Allah n'est pas obligé
Ahmadou Kourouma
Seuil, 2001
Prix renaudot 2000
Prix Goncourt des lycéens
"Je décide le titre définitif et complet de mon blablabla est Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes ses choses ici-bas. Voilà. Je commence juste à conter mes salades."
Birahima a dix douze ans (allez savoir...) , a quitté les bancs de l'école, perdu ses parents et le voilà parti au Libéria voisin retrouver sa tante. Il deviendra enfant-soldat au Liberia et en Sierra Leone, accompagné par Yacouba le grigriman féticheur musulman.
Faisant appel au Larousse et à l'Inventaire des particularités lexicales, Birahima conte ses aventures, sans complexes et en détail. C'est parfois sanglant, le gosse a de l'énergie à revendre, mais le ton, finalement, est ironique et sans espoir.
L'histoire récente du Liberia et de la Sierra Leone (années 90 particulièrement) défile sans qu'on puisse souffler. Kourouma n'a rien enjolivé, les détails sont véridiques, les noms des chefs sont tous là. Par exemple Foday Sankoh qui occupe toute "la région diamantaire et aurifère, les zones de production de café, de cacao, de palmiers à huile. Dès ce jour, il s'en foutra de tout ce qui adviendra désormais : il tient la Sierra Leone utile." Cette dernière expression revenant ensuite comme un leitmotiv...
Kourouma est né à Boundiali (nord de la Côte d'ivoire) , il est d'ethnie malinké, comme Bourahima. Il est décédé en 2003 à Lyon, en exil. D'ailleurs Bourahima apparaissait dans son dernier roman laissé inachevé "Quand on refuse on dit non". Je l'ai lu, il raconte le retour de Bourahima dans son pays en plein conflit ivoirien. J'ai lu aussi "En attendant le vote des bêtes sauvages". Kourouma a l'art d'égratigner sans gentillesse aucune les dictateurs africains, ce qui lui a valu bien des déboires...
Pour moi il s'agissait d'une relecture, qui plus est les événements dans cette partie du monde ne m'étaient pas inconnus. J'avoue donc avoir un peu lâché prise à la fin, laissant les factions sierra-léonaises se déchirer... Un peu fatiguée par le style aussi... Je précise que mon exemplaire m'a coûté 5000 francs CFA, dans une librairie de Côte d'ivoire. Au coeur du sujet si j'ose dire...
En 2005, au Liberia, Ellen Johnson Sirleaf devient la première femme élue démocratiquement présidente d’un pays en Afrique.Eh oui! Signe que ça va mieux, un libérien que je connais y est retourné travailler, après quelques années d'exil aux Etats Unis. Mais bon, my life with liberian people, c'est une autre histoire. La devise (magnifique) du pays est : Love and liberty brought us here. Tout un programme...
A gauche fête dans un village sénoufo et à droite mosquée à Boundiali (Nord Côte d'Ivoire)- photos perso.
Les avis des autres lecteurs du blogoclubchez sylire
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Birahima a dix douze ans (allez savoir...) , a quitté les bancs de l'école, perdu ses parents et le voilà parti au Libéria voisin retrouver sa tante. Il deviendra enfant-soldat au Liberia et en Sierra Leone, accompagné par Yacouba le grigriman féticheur musulman.
Faisant appel au Larousse et à l'Inventaire des particularités lexicales, Birahima conte ses aventures, sans complexes et en détail. C'est parfois sanglant, le gosse a de l'énergie à revendre, mais le ton, finalement, est ironique et sans espoir.
L'histoire récente du Liberia et de la Sierra Leone (années 90 particulièrement) défile sans qu'on puisse souffler. Kourouma n'a rien enjolivé, les détails sont véridiques, les noms des chefs sont tous là. Par exemple Foday Sankoh qui occupe toute "la région diamantaire et aurifère, les zones de production de café, de cacao, de palmiers à huile. Dès ce jour, il s'en foutra de tout ce qui adviendra désormais : il tient la Sierra Leone utile." Cette dernière expression revenant ensuite comme un leitmotiv...
Kourouma est né à Boundiali (nord de la Côte d'ivoire) , il est d'ethnie malinké, comme Bourahima. Il est décédé en 2003 à Lyon, en exil. D'ailleurs Bourahima apparaissait dans son dernier roman laissé inachevé "Quand on refuse on dit non". Je l'ai lu, il raconte le retour de Bourahima dans son pays en plein conflit ivoirien. J'ai lu aussi "En attendant le vote des bêtes sauvages". Kourouma a l'art d'égratigner sans gentillesse aucune les dictateurs africains, ce qui lui a valu bien des déboires...
Pour moi il s'agissait d'une relecture, qui plus est les événements dans cette partie du monde ne m'étaient pas inconnus. J'avoue donc avoir un peu lâché prise à la fin, laissant les factions sierra-léonaises se déchirer... Un peu fatiguée par le style aussi... Je précise que mon exemplaire m'a coûté 5000 francs CFA, dans une librairie de Côte d'ivoire. Au coeur du sujet si j'ose dire...
En 2005, au Liberia, Ellen Johnson Sirleaf devient la première femme élue démocratiquement présidente d’un pays en Afrique.Eh oui! Signe que ça va mieux, un libérien que je connais y est retourné travailler, après quelques années d'exil aux Etats Unis. Mais bon, my life with liberian people, c'est une autre histoire. La devise (magnifique) du pays est : Love and liberty brought us here. Tout un programme...
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krol
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Stephie
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keisha
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