Dans le dos noir du temps
Javier Marias
Rivages, 2000
Dans la chaîne des livres de Ys, certains romans furent moins aimés ou plus discutés, et Le roman d'Oxford en fit partie. Après ma lecture je me disais ne pas en avoir fini avec l'auteur, dont j'avais apprécié l'humour glissé dans de longues phrases qui partent dans tous les sens (mon péché mignon?), le tout au service d'un récit so british.
Dans le dos noir du temps s'est révélé aussi jubilatoire, mais je doute de convaincre beaucoup de monde.
En effet, dans le genre "n'importe quoi bien maîtrisé et assumé", c'est encore "plus pire".
Dans le roman d'Oxford, Marias racontait son séjour à Oxford, décrivait les meurs locales, ses collègues, ses amours avec la femme d'un professeur, ses recherches de vieux livres, et évoquait l'écrivain John Gasworth dont un certain Hugh Oloff de Wet photographia le masque mortuaire.
Avec Le dos noir du temps, il nous fait part de l'accueil reçu par son roman ("Cependant, le roman n'eut pas une mauvaise fortune, pour immérité que ce fut, même s'il y a eu quelqu'un pour le qualifier de nullité et même de plus mauvais livre de tous les temps, ce qui ne manque pas de mérite") et particulièrement à Oxford. Certains y virent un roman à clef, beaucoup s'y reconnurent, au point de générer une contrariété chez ceux qui n'y étaient pas! Marias craignait de vexer ou de se faire des ennemis, mais il découvre à sa grande surprise qu'un de ses amis désire figurer dans son prochain roman, que les libraires aimeraient jouer dans le film qui va en être tiré, etc...
Las! Javier Marias, eut beau insister, comme quoi le narrateur du roman et l'auteur étaient distincts, qu'il n'était ni marié ni père, rien n'y fit, on "découvrit" même qui était son amante fictive...
"Le sentiment que les livres me cherchent n'a pas cessé de m'accompagner, et tout ce qui est passé de mes pages fictives du Roman d'Oxford à la vie a également fini par trouver matérialisation sous cette forme, en forme de livre(...) . Tant de choses ont sauté du roman dans ma vie que je ne sais plus combien de feuillets il me faudra pour le raconter."
Tout se brouille de plus en plus... Voici l'histoire de Wilfrid Ewart, qui mourut d'une balle dans l'oeil à Mexico, puis revoilà Gasworth et de Wet. Même un hilarant passage avec Franco... mais où cela mène-t-il le lecteur?
"Si un lecteur se demandait ce qu'on peut bien être en train de lui raconter et vers où tend ce texte, il faudrait simplement lui répondre, je le crains, qu'il se limite à parcourir son itinéraire et par conséquent de tendre à sa fin, de même, d'ailleurs, que tout ce qui traverse le monde ou s'y produit. Mais je ne pense pas que ceux qui seront arrivés jusqu'ici se posent désormais ce genre de questions." (oh non, on est page 282)
Les coïncidences s'accroissent, " j'eus parfois le sentiment qu'il faut faire attention à ce qu'on invente et écrit dans les livres, car il arrive que cela se réalise."
Un roman un peu bizarre que j'ai dévoré, où on oscille entre fiction et réalité, sans frontières bien nettes..., entre passé, présent, futur(?), dans le dos noir du temps, selon l'expression empruntée à Shakespeare. (page 294)
Et Wikipedia m'apprend que:
Le 6 juillet 1997, Javier Marías devient roi d’un îlot des Caraïbes ; le monarque du Royaume de Redonda,Juan II (l’écrivain John Wynne-Tyson) vient d’abdiquer en sa faveur . [C’est un titre qui se transmet dans la sphère des lettres pour perpétuer l’héritage littéraire des rois précédents : Felipe I (Matthew Phipps Shiel) et Juan I (John Gawsworth ).] Javier Marías accepte de perpétuer la légende et prend le nom de Xavier I.
Quand je vous disais que réalité et fiction se mélangent...
Challenge Voisins Voisines
Javier Marias
Rivages, 2000
Dans la chaîne des livres de Ys, certains romans furent moins aimés ou plus discutés, et Le roman d'Oxford en fit partie. Après ma lecture je me disais ne pas en avoir fini avec l'auteur, dont j'avais apprécié l'humour glissé dans de longues phrases qui partent dans tous les sens (mon péché mignon?), le tout au service d'un récit so british.
Dans le dos noir du temps s'est révélé aussi jubilatoire, mais je doute de convaincre beaucoup de monde.
En effet, dans le genre "n'importe quoi bien maîtrisé et assumé", c'est encore "plus pire".
Dans le roman d'Oxford, Marias racontait son séjour à Oxford, décrivait les meurs locales, ses collègues, ses amours avec la femme d'un professeur, ses recherches de vieux livres, et évoquait l'écrivain John Gasworth dont un certain Hugh Oloff de Wet photographia le masque mortuaire.
Avec Le dos noir du temps, il nous fait part de l'accueil reçu par son roman ("Cependant, le roman n'eut pas une mauvaise fortune, pour immérité que ce fut, même s'il y a eu quelqu'un pour le qualifier de nullité et même de plus mauvais livre de tous les temps, ce qui ne manque pas de mérite") et particulièrement à Oxford. Certains y virent un roman à clef, beaucoup s'y reconnurent, au point de générer une contrariété chez ceux qui n'y étaient pas! Marias craignait de vexer ou de se faire des ennemis, mais il découvre à sa grande surprise qu'un de ses amis désire figurer dans son prochain roman, que les libraires aimeraient jouer dans le film qui va en être tiré, etc...
Las! Javier Marias, eut beau insister, comme quoi le narrateur du roman et l'auteur étaient distincts, qu'il n'était ni marié ni père, rien n'y fit, on "découvrit" même qui était son amante fictive...
"Le sentiment que les livres me cherchent n'a pas cessé de m'accompagner, et tout ce qui est passé de mes pages fictives du Roman d'Oxford à la vie a également fini par trouver matérialisation sous cette forme, en forme de livre(...) . Tant de choses ont sauté du roman dans ma vie que je ne sais plus combien de feuillets il me faudra pour le raconter."
Tout se brouille de plus en plus... Voici l'histoire de Wilfrid Ewart, qui mourut d'une balle dans l'oeil à Mexico, puis revoilà Gasworth et de Wet. Même un hilarant passage avec Franco... mais où cela mène-t-il le lecteur?
"Si un lecteur se demandait ce qu'on peut bien être en train de lui raconter et vers où tend ce texte, il faudrait simplement lui répondre, je le crains, qu'il se limite à parcourir son itinéraire et par conséquent de tendre à sa fin, de même, d'ailleurs, que tout ce qui traverse le monde ou s'y produit. Mais je ne pense pas que ceux qui seront arrivés jusqu'ici se posent désormais ce genre de questions." (oh non, on est page 282)
Les coïncidences s'accroissent, " j'eus parfois le sentiment qu'il faut faire attention à ce qu'on invente et écrit dans les livres, car il arrive que cela se réalise."
Un roman un peu bizarre que j'ai dévoré, où on oscille entre fiction et réalité, sans frontières bien nettes..., entre passé, présent, futur(?), dans le dos noir du temps, selon l'expression empruntée à Shakespeare. (page 294)
Et Wikipedia m'apprend que:
Le 6 juillet 1997, Javier Marías devient roi d’un îlot des Caraïbes ; le monarque du Royaume de Redonda,Juan II (l’écrivain John Wynne-Tyson) vient d’abdiquer en sa faveur . [C’est un titre qui se transmet dans la sphère des lettres pour perpétuer l’héritage littéraire des rois précédents : Felipe I (Matthew Phipps Shiel) et Juan I (John Gawsworth ).] Javier Marías accepte de perpétuer la légende et prend le nom de Xavier I.
Quand je vous disais que réalité et fiction se mélangent...
Challenge Voisins Voisines
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Ys
Il y a 2 ans
Kathel
Il y a 2 ans
Océane
Il y a 2 ans
clara
Il y a 2 ans
keisha
Il y a 2 ans
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keisha
Il y a 2 ans
Dominique
Il y a 2 ans
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Marie
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sybilline
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maggie
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loula
Il y a 1 an
keisha
Il y a 1 an
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