Vente à la criée du lot 49
The crying of Lot 49, paru en 1966
Thomas Pynchon
Points Seuil, 1989
"Un après-midi d'été, Mrs Oedipa Maas rentra d'une réunion Tupperware où l'hôtesse avait peut-être mis trop de kirsch dans sa fondue pour découvrir qu'elle, Oedipa, venait d'être nommée exécuteur testamentaire, ou plutôt exécutrice, se dit-elle, d'un certain Pierce Inverarity, magnat californien de l'immobilier " et accessoirement un de ses anciens amants connu avant son mariage avec Wendell "Mucho" Maas.
Prévenue par une lettre d'un certain Metzger, elle file à San Narciso, voit arriver Metzger dans sa chambre d'hôtel, alors que la télévision diffuse un vieux film où jouait Metzger qand il était gamin. Une histoire avec le gamin, donc, son père et un chien. Dans un sous-marin. S'ensuit une partie de strip-tease Botticelli (ne me demandez pas ce que c'est).
A ce moment là, c'est déjà bien secoué-givré comme histoire...
Plus tard Oedipa assiste à une pièce élisabéthaine intitulée The courier's Tragedy (la description détaillée des actes de la pièce est un sommet de dinguerie), elle découvre qu'il existe plusieurs versions, dont une qui évoque Trystero.
"Trystero s'était opposé en Europe au système postal de Thurn and Taxis; son symbole était un cor de poste avec une sourdine; à une certaine date avant 1853, il apparaît en Amérique et lutte contre le Pony Express et la Wells Fargo, soit sous l'aspect d'outlaws en noir, ou bien déguisés en indiens; il survit en Californie, comme un moyen de communication avec les minorités sexuelles, les inventeurs qui (...), et peut être bien son mari..."
Oedipa poursuit l'enquête, trouve que tout est lié, trop peut être même... "Ou bien Trystero existait concrètement, ou bien c'était un fantasme d'Oedipa." Est-ce une machination de Pierce? De son mari? Elle qui devient parano? La réalité?
Elle espère en savoir plus lors de la mise aux enchères du fameux lot 49, lot de faux timbres avec en particulier le cor de chasse à sourdine.
Je me devais de découvrir Pynchon, mystérieux auteur qui refuse d'être connu (il existe une vieille photo floue) et a écrit peu de romans, et particulièrement ce titre dont s'est inspiré l'éditeur Le cherche midi pour nommer sa collection où paraissent des auteurs parfois bien denses, c'est le moins que l'on puisse dire.
J'ignore si j'ai choisi le plus facile, en tout cas c'est le plus court, 200 pages de tourbillon burlesque et désorientant, où l'on suit sans difficulté insurmontable Oedipa dans ses pérégrinations et ses découvertes bourrées de coïncidences, ses rencontres déconcertantes. Ça part dans tous les sens, on croit tenir un bout logique, il s'évanouit, mais malgré tout on s'accroche. Comme en plus c'est souvent drôle, pourquoi pas? Tout est lié, on veut comprendre, quelle est cette mystérieuse organisation WASTE (We Await Silent tristero's Empire) ?
Ce qui est sûr, c'est que je vais me lancer dans un autre roman de l'auteur, au moins avec lui on n'est pas dans des sentiers battus bien pépères...
Un passage, pour une idée du style...
"Que restait-il à hériter? Cette Amérique qui se trouvait codée dans le testament d'Inverarity, à qui appartenait-elle? Elle pensa à des wagons de marchandises immobilisés, où les gosses assis par terre, heureux comme Baptiste, chantaient en coeur le refrain des chansons que leur mère écoutait sur son transistor; à d'autres squatters, dressant des tentes derrière les vastes réclames le long des autoroutes, ou bien endormis dans les cimetières de voitures, à l'abri dans des carcasses de vieilles Plymouth, ou même qui n'hésitaient pas à passer la nuit en haut d'un poteau télégraphique dans les tentes qu'y installent les poseurs de ligne, comme des chenilles dans leurs cocons, à se balancer dans une toile d'araignée de fils téléphoniques, au sein d'un écheveau de fils de cuivre, celui du miracle séculaire des communications, sans se soucier du voltage qui filait tout au long de ces kilomètres de métal, transportant des milliers de messages à travers la nuit. Elle se souvint de ces errants qu'elle avait écoutés, des Américains qui parlaient la langue avec beaucoup de soin, en érudits, comme des exilés venus d'un autre monde invisible mais qui aurait été le double fantomatique du pays béni où elle vivait. Et ces ombres qui sillonnent les routes, la nuit, et qui surgissent tout à coup dans la lumière des phares, mais ils ne lèvent pas les yeux, et ils sont trop loin d'une ville quelconque pour aller vraiment quelque part."
Les avis de gueusif, ingannmic, pascal le disque, un long passage dans le silence qui parle, clashdoherty,
Pour en savoir plus, un article wikipedia
The crying of Lot 49, paru en 1966
Thomas Pynchon
Points Seuil, 1989
"Un après-midi d'été, Mrs Oedipa Maas rentra d'une réunion Tupperware où l'hôtesse avait peut-être mis trop de kirsch dans sa fondue pour découvrir qu'elle, Oedipa, venait d'être nommée exécuteur testamentaire, ou plutôt exécutrice, se dit-elle, d'un certain Pierce Inverarity, magnat californien de l'immobilier " et accessoirement un de ses anciens amants connu avant son mariage avec Wendell "Mucho" Maas.
Prévenue par une lettre d'un certain Metzger, elle file à San Narciso, voit arriver Metzger dans sa chambre d'hôtel, alors que la télévision diffuse un vieux film où jouait Metzger qand il était gamin. Une histoire avec le gamin, donc, son père et un chien. Dans un sous-marin. S'ensuit une partie de strip-tease Botticelli (ne me demandez pas ce que c'est).
A ce moment là, c'est déjà bien secoué-givré comme histoire...
Plus tard Oedipa assiste à une pièce élisabéthaine intitulée The courier's Tragedy (la description détaillée des actes de la pièce est un sommet de dinguerie), elle découvre qu'il existe plusieurs versions, dont une qui évoque Trystero.
"Trystero s'était opposé en Europe au système postal de Thurn and Taxis; son symbole était un cor de poste avec une sourdine; à une certaine date avant 1853, il apparaît en Amérique et lutte contre le Pony Express et la Wells Fargo, soit sous l'aspect d'outlaws en noir, ou bien déguisés en indiens; il survit en Californie, comme un moyen de communication avec les minorités sexuelles, les inventeurs qui (...), et peut être bien son mari..."
Oedipa poursuit l'enquête, trouve que tout est lié, trop peut être même... "Ou bien Trystero existait concrètement, ou bien c'était un fantasme d'Oedipa." Est-ce une machination de Pierce? De son mari? Elle qui devient parano? La réalité?
Elle espère en savoir plus lors de la mise aux enchères du fameux lot 49, lot de faux timbres avec en particulier le cor de chasse à sourdine.
Je me devais de découvrir Pynchon, mystérieux auteur qui refuse d'être connu (il existe une vieille photo floue) et a écrit peu de romans, et particulièrement ce titre dont s'est inspiré l'éditeur Le cherche midi pour nommer sa collection où paraissent des auteurs parfois bien denses, c'est le moins que l'on puisse dire.
J'ignore si j'ai choisi le plus facile, en tout cas c'est le plus court, 200 pages de tourbillon burlesque et désorientant, où l'on suit sans difficulté insurmontable Oedipa dans ses pérégrinations et ses découvertes bourrées de coïncidences, ses rencontres déconcertantes. Ça part dans tous les sens, on croit tenir un bout logique, il s'évanouit, mais malgré tout on s'accroche. Comme en plus c'est souvent drôle, pourquoi pas? Tout est lié, on veut comprendre, quelle est cette mystérieuse organisation WASTE (We Await Silent tristero's Empire) ?
Ce qui est sûr, c'est que je vais me lancer dans un autre roman de l'auteur, au moins avec lui on n'est pas dans des sentiers battus bien pépères...
Un passage, pour une idée du style...
"Que restait-il à hériter? Cette Amérique qui se trouvait codée dans le testament d'Inverarity, à qui appartenait-elle? Elle pensa à des wagons de marchandises immobilisés, où les gosses assis par terre, heureux comme Baptiste, chantaient en coeur le refrain des chansons que leur mère écoutait sur son transistor; à d'autres squatters, dressant des tentes derrière les vastes réclames le long des autoroutes, ou bien endormis dans les cimetières de voitures, à l'abri dans des carcasses de vieilles Plymouth, ou même qui n'hésitaient pas à passer la nuit en haut d'un poteau télégraphique dans les tentes qu'y installent les poseurs de ligne, comme des chenilles dans leurs cocons, à se balancer dans une toile d'araignée de fils téléphoniques, au sein d'un écheveau de fils de cuivre, celui du miracle séculaire des communications, sans se soucier du voltage qui filait tout au long de ces kilomètres de métal, transportant des milliers de messages à travers la nuit. Elle se souvint de ces errants qu'elle avait écoutés, des Américains qui parlaient la langue avec beaucoup de soin, en érudits, comme des exilés venus d'un autre monde invisible mais qui aurait été le double fantomatique du pays béni où elle vivait. Et ces ombres qui sillonnent les routes, la nuit, et qui surgissent tout à coup dans la lumière des phares, mais ils ne lèvent pas les yeux, et ils sont trop loin d'une ville quelconque pour aller vraiment quelque part."
Les avis de gueusif, ingannmic, pascal le disque, un long passage dans le silence qui parle, clashdoherty,
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Manu
Il y a 2 ans
Anis (La librivore)
Il y a 2 ans
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Il y a 2 ans
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Flo
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keisha
Il y a 1 an
vente de lot
Il y a 6 mois
keisha
Il y a 6 mois
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