Les combattants de
l'arc-en-ciel
La première expédition de Greenpeace (Amchika, 1971)
The Greenpeace to Amchitka : an environmental Odyssey
Robert Hunter
Gallmeister, 2007
Pourquoi cette lecture? Un brin pour le plaisir de terrasser le catalogue de Gallmeister... "Je l'aurai". Je précise que de plus je n'ai jamais eu de SP, ayant recours aux biblis, livres voyageurs et achats. J'adore les challenges, quoi. Merci Choco!!!
Connaissez-vous le comité Don't make a wave, crée en 1970 à Vancouver? Sûrement pas! Mais si je vous dis Greenpeace, là, oui, cela évoque quelque chose, non?
"Le 15 septembre 1971, le comité Don't make a wave envoya vers Amtchika le Phyllis Cormack, un navire de quatre-vingt pieds armé pour la pêche au flétan, provisoirement baptisé Greenpeace. A son bord, douze hommes : John Cormack, le capitaine, Dave Birmingham, le chef-mécanicien, et dix éco-dingues âgés de vingt-quatre à cinquante-deux ans."
Amtchika, c'est au fin fond du bout des iles aléoutiennes, là où les Etats-Unis avaient prévu de faire exploser une bombe, sans se préoccuper des risques de fuite et du fait que la région soit sujette à des séismes et contienne des volcans en activité. Quant à la faune, pauvres otaries, c'est un carnage...
Difficile de se remettre dans l'ambiance de l'époque, guerre du Vietnam, essais nucléaires (et tension entre Canada et Etats-Unis), mouvement hippie.
Robert Hunter tient le rôle de chroniqueur officiel, même si les informations circulent aussi par radio ou téléphone. Leur Odyssée est suivie par les medias : l'explosion va-t'elle avoir lieu ou sera-t'elle annulée, face aux nombreux mouvements de protestation? En fait cette chronique ne paraîtra qu'en 2004, accompagnée d'un épilogue fort intéressant, où l'auteur jette un regard objectif sur l'aventure.
Mais son récit garde la fraîcheur de l'action en cours, c'est plein d'autodérision, heureusement; il n'hésite pas non plus à évoquer les tensions qui se sont fait jour au sein de l'équipe. C'est un témoignage d'une équipée non sans danger (la région offre de belles tempêtes). Evidemment c'est un peu daté, parfois très "peace and love, mec, il y a de bonnes vibes, notre mère la Terre", mais c'est passionnant à lire! C'était gonflé de se lancer à l'assaut de la puissance américaine (voir aussi l'hilarante rencontre avec les garde-côtes américains) et on sent des convictions profondes de défense de la planète. Hunter déplore le sort des populations autochtones, dont les richesses naturelles ont été pillées, et ensuite les conserveries laissées à l'abandon, les habitants abandonnés à l'aide sociale et à l'alcool.
Au point que l'un d'eux grogne "Laissons-la péter, cette maudite bombe. Ouais, mec, plus vite cette planète sera débarrassée de nous, mieux ce sera."
Et les "combattants de l'arc-en-ciel" [RainbowWarriors]? Il s'agit du titre d'un recueil de légendes et prophéties indiennes. "La prédiction ancestrale qui lui donnait son titre annonçait des temps où les Indiens seraient pratiquement réduits à néant par l'Homme blanc, la forêt abattue, l'eau et les cieux empoisonnés. Alors, les Indiens recouvreraient leurs esprits et apprendraient aux blancs comment vivre en harmonie avec la planète, sans la détruire. Ils deviendraient les Combattants de l'arc-en-ciel. "
Je termine avec les dernières lignes écrites en 2004
"Mon angoisse et mon désespoir allaient s'avérer dénués de fondement, et le temps leur a donné tort. Le succès du voyage dépassa nos rêves les plus fous. La bombe explosa, certes, mais ce fut la dernière. Six mois après notre expédition, le programme d'essais nucléaires d'Amchitka fut définitivement suspendu. Certains spécialistes ont même soutenu que cet événement marqua le début de la fin de la guerre froide. Quoiqu'il en soit, l'héritage laissé par ce voyage, ce n'est pas seulement une bande de mecs embarqués sur un bateau de pêche; c'est une organisation, Greenpeace, que le monde entier aime ou déteste mais qui ne laisse personne indifférent."
Cet article a été entièrement tapé sur un ordi alimenté en électricité d'origine nucléaire à 82,1%, dixit ma dernière facture, avec dans la pièce une ampoule à filament allumée malgré la lumière du jour. Shame on me..
Challenge nature writing
La première expédition de Greenpeace (Amchika, 1971)
The Greenpeace to Amchitka : an environmental Odyssey
Robert Hunter
Gallmeister, 2007
Pourquoi cette lecture? Un brin pour le plaisir de terrasser le catalogue de Gallmeister... "Je l'aurai". Je précise que de plus je n'ai jamais eu de SP, ayant recours aux biblis, livres voyageurs et achats. J'adore les challenges, quoi. Merci Choco!!!
Connaissez-vous le comité Don't make a wave, crée en 1970 à Vancouver? Sûrement pas! Mais si je vous dis Greenpeace, là, oui, cela évoque quelque chose, non?
"Le 15 septembre 1971, le comité Don't make a wave envoya vers Amtchika le Phyllis Cormack, un navire de quatre-vingt pieds armé pour la pêche au flétan, provisoirement baptisé Greenpeace. A son bord, douze hommes : John Cormack, le capitaine, Dave Birmingham, le chef-mécanicien, et dix éco-dingues âgés de vingt-quatre à cinquante-deux ans."
Amtchika, c'est au fin fond du bout des iles aléoutiennes, là où les Etats-Unis avaient prévu de faire exploser une bombe, sans se préoccuper des risques de fuite et du fait que la région soit sujette à des séismes et contienne des volcans en activité. Quant à la faune, pauvres otaries, c'est un carnage...
Difficile de se remettre dans l'ambiance de l'époque, guerre du Vietnam, essais nucléaires (et tension entre Canada et Etats-Unis), mouvement hippie.
Robert Hunter tient le rôle de chroniqueur officiel, même si les informations circulent aussi par radio ou téléphone. Leur Odyssée est suivie par les medias : l'explosion va-t'elle avoir lieu ou sera-t'elle annulée, face aux nombreux mouvements de protestation? En fait cette chronique ne paraîtra qu'en 2004, accompagnée d'un épilogue fort intéressant, où l'auteur jette un regard objectif sur l'aventure.
Mais son récit garde la fraîcheur de l'action en cours, c'est plein d'autodérision, heureusement; il n'hésite pas non plus à évoquer les tensions qui se sont fait jour au sein de l'équipe. C'est un témoignage d'une équipée non sans danger (la région offre de belles tempêtes). Evidemment c'est un peu daté, parfois très "peace and love, mec, il y a de bonnes vibes, notre mère la Terre", mais c'est passionnant à lire! C'était gonflé de se lancer à l'assaut de la puissance américaine (voir aussi l'hilarante rencontre avec les garde-côtes américains) et on sent des convictions profondes de défense de la planète. Hunter déplore le sort des populations autochtones, dont les richesses naturelles ont été pillées, et ensuite les conserveries laissées à l'abandon, les habitants abandonnés à l'aide sociale et à l'alcool.
Au point que l'un d'eux grogne "Laissons-la péter, cette maudite bombe. Ouais, mec, plus vite cette planète sera débarrassée de nous, mieux ce sera."
Et les "combattants de l'arc-en-ciel" [RainbowWarriors]? Il s'agit du titre d'un recueil de légendes et prophéties indiennes. "La prédiction ancestrale qui lui donnait son titre annonçait des temps où les Indiens seraient pratiquement réduits à néant par l'Homme blanc, la forêt abattue, l'eau et les cieux empoisonnés. Alors, les Indiens recouvreraient leurs esprits et apprendraient aux blancs comment vivre en harmonie avec la planète, sans la détruire. Ils deviendraient les Combattants de l'arc-en-ciel. "
Je termine avec les dernières lignes écrites en 2004
"Mon angoisse et mon désespoir allaient s'avérer dénués de fondement, et le temps leur a donné tort. Le succès du voyage dépassa nos rêves les plus fous. La bombe explosa, certes, mais ce fut la dernière. Six mois après notre expédition, le programme d'essais nucléaires d'Amchitka fut définitivement suspendu. Certains spécialistes ont même soutenu que cet événement marqua le début de la fin de la guerre froide. Quoiqu'il en soit, l'héritage laissé par ce voyage, ce n'est pas seulement une bande de mecs embarqués sur un bateau de pêche; c'est une organisation, Greenpeace, que le monde entier aime ou déteste mais qui ne laisse personne indifférent."
Cet article a été entièrement tapé sur un ordi alimenté en électricité d'origine nucléaire à 82,1%, dixit ma dernière facture, avec dans la pièce une ampoule à filament allumée malgré la lumière du jour. Shame on me..
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Bruno
Il y a 2 ans
Yv
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
Kathel
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
Dominique
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
zarline
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
Aifelle
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Il y a 2 ans
Hélène
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keisha
Il y a 2 ans
petitsachem
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keisha
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Choco
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Folfaerie
Il y a 2 ans
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Choco
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keisha
Il y a 2 ans
Folfaerie
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keisha
Il y a 2 ans
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