En vol
Alan Tennant
Gallmeister, 2008
Un des 100 meilleurs livres de l'année (The New York Times) (oh que oui!)
Le héros (et il le vaut bien!): falco pelegrinus, alias le faucon pèlerin. (Pour tout savoir sur ce magnifique oiseau, c'est ici) . Une bestiole fascinante d'à peine un kilogramme, mais d'un mètre d'envergure, qui peut atteindre 300 km/h en piqué, peut apercevoir une proie à des kilomètres, et pratique le ravitaillement en vol! Attention âmes sensibles, c'est un prédateur carnivore, qui n'a à se soucier que des grands-ducs... et des hommes...
Les autres personnages : Encore une fois des fanas un peu décalés! Alan Tennant, ornithologue, et George Vose, pilote. A bord d'un vieux Cessna rafistolé et pas toujours fiable, ils décident de suivre la migration d'un faucon pèlerin du Golfe du Mexique jusqu'en Alaska, et en seconde phase, du même Golfe du Mexique jusqu'en Amérique centrale. Pour ce faire les oiseaux sont capturés à l'aide d'un appât (un pigeon vivant, qui, s'il en réchappe, aura eu la peur de sa vie), munis d'un émetteur et relâchés puis surveillés grâce à un récepteur. Depuis ces études se font en suivi par satellite.
Ne pas s'imaginer que nos deux lascars ont volé aile à aile avec le faucon! En fait il ne le voyaient pas réellement. Mais
"nous pouvions suivre son vol au fil de chaque spirale ascendante, voir à quel moment elle quittait les vautours pour planer en solo, et presque prendre son pouls.
C'était enivrant. Sans la déranger, sans même qu'elle sache que nous existions, nous arrivions à la connaître chaque jour un peu mieux, à identifier la structure de ses allées et venues, à reconnaître ses phases de chasse, au point de pouvoir prévoir ce qu'elle allait faire quand il se mettait à pleuvoir ou quand il faisait beau. Personne n'avait jamais vécu ainsi avec un faucon sauvage, à des milliers de kilomètres de sa falaise, de son aire de reproduction, à mi-chemin de son pèlerinage solitaire à travers les continents."
En effet l'avion et le faucon vont se trouver dans les mêmes brouillards, les mêmes tempêtes, les mêmes vents.
Un voyage à travers l'Amérique
Vu de haut, bien sûr, mais les rencontres sur terre valent aussi leur pesant de cacahuètes, les petits aéroports et les villes ou villages alentours recèlent leur lot de personnages pittoresques. Sans parler des ours...
Oui, mais pourquoi?
Dans l'histoire il y a les recherches en cancérologie et aussi l'armée (mais l'auteur n'a pas trop compris pourquoi cette dernière finançait les recherches).
Les faucons étaient considérés à l'époque comme d'excellents baromètres de l'état de l'environnement. Les plaquettes sanguines devaient permettre d'élaborer un état des lieux de la pollution aux composés organochlorés. Plus clairement, on s'était aperçu qu'à cause du DDT les coquilles de leurs oeufs étaient plus minces, d'où grosse mortalité.
Ensuite Tennant et Vose, complètement fascinés, en ont fait une quête personnelle, absolument passionnante.
Un récit d'aventures, donc!
Suivre un faucon réclame beaucoup d'attention, surtout quand les éléments s'en mêlent! Il a fallu un pilote aussi chevronné que George pour que nos deux pisteurs échappent plusieurs fois à des catastrophes, sans parler de la vétusté du coucou qui les transportait. Des moments à couper le souffle!
De plus au départ l'armée leur cherche des poux, ensuite il s'agit de la police montée, car si le faucon ne demande pas l'autorisation de pénétrer dans l'espace aérien canadien, le Cessna, lui, doit s'y soumettre, non? En Amérique centrale, police et trafiquants de drogue se méfient de ces types qui prétendent suivre un oiseau...
Conclusion
Voilà un récit absolument captivant, bien écrit, bien mené, qui sait distiller des informations sur le faucon pèlerin (saviez-vous -moment kulturel- que Shakespeare a employé dans ses pièces et poèmes près de deux cents cinquante mots et expressions de fauconnerie?), et rappelle que lorsque l'homme pollue, toute la chaîne alimentaire est concernée, vers, insectes, oiseaux, faucon pèlerin, donc, ... et les hommes. Les produits défoliants que Tennant et Vose ont vu déverser sur les cultures ne laissaient sûrement pas les paysans locaux indemnes. Une aventure humaine aussi, qui culmine au magnifique passage à Xunantunich, où l'auteur comprend ce qui pour lui est en fait l'essentiel.
Alan Tennant
Gallmeister, 2008
Un des 100 meilleurs livres de l'année (The New York Times) (oh que oui!)
Le héros (et il le vaut bien!): falco pelegrinus, alias le faucon pèlerin. (Pour tout savoir sur ce magnifique oiseau, c'est ici) . Une bestiole fascinante d'à peine un kilogramme, mais d'un mètre d'envergure, qui peut atteindre 300 km/h en piqué, peut apercevoir une proie à des kilomètres, et pratique le ravitaillement en vol! Attention âmes sensibles, c'est un prédateur carnivore, qui n'a à se soucier que des grands-ducs... et des hommes...
Les autres personnages : Encore une fois des fanas un peu décalés! Alan Tennant, ornithologue, et George Vose, pilote. A bord d'un vieux Cessna rafistolé et pas toujours fiable, ils décident de suivre la migration d'un faucon pèlerin du Golfe du Mexique jusqu'en Alaska, et en seconde phase, du même Golfe du Mexique jusqu'en Amérique centrale. Pour ce faire les oiseaux sont capturés à l'aide d'un appât (un pigeon vivant, qui, s'il en réchappe, aura eu la peur de sa vie), munis d'un émetteur et relâchés puis surveillés grâce à un récepteur. Depuis ces études se font en suivi par satellite.
Ne pas s'imaginer que nos deux lascars ont volé aile à aile avec le faucon! En fait il ne le voyaient pas réellement. Mais
"nous pouvions suivre son vol au fil de chaque spirale ascendante, voir à quel moment elle quittait les vautours pour planer en solo, et presque prendre son pouls.
C'était enivrant. Sans la déranger, sans même qu'elle sache que nous existions, nous arrivions à la connaître chaque jour un peu mieux, à identifier la structure de ses allées et venues, à reconnaître ses phases de chasse, au point de pouvoir prévoir ce qu'elle allait faire quand il se mettait à pleuvoir ou quand il faisait beau. Personne n'avait jamais vécu ainsi avec un faucon sauvage, à des milliers de kilomètres de sa falaise, de son aire de reproduction, à mi-chemin de son pèlerinage solitaire à travers les continents."
En effet l'avion et le faucon vont se trouver dans les mêmes brouillards, les mêmes tempêtes, les mêmes vents.
Un voyage à travers l'Amérique
Vu de haut, bien sûr, mais les rencontres sur terre valent aussi leur pesant de cacahuètes, les petits aéroports et les villes ou villages alentours recèlent leur lot de personnages pittoresques. Sans parler des ours...
Oui, mais pourquoi?
Dans l'histoire il y a les recherches en cancérologie et aussi l'armée (mais l'auteur n'a pas trop compris pourquoi cette dernière finançait les recherches).
Les faucons étaient considérés à l'époque comme d'excellents baromètres de l'état de l'environnement. Les plaquettes sanguines devaient permettre d'élaborer un état des lieux de la pollution aux composés organochlorés. Plus clairement, on s'était aperçu qu'à cause du DDT les coquilles de leurs oeufs étaient plus minces, d'où grosse mortalité.
Ensuite Tennant et Vose, complètement fascinés, en ont fait une quête personnelle, absolument passionnante.
Un récit d'aventures, donc!
Suivre un faucon réclame beaucoup d'attention, surtout quand les éléments s'en mêlent! Il a fallu un pilote aussi chevronné que George pour que nos deux pisteurs échappent plusieurs fois à des catastrophes, sans parler de la vétusté du coucou qui les transportait. Des moments à couper le souffle!
De plus au départ l'armée leur cherche des poux, ensuite il s'agit de la police montée, car si le faucon ne demande pas l'autorisation de pénétrer dans l'espace aérien canadien, le Cessna, lui, doit s'y soumettre, non? En Amérique centrale, police et trafiquants de drogue se méfient de ces types qui prétendent suivre un oiseau...
Conclusion
Voilà un récit absolument captivant, bien écrit, bien mené, qui sait distiller des informations sur le faucon pèlerin (saviez-vous -moment kulturel- que Shakespeare a employé dans ses pièces et poèmes près de deux cents cinquante mots et expressions de fauconnerie?), et rappelle que lorsque l'homme pollue, toute la chaîne alimentaire est concernée, vers, insectes, oiseaux, faucon pèlerin, donc, ... et les hommes. Les produits défoliants que Tennant et Vose ont vu déverser sur les cultures ne laissaient sûrement pas les paysans locaux indemnes. Une aventure humaine aussi, qui culmine au magnifique passage à Xunantunich, où l'auteur comprend ce qui pour lui est en fait l'essentiel.
Commenter cet article
juliette Gallmeister
Il y a 2 ans
Cécile
Il y a 2 ans
A_girl_from_earth
Il y a 2 ans
Valérie:)
Il y a 2 ans
sylire
Il y a 2 ans
Karine :)
Il y a 2 ans
mango
Il y a 2 ans
Manu
Il y a 2 ans
Dominique
Il y a 2 ans
Marie
Il y a 2 ans
Kathel
Il y a 2 ans
Dominique
Il y a 2 ans
Brize
Il y a 2 ans
Gwenaelle
Il y a 2 ans
juliette
Il y a 2 ans
Aifelle
Il y a 2 ans
sylire
Il y a 2 ans
clara
Il y a 2 ans
Alex-Mot-à-Mots
Il y a 2 ans
Hélène
Il y a 2 ans
Géraldine
Il y a 2 ans
fashion
Il y a 2 ans
Géraldine
Il y a 2 ans
Restling
Il y a 2 ans
Géraldine
Il y a 2 ans
Emma
Il y a 2 ans
Lystig
Il y a 2 ans
emiLie
Il y a 2 ans
Lystig
Il y a 2 ans
Papillon
Il y a 2 ans
Lorence
Il y a 2 ans
l'or des chambres
Il y a 2 ans
folfaerie
Il y a 2 ans
choco
Il y a 2 ans
Choco
Il y a 2 ans
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Les commentaires sont modérés, histoire de vous éviter des cases à cocher pour prouver que vous n'êtes pas un robot.