Voyage au pays des Ze-Ka
Julius Margolin
Le bruit du temps, 2010
Même si Dominique a déjà tout dit dans son excellent billet, il est de mon devoir d'insister : les 780 pages de ce récit de Julius Margolin, qui passa cinq années dans les camps soviétiques du grand nord soviétique, sont à lire absolument. C'est dur, oui, mais on tient là de l'exceptionnel.
"Le seuil de la maison de la rue Logiszynska une fois franchi, je cessai d'être un homme."
En 1939, rien ne préparait cet intellectuel qui vivait avec sa famille en Palestine et visitait ses parents et amis en Pologne, à être broyé par la machine stalinienne. Il se comportait envers l'URSS "sans illusions et sans hostilités", et quand la guerre éclate, il fait confiance aux soviétiques pour le laisser rentrer chez lui. Las! Condamné à cinq ans de redressement par le travail, il va connaître de l'intérieur une entreprise de déshumanisation à l'échelle d'un état. Des millions d'hommes soumis à un épuisant travail sans relâche, sans tenir compte des qualifications de chacun (hormis les médecins), et souffrant de malnutrition. Sans doute des millions de morts. Lui a eu la chance d'en sortir vivant.
Ce qui frappe, c'est sa façon de se déclarer Occidental, par rapport aux populations soviétiques. Il a connu des pays développés et prospères, et même démocratiques. Au début il reçoit des colis, des lettres de sa mère restée en Pologne. Tout au long de ses années, il analyse son expérience , conscient lorsqu'il risque, dans ce "royaume de la mort", de basculer vers un état sans retour, et réussissant à écrire trois essais (qui seront détruits avant sa libération). Il décrit en détail le fonctionnement de ce système.
Il écrivit ce Voyage au pays des Ze-Ka dès 1947, mais il se heurta "à un deuxième mur de pierre, dressé par la lâcheté et la traitrise." Son témoignage choquait, mais il lutta pendant des années pour faire connaître la vérité sur ces camps (qui ont existé encore des années après).
J'ajouterai que les qualités littéraires de ce Voyage rendent sa lecture non pas agréable, bien sûr, mais tout à fait passionnante.
Scène de travail d'un camp du Goulag et Gardiens et prisonniers, en 1936-1937, voir Wikipedia
Julius Margolin
Le bruit du temps, 2010
Même si Dominique a déjà tout dit dans son excellent billet, il est de mon devoir d'insister : les 780 pages de ce récit de Julius Margolin, qui passa cinq années dans les camps soviétiques du grand nord soviétique, sont à lire absolument. C'est dur, oui, mais on tient là de l'exceptionnel.
"Le seuil de la maison de la rue Logiszynska une fois franchi, je cessai d'être un homme."
En 1939, rien ne préparait cet intellectuel qui vivait avec sa famille en Palestine et visitait ses parents et amis en Pologne, à être broyé par la machine stalinienne. Il se comportait envers l'URSS "sans illusions et sans hostilités", et quand la guerre éclate, il fait confiance aux soviétiques pour le laisser rentrer chez lui. Las! Condamné à cinq ans de redressement par le travail, il va connaître de l'intérieur une entreprise de déshumanisation à l'échelle d'un état. Des millions d'hommes soumis à un épuisant travail sans relâche, sans tenir compte des qualifications de chacun (hormis les médecins), et souffrant de malnutrition. Sans doute des millions de morts. Lui a eu la chance d'en sortir vivant.
Ce qui frappe, c'est sa façon de se déclarer Occidental, par rapport aux populations soviétiques. Il a connu des pays développés et prospères, et même démocratiques. Au début il reçoit des colis, des lettres de sa mère restée en Pologne. Tout au long de ses années, il analyse son expérience , conscient lorsqu'il risque, dans ce "royaume de la mort", de basculer vers un état sans retour, et réussissant à écrire trois essais (qui seront détruits avant sa libération). Il décrit en détail le fonctionnement de ce système.
Il écrivit ce Voyage au pays des Ze-Ka dès 1947, mais il se heurta "à un deuxième mur de pierre, dressé par la lâcheté et la traitrise." Son témoignage choquait, mais il lutta pendant des années pour faire connaître la vérité sur ces camps (qui ont existé encore des années après).
J'ajouterai que les qualités littéraires de ce Voyage rendent sa lecture non pas agréable, bien sûr, mais tout à fait passionnante.
Scène de travail d'un camp du Goulag et Gardiens et prisonniers, en 1936-1937, voir Wikipedia
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