Les trois lumières
Claire Keegan
Sabine Wespieser, 2011
Foster, le titre original des trois lumières, m'avait déjà aiguillée vers une histoire de famille d'accueil, comme on dit maintenant. Le père d'une fillette, dont on ne connaîtra ni le prénom ni l'âge exact, la dépose pour l'été chez un couple sans enfants, les Kinsella, oubliant dans sa hâte de repartir de laisser son bagage.
La mère de la gamine va bientôt accoucher, la famille est nombreuse, le père joue et boit un peu, on n'est pas riche.
Elle se retrouve dans un monde qu'elle connaît, une ferme, avec les travaux habituels, et s'habitue vite. Sauf que c'est quand même différent, les paroles, les habitudes.
Et puis petit à petit elle découvre le passé de ce couple.
Tout est vu par les yeux d'une enfant , qui sait écouter et réfléchir, s'attachant vraiment à ces Kinsella qui ont su l'aimer sans démonstrations.
Très jolie longue nouvelle (90 pages), qui a charmé beaucoup de lectrices, à juste titre.
"Une grosse lune illumine la cour et sa blancheur nous accompagne sur le chemin puis sur la route. Kinsella prend ma main dans la sienne. Dès qu'il la prend, je me rends compte que mon père ne m'a absolument jamais tenu la main, et une partie de moi voudrait que Kinsella me lâche pour que je n'aie pas à éprouver cette sensation. C'est une sensation pénible mais progressivement je m'apaise et ne me préoccupe plus de la différence entre ma vie à la maison et la vie que j'ai ici. Kinsella fait de petits pas pour que nous avancions ensemble. Je pense à la femme de la chaumière, à sa façon de marcher et parler, et j'en conclus qu'il existe des différences énormes entre les gens."
Tout de suite après j'ai voulu découvrir les nouvelles de l'Antarctique, où de la même écriture calme et efficace elle décrit des moments forts, parfois glaçants ou terrifiants. Parfois en Irlande mais pas toujours, souvent des familles.
"Il parlait de son enfance: il passait des heures sous le porche à tuer des mouches, son père prenait plus de photos de ses chiens de concours que de lui, sa tante était dans un couvent et ses parents espéraient qu'il choisirait le sacerdoce. Mais il n'évoquait absolument jamais sa femme; il était comme un livre auquel les chapitres du milieu manquaient."
"Il a les lèvres charnues et les cheveux blonds, et se tenir à côté de lui, c'est comme se tenir dans l'ombre. Il est aussi large et haut qu'une armoire."
L'avis de kathel pour L' antarctique (et plein de liens dans son billet)
L'avis de Anis pour Les trois lumières (et plein de liens dans son billet)
Challenge Voisins Voisines
Claire Keegan
Sabine Wespieser, 2011
L'Antarctique
Claire Keegan
Sabine Wespieser, 2010
Foster, le titre original des trois lumières, m'avait déjà aiguillée vers une histoire de famille d'accueil, comme on dit maintenant. Le père d'une fillette, dont on ne connaîtra ni le prénom ni l'âge exact, la dépose pour l'été chez un couple sans enfants, les Kinsella, oubliant dans sa hâte de repartir de laisser son bagage.
La mère de la gamine va bientôt accoucher, la famille est nombreuse, le père joue et boit un peu, on n'est pas riche.
Elle se retrouve dans un monde qu'elle connaît, une ferme, avec les travaux habituels, et s'habitue vite. Sauf que c'est quand même différent, les paroles, les habitudes.
Et puis petit à petit elle découvre le passé de ce couple.
Tout est vu par les yeux d'une enfant , qui sait écouter et réfléchir, s'attachant vraiment à ces Kinsella qui ont su l'aimer sans démonstrations.
Très jolie longue nouvelle (90 pages), qui a charmé beaucoup de lectrices, à juste titre.
"Une grosse lune illumine la cour et sa blancheur nous accompagne sur le chemin puis sur la route. Kinsella prend ma main dans la sienne. Dès qu'il la prend, je me rends compte que mon père ne m'a absolument jamais tenu la main, et une partie de moi voudrait que Kinsella me lâche pour que je n'aie pas à éprouver cette sensation. C'est une sensation pénible mais progressivement je m'apaise et ne me préoccupe plus de la différence entre ma vie à la maison et la vie que j'ai ici. Kinsella fait de petits pas pour que nous avancions ensemble. Je pense à la femme de la chaumière, à sa façon de marcher et parler, et j'en conclus qu'il existe des différences énormes entre les gens."
Tout de suite après j'ai voulu découvrir les nouvelles de l'Antarctique, où de la même écriture calme et efficace elle décrit des moments forts, parfois glaçants ou terrifiants. Parfois en Irlande mais pas toujours, souvent des familles.
"Il parlait de son enfance: il passait des heures sous le porche à tuer des mouches, son père prenait plus de photos de ses chiens de concours que de lui, sa tante était dans un couvent et ses parents espéraient qu'il choisirait le sacerdoce. Mais il n'évoquait absolument jamais sa femme; il était comme un livre auquel les chapitres du milieu manquaient."
"Il a les lèvres charnues et les cheveux blonds, et se tenir à côté de lui, c'est comme se tenir dans l'ombre. Il est aussi large et haut qu'une armoire."
L'avis de kathel pour L' antarctique (et plein de liens dans son billet)
L'avis de Anis pour Les trois lumières (et plein de liens dans son billet)
Challenge Voisins Voisines
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