Le réprouvé
Mikaël Hirsch
L'éditeur, 2010
6 décembre 1954 : Le Goncourt devrait être attribué à Simone de Beauvoir, pouliche de la maison Gallimard, où le jeune Gérard Cohen travaille comme coursier. "La rivalité est un jeu qui nous stimule et nous déride tous. C'est une guerre de positions à laquelle nous jouons dans un périmètre restreint, un champ de manoeuvre débordant sur deux arrondissements tout au plus. Chacun place ses pions, intrigue, rivalise de publicité et d'esbroufe. (...) C'est qu'il nous les faut ces récompenses en chocolat, ces satisfecit absurdes." "Les bandeaux rouges ont été imprimés voilà des semaines, en prévision."
Fils d'un père juif qui occupe un poste important chez l'éditeur Gallimard, et d'une mère non-juive, Gérard est en quelque sorte assis entre deux chaises."Je le serai toujours trop [juif] pour ceux qui ne le sont pas du tout et jamais assez pour ceux qui le sont tout à fait." Comble d'ironie, il a pour mission de porter le courrier chez les docteur Destouches (Céline, donc...), qui vit reclus à Meudon. Céline, antisémite notoire, qui accueille gentiment le "p'tit Gérard" dont il ignore le nom, et une relation ambigue se noue, Gérard oscillant entre dégoût et pitié.
Dans un tel milieu littéraire, Gérard se sent poussé à devenir écrivain, lui aussi, mais a-t'il le talent nécessaire? Sa décision est-elle personnelle?
Au fil de sa promenade dans Paris sur sa moto, "comme autrefois les cavaliers sans peur du Poney Express", "de relais de poste en fortins, de villes fantômes en mines abandonnées", Gérard poursuit ses cogitations, déroule ses souvenirs récents de la seconde guerre mondiale (qui a épargné la vie de sa famille), de son adolescence encore proche. Ses questionnements identitaires, sa relation face à son père et au monde littéraire passent par un mûrissement subit, et enfin, Gérard se décide à tourner le dos au grand Khan.
Bonne maîtrise narrative, style impeccable, un roman intéressant, même s'il manque un petit quelque chose pour m'emporter...
Si vous aimez l'ambiance Paris années 50, lisez Henri Calet...
Les avis de clara, sylire, mango,aifelle, cogito rebello,antigone,leiloona,
Mikaël Hirsch
L'éditeur, 2010
6 décembre 1954 : Le Goncourt devrait être attribué à Simone de Beauvoir, pouliche de la maison Gallimard, où le jeune Gérard Cohen travaille comme coursier. "La rivalité est un jeu qui nous stimule et nous déride tous. C'est une guerre de positions à laquelle nous jouons dans un périmètre restreint, un champ de manoeuvre débordant sur deux arrondissements tout au plus. Chacun place ses pions, intrigue, rivalise de publicité et d'esbroufe. (...) C'est qu'il nous les faut ces récompenses en chocolat, ces satisfecit absurdes." "Les bandeaux rouges ont été imprimés voilà des semaines, en prévision."
Fils d'un père juif qui occupe un poste important chez l'éditeur Gallimard, et d'une mère non-juive, Gérard est en quelque sorte assis entre deux chaises."Je le serai toujours trop [juif] pour ceux qui ne le sont pas du tout et jamais assez pour ceux qui le sont tout à fait." Comble d'ironie, il a pour mission de porter le courrier chez les docteur Destouches (Céline, donc...), qui vit reclus à Meudon. Céline, antisémite notoire, qui accueille gentiment le "p'tit Gérard" dont il ignore le nom, et une relation ambigue se noue, Gérard oscillant entre dégoût et pitié.
Dans un tel milieu littéraire, Gérard se sent poussé à devenir écrivain, lui aussi, mais a-t'il le talent nécessaire? Sa décision est-elle personnelle?
Au fil de sa promenade dans Paris sur sa moto, "comme autrefois les cavaliers sans peur du Poney Express", "de relais de poste en fortins, de villes fantômes en mines abandonnées", Gérard poursuit ses cogitations, déroule ses souvenirs récents de la seconde guerre mondiale (qui a épargné la vie de sa famille), de son adolescence encore proche. Ses questionnements identitaires, sa relation face à son père et au monde littéraire passent par un mûrissement subit, et enfin, Gérard se décide à tourner le dos au grand Khan.
Bonne maîtrise narrative, style impeccable, un roman intéressant, même s'il manque un petit quelque chose pour m'emporter...
Si vous aimez l'ambiance Paris années 50, lisez Henri Calet...
Les avis de clara, sylire, mango,aifelle, cogito rebello,antigone,leiloona,
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mango
Il y a 2 ans
Aifelle
Il y a 2 ans
sylire
Il y a 2 ans
Cécile
Il y a 2 ans
clara
Il y a 2 ans
keisha
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Marie
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keisha
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Yv
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keisha
Il y a 2 ans
Touloulou
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keisha
Il y a 2 ans
Alex-Mot-à-Mots
Il y a 2 ans
keisha
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Leiloona
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Gwenaelle
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maggie
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keisha
Il y a 2 ans
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