Montecore, un tigre unique
Jonas Hassen Khemiri
Le serpent à plumes, 2008
Quelle belle surprise que ce roman d'un auteur à la fois Tunisien et Suédois (qui sera au salon du livre) !
Si l'on se contente du résumé, voici : Dans les années 70, en Tunisie, Abbas Khemiri rêve de devenir photographe; avec son ami Kadir, il connait de nombreux succès auprès des touristes occidentales jusqu'au jour où il tombe amoureux de Pernilla Bergman, la rejoint en Suède et fonde avec elle une famille. L'aîné, Jonas Khemiri, donc (tiens tiens...) devient écrivain. Mais entre temps son père a disparu.
Ce n'est déjà pas mal, non?
Mais attendez!
D'abord une construction dynamique et originale:
Kadir contacte Abbas afin de l'obliger à écrire l'histoire de son père, il lui fournit des documents, lui donne des conseils, le corrige, (en notes de bas de pages par exemple), etc...
"Afin de nourrir constamment la volonté de lire de notre lecteur, je propose le procédé suivant: transformons cycliquement notre livre en de nouvelles formes littéraires! Commençons maintenant la deuxième partie du livre où nous mettrons d'abord les lettres authentiques de ton père à la disposition du lecteur et où nous t'inviterons, ensuite, à présenter tes premiers souvenirs de ton père. A quelle valeur estimes-tu cette idée? Je suis pleinement confiant en ce qui concerne sa génialité."
Kadir écrit en suédois, langue que, comme Abbas, il a apprise adulte, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'exprime dans une langue bien savoureuse pour le lecteur... J'en profite pour saluer les traducteurs!
Au fur et à mesure, la vérité se dévoile, s'enfuit, Kadir et Jonas ont chacun leur vision d'Abbas. Jonas lui même passe d'une relation privilégiée avec son père à une incompréhension de ses choix. Vient la rupture... Une belle histoire père-fils, donc.
Mais aussi l'évocation de l'intégration (ou non-intégration) des immigrés en Suède. Après les années 80 viennent celles où fleurissent les partis et groupuscules d'extrême droite, sans sympathie pour les "turcs" ou "bougnoules." Abbas et Jonas vont chacun choisir des réactions différentes.
Voilà donc un chouette roman, à la construction et l'élaboration originales, à l'écriture personnelle, drôle et émouvant, en plein dans le problème fort actuel des immigration de première et seconde génération, et qui présente une Suède pas toujours bien connue (et parfois raciste).
"- Refaat [un immigré] fut élu pour recevoir le signe de distinction le plus excellent de la Suède!
- Le prix Nobel?
- Non.
- La position de premier ministre suédois?
- Non.
- La position de PDG d'IKEA?
- Non!
- La position de chanteur d'ABBA?
- Te moques-tu de moi?"
Allez, n'hésitez pas, faites connaissance avec les papas (et les mamans...)
Les avis de Cecile Quoide9, Anne-Sophie, Fashion, des passages chez In Cold Blog,
Interview de l'auteur chez Anne-Sophie de La lettrine (hélas, pas d'image...)(Voir chez Cecile la tête de l'auteur, peut-être aurez vous envie de le rencontrer au salon du livre de Paris 2011. Il parle français.
Edit : Bon, certaines demandent à voir l'auteur, alors je prends la photo chez cecile, non mais que ne faut-il pas faire?
Ça va, les filles, maintenant?
Un grand merci à Anne Vaudoyer et à l'éditeur.
Jonas Hassen Khemiri
Le serpent à plumes, 2008
Quelle belle surprise que ce roman d'un auteur à la fois Tunisien et Suédois (qui sera au salon du livre) !
Si l'on se contente du résumé, voici : Dans les années 70, en Tunisie, Abbas Khemiri rêve de devenir photographe; avec son ami Kadir, il connait de nombreux succès auprès des touristes occidentales jusqu'au jour où il tombe amoureux de Pernilla Bergman, la rejoint en Suède et fonde avec elle une famille. L'aîné, Jonas Khemiri, donc (tiens tiens...) devient écrivain. Mais entre temps son père a disparu.
Ce n'est déjà pas mal, non?
Mais attendez!
D'abord une construction dynamique et originale:
Kadir contacte Abbas afin de l'obliger à écrire l'histoire de son père, il lui fournit des documents, lui donne des conseils, le corrige, (en notes de bas de pages par exemple), etc...
"Afin de nourrir constamment la volonté de lire de notre lecteur, je propose le procédé suivant: transformons cycliquement notre livre en de nouvelles formes littéraires! Commençons maintenant la deuxième partie du livre où nous mettrons d'abord les lettres authentiques de ton père à la disposition du lecteur et où nous t'inviterons, ensuite, à présenter tes premiers souvenirs de ton père. A quelle valeur estimes-tu cette idée? Je suis pleinement confiant en ce qui concerne sa génialité."
Kadir écrit en suédois, langue que, comme Abbas, il a apprise adulte, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'exprime dans une langue bien savoureuse pour le lecteur... J'en profite pour saluer les traducteurs!
Au fur et à mesure, la vérité se dévoile, s'enfuit, Kadir et Jonas ont chacun leur vision d'Abbas. Jonas lui même passe d'une relation privilégiée avec son père à une incompréhension de ses choix. Vient la rupture... Une belle histoire père-fils, donc.
Mais aussi l'évocation de l'intégration (ou non-intégration) des immigrés en Suède. Après les années 80 viennent celles où fleurissent les partis et groupuscules d'extrême droite, sans sympathie pour les "turcs" ou "bougnoules." Abbas et Jonas vont chacun choisir des réactions différentes.
Voilà donc un chouette roman, à la construction et l'élaboration originales, à l'écriture personnelle, drôle et émouvant, en plein dans le problème fort actuel des immigration de première et seconde génération, et qui présente une Suède pas toujours bien connue (et parfois raciste).
"- Refaat [un immigré] fut élu pour recevoir le signe de distinction le plus excellent de la Suède!
- Le prix Nobel?
- Non.
- La position de premier ministre suédois?
- Non.
- La position de PDG d'IKEA?
- Non!
- La position de chanteur d'ABBA?
- Te moques-tu de moi?"
Allez, n'hésitez pas, faites connaissance avec les papas (et les mamans...)
Les avis de Cecile Quoide9, Anne-Sophie, Fashion, des passages chez In Cold Blog,
Interview de l'auteur chez Anne-Sophie de La lettrine (hélas, pas d'image...)(Voir chez Cecile la tête de l'auteur, peut-être aurez vous envie de le rencontrer au salon du livre de Paris 2011. Il parle français.
Edit : Bon, certaines demandent à voir l'auteur, alors je prends la photo chez cecile, non mais que ne faut-il pas faire?
Ça va, les filles, maintenant?
Un grand merci à Anne Vaudoyer et à l'éditeur.
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Aifelle
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Manu
Il y a 2 ans
Papillon
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A_girl_from_earth
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