Marcher
Eloge des chemins et de la lenteur
David Le Breton
Métailié, 2002
Ah le chouette petit livre! Facile à glisser dans un sac, pour lire lors d'un halte par exemple. A savourer par petits morceaux, au gré de courts chapitres vagabonds. A la fois profond et d'abord aisé, ce recueil parlera beaucoup à celles et ceux qui marchent, évidemment. Aimer de simples balades dans un environnement familier suffit pour le goûter, même s'il est permis de se lancer dans des randonnées plus longues. Des marcheurs célèbres ou confirmés sont évoqués, Pétrarque, Rousseau, Thoreau, Muir, Stevenson, Chatwin, ou plus récemment Ollivier, Matthiessen, Lacarrière, Solnit, bref, nous marchons en excellente compagnie; est-il nécessaire d'ajouter que la bibliographie est une vraie source de tentations?
"La marche est inutile comme toutes les activités essentielles. Superflue et gratuite, elle ne mène à rien sinon à soi-même après d'innombrables détours." (p 31)
"Bien que les pieds de l'homme n'occupent qu'un petit coin de terre, c'est par tout l'espace qu'ils n'occupent pas que l'homme peut marcher sur la terre immense." (Tchouang-Tseu)(p 37)
"Un marcheur est un homme ou une femme qui se sent passionnément vivant et n'oublie jamais que la condition humaine est d'abord une condition corporelle, et que la jouissance du monde est celle de la chair, et d'une possibilité de se mouvoir, de s'extraire de ses racines." (p 51)
"Et parfois une heure seulement dans la forêt ou dans la ville, près de la mer ou sur les collines, suffit à emmener infiniment loin, et pourtant au coeur de soi, et aboutir au retour au sentiment d'y voir plus clair, d'avoir élagué bien des tracas."(p 155)
Pour les urbains, ne pas rater les idées de Pérec pour transformer une promenade en ville...(p 123)
On l'aura compris, ce livre est une pépite, dont j'aurais pu citer une bonne part, et qui me parle d'autant plus que j'y ai retrouvé des livres lus, des désirs personnels de randonnées futures, et des expériences passées. Se figer pour observer un écureuil qui ne vous a pas (encore) vu, accélérer pour surprendre trois chevreuils et ensuite continuer à les observer tranquillement quand ils se croient redevenus seuls, voilà du vécu à trois pas de chez moi. (cf 46).
L'avis de cathulu.
Merci à Valérie G et l'éditeur, le précédent livre de l'auteur, Eloge de la marche, est à la bibli, je saurai le trouver!
Eloge des chemins et de la lenteur
David Le Breton
Métailié, 2002
Ah le chouette petit livre! Facile à glisser dans un sac, pour lire lors d'un halte par exemple. A savourer par petits morceaux, au gré de courts chapitres vagabonds. A la fois profond et d'abord aisé, ce recueil parlera beaucoup à celles et ceux qui marchent, évidemment. Aimer de simples balades dans un environnement familier suffit pour le goûter, même s'il est permis de se lancer dans des randonnées plus longues. Des marcheurs célèbres ou confirmés sont évoqués, Pétrarque, Rousseau, Thoreau, Muir, Stevenson, Chatwin, ou plus récemment Ollivier, Matthiessen, Lacarrière, Solnit, bref, nous marchons en excellente compagnie; est-il nécessaire d'ajouter que la bibliographie est une vraie source de tentations?
"La marche est inutile comme toutes les activités essentielles. Superflue et gratuite, elle ne mène à rien sinon à soi-même après d'innombrables détours." (p 31)
"Bien que les pieds de l'homme n'occupent qu'un petit coin de terre, c'est par tout l'espace qu'ils n'occupent pas que l'homme peut marcher sur la terre immense." (Tchouang-Tseu)(p 37)
"Un marcheur est un homme ou une femme qui se sent passionnément vivant et n'oublie jamais que la condition humaine est d'abord une condition corporelle, et que la jouissance du monde est celle de la chair, et d'une possibilité de se mouvoir, de s'extraire de ses racines." (p 51)
"Et parfois une heure seulement dans la forêt ou dans la ville, près de la mer ou sur les collines, suffit à emmener infiniment loin, et pourtant au coeur de soi, et aboutir au retour au sentiment d'y voir plus clair, d'avoir élagué bien des tracas."(p 155)
Pour les urbains, ne pas rater les idées de Pérec pour transformer une promenade en ville...(p 123)
On l'aura compris, ce livre est une pépite, dont j'aurais pu citer une bonne part, et qui me parle d'autant plus que j'y ai retrouvé des livres lus, des désirs personnels de randonnées futures, et des expériences passées. Se figer pour observer un écureuil qui ne vous a pas (encore) vu, accélérer pour surprendre trois chevreuils et ensuite continuer à les observer tranquillement quand ils se croient redevenus seuls, voilà du vécu à trois pas de chez moi. (cf 46).
L'avis de cathulu.
Merci à Valérie G et l'éditeur, le précédent livre de l'auteur, Eloge de la marche, est à la bibli, je saurai le trouver!
Après, toujours chez Métailié, voici Eloge de la marche
Même si les deux livres font la part belle à des incontournables tels Rousseau, Thoreau, Abbey, pas vraiment de redites (prévoir tout de même un certain laps de temps entre les deux lectures), et Le breton, après quelques "généralités" consacre un beau chapitre à Cabeza de Vaca, René Caillé, Richard Burton et Michel Vieuchange, sans oublier la "marche urbaine" et la "spiritualité de la marche". La bibliographie en fin de volume est toujours "pousse au crime", le style dense mais fort lisible.
Quelques mises en bouche :
" Le silence est saisonnier. Dans nos contrées, il n'est pas le même en janvier dans un champ enveloppé de neige ou en août dans le bruissement de la multitude des insectes, l'explosion des fleurs et des herbes brûlées par le soleil. Dans un même paysage, jamais le silence n'est égal d'un jour à l'autre." (p 55)
" Margaret Mead déplore avec humour l'invention des bateaux ou des automobiles. Si les hommes n'avaient eu d'autres moyens de se déplacer que leurs jambes, ils ne seraient allées bien loin au cours de leur existence. La vulnérabilité du marcheur est une bonne incitation à la prudence et à l'ouverture à l'autre plutôt qu'à la conquête et au mépris. Une chose est certaine, l'homme qui marche a rarement l'arrogance de l'automobiliste ou de celui qui emprunte le train ou l'avion car il demeure toujours à hauteur d'homme en sentant à chacun de ses pays l'aspérité du monde et la nécessité de se concilier amicalement les passants croisés sur son chemin." (p 62)
" Chaque espace contient en puissance des révélations multiples, c'est pourquoi aucune exploration n'épuise jamais un paysage ou une ville. On ne se lasse que de vivre." (p 74)
"Tout parcours hors des sentiers battus est simultanément animalier" (p 85)
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Hélène
Il y a 1 an
keisha
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chinouk
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unepauselivre
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