La secrète mélancolie
des marionnettes
Denis Grozdanovitch
Éditions de l'Olivier, 2011
Oyez bonnes gens, l'une des biblis qui me fournissent en bonne marchandise livresque a un club de lecture depuis peu. L'idée étant, pour un début, de présenter des premiers romans récents et éventuellement de tenter les futurs lecteurs. Déjà des avis différents sur un même roman se sont fait jour, ce qui est fort prometteur. Pas toujours d'accord, soit, mais un même amour de la lecture.
En février nous rendra visite Denis Grozdanovitch, dont le premier roman (un roman? euh... Premier? Auteur d'essais intitulés par exemple Petit traité de désinvolture, L'art difficile de ne rien faire, j'en passe et d'aussi alléchants) fut retenu pour le Prix Roblès 2011.
Des fragments autobiographiques ici : champion de tennis, de paume, joueur d'échecs, détails plus personnels, avec un humour décontracté fort prometteur.
Denis, le narrateur de cette Secrète mélancolie des marionnettes, aime aussi le tennis et les échecs, et séjourne dans une résidence d'écrivains près de Florence. Portraits de quelques aristocrates italiens plus ou moins désargentés ou bohèmes, de nouveaux riches, d'un marionnettiste, d'un libraire, d'une prêtre ayant perdu la foi, de la mystérieuse Anna-Livia, balades inspirées à Florence, Venise, Sienne, la Toscane, évocations de l'âme italienne, propos sur la lecture, se succèdent dans ce "roman" admirablement écrit, où les dialogues ciselés ont la part belle. "La conversation (...), un jeu de raquettes et de bondissantes paroles souples", parfois philosophique, jamais ennuyeuse, toujours spirituelle, entraîne le lecteur à la façon de Diderot et son neveu de Rameau.
Des marionnettes philosophes se donnent en spectacle, se demandant si leurs "manipulateurs se passionneraient pour [leurs] histoires au point d'oublier qui ils sont" et de perdre "conscience par la même occasion qu'ils sont eux-mêmes manipulés depuis d'autres cintres dont ils s'évertuent d'ailleurs à nier l'existence avec la dernière énergie." Ne serions-nous que des marionnettes?
"Mais peut-on espérer captiver quiconque avec les aventures dérisoires d'un personnage dont la seule passion consiste à se garer des voitures, à converser avec des amis de rencontre, à courtiser des femmes impossibles ou imaginaires et à se ménager des petits espaces jubilatoires tout à fait privés."
Ma réponse est un oui enthousiaste, à condition bien évidemment de se délecter tranquillement de cette promenade intellectuelle fort digeste et intrigante.
Les avis de Constance93,
Denis Grozdanovitch
Éditions de l'Olivier, 2011
Oyez bonnes gens, l'une des biblis qui me fournissent en bonne marchandise livresque a un club de lecture depuis peu. L'idée étant, pour un début, de présenter des premiers romans récents et éventuellement de tenter les futurs lecteurs. Déjà des avis différents sur un même roman se sont fait jour, ce qui est fort prometteur. Pas toujours d'accord, soit, mais un même amour de la lecture.
En février nous rendra visite Denis Grozdanovitch, dont le premier roman (un roman? euh... Premier? Auteur d'essais intitulés par exemple Petit traité de désinvolture, L'art difficile de ne rien faire, j'en passe et d'aussi alléchants) fut retenu pour le Prix Roblès 2011.
Des fragments autobiographiques ici : champion de tennis, de paume, joueur d'échecs, détails plus personnels, avec un humour décontracté fort prometteur.
Denis, le narrateur de cette Secrète mélancolie des marionnettes, aime aussi le tennis et les échecs, et séjourne dans une résidence d'écrivains près de Florence. Portraits de quelques aristocrates italiens plus ou moins désargentés ou bohèmes, de nouveaux riches, d'un marionnettiste, d'un libraire, d'une prêtre ayant perdu la foi, de la mystérieuse Anna-Livia, balades inspirées à Florence, Venise, Sienne, la Toscane, évocations de l'âme italienne, propos sur la lecture, se succèdent dans ce "roman" admirablement écrit, où les dialogues ciselés ont la part belle. "La conversation (...), un jeu de raquettes et de bondissantes paroles souples", parfois philosophique, jamais ennuyeuse, toujours spirituelle, entraîne le lecteur à la façon de Diderot et son neveu de Rameau.
Des marionnettes philosophes se donnent en spectacle, se demandant si leurs "manipulateurs se passionneraient pour [leurs] histoires au point d'oublier qui ils sont" et de perdre "conscience par la même occasion qu'ils sont eux-mêmes manipulés depuis d'autres cintres dont ils s'évertuent d'ailleurs à nier l'existence avec la dernière énergie." Ne serions-nous que des marionnettes?
"Mais peut-on espérer captiver quiconque avec les aventures dérisoires d'un personnage dont la seule passion consiste à se garer des voitures, à converser avec des amis de rencontre, à courtiser des femmes impossibles ou imaginaires et à se ménager des petits espaces jubilatoires tout à fait privés."
Ma réponse est un oui enthousiaste, à condition bien évidemment de se délecter tranquillement de cette promenade intellectuelle fort digeste et intrigante.
Les avis de Constance93,
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Aifelle
Il y a 1 an
keisha
Il y a 1 an
Yv
Il y a 1 an
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A_girl_from_earth
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keisha
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nathalia
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keisha
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Alex-mot-à-Mots
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keisha
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A_girl_from_earth
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keisha
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Ys
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keisha
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Leiloona
Il y a 1 an
keisha
Il y a 1 an
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