est dans la réserve!). Examinons un peu la bête : 1200 pages, 8 cm sous la toise et 2,180 kg. Un beau bébé.

"LA" question qui se pose en entamant la biographie d'un écrivain, c'est : "faut-il avoir lu ses livres avant?".  Le risque étant de ne pas comprendre grand chose à certains passages et de se gâcher une lecture ultérieure des romans.

Alors voici mon contrôle technique dickensien : Oliver Twist, Nicholas Nickleby , Martin Chuzzlewit, Un chant de Noël, Le grillon du foyer, David Copperfield, La petite Dorrit, Le conte de deux cités, Les grandes espérances.
Ça roule!

Voilà ce qu'écrit Sylvère Monod dans la préface (oui, Sylvère Monod, "LE" traducteur de Dickens):
"Peter Ackroyd n'a pas écrit une biographie banale. Il a su associer les vertus de l'érudit et les talents du romancier, mettant en jeu l'immense savoir d'un chercheur prodigieusement documenté.
Convaincu que la connaissance de l'homme Dickens et des faits de sa vie aide à comprendre ses écrits, il fait partager au lecteur sa conviction. Mais l'important, c'est que la vie de Charles Dickens est en elle-même passionnante, riche en moments émouvants, voire tragiques, sans que le comique en soit absent pour autant."
Pour tenter de rendre compte de cette copieuse et passionnante biographie, je vais juste poser quelques jalons biographiques et citer (une toute petite partie) des passages pour moi les plus frappants.
Ce billet est exceptionnellement long, mais il s'agit d'une biographie exceptionnelle d'un auteur tout aussi exceptionnel. Oui, aucune objectivité encore une fois... J'espère que vous me suivrez quand même car je veux partager mon enthousiasme!


Dickens est né en 1812, son père a été mis en prison pour dettes et le jeune Dickens obligé de travailler dans une fabrique de cirage (1824). Cette affaire de cirage l'a vraiment marqué et se retrouve à plusieurs reprises dans ses romans.
Quant à la prison (la Marshallsea):
"Mon père m'attendait à la loge, et nous montâmes à sa chambre et nous pleurâmes abondamment. Puis il me dit, je m'en souviens, de me tenir pour averti par la Marshallsea et de noter que, si un homme avait vingt livres par an, et qu'il dépensait dix-neuf livres, dix-neuf shillings et six pence, il serait heureux; mais qu'un shilling dépensé en excédent le rendrait misérable." Ce conseil salutaire a depuis accédé à l'immortalité grâce aux paroles de M. Micawber dans David Copperfield, ce qui montre que Dickens fait pénétrer la réalité dans la fiction aussi sûrement qu'il laisse la fiction modifier ou déformer la réalité même.

J'ai vraiment été émue d'apprendre que le chemin qu'il parcourait pour se rendre à la fabrique (il avait douze ans!) et dont le souvenir le faisait pleurer des années plus tard, est aujourd'hui un entrelacs de rues qui ont reçu le nom de ses personnages - Little Dorrit Court, Pickwick Street, Quilp Street.

De nombreux passages de cette biographie parlent de la façon dont Dickens était influencé:
"Toutefois, s'il n'est pas douteux qu'en de nombreuses circonstances Dickens se servit des caractéristiques marquantes de gens qu'il connaissait ou qu'il avait rencontrés, il existe très peu de cas où il ait simplement retranscrit sur le papier ce qu'il avait vu et entendu. L'art du romancier ne fonctionne pas ainsi: Dickens percevait une caractéristique, une humeur, un comportement qui le frappaient, puis son imagination s'en emparait, à tel point que le "personnage" n'avait plus qu'une ressemblance fugitive avec la personne réelle."

Sa première nouvelle, intitulée "Un diner à Poplar Walk", est publiée en 1833 dans un périodique. Il avait glissé son écrit "furtivement un soir au crépuscule, en tremblant de crainte, dans une boîte aux lettres obscure, dans un bureau obscur". Réaction quand il voit sa nouvelle imprimée : " Je me rendis à Westminster Hall, où j'entrai passer une demi-heure, parce que j'avais les yeux tellement embués de joie et d'orgueil qu'ils ne supportaient pas la rue et n'étaient pas en état de s'y montrer." Il écrit à un ami "je suis si épouvantablement agité, que j'en ai la main tremblante..."

Mais il fallait bien vivre et pour gagner sa vie il écrit en tant que reporter parlementaire d'un journal des compte-rendus de réunions électorales, banquets, meetings, etc..., parcourant le pays :
"J'ai souvent transcrit pour l'imprimeur à partir de mes notes sténographiées d'importants discours publics pour lesquels une précision rigoureuse était requise [...] en écrivant sur la paume de ma main, à la lumière d'une lanterne sourde, dans une chaise de poste à quatre chevaux qui traversait au galop une campagne déserte, tout au long de la nuit..."

Un autre passage (qui m'a scotchée !) sur Dickens et les noms de ses personnages
"Les noms devaient toujours revêtir une grande importance pour lui. Plus tard il se trouva incapable de commencer un livre avant d'avoir découvert le titre juste, et sur un carnet il notait des listes de noms fantaisistes ou bizarres pour appuyer son inspiration. Sans nom l'essence ne pouvait tout simplement pas exister et n'existait absolument pas; Dickens était homme à se fier au pouvoir des mots et le nom lui paraissait faire surgir le personnage qu'il pouvait dès lors commencer à décrire. Il en fut ainsi pour son projet de 1836: il se rappela le nom d'un propiétaire de diligence de Bath, un homme dont il avait dû voir ou même emprunter les voitures pendant ses pérégrinations de journaliste (...). L'homme s'appelait Moses Pickwick. Ainsi naquit M. Pickwick. Et avec lui les Pickwick Papers."
Un autre passage fascinant montre comment les noms ont de l'importance pour Dickens:
Quand il lançait un nouveau périodique, il déclarait à Foster :"Je n'arriverai à rien faire pour lui tant qu'il n'aura pas son nom définitif", et il en va de même pour ses personnages. Ils n'existaient pas pour lui avant qu'il leur eût donné un nom : le nom (...) suscite l'apparition du personnage et son comportement dans le monde. Chaque fois qu'il voyait ou entendait un nom bizarre il s'en souvenait et le notait.


Les Pickwick papers (qui parurent en feuilleton) eurent un succès extraordinaire :
"A peine un numéro était-il publié, écrivit un contemporain, que des admirateurs nécessiteux s'écrasaient le nez contre les vitrines des librairies, avides de jeter un long regard sur les gravures et de parcourir chaque ligne du texte qui pouvait être exposé; ils le lisaient souvent à haute voix, applaudis par les passants [...] si grande était la vogue des Pickwick Papers qu'ils obtenaient beaucoup plus d'attention qu'on n'en accordait aux événements politiques courants de l'époque." Lord Denman lisait le roman au banc des magistrats pendant que les membres du jury étaient en délibération; le médecin à la mode, sir Benjamin Brodie, le lisait dans sa voiture entre deux visites à des malades. Un gentleman qui fit un voyage en Orient en 1840 trouva "Pickwick" gravé sur l'une des pyramides, et on connaît la fameuse histoire du mourant qui paraissait ne trouver aucun réconfort auprès de son guide spirituel, mais qu'on entendit s'exclamer: "Enfin, Dieu merci, Pickwick paraît dans dix jours, en tout cas." Une contemporaine écrivit à une amie au cours de l'année où le roman connut le succès : "Tous les petits garçons et toutes les petites filles parlent son langage comique, même les gamins des rues", et l'"engouement" pour ces récits mensuels fut si grand qu'on vit mettre en vente le cigare Pickwick,  le chapeau Pickwick (à bord étroit relevé sur les côtés) et l'habit Pickwick."

Harry Potter fait pâle figure à côté...et cela continue ainsi :

Un de ses biographes raconte qu'à cette époque il avait rendu visite à un serrurier de Liverpool:
"Je le trouvai lisant Pickwick [...] à une auditoire de vingt personnes, hommes, femmes et enfants."
Le texte pouvait en effet être loué et lu à ceux qui ne savaient pas lire.

Durant toute sa vie Dickens fut un bourreau de travail, quasi hyperactif même. J'ai appris qu'il écrivait au même moment les Pickwick Papers et Oliver Twist. Incroyable!

En 1840 et 1841 il écrit Le magasin d'Antiquités. Au sujet du personnage de la petite Nell, il déclarait à son ami Georges Cattermole "J'éprouve un profond chagrin à propos de cette histoire, et je n'ai pas le courage de la finir."J'assassine lentement cette pauvre enfant, et je la mets dans un état misérable. Cela me fend le coeur. Mais il le faut." (...) Vers le 6 janvier il était en train de tuer l'enfant, et le 13 il avait accompli cette tâche. "Je suis pour le moment à moitié mort de fatigue et de chagrin à cause du décès de mon enfant." (...) Il lut à Foster les chapitres contenant la mort de la petite Nell et son ami en fut profondément affecté; puis il acheva finalement le roman à quatre heures du matin le 17. Fini. Morte.

Un passage que j'ai trouvé amusant :
On a souvent estimé que la tendance à s'émouvoir facilement dont témoignent ses romans devait déborder sur sa vie personnelle. Dans Le magasin d'Antiquités, quelqu'un pleure à peu près une fois toutes les dix pages, et on a calculé que Florence, de Dombey Fils, fond en larmes à quatre-vingt-huit reprises.(A partir de 1850, la vogue des larmes dans le roman décrut un peu et les personnages de Dickens gardèrent les yeux plus rigoureusement secs dans ses derniers livres).

En 1842 il effectue un séjour aux Etats Unis. Acclamé comme un héros (rappel : il n'a que trente ans) il se fatigue vite de l'accueil envahissant et fatigant qui lui est réservé. Il repart un peu brouillé mais cela lui a permis de mûrir. Il écrira
ensuite des pages vengeresses dans Martin Chuzzlewit. Rien ne se perd chez lui. Vie et oeuvre sont constamment en répons.

Je ne voudrais pas donner l'impression que cette biographie ne parle que des romans de Dickens, elle donne de passionnants détails sur sa vie et sur son époque, qui ont grandement influencé son oeuvre (et réciproquement, serais-je tentée de dire).
L'espérance de vie était en moyenne de vingt-sept ans dans la capitale, mais pour les classes laborieuses elle ne dépassait pas vingt-deux ans, et en 1839 près de la moitié des personnes enterrées à Londres furent des enfants de moins de dix ans. On a souvent reproché à Dickens le nombre d'enfants qu'il fait mourir dans son oeuvre, mais ce n'est là encore qu'un reflet de la vérité. (...)
Dickens vécut donc presque toute sa vie dans une cité où l'odeur des morts montait des cimetières métropolitains, où adultes et enfants mouraient de malnutrition ou de maladie, où les égouts et les fosses d'aisance à ciel ouvert répandaient leurs miasmes dans l'air embrumé, où il ne fallait qu'un instant pour passer de l'une des splendides artères ou des rues respectables de la ville à un paysage de crasse et de dénuement, de mort et de misère.

Pour ses discours il ne prenait jamais de notes et sa mémoire verbale était extraordinaire. Il ne pouvait rester inoccupé, s'occupait d'écrire des romans, des articles dans les journaux, jouait sur scène, se déplaçait fréquemment, donnait des lectures publiques de ses oeuvres (à partir de 1844 jusqu'à la fin), était capable de marcher des miles et des miles, bref ne restait que rarement tranquille. Jusqu'à frôler parfois l'épuisement ou la dépression. Mais toute sa vie il a eu une une discipline pour l'écriture, y consacrant la même période de la journée.

Au cours de l'écriture de David Copperfield:
Dès la troisième semaine du mois, il eut liquidé la mère de David et laissé le jeune garçon orphelin à la charge des Murdstone: "Procure-toi un mouchoir propre et tiens-le prêt pour la fin du numéro 3 de Copperfield" dit-il à Mark Lemon.[un de ses amis]
J'aime beaucoup cette anecdote, parmi bien d'autres... Et voici de l'incroyable:
"Suis toujours indécis au sujet de Dora, écrivit-il à Foster, mais il faut absolument que je me décide aujourd'hui." Il s'agissait de décider si Dora, la femme-enfant de David, devait vivre ou mourir. Selon son habitude, dans des circonstances aussi mortellement graves, il faisait de longues promenades à pied pour envisager la question et consacrait certaines de ses soirées exclusivement à la réflexion."
A la même période sa femme Catherine accouche d'une fille, nommée Dora Annie Dickens.
Cinq jours seulement après la naissance de Dora, Dickens écrit à sa femme :
"J'ai encore à tuer Dora - je parle de la Dora de Copperfield."
Sa fille Dora devait d'ailleurs décéder un an plus tard.

Et je m'aperçois que je n'ai pas encore parlé de la vie privée de Dickens. Après un grand amour de jeunesse pour Maria Beadnell, il épouse Catherine, dont il se séparera après vingt-deux ans (pas divorce, séparation). Dix enfants sont nés de ce mariage. A l'époque de cette séparation l'actrice Ellen Ternan était-elle sa maîtresse? Ackroyd pense que non, Sylvère Monod que oui...
Quant à Maria Beadnell, elle lui servira de modèle pour Flora Finching de La petite Dorrit. Toute une histoire là encore! Il la revoit après des années et est vraiment déçu de sa tranformation avec le temps, et il écrit dans son roman:
"Les yeux de Clennam ne furent pas plus tôt tombés sur l'objet de son ancienne passion qu'elle se brisa et tomba en morceaux." Je passe sous silence des passages encore plus cruels...
Après sa séparation avec sa femme, il se propose de lancer une revue où paraitraient ses romans et aussi ceux de Wilkie Collins; sa première idée de titre était "Harmonie familiale" mais il accepta de changer pour "All the year round"!

Peter Ackroyd donne aussi aperçu de la personnalité de Dickens. Pas toujours facile à vivre, ce génie! Il avait tendance à vouloir tout régenter. Et pourtant :
"Personne au monde n'est plus enclin que moi à reconnaître qu'il est dans son tort, déclara-t-il un jour à Frith en ne plaisantant qu'à moitié, seulement - je ne suis jamais dans mon tort." Gonflé quand même!

La dernière partie du livre porte beaucoup sur les lectures publiques de ses romans par Charles Dickens, dans tout le Royaume-uni et même en Amérique! Plus qu'une lecture, c'était une véritable mise en scène, Dickens se donnait à fond et préparait tout en détail, répétant des heures avant. Le succès était phénoménal! Cela dura quinze ans et Dickens continua jusqu'au bout malgré son épuisement.

Il meurt en juin 1870.
Conclusion:
Peter Ackroyd consacre des passages passionnants au travail de ce grand écrivain, comment ses histoires et se personnages prenaient vie. Chaque roman est évoqué, depuis les prémices des premières idées, jusqu'au mot e la fin, en passant par une étude éclairante de l'oeuvre. Ce qui fait de cette biographie une belle étude de l'oeuvre de Dickens, parfaitement insérée dans sa vie.
Ce livre représente des années de travail : il avait résolu de lire au moins trois fois tout ce que Dickens avait jamais écrit, c'est-à-dire ses lettres, articles et romans. Plus des recherches biographiques et bibliographiques. Il dit que lire tous ses romans une seule fois prend trois à quatre mois...
Cette biographie est absolument indispensable et donne envie de se plonger dans la lecture des oeuvres de Dickens, avec une nouveau regard!
Je suis d'ailleurs actuellement plongée dans la lecture de Bleak House (La maison d'Apre-Vent)







Voici son portrait exécuté en 1859 par William Frith, tableau dont Dickens disait qu'il donnait un peu trop l'impression "que mon plus proche voisin est mon ennemi mortel, qu'il n'est pas assuré et que je viens d'apprendre que sa maison est en feu".

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George Il y a 3 ans

J'ai déjà mis presque un mois à lire un roman de 800 pages alors 1200 pages ???!!!! J'ai un retard monstre dans mes lectures, j'ai loupé le blogoclub sur Vian le 1er novembre... aïe aïe aïe !


keisha Il y a 3 ans


@ George
C'est un livre qui fera date dans ma vie de lectrice! J'ai mis un mois à le lire (qu'on se rassure, dans le même temps, pour me distraire, j'ai avalé une douzaine de romans plus courts...) et
beaucoup de temps à écrire le billet! En fait je voulais garder trace le plus possible de cette lecture...
Loupé le blogoclub? Pas bien, car les romans de Vian sont assez courts, non? Mais j'avoue que parfois tout s'emballe et on a l'impression de ne pas pouvoir y arriver!



George Il y a 3 ans

Tu me nargues là non???? mais je ne vais pas me laisser faire, le mois de novembre sera littéraire ou ne sera pas..... ;)


keisha Il y a 3 ans


@ George
Oui, il sera hautement littéraire, je n'ai d'ailleurs pas oublié une certain Prix des blogueurs!!!



dominique Il y a 3 ans

Je n'ai jamais fini ce Bleak House, même en français... la honte! Je l'aime bien Dickens, mais je ne suis pas sûre de vouloir lire une grosse biographie. Par contre, je lirais sans doute un autre
roman de lui. J'en suis à quatre...


keisha Il y a 3 ans


@ dominique
J'en suis à la page 230. Le plus difficile jusqu'ici a été de me procurer ce livre sans trop tirer sur la carte bleue. Heureusement une âme charitable me l'a prêté... Mais je suis ravie de ma
lecture, des mystères et des personnages comme j'aime! Dommage que les lecteurs aient un peu peur de Dickens, il y a vraiment des histoires formidables! Je ne parle pas pour toi, tu en es à
quatre, c'est pas mal, que comptes-tu lire prochainement? Pour ma part en 2010 je compte continuer (excellent pour les challenges, aussi!)



Loula Il y a 3 ans

Mais est-ce qu'il faut avoir lu du dickens avant de lire ton billet?;-)


keisha Il y a 3 ans


@ Loula
Là non, ce n'est pas nécessaire... . J'ai choisi les passages ...  Tu risques au contraire d'avoir une furieuse
envie de lire un de ses romans, enfin je l'espère!!!



Cuné Il y a 3 ans

Magnifique billet pour un ouvrage non moins extraordinaire : tu me donnes envie de le reprendre toutes affaires cessantes mais je tiendrai bon : j'ai encore 2 romans de Dickens sous la main à lire
avant.

C'est amusant ces deux façons de voir les choses quant à la liaison avec Ellen, les deux se tiennent, Ackroyd voit en Dickens un victorien exemplaire qui se consume d'amour mais s'interdit de
"consommer", Monod pense qu'il y a eu contact charnel... Ce qui est sûr, c'est que Charles Dickens était un être hors-norme !


keisha Il y a 3 ans


@ Cuné
Lire en même temps la bio et les romans est une belle expérience, et j'avoue que maintenant que je suis en cours de lecture de Bleak house j'aurais besoin de relire ensuite ce qu'Ackroyd en dit.
Il faut faire des allers retours entre la biographie et les romans, toute une aventure, mais quelle belle aventure!
Fort heureusement j'avais mis ma cervelle en position off quand Ackroyd parlait trop précisément de l'intrigue et des personnages de La maison d'Apre vent, ce qui fait que pour moi c'est une
totale découverte. Ah j'adore, serait-ce le meilleur des romans de Dickens? Ou bien jusqu'au suivant que je lirai?



Mango Il y a 3 ans

Là, Keisha, tu fais fort! Un vrai billet référence! et naturellement je mets le cap sur Dickens maintenant! Je vais peut-être devoir investir d'ailleurs car les Dickens des biblis où je suis
inscrite sont si vieux, si sales que c'est vraiment décourageant! Et puis voir si j'y trouverai cette biographie si monstrueuse!!!Tout un programme! :)


keisha Il y a 3 ans


@ Mango
Oh je n'ai pas recopié tous les passages qui m'ont frappée! cette biographie est une mine d'or. Je te renvoie aussi aux billets de Cuné (mon lien au début de mon billet). Elle a entrepris de lire
cette bio tout en lisant les romans de Dickens au fur et à mesure. Elle parle donc de cette bio par épisodes. Il serait d'ailleurs intéressant de comparer nos ressentis ... On aime, mais les
passages cités sont-ils les mêmes?
Je t'encourage à te lancer dans la lecture d'un roman de Dickens. Les plus connus sont en poche, les moins connus en pleiade (mauvais pour le porte monnaie) ou en anglais (euh...pas facile!) Un
argument pour terminer : tu peux caser cette lecture dans un challenge, non?



George Il y a 3 ans

Au passage je voulais te féliciter pour la nouvelle présentation de ton blog :plus beau, plus lisible; bien organisé... bref : la classe !

Des nouvelles du Prix aujourd'hui... chut !


keisha Il y a 3 ans


@ George
Merci!
Comment ça il n'était pas beau avant?
Il me reste à arranger la colonne de droite. Mais je suis contente d'avoir bricolé le haut pour faire du rangement. Overblog ne prévoit pas cela comme Wordpress (eh oui) et comme je ne suis pas
du genre à bricoler le CSS et autres...
Chouette pour le prix!!!



Ys Il y a 3 ans

Eh ben j'ai tout lu, il est bien complet ton billet. Je crois qu'avant de m'attaquer à la biographie, il faut que je me perfectionne pour ce qui est des romans, ça sera bien mieux et plus agréable.


keisha Il y a 3 ans


@ Ys
Je pense aussi qu'il vaut mieux avoir lu quelques romans avant. Tu sais que Cuné lit en parallèle la bio et les romans? Chapeau! Mais c'est vrai que c'est le meilleur moyen de profiter à fond de
ces écrits exceptionnels!
Oui, merci d'avoir tout lu très attentivement...



Manu Il y a 3 ans

Je ne suis pas biographie, donc je me contenterai de ton billet parfait. Par contre, il tombait à point nommé, vu que j'ai lu mon premier Dickens : Un conte de Noël (d'accord j'ai choisi le plus
court pour commencer !)


keisha Il y a 3 ans


@ Manu
Je me doute bien que mes visiteurs ne vont pas se précipiter sur cette biographie sans attendre! Mais si déjà ce billet (forcément incomplet et subjectif, mais tant pis!) leur donne envie de lire
un roman de Dickens, ce sera bien!
Bravo pour ce conte de Noël (pour Livraddict, non?). Je ne vous ai pas suivis car je l'avais déjà lu et j'en ai un autre sous le coude!



Papillon Il y a 3 ans

2 kg ! bigre ! et après on dira que les lecteurs ne sont pas sportifs !
mais dans l'immédiat j'ai davantage envie de lire les romans de Dickens que sa biographie...
C'est pour ça d'ailleurs que je me suis inscrite au challenge English classics.


keisha Il y a 3 ans


@ Papillon
Plus, même! J'ai pris une balance de cuisine...
Tu as parfaitement raison de te lancer dans un roman de Dickens (c'est un peu ça le but du billet, je me doute bien que tout le monde ne va pas se ruer sur la biographie, ou alors à tête
reposée).
Et puis, c'est exact, un tel roman se glisse aisément dans ce challenge, tiens!



emiLie Il y a 3 ans

Lire un roman de Dickens fera partie de mes bonnes résolution 2010 et je commencerai par David Copperfield. Vu mon retard je compte ire cette biblio, hum... dans très longtemps.


keisha Il y a 3 ans


@ emiLie
Bonne résolution!!! Et bon pour les challenges aussi!
Cette biblio peut attendre, oui! Mais elle peut se lire plus tard...



Manu Il y a 3 ans

Bien vu ;-)


keisha Il y a 3 ans


@ Manu
Tout finit par se savoir sur le net, c'est terrible!



Isil Il y a 3 ans

Ah ah, je n'osais pas le peser et j'avais raison. Je ne sais jamais comment le prendre pour le lire. Bon, j'en suis à la page 10 pour le moment. Je vais la lire très lentement cette bio :-)
Ah, Bleak house (un de mes deux préférés jusqu'à présent) *soupir*


keisha Il y a 3 ans


@ Isil
Je l'ai lu bien assise et heureusement le livre reste ouvert à la page... comme le Bleak House que je lis actuellement.
Cette bio est incontournable pour ceux et celles qui sont tombées dans la marmite dickensienne. Une lecture hors normes, oui avouons le. Enjoy! Je te laisse le temps de le lire et attends tes
impressions.
Bleak House est bien parti pour faire partie de mes préférés, mais il m'en reste encore cinq repérés à la bibliothèque. Quel est ton deuxième préféré?



Dominique Il y a 3 ans

Ciel une deuxième fanatique de Dickens dans la blogosphère !
Je me suis laissée convaincre par Cuné de lire cette bio, mais j'avais mal lu les détails concernant la taille du pavé et je me suis retrouvée à la sortie de la bibliothèque croulant sous le poids
de la culture
Je n'ai pas pu finir cette bio dans les temps et je voudrais l'avoir dans mes rayons aussi depuis je la cherche sur les sites de livres épuisés mais pour le moment je fais chou blanc
C'est vraiment une bio remarquable et ce billet venant après celui de Cuné me rend encore plus impatiente de trouver ce livre


keisha Il y a 3 ans


@ Dominique
Il y a aussi Isil qui s'est lancée dans cette biographie (voir juste au dessus) et je sais qu'elle possède tous les Dickens (la veinarde).
Pour en venir à bout j'ai du prolonger l'emprunt à la bibli (sans problème, ce livre sort peu, on s'en doute). Mais je pense aussi que c'est une biographie à avoir chez soi, car quand on lit
ensuite un roman de Dickens, on a envie de s'y reférer. Pour la "gestation" du roman, qui pouvait être longue, les liens roman et vie de Dickens, et puis l'analyse du roman (très bien faite, rien
d'indigeste).
Bonne chance pour trouver ce livre, mais il faut déjà s'estimer heureux d'avoir une bibli qui le possède!
A propos de biographie, j'ai demandé à ma bibli d'acquérir le livre sur Flaubert repéré chez toi...



Isil Il y a 3 ans

Mon préféré, c'est L'ami commun avec lequel j'ai vraiment découvert Dickens mais Cuné a un peu moins aimé. Au rythme où je vais, j'aurai fini la bio d'Ackroyd dans 10 ans :-)

Et je n'ai pas tous les livres de Dickens, il me manque Nicholas Nickleby dans la Pléiade (je l'ai lu en anglais) ;-)


keisha Il y a 3 ans


@ Isil
Ma bibli possède deux pleiades, l'un contenant L'ami commun. Son tour viendra!!!
J'ai repéré aussi une bouquinerie qui possède de vieilles éditions de Dickens, certaines en anglais. J'ai résisté. Combien de temps? Heureusement elle se situe à 50 km de chez moi...
Ah bon je croyais que tu possédais tous les Dickens en pleiade. Nicholas Nickleby existe en "Bouquins" ...
Allez, bon courage pour la biographie, petit à petit tu la liras. Il faut prendre son temps, forcément.



faelys Il y a 3 ans

comme le temps me manque ce matin, j'ai imprimé ton billet, histoire de me "kulturer" un peu en me baladant, j'ai hâte de rencontrer Dickens par ton intermédiaire...


keisha Il y a 3 ans


@ faelys
Ton commentaire me fait chaud au coeur! J'ai vraiment essayé de faire passer mon enthousiasme pour cette biographie et les romans de Dickens; mon billet est long mais je voulais garder plus de
traces de cette lecture que je ne le fais habituellement. J'y ai passé du temps, forcément, mais avec plaisir.
Les romans de Dickens sont fort abordables (à la lecture, car certains sont difficiles à trouver en bibli ou librairie à des prix raisonnables), les histoires sont bien ficelées. Dommage de
passer à côté par peur du "grand classique".
Je te souhaite bonne découverte!



Thaïs Il y a 3 ans

c'est marrant j'ai pris hier à la biblio un premier roman (Monsieur Dick ou le dixième livre") de JP OHL dont le narrateur a une passion exclusive pour Dickens. je lirai après ton billet.
Bon dimanche


keisha Il y a 3 ans


@ Thaïs
Oh oui, une vraie passion, et certains passages sont tout à faits dickensiens... Si tu aimes (et je l'espère!) tu pourras lire son deuxième roman, Les maîtres de Glenmarkie.(J'en ai parlé il y a
quelques jours)
Mon billet c'est une bio du vrai Dickens, donc pas de risque de spoiler. Juste te donner envie de lire Dickens!



Titine Il y a 3 ans

Cette bio a l'air passionnante! J'ai lu mon premier Dickens la semaine dernière, c'était "Oliver Twist" et j'ai adoré. J'ai hâte d'en lire d'autre.


keisha Il y a 3 ans


@ Titine
Oliver Twist n'est pas mon préféré (quoique, c'est bien quand même!). Oui, tu peux en lire d'autres, il a beaucoup écrit, ça tombe bien, c'est moins frustrant qu'avec Jane Austen...
Et c'est bon pour les challenges, en plus!



LVE Il y a 3 ans

Sinon, du même auteur, la non moins passionnante et (quasi) exhaustive biographie de Shakespeare. Egalement à ne pas manquer.


keisha Il y a 3 ans


@ LVE
Rhaa!!! J'y prends goût aux biographies d'Ackroyd. Il ne s'attaque qu'aux génies, on dirait... Mais sans doute serait-il
préférable que je lise quelques unes des oeuvres de Shakespeare avant?
Et j'ai découvert avoir lu d'Ackroyd un intéressant roman intitulé Le dossier Platon rangé côté SF à la bibliothèque...



dominique Il y a 3 ans

Monsieur Dick, c'est très bon! Presque mieux qu'une biographie...

Je pense lire David Copperfield prochainement, car c'est lui qui est dans ma PAL ( je ne sais comment il est parvenu).


keisha Il y a 3 ans


@ dominique
Il existe en effet pas mal de livres "autour de Dickens ou de ses oeuvres", j'aviserai. Pour l'instant j'ai encore quelques uns de ses romans à lire.
David Copperfield est dans ta PAL à ton insu??? Eh bien bonne lecture, je devrais bien le relire un de ces jours, mais pas en 2009 en tout cas. Bleak House va déjà me rasasier.




Si c'est pas du fanatisme ça ^^ Je passe mon tour même si la vie de Dickens doit être des plus riches. 1200 pages c'est trop de souffrances pour moi et ma chère PAL qui commence à se diviser
dangereusement. Je préfère en rester à ton billet et à ses extraits. Bravo !


keisha Il y a 3 ans


@ Laetitia la liseuse
En fait l'idée n'est pas d'obliger mes visiteurs à se lancer dans cette biographie (quoique j'ai découvert des gens intéressés, si, si!) mais de présenter Dickens de telle façon que l'on aie
envie de lire un de ses romans.
Cela vaut le coup, c'est bourré de bonnes histoires avec mystères et rebondissements, personnages fêlés ou émouvants, etc...



Marie Il y a 3 ans

Je suis impressionnée par ton billet ! Tu as vraiment décortiqué cette biographie en profondeur !
Pour l'instant, ton billet m'a surtout donné envie de lire des récits de Dickens, auteur que je connais trop peu.


keisha Il y a 3 ans


@ Marie
Oh je n'ai pas tout dit, car ç'aurait été trop long... Quelle superbe biographie!
Mais tu as raison, si tu as envie de lire ses romans, ne te prive pas! C'était un peu le but, de rappeler que ses romans sont à lire, et pas si difficiles qu'on se l'imagine. Bonnes lectures!



Florinette Il y a 3 ans

À ce que tu en dis, c'est un auteur qui mérite d'être (re)découvert. Je n'en ai pas lu beaucoup, mais, après ton article, ça donne bien envie de s'y (re)mettre ! ;-)


keisha Il y a 3 ans


@ Florinette
Laisse toi aller, c'est l'hiver bientôt, un bon gros roman au coin du feu, ça te dit?
Je t'encourage vivement à t'y remettre, en passant...



lael Il y a 3 ans

et bien quel billet époustouflant, c'est certain maintenant tu es incollable côté Dickens


keisha Il y a 3 ans


@ lael
Mais non! J'en sais un peu plus, d'accord, mais j'oublie vite... La preuve, je suis en train de lire La maison d'Apre vent sans même trop me souvenir des détails de l'histoire (heureusement
d'ailleurs!)



Pauline Il y a 3 ans

Ah si j'avais le temps tiens!


keisha Il y a 3 ans


@ Pauline
Lu quasiment le soir, au lieu de la télé, mais bon il faut être tranquille, je l'avoue... Essaie de te lancer dans un de ses romans!



Theoma Il y a 3 ans

BRAVO ! Billet épatant ! Lorsque j'ai vu la longueur, j'ai été à la cuisine me prendre une barre de chocolat et à boire. Je me suis installée tranquillement et j'ai lu ton billet en entier.
PASSIONNANT ! J'avais déjà bcp aimé lire Cuné à ce sujet sans vouloir lire la bio et tu la complètes à merveille. En décembre dernier, ma fille (9ans) et moi avons lu Un conte de Noël. Elle a bcp
ri avec Scrooge évidemment. C'est un livre qui nous a permis de parler d'un tas de choses. Le vocabulaire est riche et nous avons passé des heures en tout à parler du sens de certains mots. Je suis
très heureuse qu'elle m'ait demandé de renouveler l'expérience cette année. Un challenge Dickens pour 2011 Keisha ? ;-)))


keisha Il y a 3 ans


@ Theoma
Merci, cela me fait chaud au coeur, j'ai adoré cette biographie, je voulais la partager, et j'ai donc écrit un long billet (je décline toute responsabilité sur ta consommation de chocolat).
Dickens a écrit beaucoup de récits pour Noël donc toi et ta fille avez encore beaucoup de bons moments à passer, ça c'est une chouette idée, elle a de la chance ta fille, une maman qui lit
Dickens avec elle , et toi aussi tu as de la chance!
Figure toi que j'ai déjà un billet pour Noël (je me fais peur parfois!) sur deux récits de Noël, et je suis en train de lire La maison d'Apre Vent. Je crains donc de ne pas attendre 2011!!!
En plus Dickens se glisse très bien dans les challenges english classics et j'aime les classiques , un peu moins bien dans Lire en VO car il a un vocabulaire et des inventions personnelles qui
sont plutôt délicates à suivre!




1200 pages ! Voilà qui ne doit pas être facile à lire dans le métro ! ;-)
Trêve de plaisanteries, je suis très tentée mais il faudrait d'abord que je lise quelques Dickens je pense. :-/


keisha Il y a 3 ans


@ Restling
Le problème n'est pas le nombre de pages, car un pleiade de 1600 pages peut se glisser dans un sac... c'est le poids!!! Plus de deux kg, genre dictionnaire, quoi!
C'est incontournable, mais, oui, il vaut mieux lire quelques romans de Dickens avant. Je ferai quelques piqures de rappel d'ailleurs dans les mois qui viennent...



liliba Il y a 3 ans

Eh bien, quel billet ! Il a du te prendre un temps fou et c'est passionnant, mais malgré tout je ne lirai pas ce livre...


keisha Il y a 3 ans


@ liliba
Quatre semaines pour lire ce pavé, des heures pour le billet... Mais mon objectif est plutôt de garder trace de ma lecture de façon plus détaillée que d'habitude, et d'inciter les lecteurs à se
jeter sur les romans de Dickens, pavés aussi mais ça vaut vraiment le coup, c'est passionnant!!!



liliba Il y a 3 ans

euh... je crois bien que je n'ai jamais lu Dickens...


keisha Il y a 3 ans


@ liliba
Je te signale que sort en ce moment au cinéma Le drôle de Noël de Scrooge, inspiré (librement?) d'un de ses plus célèbres récits de Noël... Mais j'ignore si c'est la meilleure façon de la
découvrir. Avec son roman David Copperfield peut être?



Schlabaya Il y a 3 ans

Beau compte-rendu, j'affectionne beaucoup Dickens, cette biographie doit être bien intéressante ! Petite erreur, Dickens est mort en 1870, pas 1860.


keisha Il y a 3 ans


@ Schlabaya
Biographie incontournable, à la hauteur de Dickens, ce qui n'est pas peu dire! Merci pour ta remarque, ce long article n'était pas exempt de fautes de frappe, mais là c'est une grave erreur, j'ai
corrigé!
Depuis j'ai lu deux récits de Noël et Bleak house (je sais que tu l'as aussi lu)



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