Livre du chevalier Zifar
Anonyme
Roman traduit de l'espagnol
14ème siècle
Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
Pourquoi avoir demandé à BOB de recevoir ce livre? La pure curiosité de la LCA qui ne résiste pas aux beaux livres et aux découvertes. Plus un excellent souvenir de Don Quichotte (dont je recommande la lecture chaudement), ledit héros de Cervantès étant devenu un peu "fou dans sa tête" par abus de romans de chevalerie, tels sans doute cette histoire du chevalier Zifar (même si ce roman n'est pas cité).
En arabe, Zifar signifie "voyageur" (penser aussi à safari, mais je m'égare, les vacances, ce n'est pas pour maintenant) et ce chevalier doté de toutes les qualités ne peut hélas garder un cheval plus de dix jours : la bête meurt. Lui, sa femme Grima et leurs deux fils Garfin et Roboam sont donc dans la pauvreté et décident d'aller tenter aventure ailleurs.
" Toutefois, dans sa miséricorde, Dieu, qui gouverne toutes choses, voyant les intentions du chevalier et l'espérance qu'il avait placé en Lui, ne doutant jamais de sa grâce, et voyant par ailleurs la conduite de la vertueuse dame, son irréprochable obéissance à son époux, la façon admirable dont elle élevait ses enfants et les enseignements salutaires qu'elle leur donnait, mit fin à leur mauvaise fortune, les faisant passer à l'état le plus éminent et le meilleur dont un chevalier et une dame pussent jouir, mais non sans d'abord leur avoir fait traverser de dures tribulations et de grands dangers."
Une des règles du genre est respectée : dès le départ, on sait en gros ce qui va se passer et comment cela va se terminer. Le passage donne aussi une idée du style et du vocabulaire. Pas de grosses difficultés, mais on ne rigole pas trop, là!
Nos héros voyagent dans des contrées situées en Asie, parfois l'auteur donne une page dédiée à un peu de géographie. Nous restons dans un monde de gens nobles et bien-nés, seul un "ribaud" connaît une destinée hors sa classe sociale. Curieusement notre chevalier devient bigame : ah bon?
Une partie du roman est consacrée aux "leçons" que Zifar, devenu roi de Menton, donne à ses fils: les thèmes de la mort, la vie, vieillesse, richesse, pauvreté, avarice y sont abordés de façon parfois un peu moraliste.
"Ce n'est ni par son père ni par sa mère que l'homme est dit noble, mais par sa vie exemplaire et ses bonnes moeurs".
Les deux fils sont destinés à devenir puissants et dotés de responsabilité, et là Zifar leur donne des conseils plus intemporels. Si on lit cette partie petit à petit, on peut découvrir quelques pépites pour nous aussi.
Muni de ce bagage, Roboam, le cadet, part (avec quelques centaines de chevaliers et une petite fortune, quand même!) à la rencontre de son destin de chevalier. Il vient au secours de jolies dames attaquées dans leur territoire par de vils voisins, et tout cela se termine bien, mais non sans quelques mésaventures qui flirtent parfois avec le fantastique : preux chevalier, oui, mais parfois naïf et imprudent.
Alors?
Tout d'abord je veux saluer la qualité de ce livre, à la couverture dorée, aux caractères typographiques agréables, aux illustrations vraiment réussies de Zeina Abirached, bref, un bel objet. Ainsi que l'éditeur qui se lance dans l'aventure! Ajoutons des notes fort bien faites et l'ajout des Contextes, dûs à Juan Manuel Cacho Blegua, de l'université de Saragosse, qui fait de ce roman du chevalier Zifar une étude universitaire très intéressante et éclairante.
Je ne vais donc pas jouer les spécialistes du roman médiéval espagnol et donner mon avis de lectrice naïve du 21ème siècle.
Lecture pas vraiment déplaisante, même si parfois tous ces guerriers qui guerroient sont un peu lassants. Quelques figures féminines (nobles, évidemment) viennent éclairer le paysage masculin et on a quelques jolis passages assez fins lorsque l'amour paraît.
Comme pour Don Quichotte et romans du même genre, j'aime quand une "histoire dans l'histoire" interrompt la narration et ravive un intérêt parfois défaillant je l'avoue. Ce que font aussi les dialogues plutôt bien menés.
Bien sûr la religion a une grande importance dans ce roman (le chevalier va à la messe tous les matins mais il met en application les enseignements reçus). Je laisse aux " Contextes" le détail des autres références et influences...
Merci à BOB et Monsieur Toussaint Louverture pour cette découverte parfois laborieuse (je conseille de lire petit à petit certains passages) mais qui dépayse et cultive à la fois!
Les avis dans la presse
Les avis sur les blogs AcrO, Argantel, Choco, Folfaerie,
Anonyme
Roman traduit de l'espagnol
14ème siècle
Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
Pourquoi avoir demandé à BOB de recevoir ce livre? La pure curiosité de la LCA qui ne résiste pas aux beaux livres et aux découvertes. Plus un excellent souvenir de Don Quichotte (dont je recommande la lecture chaudement), ledit héros de Cervantès étant devenu un peu "fou dans sa tête" par abus de romans de chevalerie, tels sans doute cette histoire du chevalier Zifar (même si ce roman n'est pas cité).
En arabe, Zifar signifie "voyageur" (penser aussi à safari, mais je m'égare, les vacances, ce n'est pas pour maintenant) et ce chevalier doté de toutes les qualités ne peut hélas garder un cheval plus de dix jours : la bête meurt. Lui, sa femme Grima et leurs deux fils Garfin et Roboam sont donc dans la pauvreté et décident d'aller tenter aventure ailleurs.
" Toutefois, dans sa miséricorde, Dieu, qui gouverne toutes choses, voyant les intentions du chevalier et l'espérance qu'il avait placé en Lui, ne doutant jamais de sa grâce, et voyant par ailleurs la conduite de la vertueuse dame, son irréprochable obéissance à son époux, la façon admirable dont elle élevait ses enfants et les enseignements salutaires qu'elle leur donnait, mit fin à leur mauvaise fortune, les faisant passer à l'état le plus éminent et le meilleur dont un chevalier et une dame pussent jouir, mais non sans d'abord leur avoir fait traverser de dures tribulations et de grands dangers."
Une des règles du genre est respectée : dès le départ, on sait en gros ce qui va se passer et comment cela va se terminer. Le passage donne aussi une idée du style et du vocabulaire. Pas de grosses difficultés, mais on ne rigole pas trop, là!
Nos héros voyagent dans des contrées situées en Asie, parfois l'auteur donne une page dédiée à un peu de géographie. Nous restons dans un monde de gens nobles et bien-nés, seul un "ribaud" connaît une destinée hors sa classe sociale. Curieusement notre chevalier devient bigame : ah bon?
Une partie du roman est consacrée aux "leçons" que Zifar, devenu roi de Menton, donne à ses fils: les thèmes de la mort, la vie, vieillesse, richesse, pauvreté, avarice y sont abordés de façon parfois un peu moraliste.
"Ce n'est ni par son père ni par sa mère que l'homme est dit noble, mais par sa vie exemplaire et ses bonnes moeurs".
Les deux fils sont destinés à devenir puissants et dotés de responsabilité, et là Zifar leur donne des conseils plus intemporels. Si on lit cette partie petit à petit, on peut découvrir quelques pépites pour nous aussi.
Muni de ce bagage, Roboam, le cadet, part (avec quelques centaines de chevaliers et une petite fortune, quand même!) à la rencontre de son destin de chevalier. Il vient au secours de jolies dames attaquées dans leur territoire par de vils voisins, et tout cela se termine bien, mais non sans quelques mésaventures qui flirtent parfois avec le fantastique : preux chevalier, oui, mais parfois naïf et imprudent.
Alors?
Tout d'abord je veux saluer la qualité de ce livre, à la couverture dorée, aux caractères typographiques agréables, aux illustrations vraiment réussies de Zeina Abirached, bref, un bel objet. Ainsi que l'éditeur qui se lance dans l'aventure! Ajoutons des notes fort bien faites et l'ajout des Contextes, dûs à Juan Manuel Cacho Blegua, de l'université de Saragosse, qui fait de ce roman du chevalier Zifar une étude universitaire très intéressante et éclairante.
Je ne vais donc pas jouer les spécialistes du roman médiéval espagnol et donner mon avis de lectrice naïve du 21ème siècle.
Lecture pas vraiment déplaisante, même si parfois tous ces guerriers qui guerroient sont un peu lassants. Quelques figures féminines (nobles, évidemment) viennent éclairer le paysage masculin et on a quelques jolis passages assez fins lorsque l'amour paraît.
Comme pour Don Quichotte et romans du même genre, j'aime quand une "histoire dans l'histoire" interrompt la narration et ravive un intérêt parfois défaillant je l'avoue. Ce que font aussi les dialogues plutôt bien menés.
Bien sûr la religion a une grande importance dans ce roman (le chevalier va à la messe tous les matins mais il met en application les enseignements reçus). Je laisse aux " Contextes" le détail des autres références et influences...
Merci à BOB et Monsieur Toussaint Louverture pour cette découverte parfois laborieuse (je conseille de lire petit à petit certains passages) mais qui dépayse et cultive à la fois!
Les avis dans la presse
Les avis sur les blogs AcrO, Argantel, Choco, Folfaerie,
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Folfaerie
Il y a 3 ans
Neph
Il y a 3 ans
gwenaelle
Il y a 3 ans
maeve
Il y a 3 ans
Aifelle
Il y a 3 ans
bladelor
Il y a 3 ans
praline
Il y a 3 ans
Choco
Il y a 3 ans
sylire
Il y a 3 ans
Dominique
Il y a 3 ans
Manu
Il y a 3 ans
Edelwe
Il y a 3 ans
Choco
Il y a 3 ans
Theoma
Il y a 3 ans
A_girl_from_earth
Il y a 3 ans
Yv
Il y a 3 ans
Thaïs
Il y a 3 ans
pimprenelle
Il y a 3 ans
La plume et la page
Il y a 3 ans
liliba
Il y a 3 ans
GeishaNellie
Il y a 3 ans
keisha
Il y a 3 ans
Marie
Il y a 3 ans
keisha
Il y a 3 ans
Acr0
Il y a 3 ans
keisha
Il y a 3 ans
Acr0
Il y a 3 ans
keisha
Il y a 3 ans
Karine :)
Il y a 3 ans
keisha
Il y a 3 ans
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