La femme qui tremble
Une histoire de mes nerfs
Siri Hustvedt
Actes Sud, 2010
Comment se termine ce récit :
"En mai 2006, je me suis levée sous un ciel bleu sans nuages et j'ai commencé à parler de mon père, qui était mort depuis plus de deux ans. Dès que j'ai ouvert la bouche, je me suis mise à trembler violemment. J'ai tremblé ce jour là, et puis j'ai tremblé à nouveau d'autres fois. Je suis la femme qui tremble."
Avec son écriture fluide et précise, Siri Hustvedt se dévoile sans impudeur, avec franchise et clarté. Souffrant depuis des années de migraines, ayant sans doute eu au moins une crise d'épilepsie, elle a depuis longtemps été fascinée par les neuro-sciences, et lu d'innombrables ouvrages sur la psychanalyse, les maladies mentales, la neurologie, la philosophie... Elle anime un atelier d'écriture hebdomadaire pour des patients en clinique psychiatrique et est membre d'un groupe de discussion conscré à la neuropsychanlyse.
Continuant à chercher dans son passé et ses problèmes de santé pour connaître la cause de ses tremblements, qui n'affectent pas sa parole, et peuvent être jugulés par des médicaments pris préventivement, elle propose un essai sur l'évolution, les découvertes, les controverses, principalement en neurologie et psychanalyse. Mais ce n'est pas un pavé indigeste, Siri Hustvedt sait insérer beaucoup d'exemples et traduire le jargon en langage clair et parlant. Dissociation, souvenirs et leurs liens avec les lieux, la douleur, que de thèmes passionnants sont abordés.
Sans oublier la lecture:
"C'est par la lecture que nous nous approchons le plus de cette pénétration de l'esprit d'un autre. La lecture est l'arène mentale où des styles de pensée différents, tels le dur et le tendre, et les idées qu'ils engendrent deviennent le plus apparents. Nous avons accès au narrateur interne d'un inconnu. Lire, après tout, est une façon de vivre à l'intérieur des mots d'autrui. Sa voix devient, le temps de la lecture, mon narrateur ou ma narratrice. "
Quand elle lit, elle voit dans sa tête des images, les lieux, les personnages (moi aussi et je croyais cela universel) mais elle a rencontré un homme qui, lui, ne voit que des mots.
Pas un roman, donc, mais un essai, passionnant.
Avis de Claire, et aussi sur babelio,
Plaidoyer pour Eros
Essais
Actes Sud, 2009
Presque à la suite de La femme qui tremble, j'ai lu cette série d'essais écrits entre 1998 et 2004. Même si elle ne révèle certainement pas tout, elle se dévoile tout de même. Une enfance heureuse dans le Minnesota, des séjours en Norvège d'où sa famille est originaire, son adaptation à New York à la fin des années 70, son regard lucide sur cette ville qu'elle adore. Des réflexions sur lecture et écriture, amours, peurs, un bel essai sur le 11 septembre un an après (2002) , une plongée dans Gatsby le magnifique, Les Bostoniennes (James) et Un ami commun (Dickens).
Utilisant beaucoup le "je", elle a cependant l'art de créer en son lecteur des résonances personnelles, et c'est absolument brillant et passionnant.
"Tout lecteur écrit le livre qu'il lit,en suppléant ce qui ne s'y trouve pas, et cette invention créatrice devient le livre."
"Quand on lit, on voit. Les images ne sont pas fabriquées dans l'effort. Elles se contentent d'apparaître au fur et à mesure qu'on découvre le texte, et il est rare qu'on les mette en question. Les images évoquées suffisent à vous pousser en avant."
Les avis de toute la culture, mediapart, tournezlespages, monde à lire, despetitsriens,
Rubrique people pour alléger un peu : Siri Hustvedt est l'épouse depuis trente ans de Paul Auster (un de mes auteurs favoris), elle évoque dans Plaidoyer pour Eros leur rencontre qui a tout du coup de foudre. "Notre écriture est (...) un élément intime de notre histoire d'amour et de notre mariage".
Une histoire de mes nerfs
Siri Hustvedt
Actes Sud, 2010
Comment se termine ce récit :
"En mai 2006, je me suis levée sous un ciel bleu sans nuages et j'ai commencé à parler de mon père, qui était mort depuis plus de deux ans. Dès que j'ai ouvert la bouche, je me suis mise à trembler violemment. J'ai tremblé ce jour là, et puis j'ai tremblé à nouveau d'autres fois. Je suis la femme qui tremble."
Avec son écriture fluide et précise, Siri Hustvedt se dévoile sans impudeur, avec franchise et clarté. Souffrant depuis des années de migraines, ayant sans doute eu au moins une crise d'épilepsie, elle a depuis longtemps été fascinée par les neuro-sciences, et lu d'innombrables ouvrages sur la psychanalyse, les maladies mentales, la neurologie, la philosophie... Elle anime un atelier d'écriture hebdomadaire pour des patients en clinique psychiatrique et est membre d'un groupe de discussion conscré à la neuropsychanlyse.
Continuant à chercher dans son passé et ses problèmes de santé pour connaître la cause de ses tremblements, qui n'affectent pas sa parole, et peuvent être jugulés par des médicaments pris préventivement, elle propose un essai sur l'évolution, les découvertes, les controverses, principalement en neurologie et psychanalyse. Mais ce n'est pas un pavé indigeste, Siri Hustvedt sait insérer beaucoup d'exemples et traduire le jargon en langage clair et parlant. Dissociation, souvenirs et leurs liens avec les lieux, la douleur, que de thèmes passionnants sont abordés.
Sans oublier la lecture:
"C'est par la lecture que nous nous approchons le plus de cette pénétration de l'esprit d'un autre. La lecture est l'arène mentale où des styles de pensée différents, tels le dur et le tendre, et les idées qu'ils engendrent deviennent le plus apparents. Nous avons accès au narrateur interne d'un inconnu. Lire, après tout, est une façon de vivre à l'intérieur des mots d'autrui. Sa voix devient, le temps de la lecture, mon narrateur ou ma narratrice. "
Quand elle lit, elle voit dans sa tête des images, les lieux, les personnages (moi aussi et je croyais cela universel) mais elle a rencontré un homme qui, lui, ne voit que des mots.
Pas un roman, donc, mais un essai, passionnant.
Avis de Claire, et aussi sur babelio,
Plaidoyer pour Eros
Essais
Actes Sud, 2009
Presque à la suite de La femme qui tremble, j'ai lu cette série d'essais écrits entre 1998 et 2004. Même si elle ne révèle certainement pas tout, elle se dévoile tout de même. Une enfance heureuse dans le Minnesota, des séjours en Norvège d'où sa famille est originaire, son adaptation à New York à la fin des années 70, son regard lucide sur cette ville qu'elle adore. Des réflexions sur lecture et écriture, amours, peurs, un bel essai sur le 11 septembre un an après (2002) , une plongée dans Gatsby le magnifique, Les Bostoniennes (James) et Un ami commun (Dickens).
Utilisant beaucoup le "je", elle a cependant l'art de créer en son lecteur des résonances personnelles, et c'est absolument brillant et passionnant.
"Tout lecteur écrit le livre qu'il lit,en suppléant ce qui ne s'y trouve pas, et cette invention créatrice devient le livre."
"Quand on lit, on voit. Les images ne sont pas fabriquées dans l'effort. Elles se contentent d'apparaître au fur et à mesure qu'on découvre le texte, et il est rare qu'on les mette en question. Les images évoquées suffisent à vous pousser en avant."
Les avis de toute la culture, mediapart, tournezlespages, monde à lire, despetitsriens,
Rubrique people pour alléger un peu : Siri Hustvedt est l'épouse depuis trente ans de Paul Auster (un de mes auteurs favoris), elle évoque dans Plaidoyer pour Eros leur rencontre qui a tout du coup de foudre. "Notre écriture est (...) un élément intime de notre histoire d'amour et de notre mariage".
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Aifelle
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Choupynette
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Il y a 6 mois
Flo
Il y a 6 mois
keisha
Il y a 6 mois
Très envie de continuer à la lire apres Un été sans les hommes. Je ne savais pas qu'elle était la femme de Paul Auster ! (Qui faitnpartie de ces auteurs que j'ai l'impressikn de très bien connaître sans les avoir jamais lus ! Oupz). Je me rends compte que Un été sans les hommes'doit avoir de nombreux détails biographiques (sauf la rupture avec PA , du moins je l'espère, même si à la fin... bref je ne vzux pas spoiler pour les autrss)
RépondreSupprimerJe me demande s'ils sont encore ensemble, tiens. D'après wikipedia, si.
SupprimerIci il s'agit plutôt d'essais, elle s'intéresse à tous ces sujets, et évoque son cas aussi.